Chapitre 19
Le message reçu est encore une fois intracable. J'ignore qui m'envoie ça et ce qui le motive (même si j'ai ma petite idée). Je ne me sens en sécurité nul part et je sais que chercher sur les poignets des gens me sera inutile. La personne se grimera sûrement comme je le fais avec mes bleus.
Nous avons revus la sécurité de la maison et avons ajouté quelques caméras de surveillance dans le jardin. La voiture n'a aucune marque d'effraction pourtant je sais qu'elle était fermée à clef.
Mon harceleur est donc très doué. J'ignore toujours à qui j'ai affaire et cela me fout la trouille. Je continus d'agir normalement comme si tout allé bien, même si ce n'est pas le cas.
Je me prépare et envoie un message à Joe mon patron. Il doit m'apporter les doses que je dois revendre aux clients. Quand je suis enfin prête, je récupère mon sac, mes clés et prends le chemin. Il m'a donné rdv au lieu habituel, la forêt. Il fait encore nuit et me silence est total. Heureusement que j'ai un couteau dans mon sac en cas de problème.
Sa voiture est déjà la. Je me gare et sors à mon tour. Je récupère une boîte pleine de médocs en tout genre.
- t'as peur de rien toi hein ? M'assene Joe.
- on a tous peur de quelque chose, je réponds calmement.
-félicitations t'es ventes ont doublés. Tu dois vraiment être doué pour nous rapporter autant de clients. Il y a d'autres domaines dans lesquels tu es douée ?
Je pose le carton dans le coffre sans répondre à sa dernière question. Il en profite pour se rapprocher de moi, par derrière. Je sens son souffle dans mes cheveux et sa main droite ne tarde pas à me caresser le dos. Il remonte sur mes cheveux qu'il triture. Il commence à tirer une mèche et je cris de douleur. Je me retourne pour le stopper et cette fois il pose sa main sur mes seins. Dans sa main gauche je remarque alors une liasse de billets. C'est la somme qu'il me doit. Il suit mon regard et porte la liasse sous mon nez.
- ça c'est ta récompense.
Il glisse la liasse de billets dans mon soutient gorge, profitant de cet instant pour me caresser au passage.
- tu pourrais en avoir le double si tu me laissais te caresser de partout. On appellerait ça la prime pour un bon comportement. Me susurre t'il dans l'oreille.
Je n'en peut plus. Cet homme me répugne. Je m'écarte en le repoussant fortement. Je ne peux pas le blesser il est le seul lien que j'ai avec les gros dirigeants du trafic. Je referme la porte du coffre et repars m'installer sur le siège avant. La vitre ouverte je dis à l'attention de Joe que je ne me prostitue pas puis démarre en trombe. Je referme la vitre et me dirige vers le lycée directement. Il est loin d'être l'heure mais je dois vendre quelques pilules. Il vaut mieux dealer quand personne n'est au lycée.
Je rejoins Tim, le capitaine de la crosse, derrière les gradins.
-T'es sûre qu'avec ça je vais gérer pour le match de ce soir ?
- Oui je vends pas de la merde !
- Ok. Tient voila les sous.
Il me tends une somme d'argent inconsidérable. Il utilise l'argent de papa maman pour les rendre fiers. C'est de l'argent jeté par les fenêtre mais bon. C'est son problème.
- Au fait Alia...
- Oui ?
- Je me rends compte qu'on a jamais vraiment fais connaissance.
Je regarde ma tenue mais rien de ce que je porte ne justifie les comportements des hommes que j'ai croisé depuis ce matin.
- Avant t'étais la chasse gardée de Maceo et ça me faisait peur de me mettre en travers de son chemin. Mais à présent vous n'êtes plus ensemble, je me demandais ça te dirais qu'on sorte ce soir ?
Je regarde la masse géante en fasse de moi. J'étudie ses muscles, sa taille, les habits qu'il porte puis je reporte mon attention à ses yeux. Ses yeux verts s'accordent parfaitement à son teint bronzé et à ses mèches brunes. Sortir est tout ce dont j'ai besoin en ce moment.
- Oui tu as raison. Je peux venir voir ton match si tu veux.
- Génial, quand j'aurais gagné je t'emmènerais dinner donc habillé toi en conséquence.
- Avec plaisir, je réponds en souriant.
Je rejoins Andrea qui m'attends déjà à hauteur du portail. Elle tient la main d'Antoine qui semble voir ma venue d'un mauvais œil. Après quelques blagues, il se détends et nous nous remettons à parler comme avant. Antoine finit par partir de son côté pour rejoindre sa classe.
- Dis donc, je t'ai vu sortir des gradins avec Tim. Il se passe un truc entre vous ou quoi ?
- Tu tape dans le mille.
- Quoi ? S'exclame t'elle faussement surprise.
- Je t'en prit. Il n'y a rien pour l'instant mais ce soir on a un rencard.
- Tu compte t'habiller comment ?
- Je pensais mettre une robe bordeaux, il m'emmène au réseau il faut que je m'habille en conséquence.
- Eh beh ! J'ai hâte de voir ce que ça va donner tout ça.
- Ce n'est pas parce qu'on est en froid que tu dois me faire passer pour le méchant dans l'histoire !
Je me retourne juste à temps pour voir l'arrivée de Maceo. Il se tient à dix centimètres de moi. Ses joues sont en feu et ses yeux sont injectés de sang. Comme s'il avait... pleuré ? Je remarque alors le nouveau numéro du journal du lycée qu'il tient dans ses mains.
Essayer de le calmer ne servira à rien. Les visages sont déjà tous tournés vers nous. La sonnerie retentit pour me sauver la vie. Je regarde Maceo dans les yeux, esquisse un petit sourire puis rentre en cours avec un air fier. Je m'installe à la place normalement utilisé par Maceo. Andrea me rejoins et se place à côté. Lana tente de rentrer discrètement et se place au premier rang. Maceo regarde la place ou je suis, regarde Lana et se dirige vers elle. Je pensais qu'il allait s'asseoir à côté d'elle mais non. Il susurre quelque chose dans son oreille et elle explose de rire. Ensuite les deux tourtereaux s'embrassent et quitte la salle. On les entends encore rire quand ils s'en vont.
Je me concentre sur le cour de littérature. C'est très peu intéressant et je finis vite sur mon téléphone. Soudain je reçois une photo du numéro inconnue. Il dit "le temps file et ton argent aussi. Une descente de flic va avoir lieu, ils ont un mandat d'arrêt sur ta voiture tu ferais mieux de te dépêcher."
Depuis quand l'inconnu essaie de me rendre service ? Qui a averti les flics de mes activités ? Comment ont ils obtenu un mandat ?
Je sors du cour prétextant une envie d'aller aux toilettes mais je me dirige vers le parking. Ma voiture est à sa place et les flics ne sont pas encore arrivés. J'avance de plus en plus vite et fonce directement vers le coffre. La voiture derrière moi est remplie de buée et bouge dans tout les sens. Une tête essuie alors la buée. Je reconnais Lana. Ensuite je m'aperçois qu'il s'agit de la voiture le Maceo. Les gémissements qui accompagne la vision ne laisse plus de place au doute. Maceo couche avec Lana dans la voiture.
Mon téléphone se remet à sonner. Il s'agit d'un message de l'inconnu. "Je t'ai bien eu, les flics ne viendront pas j'espère que t'es pas trop déçu."
Énervée je retourne dans les couloirs et me perds encore dans l'aile ouest. J'arrive à la salle d'attente de la conseillère Abby et me laisse tomber sur les sièges. Au moins dans ce lieu je peux laisser mes larmes couler sans peur d'être vue ou juger. Encore une journée catastrophique. Rien de nouveau en somme.
- Alia que ce passe t'il enfin ? Tu n'es pas sensé être en cour ?
- si. Je... je suis sorti du bâtiment pour récupérer un truc dans ma voiture quand je l'ai vu.
- Mais enfin de qui tu parles ?
- Maceo.. il ... Il couchait avec Lana.
- Ah bon ? C'est par rapport à l'article que tu as posté ?
- En partie oui...
- Je pense que tu réalise enfin que tu as des sentiments pour lui.
- n'importe quoi. Je.. qui juste énervé je ne pensais pas qu'il passerais si vite à autre chose.
- Tu es blessé ça te fais mal. Si tu n'éprouvais rien pour le garçon tu n'aurais pas mal ma petite. Pour ce qui est de passer aussi vite à autre chose, une rumeur circule entre toi et Tim. Ne serais tu pas en train de lui reprocher ce que toi même tu fais ?
Je ne réponds pas. Je sais qu'elle a raison et moi même je parle aussi avec Anthony. Je suis donc très mal placée pour juger son comportement.
- Écoute, reprends t'elle, je vais te laisser la le temps qu'il faut. Je vais à la vie scolaire. Prends le temps qu'il te faut pour réfléchir. Je serai de retour d'ici une demie heure.
Elle me laisse seule. Si j'avais un micro je l'aurais placé sur l'étagère. Qui sait ce qu'elle doit entendre. Il faut absolument que je le fasse tient.
Quand je me sens mieux je quitte le bureau de Abby. Ses conseils m'ont été recueil et je suis maintenant prête à défier le regard des autres.
À midi Lana et Maceo se pavanent pour montrer l'étendue de leur relation. Sarah et Tiphaine s'empressent de devenir les meilleures amies de Lana, m'oubliant complètement. Ce n'est pas plus mal, leur hypocrisie était insupportable.
Je mange en silence avec Les double A (Andrea et Antoine). Ils sont contents que je ne reste plus avec l'autre Con. Surtout depuis qu'ils ont lu l'article. Mais ils semble se ficher complètement de la façon dont je me sens vis à vis de cette situation.
La journée se finit enfin et je rentre me changer et m'entraîner. Fred me secoue tel un pantin. J'ai pas envie de me battre. J'espère que la soirée de ce soir va changer cet état dans lequel je suis coincée.
Cela fait trente minutes que le match a commencé et j'hésite encore sur le choix des chaussures. Andrea ne me réponds pas et je choisis donc des escarpins bordeaux assortis à la robe.
Je regarde une dernière fois ma tenue et je file vers le lycée.
Pour aller jusqu'au gradin il faut traverser une grande place pleine de boue. Mes talons s'enfoncent dedans à chacun de mes pas. Cela rallonge le temps que je met a venir. Je me colle au mur pour éviter de tomber ce qui rend ma démarche pas très glamour.
J'arrive à hauteur des gradins et je suis surprise par le nombre de personnes présentes. La moitié du lycée est là à supporter notre équipe. Je ne trouve aucune place restante et me place sous les gradins. Des pieds m'empêchent de voir correctement mais j'aperçois Tim lancer une balle à l'aide de son bâton et marquer un but. Ça crie dans tout les sens. Tim regarde l'assemblée et semble un peu déçu. Je constate que tout le monde part, ça doit être la mi-temps. J'en profite pour sortir de ma cachette puis me rends compte qu'il n'y a pratiquement plus personne sur le stade, excepté deux types qui semblent nettoyer. Je regarde un couple âgés qui ont l'air déçu.
Je passe à côté d'eux dans l'espoir d'entendre leur conversation.
"Oui son match etait très beau encore une fois il a gagné"
"La saison s'annonce vraiment bien"
Ok donc le match est finit. Je m'introduis dans les vestiaires des hommes pour être sûre que Tim ne reparte pas sans moi. Je m'aventure dans les douches puisque je n'ai croisé personne.
La j'ai une vision extraordinaire. Une dizaines d'abdos en béton. Tim se retourne, nu. L'eau ruisselle sur son corps parfait. En me voyant il affiche un grand sourire et s'approche de moi. Il attrape une serviette et nous allons vers les vestiaires.
- Je ne pensais pas que tu allais venir. Si tu voulais juste aller au restau il fallait le dire.
- Non pas du tout je suis venue mais en retard. Je n'ai pas trouvé de place assise.
- Tu t'es cachée ou du coup ?
- Sous les gradins.
Son sourire s'agrandit encore plus.
- J'ai même pue quand tu as marqué ! Je m'empresse d'ajouter.
- Ah tu as due être impressionner !
- Tu n'as pas idée.
- C'est grâce à toi si j'ai gagné ce soir.
Il se retourne vers un casier pour s'habiller. J'ai une vue plongeante sur son fessier. Un peu gêné je détourne le regard et remarque que mes talons sont en piteux états. J'attrape la serviette avec laquelle il s'est essuyé et j'enlève le plus gros.
Tim, enfin prêt m'emmène à sa voiture. Il arbore un costume noir qui s'accorde très bien avec ma tenue. Au moment où il faut repasser par la boue, il me prends dans ses bras et me porte tout le long. Je n'ai même pas eu besoin de lui demander. Enfin il m'ouvre la portière et m'aide à m'installer. Il choisit une musique que j'aime bien en ce moment. Sur le trajet nous parlons principalement de son match mais il n'y a aucun blanc dans la conversation. Nous arrivons devant l'entrée d'un restaurant chic. Un voiturier m'aide à sortir tandis qu'un autre prends le volant et conduis la voiture dans un parking. Tim me prends la main et m'entraîne dans ce restaurant. Nous nous asseyons et un serveur vient à notre rencontre.
- Puis je vous proposer le plat de la soirée ?
- De quoi s'agit il ? Demande Tim.
- C'est un pied de porc Noir de Gascogne farci au homard avec un accompagnement au choix.
- Vous n'avez pas plutôt quelque chose sans porc ? Je demande.
- Bien sur je vous apporte la carte. Vous désirez boire quelque chose en attendant ?
- Oui nous allons prendre un rivesaltes grenat de 2010 s'il vous plaît
- Bien sur je vous apporte ça tout de suite.
- Merci.
- Donc tu es sans porc ? Ma demande t'il.
- Oui c'est plus une question de respect envers mes origines que de religion.
- Quelles sont tes origines ?
- Je suis kabyle.
- Ah ! Je me demandais car avec ton nom et tes cheveux blonds ça me paraissait bizarre.
- Oui on me le dit souvent. Et toi qu'elles sont tes origines ?
- voyons, ma mère est italienne et mon père irlandais ce qui donne ce mélange. D'ailleurs au soleil j'ai des reflets roux. Rien de très beau à voir en fin de compte.
- Moi j'aime bien ce mélange. Pourquoi avez vous quittez l'Europe et vous êtes vous installé ici ?
- Je... mes parents voulaient prendre un nouveau départ. Admit il. Las bas les familles n'acceptaient pas leur couple et ici personne ne peut leur demander quoi que ce soit.
Nous continuâmes à parler ainsi toute la soirée. Il m'expliqua qu'il voulait faire coach de lacrosse plus tard mais que ses parents n'étaient pas trop d'accord. J'ai bien vu qu'il s'agissait de sa passion. Résignée, je lui dit que je n'avais aucune idée sur mon orientation future. Contrairement aux remarques que je reçois habituellement il s'est montré très compréhensif.
Pour payer la note, il a demandé à cacher les prix afin que je ne voie rien de ce qu'il paye. Il m'a ouvert la portière de sa voiture et je me suis installé sur le siège en cuir. C'est l'estomac bien rempli que nous sommes allés sur le parking du lycée.
- Voila ta voiture. Dit il au moment de se séparer.
- Tim, j'ai vraiment apprécié cette soirée.
- Merci, dit il sincèrement.
- Tu avais raison. On a jamais vraiment prit le temps de faire connaissance et c'est vraiment dommage. Tu es quelqu'un d'extraordinaire.
- Merci... alors ça te dirait que nous deux on se revoit ?
Je regarde la lueur d'espoir qui brille dans ses yeux. J'ai passé une excellente soirée et ça m'a fait du bien. Énormément de bien.
-Oui, que dirais tu de demain ?
- Demain ? Avec plaisir...
Je vois que quelque chose le dérange dans ma proposition. On dirait qu'il n'ose pas me demander par peur de perdre une occasion.
- Qu'est ce qui ne va pas ?
- C'est juste que demain on est mercredi... j'avais prévu avec des potes d'aller à la soirée de Maceo.
- Oh je vois. Si tu veux on peut se voir un autre jour.
- C'est pas ça. J'ai vraiment envie de te voir mais je ne veux pas t'imposer de venir chez lui après ce qu'il s'est passé entre vous.
- Je comprends mieux. Pour clarifier les choses, je me fiche de ce qu'il a bien pue se passer entre nous. J'aimerais juste qu'on fasse comme s'il n'y avait rien eu tu comprends ?
- oui tout à fait. Alors tu peux me rejoindre l'as bas ?
- Absolument ! J'en ai même très envie si tu veux tout savoir.
- D'accord alors à demain.
-A demain, je réponds en chuchotant.
Je commence à m'éloigner pour rejoindre ma voiture quand il me prends par le bras. Je me retourne et il plaque ses lèvres contre les miennes. Je réponds à son baiser avec ferveur. Il me tient par la taille et je pose mes mains sur ses épaules. J'ai l'air tellement vulnérable dans ses gros bras. Il me donne la sensation d'être protégé. Contre tous.
Quand il relâche mes lèvres j'esquisse un sourire. Il s'approche de mon oreille et me susurre une dernière fois à demain.
Je retourne à ma voiture et tout le long il me suit du regard. Je ferme à clé et démarre pour rentrer chez moi. Une fois dans mon lit je repense à toute cette journée mais la seule chose qui tourne en boucle dans ma tête c'est ce baiser avec Tim. Il est merveilleux.
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