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Chapitre 8.1 : Attaqué

— Soyez discrets et souvenez-vous, le but n'est pas de les massacrer, mais...

Dans le brouillard de mon sommeil, les voix déclenchent l'alarme. Mon cerveau, aguerri par des années de nuits écourtées, ignore ma volonté de rester dans le monde des rêves et dissipe la brume dans laquelle je me lovais. Je rouvre les yeux, le cœur battant, parfaitement réveillée. Le bruit des feuilles sur lesquelles on marche me convainc que ce n'est pas une fausse alerte. Je retiens un soupir. Pour la première fois depuis trois jours, j'ai réussi à m'endormir et on ose venir me déranger... Je me force à rester immobile. J'ignore où sont exactement les inconnus. Je doute qu'ils m'aient remarquée sinon je pense que mon repos aurait été éternel. Quelle idiote... me fustigé-je, intérieurement.

Une inspiration, une expiration.

Les pas semblent s'approcher. Ils se veulent discrets si bien que j'ai du mal à me rendre compte de leur nombre, mais je dirais une dizaine facile. Ce n'est plus une patrouille à cet effectif, c'est tout un bataillon qu'on nous a envoyé ! Je libère mes lionnes et les laisse venir à fleur de peau. Il faut que je trouve un moyen de prévenir du renfort, car malgré tous mes talents, je ne pourrai tenir tête à une quinzaine d'hommes sans un coup de pouce. Et le mieux serait que je trouve une façon silencieuse pour ne pas attirer d'autres potentielles équipes en faction dans la forêt. Je grince des dents. Nous sommes restés ici bien trop longtemps...

Je me frotte l'arête du nez pour faire fuir le mal de crâne, dernier vestige de mes sanglots intarissables. Mes yeux gonflés me brûlent, mais l'heure n'est plus au chagrin. Elle est au combat. Je me redresse doucement, tout en veillant à rester camouflée derrière le cairn, et jette un coup d'œil par-dessus. Des hommes sont en train de contourner la maison de Lyanna, le plus discrètement possible. J'avise rapidement leur uniforme fortement similaire à ceux des nazis dans la seconde guerre mondiale. Ok, ce ne sont donc pas des promeneurs perdus, c'est confirmé. Ce n'est plus qu'une question de minutes avant que je ne tombe dans leur champ de vision. Je dois bouger. Je suis bien trop à découvert.

Je cale deux poignards de lancer dans le creux de mes paumes et roule doucement jusqu'à la tombe la plus proche. Plus imposante que celle faite pour Dante, elle m'offre une meilleure cachette. Je continue ainsi de pierre en pierre, évoluant en parallèle des soldats de pacotilles. Leur jetant des coups d'œil furtifs, je réussis à gagner la forêt avant eux. Une fois à couvert sous les pins, je me redresse et utilise un tronc pour dissimuler plus facilement. Les hommes avancent moins vite que moi, surveillant et avisant chaque recoin. Leur matériel est lourd et ils sont sur leur garde. Ils sont encore autour de la maison. Peut-être vont-ils la fouiller ? Mes dents grincent lorsque mon regard caresse les grenades accrochées à leurs torses et les armes à feux en tout genre décorant leurs ceintures. Je ne peux vraiment pas les affronter seule, autant me poignarder moi-même ici et maintenant, il me faut du renfort. 

Sans bruit, je tourne les talons et cours à travers les bois, les mains devant mon visage pour me protéger des aiguilles des pins. Je parviens en quelques minutes de course effrénée à la clairière. Si l'emplacement du campement n'est pas mal pour se dissimuler grâce à cette basse couverture épineuse, elle devient plus désavantageuse en cas d'attaque. Nous ne voyons rien de l'ennemi se cachant dans la forêt, mais lui, en revanche, a parfaitement le temps et la place de viser. Surtout que jusqu'alors, seuls Cameron et moi alternions les tours de gardes, il nous était tout bonnement impossible de quadriller tout le pourtour du campement tout le temps. C'est plus par chance que nous avons mis en déroute les premières patrouilles sans heurts ni blessés. Et apparemment la chance a décidé de nous tourner le dos aujourd'hui. 

Je déboule dans le campement, un peu essoufflée, et cherche d'emblée Cameron du regard. Il a beau être le plus bel enfoiré que la terre n'est jamais portée, il n'en reste pas moins le meilleur combattant. Et on va avoir besoin de ses talents. Seulement, je ne le vois nul part. Je peste. Evidemment, c'est quand on a besoin de lui qu'il est aux abonnés absents ! 

Autour de moi, les discussions sont encore animées par les révélations de tout à l'heure et personne ne prête attention à ce qui se prépare. Je finis par repérer Caleb qui semble bien en peine avec deux femmes en colère qui s'agitent devant lui. Mes jambes avalent les mètres nous séparant et je lui attrape le bras pour l'obliger à me faire face. Sa bouche s'ouvre de surprise, mais je ne lui laisse pas le temps de parler. 

— Rassemble tous les Alementas avec un don offensif et les meilleurs combattants, on va être attaqués.

Ses yeux s'écarquillent. Une des femmes, peu contente d'être interrompue, me saisit à son tour par l'épaule avec la ferme intention de me cracher sa façon de penser au visage, mais mon regard la refroidit instantanément. Elle ôte la main de ma peau comme si je l'avais brûlée. Je poursuis, impassible.

— Tous les blessés ou non aptes à se battre doivent être mis en sureté dans les trois prochaines minutes et je veux tous ceux susceptibles d'être utiles ici dans quatre. Pendant ce temps-là, je vais chercher Cameron et Lyanna. 

— Je sais que je te manque, chérie, mais ne te donne pas cette peine, je suis là. 

Je ferme les yeux et inspire rapidement. Désolé Cameron, mais avec une vingtaine de grenades et une dizaine d'armes à feu approchant, je n'ai pas le temps de jouer au jeu du chat et de la souris. Lorsque je rouvre les paupières, je découvre Caleb, toujours devant moi, le regard passant de Cameron s'étant posté à mes côtés à moi.

— Tu attends quoi ? Qu'une balle t'apporte une invitation ? m'exclamé-je en le bousculant. Je veux tous les combattants ici dans trois minutes ! 

L'ancien membre du Comité semble enfin sortir de ses pensées et file après un bref hochement de tête. Je l'observe un instant donner des ordres doux et rassurants à des personnes récalcitrantes. Certaines lui rient au nez, le bousculent ou commencent à faire mine de se rebeller. Je me frotte les temps du bout des doigts. Leur instinct de survie est aussi développé que la mansuétude d'un crotale. Et comme face à ce serpent, ce manque pourrait nous coûter la vie.

Alors que j'ouvre la bouche pour crier, deux brusques détonations résonnent dans mes oreilles. Je me fige comme l'intégralité des personnes présentes. Le silence mord la clairière et son venin nous paralyse tous. 

— Maintenant vous vous activez et vous faites ce qu'on vous dit, où nos ennemis n'auront qu'à enterrer vos cadavres en arrivant.

Les mots de Cameron lancés avec une froideur à couper au couteau ont bien plus d'effet que les paroles rassurantes de Caleb. Surtout lorsqu'il charge une nouvelle fois son arme. En une minute, les non-combattants sont protégés derrière un mur de lierre créé par notre apprenti assassin de ce matin et les combattant sont regroupés autour de nous, bon gré, mal gré. Lyanna et Maya nous rejoignent dans la foulée. 

— Une patrouille de plus d'une dizaine d'hommes armés jusqu'aux dents arrive de ce côté, expliqué-je en désignant la partie de forêt que j'ai traversée en courant. Ils ont largement de quoi nous mettre KO alors il va falloir user du plus possible de nos atouts et... 

—... et ne pas tergiverser, me coupe Cameron. Mettez aux placards vos bons sentiments, c'est eux ou vous.

J'acquiesce. Les femmes et hommes face à nous se regardent, visiblement hésitants. Je vois dans leurs yeux la peur étinceler, mais je n'ai pas le temps de les rassurer. 

— Ne les tuez pas tous, nous interrompt Maya, la voix rauque, encore chancelante d'avoir autant utilisé son don. Il faut que je les contraigne pour qu'ils pensent nous avoir tous tués et qu'ils rapportent cela aux Anciens. Cela nous assurera un repos. 

C'est vrai que j'avais oublié ce détail. Si on ne meurt pas tous, cela nous permettra au moins de faire une pierre, deux coups. 

— Ce ne sont pas les Anciens qui leur ordonnent de nous massacrer, la corrige fermement une trentenaire au regard brun. 

Je roule les yeux, excédée. Comme si c'était le moment... 

— Que le commanditaire soit Pierre, Paul ou Jacques n'a pas d'importance, la balle ne te tuera pas moins, rétorque Maya.

Cameron intervient, arrêtant ainsi le débat naissant.

— Faites des duos, un Alementa actif avec un combattant simple et dispersez vous. Vous avez un minimum d'armes ? 

Des hochements de têtes plus ou moins timides répondent à la question de Cameron. Je détaille rapidement les Alementas face à nous pour me faire une idée de nos chances de survie. S'ils ne paient pas de mine avec leurs vêtements pleins de poussière, la peur et détermination qui brillent dans leurs yeux me rassurent. Ce qui est bien lorsque l'on échappe à la mort, c'est qu'on comprend à quel point se battre pour sa vie est important. Et je n'ai pas de doute qu'une fois que les premières balles les frôleront, cette conviction prendre le dessus. 

Un adolescent lève le doigt en s'approchant timidement de moi alors que des duos se forment parmi les autres. Je soupire et, d'un signe de tête, l'invite à s'exprimer. Bienvenue en cours de défense contre les forces du mal... Cela dit, quand je vois comment ont fini les professeurs de cette matière, je crois que je vais laisser le poste à Cameron. Avec un peu de chance... 

— Euh... Je... 

Clic, fait le Beretta que l'Alementa de l'ombre charge. Il le fait tournoyer autour de ses doigts sans lâcher le gosse du regard. Ce dernier blêmit et recule d'un pas. Je lève les yeux au ciel. Il est intenable. Je me décale légèrement pour m'interposer et peut-être rassurer le gamin qui avait visiblement quelque chose à dire. En espérant que ça soit important.  

— Oui ? l'encouragé-je.

— Je... Je peux nous rendre invisible. 

Je penche la tête, soudain intéressée. Même Cameron cesse son manège et vient de nouveau faire face au garçon. 

— Combien de personnes, sur quelle distance et combien de temps ? 

— Tous ceux qui seront dans ma zone sur une dizaine de mètres pas plus... Pour ce qui est du temps, je ne sais pas, j'ai jamais poussé bien loin. 

Je consulte l'Alementa de l'Ombre du regard. Il hoche la tête et lève le bras pour attirer l'attention des troupes. Et cette fois-ci, il n'a même pas besoin de tirer que tout le monde est au garde-à-vous devant nous, deux par deux. On est vraiment en garderie en fait. 

— On s'étale sur une zone de dix mètres à partir de ce bosquet vers la forêt. Notre ami ici présent vous rendra invisible tant que vous ne dépassez pas les dix mètres. Lana et moi allons guider un petit effectif d'environ 6 à 8 hommes ici pour que Maya leur applique une illusion. Votre but à vous est que les autres ne rentrent pas dans le campement. Tuez au besoin, c'est clair ? 

Tous hochent la tête avec plus ou moins de ferveur et détermination. Maya s'avance d'un pas, s'adressant à nous deux. 

— Ramenez-les par ici exactement, ok ? dit-elle en désignant un arbre dont les racines dépassent alégrement. Et quand je sifflerais un long coup, vous cessez tout combat en restant invisibles et vous les laissez passer, c'est clair ?

— Limpide. Maintenant, action. 

Son ton sec fait l'effet d'un coup de fouet et les combattants se dispersent en courant dans la direction indiquée. Cameron me tend sa deuxième arme à feux que je saisis sans un merci avant de partir à mon tour. Je l'entends ricaner avant de m'emboiter le pas. L'ignorer...

Je m'arrête près du bosquet où se poste notre Garçon Invisible. Il est déjà assis, les mains à terre, les yeux fixés devant lui avec concentration. Je pose ma main sur mon épaule. Il sursaute et je sens la pointe d'un poignard m'effleurer la paume alors que je retire vivement ma main. Au moins, ce môme a des réflexes...

— Désolé ! s'excuse-t-il aussitôt avant de ranger sa lame.

Je balaye ses excuses de la main.

— Cameron et moi allons avancer. Mais à un moment, on retraversera ta ligne. Essaie de nous garder visible, ok ?

Le gamin acquiesce et nous l'abandonnons là. Au fur et à mesure que nous avançons au milieu des pins, Cameron et moi ralentissons l'allure pour écouter et diminuer les bruits que nos pas émettent. Les soldats ne sont toujours pas dans cette partie de forêt. Ils ont dû prendre le temps de fouiller la maison de Lyanna. Cependant, je doute que les tirs de Cameron ne les ai pas interpellés. Ils ne devraient pas tarder. Je fais signe à l'Alementa de l'Ombre de s'arrêter et nous nous plaquons tous les deux contre un tronc d'arbre. Inutile d'y grimper, on perdra du temps à descendre. Je ralentis le plus possible ma respiration et ferme les yeux, les mains serrées sur mon arme de poing. Le vent craque dans les branches et la couverture épineuse des pins s'agite, comme embarrassé à l'idée que du sang puisse couler en son sein à nouveau. Les oiseaux, déjà rares en novembre, ont complètement disparu maintenant. Je n'entends rien en provenance du campement. J'espère qu'ils sont en place et resteront discret.

Crac, fait la brindille sur laquelle on marche.

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