Chapitre 21 : L'amour, c'est pas simple
Média : via tumblr → Sam (Leonardo DiCaprio)
Musique de fond : La La Land theme song
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Je plongeai mon regard dans le sien. Ses yeux étaient réellement splendides. J'avais l'impression de me noyer dans un océan d'émotions quand nous nous fixions ainsi. Son regard était d'ailleurs la seule chose qui empêchait le mien de dévier sur ses lèvres, ce qui était plutôt pas mal, parce que sinon j'aurais été crâmée tout de suite.
« T'es drôle, à me regarder avec ces yeux émerveillés. On dirait que t'es une gamine à qui je viens d'offrir un tour de manège.
— C'est pas de ma faute si t'es beau, écoute », soupirai-je.
Il rit.
« Est-ce que je suis autorisé à faire une remarque désobligeante ?
— Non.
— Tant pis, je la dis quand même : je te rappelle que je t'avais prévenue que je voulais être ton prince, hein. Alors maintenant, tu peux plus te plaindre. PARCE QUE TU M'AS TRAITÉ DE CRÉTIN. C'est pas le genre de choses que j'oublie, tu sais. Et aujourd'hui, c'est toi qui te trouve bien crétine à m'aimer !
— Qui te dit que je t'aime ? » lançai-je en haussant un sourcil, amusée.
Nous étions assis côte à côte sur le muret devant le Lycée, et il en sauta d'un bond pour s'approcher de moi. Il ramena une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et je lui tapai la main, agacée qu'il le fasse pour moi. Il déclara, toujours souriant de toutes ses dents :
« Je le sais, parce que je sais que je suis irrésistible.
— On va dire ça... » marmonnai-je en tentant de réprimer un sourire.
C'est alors que j'aperçus Noah. Je vis son visage se fermer en voyant la proximité de Sam avec moi. Je le distinguai clairement plisser des yeux puis s'éloigner. Énervée, je laissai échapper furieusement quelques mots involontairement.
« S'fout de moi !
— Quoi ?! »
Sam me regardait d'un air perdu. Face à moi, il n'avait pas pu voir son ami.
« Rien, rien, Sam. T'inquiète.
— Alice. Qu'est-ce qu'il y a ?
— Rien, je te dis ! C'est juste Noah qui vient de me regarder bizarrement. Je pense qu'il m'en veut de ne pas lui avoir dit pour nous.
— Pour nous ? »
Une fossette creusa sa joue droite lorsqu'il prit une expression taquine.
« Tu vois ce que je veux dire ! Il n'y a rien entre nous, mais il n'est pas stupide, il a bien senti qu'il s'était passé quelque chose. Je veux dire par là que l'on n'était pas aussi proches, avant », dis-je.
Le visage de Sam se referma. À ce moment-là, les grilles s'ouvrirent, et il s'écarta subitement de moi. Il récupéra son sac sur le muret et passa l'une de ses bretelles sur son épaule musclée, me plantant là comme une idiote.
« Salut, Alice. »
Sa voix était sèche, et je regrettai ce que je venais de dire. Mais je ne voulais pas me faire d'illusions. Sam pouvait au maximum ressentir de l'attirance pour moi, bien que ça me semble extraordinaire vu mon physique peu avantageux.
Jamais il ne pourrait être amoureux de moi, et je ne voulais pas qu'il croie que c'était ce que j'entendais par « nous ».
Je l'aimais. Évidemment. Du moins, je le croyais. Depuis que Sam m'avait embrassée, j'étais certaine d'une chose. Il avait éclipsé Victor. Que ce soit une bonne chose, ça, je n'en étais pas sûre, mais je souffrais quand beaucoup moins depuis que c'était le cas. Pour l'instant en tout cas, car vu comme tournait le vent, je ne considérais rien comme acquis.
Si le destin se décidait enfin à me faire un peu de bien, cela n'aurait pas été plus mal. En attendant, je devais me contenter des cours d'anglais, qui étaient les seules heures où le travail prenait le dessus sur tout autre chose. Quoique Sam était assis à côté de moi et qu'il arrivait, même là, à me distraire. Quoiqu'il m'était maintenant douloureux de parler cette langue sans regretter la présence passée de Noah.
Noah, Sam.
Sam, Noah.
Alix, Léandre, Sam, Victor.
Victor.
Ryan, Sam, Jamal, Paul.
Sam, Noah.
Alix.
Sam, Sam, Sam.
Sam.
Sam prenait toujours le dessus.
Je commençais à le voir de partout et j'avais peur, j'avais horriblement peur de retomber dans une addiction telle que celle que j'avais vécue avec Victor, j'avais peur de me perdre dans une nouvelle passion, j'avais peur de mourir d'amour à dix-sept ans.
J'avais peur de l'aimer.
***
Je m'assis lourdement sur une pauvre chaise de la salle d'histoire qui grinça de protestation.
« Salut, Anna.
— Salut ! Ça va, Alice ? T'as l'air fatiguée !
— Déprimée, surtout, ha ! »
Je ris jaune. Elle me lança un regard désolé.
« Je sais qu'on est pas super proches, Alice, mais si tu as besoin de parler, je suis là.
— Merci, Anna. Et puis, même si on n'est pas super proches en effet, je te fais confiance et je t'aime beaucoup. J'aime beaucoup ta manière d'être. »
Ses yeux brillaient et je lui souris.
« Je t'aime beaucoup aussi, tu sais, Alice ?
— C'est gentil, Anna. D'ailleurs, avec Léo, ça avance ? chuchotai-je pour que le prof ne m'entende pas.
— Tu rigoles ? répliqua-t-elle. Je suis une intello, jamais il ne voudra de moi. De toute façon, je n'arriverais jamais à lui parler quand bien même ce serait le cas. »
Je posai ma main sur son bras.
« Arrête avec ça, Anna. T'es splendide et je vois pas en quoi l'intelligence est censée rebuter. Sinon, je sais que tu vas rire, parce que je suis totalement comme toi et que je n'oserais jamais déclarer mon amour, mais si je peux te donner un conseil, c'est celui-ci : dis-lui ce que tu ressens. »
Je m'arrêtai le temps de prendre quelques notes importantes du cours, et Anna fit de même. Je repris :
« J'ai beaucoup, beaucoup d'amis masculins, peut-être même trop pour ma santé mentale, mais en tout état de cause, je sais qu'il aiment bien quand les filles sont directes. Disons que nous autres aimons bien leur lancer des petits signaux pour qu'ils comprennent notre attirance, mais c'est bien trop subtil pour eux, enfin pour la plupart. Alors dis-lui. Au pire, tu risques quoi ?
— Un râteau.
— Eh bien dans ce cas-là, ce sera douloureux, mais ça te permettra d'aller de l'avant sans rester bloquée sur lui pendant peut-être plusieurs années en ignorant totalement ce que lui ressent à ton égard. »
Anna soupira.
« La douleur paraît vraiment simple à supporter quand on ne fait qu'en parler...
— Je sais, oh oui malheureusement, je sais très bien ce que c'est d'avoir un cœur brisé, Anna. Je comprends que tu aies peur. Je le comprends plus que ce que tu ne peux l'imaginer. Mais c'est le seul moyen. Attendre toute ta vie, c'est pas la solution. »
Les yeux d'Anna se perdirent dans le vague pour quelques dizaines de secondes. Puis elle tourna la tête vers moi. De sa voix douce, elle souffla :
« Merci. Ça me fait déjà du bien d'en parler. J'espère que j'aurai le courage de lui parler, finalement. »
Quelques minutes et une étude de carte de géographie plus tard, Anna me lança :
« Il y a quelque chose de brisé en toi, Alice. Je.. je le sens depuis que je te connais. Je le sens et pourtant je t'ai écoutée me réconforter quand tu en as sans doute autant voire plus sur le cœur. Parle-moi de toi, raconte-moi tout au lieu d'écouter mes plaintes pathétiques.
— Oh, ne t'en fais pas, je vais beaucoup mieux maintenant. J'ai simplement aimé un garçon, et ce n'était pas réciproque.
— Woah... c'est fou de voir comme une phrase peut résumer toute une situation en taisant toute la douleur qu'il y a derrière. Je suis désolée, Alice. »
Je lui souris.
« Ne sois pas désolée, tu n'y es pour rien. J'ai simplement l'espoir que de jours meilleurs se dessinent à l'horizon pour nous, et avec un peu de chance, si on y croit assez fort, ce sera le cas. Ne t'en fais pas. On y arrivera.
— On y arrivera, Alice. »
***
NdA :
Je ne sais pas si je dois continuer. Vraiment pas. Mais comme ce chapitre m'est venu hier - je ne sais pas pourquoi d'ailleurs - je tenais à vous le faire partager, peut-être dans l'espoir que ça me remotive.
On verra bien ;)
Je vous aime très fort, et merci pour tout.
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