Chapitre 32 : La décadence absolue
Média : via tumblr → Sam (Leo DiCaprio)
Musique de fond : On verra, Nekfeu
___________________________________________
Je m'avançai vers Sam, qui était adossé au mur des toilettes masculines, dans la cour, et je répétai une dernière fois dans ma tête la phrase qui résumait toutes les pensées que j'avais pu essayer de mettre en forme tout le long de la nuit. J'essayai de toutes mes forces de convaincre mon cerveau d'empêcher ma voix de trembler.
Parle-lui comme tu parlerais à Noah, à Anna, à Alix, à Charlie. NON, espèce d'idiote, ne regarde pas ses lèvres ! Alice, putain, arrête de penser à sa voix et à sa musique et à ses mains et à ses yeux et à ses cheveux et à sa personne tout court, en fait.
Je parlai enfin, d'une voix curieusement ferme, qui me faisait presque paraître comme une fille forte, ce que je n'étais absolument pas.
« C'est pas lui que j'aime. »
À son tour, Sam s'approcha de moi. Il se tint à une distance respectable, qui faisait que nous nous toisions comme deux amis en froid le feraient.
Les yeux brillants, l'air énervé, et une cigarette en bouche, il me lança :
« Au cas où tu ne le saurais pas, je suis aussi possessif qu'Hitler. Donc pour faire clair, si j'en avais le choix, je t'interdirais de voir qui que ce soit et je t'enfermerais dans ma chambre pour te garder pour moi. »
Je restai plantée là, bouche ouverte, ne sachant que répondre à cela. Mais il continua.
« Mais j'ai pas envie que tu meures comme ses amantes. Juste, en attendant, je te jure que s'il le faut, je frapperais quiconque tente de poser les doigts sur toi, que tu l'aies souhaité ou non. »
Et après avoir conclu son discours d'une voix tremblante, il m'entoura de ses bras pour me serrer dans une étreinte à couper le souffle. Puis il me souleva du sol. Mes jambes se croisèrent naturellement dans son dos et je nichai ma tête dans sa nuque, respirant à pleines narines son odeur délicieuse de fleur d'oranger.
« Je t'aime », chuchota-t-il dans mes cheveux, et sa voix se brisa légèrement.
« Moi aussi. »
J'embrassai le bas de sa mâchoire et j'eus l'impression qu'à ce simple contact, mes lèvres s'embrasèrent.
Sam prit mon visage en coupe, et pour la première fois, il m'embrassa avec fureur. C'était... différent. Il y avait la même passion que les autres fois dans sa manière d'embrasser, mais cette fois il n'avait pas été délicat. Il m'avait embrassée avec une sorte de désir sauvage, un peu comme s'il obéissait à des instincts primitifs. Comme s'il voulait marquer mes lèvres des siennes. Comme s'il voulait me faire sienne, en fait. Et vous savez quoi ? Moi, Alice, une féministe dans l'âme, eh bien, j'étais heureuse qu'il veuille que je lui appartienne. Ce qui est super macho.
Mais... mais... il me voulait pour lui ! Il m'aimait assez pour ne pas vouloir que d'autres m'aient ! Woah. C'était beau. Macho, mais beau. Argh. De toute façon, Noah, qui était à côté, nous interrompit.
« C'est pas pour casser l'ambiance, les gars, hein, mais y'a des sites de porno si on veut voir ce genre de trucs ! »
J'éclatai de rire, et du haut des bras de Sam, je le frappai gentiment sur l'épaule.
« Je sais que c'est dur... » susurra le Viking qui me portait encore. « Mais essaye de garder ta jalousie silencieuse, S'IL TE PLAÎT. »
Et il m'embrassa à nouveau pour me faire taire alors que j'allais approuver les paroles de mon meilleur ami. Je n'eus brusquement plus envie de dire quoi que ce soit.
Une fois que Sam eut décollé sa bouche de la mienne, Noah me questionna.
« Darlin'? You love him, right?
— Well, of course, dear! Why d'you ask?
— I dunno.. I...
— Ya what?
— Naah, it doesn't matter. »
Je le regardai d'un air suspicieux, mais il m'adressa son plus beau sourire, et je ne pus m'empêcher de sourire en retour.
« Traduction ? » demanda Sam d'un air dépité.
Noah me jeta un regard discret qui m'ordonnait de la fermer, et il commença :
« En fait je lui ai dit : "J'ai piqué tes chaussettes" parce qu'elle les a oubliées à la maison la dernière fois, et du coup je les ai passées à une pote parce qu'elles étaient trop petites pour moi. »
Mais Sam éclata de rire et je me retins de faire pareil. Conseil numéro 1 : ne jamais faire confiance à Noah pour échafauder des mensonges réalistes.
« Mec, je suis pas con, t'avais l'air sérieux et même si je suis super nul en anglais, j'ai quand même capté que ça parlait de love, tout ça !
— Ben oui, j'aime vraiment ses chaussettes.
— Noah, arrête de te foutre de ma gueule, s'il te plaît.
— Je vais tous vous acheter de la drogue, et vous allez apprendre à vous détendre, moi j'vous l'dis ! »
La dernière voix, c'était - je suppose que vous vous en doutez - notre cher Alix, qui venait d'arriver et qui semblait en avoir assez de tant de violence.
Charlie, qui était derrière lui, posa sa main dans mon dos et s'exclama :
« Alice, tu vas le lâcher, oui ? Nan parce que là on dirait un koala sur le dos de sa maman, sauf que t'es du mauvais côté, en fait ! »
Je lui tirai la langue et je sautai des bras de Sam, attrapant sa main au passage.
« En plus, reprit Charlie, j'ai une anecdote croustillante à vous faire partager. Sauf pour toi, Noah, vu que t'étais là, mais au moins tu pourras témoigner ! Il m'est encore arrivé une péripétie ce matin. Vous voyez Madame Martin, la prof d'anglais perverse ?
— Ouais », nous répondîmes en cœur.
Charlie nous lança un regard amusé.
« Eh ben, ce matin, on arrive en cours, et elle me fait : "Ah non, Charlie, tu changes de place, tu viens près de mon bureau" et elle me fait un gros clin d'œil dégueulasse. La décadence absolue quoi ! Ah, les vieux, de nos jours..! »
Il soupira lourdement, comme si ce qu'il s'apprêtait à ajouter était encore pire.
« En plus je me suis retrouvé à côté de la nouvelle, qui doit avoir retapé au moins trois fois, donc je perds mon statut de vétéran. Je suis super énervé, là. Je vais plus pouvoir m'en servir pour draguer.
— Heuh, Charlie, à moins que tu sois gay ou qu'elle soit lesbienne, il ne devrait pas trop y avoir de problème, tu sais ? expliquai-je.
— Ah oui, c'est pas stupide, Alice. Mais bon, je suis totalement dépité, là, je voulais être le plus vieux et tout !
— Merci, merci, je sais que mon intelligence t'éblouit. »
Noah fit semblant de s'étouffer, sauf que ce faisant, il avala sa salive de travers et il commença à s'étouffer pour de vrai. Sam lui donna de grandes claques viriles dans le dos et une fois remis, No éclata de rire.
« HA ! Tu vois que c'est pas une bonne idée de te moquer de moi, trésor » gloussai-je.
Sam me lança un regard assassin.
« Hé ! T'as vraiment besoin que je fasse comme Hitler, toi ! Je t'avais prévenue !
— Sam, c'est mon meilleur ami...
— J'm'en fiche. Y'a que moi que t'as le droit d'appeler comme ça. »
Il resserra sa main droite autour de la mienne et il attrapa ma taille de l'autre pour m'attirer à lui.
« On dirait un bouledogue qui a peur qu'on lui prenne son os », commenta Charlie.
Nous lui jetâmes tous les deux un regard noir, vexés par la comparaison.
***
Je tiens à préciser que les 2 phrases en gras dans le texte sont de @EvynIsMyName et @Aela_Stories. Je vous avoue que j'ai un peu galéré à trouver comment les placer, mais bon ça donne un résultat original je suppose 😂
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro