Chapitre Un
J'avais neuf ans quand j'ai su.
J'avais neuf ans lorsque mes pouvoirs se sont déclarés à moi.
Tout d'abord, je pensais à du hasard, puis à des manifestations de chance. Mais le temps passant, j'avais commencé à m'isoler, me trouvant trop différente des autres enfants de mon âge. Au début, c'était des choses insignifiantes, j'arrivais à approcher les animaux mieux que personne, et je percevais quand une bête souffrait. Puis je m'étais mise à me voir comme une sorte de fée guérisseuse, comme l'une de ces héroïnes des histoires que ma mère me racontait, lorsque le printemps de mes huit ans vint.
Ce printemps avait été très rude, les nombreuses gelées avaient fait mourir la plupart des plantes du jardin de mes parents, cela m'avait rendue triste de voir des arbres dénués de feuillage. Je m'étais alors rendue à la tombée de la nuit dans le jardin, et j'avais développé un rituel qui consistait à enrouler mon écharpe chaque soir autour du grand saule qui dominait le verger pour le protéger de ce que j'imaginais comme étant le grand méchant froid. Petit à petit, le saule reprenait vie, j'étais si fière de moi. Mes parents quant à eux ne comprenaient pas ce phénomène mais cela m'était égal, j'étais satisfaite d'avoir pu sauver mon arbre. Un monsieur habitant dans mon village, Monsieur Longdubat je crois qu'il s'appelle, avait beaucoup complimenté le jardin de mes parents quand il avait vu le grand saule. Depuis, régulièrement, il venait prendre le thé avec mes parents. Il était très gentil avec moi, et sa femme très drôle, elle me parlait de prunes dirigeables, que je devais manger pour croire en l'extraordinaire. Mais je ne pensais pas en avoir besoin, j'étais déjà persuadée que les fées existaient.
Cependant, comme je vous l'ai dit auparavant, c'est à mes neufs ans que l'existence de mes pouvoirs ne faisait plus aucun doute. Cela s'est passé un après-midi après l'école, alors que j'allais à un parc de jeux avec mon amie Emma. Alors que nous faisions une marelle, un chien a échappé à la vigilance de son maître et s'est mis à nous courser. Bien que j'aimasse les animaux, les aboiements des gros chiens m'intimidaient. Par instinct, j'avais escaladé un arbre, essayant par tous les moyens d'échapper à l'animal. J'avais grimpé de plus en plus haut, sans me soucier de la distance accrue qui me séparait du sol. Cependant arrivée au sommet, je m'étais appuyée sur une branche plus fine, et ce qui devait arriver était arrivé, la branche sur laquelle je reposais s'était rompue sous mon poids, me faisant tomber d'une petite dizaine de mètres. Alors que j'avais fermé les yeux, me préparant à la douleur qui allait suivre, je n'avais senti que l'air flotter autour de moi. J'avais ainsi regagné la terre ferme délicatement sous les yeux ébahis de mon amie et du propriétaire du chien qui entre temps avait mis en laisse ce dernier. Le propriétaire était un garçon plus âgé que moi, qui se promenait à bicyclette dans le parc. Il m'avait applaudie en riant et s'était adressé à moi :
« Bien joué petite, c'est rare que je croise une enfant sorcière. Mais dis-moi, où sont tes parents ? Ce n'est pas prudent te t'exposer aux yeux des Moldus. »
Je l'avais alors regardé sans comprendre. Il m'avait traité de sorcière, c'était méchant, et puis c'était quoi des Moldus ? Ma fierté d'enfant menacée, je lui avais alors royalement tourné le dos en croisant les bras. Emma, le prenant quant à elle pour une personne peu respectable, m'avait pris le bras et ensemble nous avions couru loin de lui. Tandis que nous rentrions chez nous, mon amie n'avait pas arrêtée de me parler avec émerveillement de ce qui s'était passé plus tôt. Moi-même je ne comprenais pas ce qui s'était passé.
Je finis par vraiment croire que c'était le fruit de mon imagination lorsque le lendemain Emma avait agi comme si rien ne s'était passé. En essayant de lui reparler de la veille je m'étais rendue compte qu'elle semblait avoir tout oublié.
C'est à ce moment que j'avais commencé à m'isoler du reste de ma classe, et à cette période que je fis sa connaissance.
C'était un garçon dans la même classe que moi, très souvent seul, et au début je n'arrivais même pas à prononcer son prénom. Était-ce Jonquecouque ? Malgré son air sombre et parfois misérable, j'avais été soulagée de faire plus amplement sa connaissance. Je lui avais véritablement parlé peu après l'incident du parc, alors qu'une fois j'y étais retournée seule, j'avais fait pousser des fleurs autour de moi et, croyant devenir folle, je les avais rageusement arrachées en pleurant. Mais il avait été là, et m'avait stoppée en me grondant.
« Laisse ces fleurs tranquilles idiote, elles ne t'ont rien fait.
- Il n'y a pas de fleurs. Je ne suis pas une sorcière, avais-je protesté en reniflant.
- Pourquoi pas ?
- Je suis normale ! Et ne m'appelle pas idiote.
- C'est pourtant ce que tu es, une idiote qui renie sa véritable nature.
- Tu ne me connais pas Jonquecouque !
- Essaye au moins de bien le prononcer, avait-il soupiré, je m'appelle Jungkook. Et je sais ce que tu es, tu es une sorcière, m'avait-il déclaré posément.
- Arrête de dire ça, c'est méchant !
- Je suis sérieux Alice. Ce n'est pas méchant, c'est ta nature et moi-même je suis un sorcier ».
Il avait senti que je ne croyais pas un seul de ses mots. Il m'avait donc agrippée le bras et m'avait conduite à un endroit isolé du parc. Je reconnus sans mal l'arbre dans lequel je m'étais réfugiée quelques jours auparavant. Sa main entourant toujours fermement mon avant-bras, il avait pointé du doigt l'arbre en question.
« Tu reconnais cet arbre non ? Je t'ai vu, j'ai vu tes pouvoirs se déclencher face au danger, ta nature s'est réveillée et a agi pour te protéger.
- Mais...
- Ne nie pas ! Même Jung t'a vu et il a dû oublietter ta copine, Emma.
- Oublietter ?
- C'est pour enlever certains souvenirs. »
J'avais pris un moment pour digérer toutes ses informations. Je n'avais donc pas rêvé. Un poids s'était dégagé de mes épaules, le poids d'être prise pour une folle, et de commencer à croire que je l'étais vraiment. Toutefois, rien ne pouvait me prouver qu'il n'allait pas me voir comme un monstre. Il s'était alors accroupi sur la pelouse impeccablement taillée du parc et avait posé la paume de sa main sur le sol, puis en la relevant il avait fait jaillir des fleurs similaires au miennes, mais blanches. Avec un sourire narquois il l'avait cueillie et l'avait déposée derrière mon oreille, dans ma chevelure.
« Alors, convaincue ?, avait-il dit d'un ton supérieur.
- Qu'est-ce que vous faites les enfants ?, était intervenue une voix masculine nous faisant sursauter.
- Monsieur Longdubat.
- Professeur, nous aivons répondu simultanément.
- Vous n'êtes pas jardinier Monsieur Longdubat ?, lui avais-je demandé après un moment d'arrêt, étonnée.»
Jungkook avait pouffé de rire suite à ma question, se moquant ouvertement de mon ignorance.
Bien que d'abord agacée par ses agissements, j'avais pu grâce à lui faire la connaissance de Monsieur Longdubat en tant que professeur de botanique dans une école pour jeunes sorciers nommée Poudlard, une école que j'allais intégrer à mes onze ans. Mes parents avaient été éclairés sur mes pouvoirs par celui-ci. Peu après, nous avions reçu la visite de la directrice de cette école, Minerva McGonagall, une femme à l'allure stricte mais qui avait su trouver les bons mots pour faire accepter ma nature à mes parents mais aussi à moi-même. J'avais eu la consigne de limiter au mieux mes démonstrations de magie, consigne que je ne manquais pas de transgresser dès que j'étais en compagnie de Jungkook. Avec le temps, et notre point commun spécial nous rendant complices, j'avais forgé une véritable amitié avec celui-ci. Connaissant bien le monde sorcier, il me racontait souvent des anecdotes à propos de sorciers célèbres, comme Harry Potter qui avait apparemment le même âge que Monsieur Longdubat. Son enthousiasme à propos de Poudlard me rendait impatiente, je devenais impatiente de pouvoir maîtriser mes pouvoirs mais surtout de rencontrer d'autres sorciers.
Finalement, c'est au début de l'été de mes onze ans que je reçus ma lettre. Un hibou grand-duc majestueux s'était posé sur le rebord de la fenêtre du salon de la maison, tenant en son bec la lettre cachetée avec les armoiries de Poudlard, que Monsieur Longdubat m'avait une fois décrites. Je l'avais prise et ouverte avec une émotion toute particulière.
COLLÈGE DE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directrice : Minerva McGonagall
Chère Miss Hamper,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre , nous attendrons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, cher Miss Hamper, en l'expression de nos sentiments distingués.
Filius Flitwick
Directeur-adjoint
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Un petit mot de l'auteure :
C'est donc le 1er janvier 2018 que je publie le premier chapitre, ça me fait tout drôle. J'en profite pour vous adresser mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année !
J'espère que ce premier chapitre vous a plu ! Il faut un certain temps pour bien caler l'histoire avec tous les personnages, j'espère que ça ne vous paraîtra pas trop long...
Notre premier à entrer sur scène est donc notre maknae Jungkook, qui a le même âge qu'Alice. Quelle chance elle a d'être tombée sur lui vous ne trouvez pas ? Je compare cette chance à celle que j'ai dès que je découvre une ARMY dans mon entourage :)
A la semaine prochaine pour la suite et prenez soin de vous !
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