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Chapitre X

Chapitre X

Un tournant un peu trop brusque faillit le faire tomber. Dans un geste mal calculé, Alice se retint aux plumes du griffon et sentit une sueur froide lui couler dans le dos. Plus jamais de hauteur, là, il avait son compte.

– Petit, tu vas m'arracher les plumes si tu continues, prévint le griffon.

Aussitôt, Alice lâcha prise et demanda avec hésitation :

– Je suis désolé, où dois-je me tenir pour ne pas tomber et ne pas vous faire mal ?

Un virage à gauche et le visage d'Alice se vida de son sang.

– Tu peux te tenir sur les côtés de mon cou... Oui voilà, ici.

Alice souffla, le cœur au bord des lèvres.

– Merci, murmura t-il. Comment vous appelez-vous ?

Virage à droite, le blond couina de désespoir et s'accrocha plus fort.

– Philippe, répondit le griffon en faisant un étrange saut dans les airs qui lui retourna l'estomac.

Ils passèrent dans un nuage qui décoiffa le blond encore plus qu'à l'ordinaire.

– Enchanté, répondit-il. Moi c'est Alice.

Un instant passa, puis :

– Je sais qui tu es.

Alice sourit.

– Je sais que vous savez qui je suis, sinon vous ne nous auriez pas emmené là bas.

Il ne le vit pas, mais le blond imagina parfaitement le visage d'incompréhension que devait refléter celui de Philippe.

– Alors pourquoi tu....

– Pourquoi je me suis présenté ? Parce que j'en avais envie. Cela vous a vexé ?

Philippe explosa de rire et son vol eut un écart. Alice se raccrocha plus fermement à sa prise, plus pâle que jamais.

– Vous êtes un drôle de petit homme, s'exclama t-il, toujours en riant.

Incertain, il jeta un coup d'œil à sa droite, là où, à quelques mètres de lui, le Chapelier rigolait de bon cœur avec la Reine.

– Il paraît, oui, concéda Alice en laissant échapper un léger sourire.

Devant eux, un énorme nuage noir lançait de grands éclairs rouges et semblait les attendre.

– C'est..., commença Alice.

– Oui, souffla la Reine qui s'était placée à côté de lui. C'est le début du territoire de la Reine Rouge.

Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'ils volaient, et Alice avait finit par s'habituer aux secousses, d'autant que les virages secs avaient cessé.

Commençait maintenant le plus dur de leur mission. Ils avaient survolé de nombreux paysages, tous plus beaux, colorés et pleins de vie les uns que les autres. Les pouvoirs de Mirana les avaient rendus invisibles pour quiconque regardait dans le ciel à ce moment, et cela fut bien pratique lorsqu'ils passèrent au dessus de certaines villes.

Mais à présent, Alice le ressentait ; ils s'approchaient dangereusement du château de la Reine Rouge. L'air se faisait plus frais, allant même jusqu'à devenir carrément glacial. Encore une fois, il remercia Ven d'avoir acheté une veste aussi chaude.

Alors qu'ils étaient à deux doigts de pénétrer dans le nuage opaque, Alice regarda attentivement leurs visages, à tous. Ils étaient sérieux, chacun d'eux avait compris le danger, et tout le monde était prêt.

Il prit une grande inspiration et Philippe s'élança dans le brouillard.

Presque aussitôt, la voix de la Reine lors de la réunion de la veille lui revint en mémoire.

Surtout, n'écoutez pas les voix.

Et Alice la remercia mentalement. Des dizaines de voix différentes qui venaient de toutes les directions semblaient lui crier dans les oreilles. Des lamentations, des pleurs, toutes sortes de tristesse semblaient y passer.

– Tu ne penses pas que mourir serait plus rapide ? Tu pourrais sortir de ce rêve, et rentrer à la maison.

Un long frisson traversa Alice.

– Tu m'as déjà oublié ? Tu m'as déjà abandonné ?

Il serra les poings et contracta sa mâchoire.

Ne pas l'écouter, surtout ne pas l'écouter.

– En fait, tu as raison. Ne reviens pas, papa est mieux sans toi.

Philippe battit des ailes plus fort. À côté de lui, dans son champ de vision, un nuage un peu plus dense que les autres commençait à prendre une apparence bien trop familière.

– Tu m'étouffes constamment, ton amour pour moi est malsain.

Une pause.

– Et tu le sais.

La voix de Ven semblait le traverser de part en part. Cela faisait mal, c'était certain, mais Alice refusa d'écouter. Il savait que tout cela était faux, et entendre des choses pareilles avec la voix de son frère l'énervait plus qu'autre chose. Il prit une grande inspiration, ferma les yeux, et mit son cerveau sur off. Plus de son, plus de réflexion, plus de problème.

Une éternité sembla s'écouler pendant qu'Alice se concentrait sur les battements de son cœur, puis il sentit Philippe amorcer la descente. Ils arrivaient à destination.

Quitter cette épaisse masse de nuage opaque fut plus long que ce à quoi il s'était attendu, mais une fois cela fait, il eut l'impression de pouvoir respirer à nouveau. Comme s'il avait été en apnée pendant tout ce temps. Malgré l'air lourd et un pression oppressante constante, Alice fut bien content d'arriver à destination.

Il ouvrit doucement les yeux, les voix ayant enfin disparu, et son souffle se bloqua dans sa gorge. Si déjà il trouvait le château de la Reine Blanche immense, celui de la Reine Rouge ressemblait presque à une citadelle. Ils étaient à l'inverse, complètement différents. La Reine Mirana possédait un magnifique château blanc, tout en courbes et en arrondis, très semblable à un manoir démesuré, alors que celui de sa sœur était tout en pointes et en piques, rouge et noir, avec de grandes tours semblant monter jusqu'au ciel.

Alice dut bien avouer que ce château était magnifique, et parfaitement à son goût, malheureusement.

Comme il était prévu dans le plan, Philippe se posa, ainsi que les autres griffons, sur la grande tour Nord. Dans le plus grand silence, Alice mit pied à terre, remercia Philippe, et alla rejoindre les autres. Ils regardèrent les griffons s'éloigner dans le ciel, conscients qu'eux seuls pouvaient les voir.

– Commencement du plan, souffla Mirana, un air grave sur le visage.

Tous hochèrent la tête. Alice rabattit la capuche de son sweat-shirt sur sa tête, passa au dessus du garde-fou et atterrit sur une muraille. La nuit qui semblait omniprésente dans cette partie du pays le masquait parfaitement et il s'avança sans un bruit. D'après le plan, chacun avait une partie du château à explorer. Si quelqu'un trouvait l'épée, il fallait simplement briser la petite bille en verre que la Reine leurs avait confié.

Apercevant un garde qui approchait, Alice se colla contre le mur le plus proche et attendit que ce dernier passe devant lui. Ouvrant grand les yeux pour le voir arriver, le blond lui sauta dessus, passa son bras sous sa gorge et serra. Le garde ne mit que quelques secondes avant de retomber mollement, et il dut le porter lorsqu'il lui tomba presque dessus. Alice le tira sur quelques mètres, le cacha dans un coin d'ombre, et continua sa route.

Au bout de la muraille, après avoir rencontré un autre garde, il trouva une porte menant à l'intérieur et entra en prenant bien soin de la refermer derrière lui. La pression qu'il ressentait, ainsi exposé aux lumières intérieures, était bien plus grande. Au fond de lui, il savait que ce plan était vraiment très bancal et qu'il y avait au moins 70% de chances que l'un d'eux se fasse attraper. Mais malheureusement, il savait aussi que si lui se faisait attraper, c'était terminé, ils avaient perdu.

Sursautant en entendant une voix qui venait vers lui, Alice rentra dans la pièce la plus proche. Une salle de bain.

Espérons qu'ils ne soient pas venu pour se vider la vessie, pria Alice.

Mais non, les voix passèrent sans s'arrêter et Alice put de nouveau respirer. Il sortit de la pièce et reprit son inspection.

L'impression d'être aussi discret qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine ne disparut pas, et Alice continua à alterner entre se cacher et marcher.

Il se sentait extrêmement mal à l'aise, et un mauvais pressentiment lui comprimait les entrailles. Ils étaient dans un château, celui de la Reine tyrannique qui gouvernait ce pays, et il n'avait jusqu'à présent croisé que quelques gardes, cinq tout au plus. En partant pour cette mission, Alice s'était préparé à devoir se battre souvent, contre plusieurs gardes en même temps peut-être même. Mais là, c'était calme, beaucoup trop calme, et Alice n'aimait pas ça. Il continuait d'avancer à tâtons, ne sachant même pas à quoi ressemblait cette épée. Elle pouvait très bien être caché dans un passage secret ou encore dans la chambre de la Reine, ils n'en savaient rien. Ce plan n'avait aucun sens.

Reprenant sa route après s'être caché pour éviter un garde, il parvint devant une immense porte aussi noire que l'ébène. Le couloir s'arrêtait directement sur cette porte, si bien qu'Alice n'eut pas le choix et l'ouvrit doucement, jetant tout d'abord un regard discret à l'intérieur. La pièce était très sombre, et le blond ne put voir très loin. Il ouvrit un peu plus la porte, et pénétra à l'intérieur.

Presque aussitôt, il tenta de faire un pas en arrière, mais la porte se ferma toute seule, et il entendit un bruit de serrure. Tout son sang quitta son visage et il déglutit.

– Vois-tu Alice, souffla une voix mielleuse qui sembla résonner dans sa tête, ce que j'aime par dessus tout, c'est traquer les rats, tout en leur laissant l'infime espoir qu'ils ont une chance de s'échapper.

Elle ricana, et sa voix résonna dans l'immensité de la pièce. Le silence qui s'en suivit fut presque assourdissant.

– Vous pensiez vraiment que je n'en saurais rien ?

Alice entendit parfaitement, mais ne réagit pas. Il était figé, incapable de bouger. Il avait l'impression qu'une étrange force le retenait prisonnier, et que quelques soient ses efforts, il ne pourrait même pas esquisser un geste. De plus, malgré la peur qu'il sentait remonter de ses entrailles, il n'arrivait pas à détourner le regard. Encore une fois, il ne s'était attendu à rien concernant le physique de la Reine Rouge. En fait, il n'y avait même pas réfléchi une seule seconde.

Assise sur son trône, les jambes croisées, enroulant une mèche de cheveux carmin autour de son doigt, elle souffla doucement :

– Si j'avais su que tu viendrais à moi, je me serais épargné des années de recherches inutiles.

Elle fit la moue.

– Je me demande bien ce que je vais faire de toi maintenant ?

Elle parut réfléchir, puis commença à énoncer :

– Exécution publique ? Démembrement ? Non, trop sale et indigne de moi, je ne suis pas une sauvage tout de même.

Tout comme sa sœur, sa façon de parler détonnait complètement avec l'âge qu'elle semblait avoir. Les gardes autour d'elle la regardaient avec passion et dévouement, et Alice grimaça de dégoût. Cette fille était certes magnifique – tout comme sa sœur – mais il y avait quelque chose dans son regard qui donnait au blond des sueurs froides.

Se forçant au maximum, puisant au fond de lui une détermination qu'il n'avait jusque là pas soupçonnée, Alice fit un pas en avant. Sa jambe tremblant tellement fort qu'il crut pendant un instant ne jamais réussir à reposer son pied au sol.

La Reine eut un rictus amusé et regarda quelque chose à la droite du blond. Il suivit son regard, forçant toujours pour ne serait-ce que tourner la tête, et écarquilla les yeux. Une arme à feu était pointée sur lui, bien maintenue entre les mains d'un garde à l'air impassible.

– Amenez le moi, susurra la Reine.

Presque aussitôt, il fut empoigné brusquement et apporté au pied du petit escalier qui menait au trône de la Reine. On l'obligea à se mettre à genoux.

– Oh, rajouta t-elle, et amenez l'autre aussi.

Deux gardes près de l'entrée claquèrent leurs talons sur le sol, le poing sur le cœur, et partirent rapidement par une porte dérobée dans le coin de la pièce.

Alice regarda rapidement autour de lui. Une trentaine de gardes se tenaient droits comme des piquets, prêts à exécuter ses ordres. Ils avaient tous des habits noirs et rouges, excepté l'homme qui se tenait un peu en recul, derrière le trône. De longs cheveux noirs, de petits yeux marrons, habillé d'une grande toge rouge, le regard de cet homme glissait sur Alice d'une façon qui le dégoûta.

Soudain, les paroles de la Reine parvinrent jusqu'à lui. L'autre ? Quelqu'un s'était-il aussi fait capturer ? Alice baissa la tête et contracta sa mâchoire. Il savait que ce plan ne marcherait pas. Il l'avait toujours su, depuis le début. Et étrangement, il s'en voulut d'avoir tout de même accepté d'y participer. Sans lui, il n'y aurait pas eu de plan, et personne ne se serait mis en danger inutilement.

Alice eut envie de se baffer. Qui était-il pour juger cela ? Ils vivaient tous difficilement et dans des conditions horribles à cause de la Reine. Et ils voulaient changer cela. Il n'avait pas son mot à dire, ce n'était pas son monde.

Le coupant dans ses réflexions, la grande porte en ébène s'ouvrit, laissant ainsi entrer les deux gardes ainsi que le Loir.

Alice écarquilla les yeux de nouveau et s'apprêta à dire quelque chose lorsque le Loir s'exclama :

– Oh ma Reine, je vous ai apporté les traîtres !

Alice se figea, cligna des yeux plusieurs fois, et tourna lentement sa tête vers la Reine. Un sourire cruel se dessinait sur son visage.

– Vous m'autorisez à rester, n'est-ce pas ? Vous aviez prom....

Il se stoppa devant la main levée de la Reine. Son sourire n'avait pas disparu et en regardant un peu autour de lui, Alice vit quelques gardes ricaner discrètement. Il fronça les sourcils.

– J'ai fait une promesse mon cher, et je les tiens toujours.

Ses yeux carmins se plissèrent avec malice et elle se leva. Sa robe, courte sur le devant, laissa découvrir ses jambes blanches ainsi que ses immenses escarpins, alors qu'elle descendait les marches. Lorsqu'elle fut à la hauteur du Loir, elle se baissa à sa hauteur avec grâce et posa délicatement sa main sur sa joue.

– Tu pourras rester dans ce château aussi longtemps que tu le souhaiteras, susurra t-elle, l'Éternité même.

Le sourire du Loir qui commençait doucement à se figer disparut totalement.

– Oh mon mignon, pourquoi fais-tu cette tête ? N'est-ce pas ce que tu voulais ?

Alice vit bien qu'il essayait de bouger, de s'enfuir, mais comme lui, il était bloqué et demeura ainsi immobile.

Pendant un infime instant, le visage de la Reine se déforma dans une expression cruelle et avide, alors que ses doigts se resserraient doucement sur le visage mortifié du loir.

Tout son corps explosa dans une effusion de sang.

Alice ne put détourner le regard à temps. Les entrailles se répendirent sur le sol, à quelques centimètres de lui, et du coin de sa vision, le blond vit la Reine se lécher les lèvres.

– Je n'ai pas besoin d'un traître dans mes rangs, dit-elle en se relevant avec désinvolture.

Et Alice continua de regarder les morceaux de chair et de sang qui imbibaient le grand tapis rouge, même lorsque la Reine remonta les marches pour regagner son siège.

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