Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 25 : Amnésique

— Elle ne va pas tarder à se... 

Des voix me parviennent d'abord étouffées puis de plus en plus précises à mesure que mon esprit se réveille. Habituée à être réactive dès le réveil, il me faut à peine dix secondes pour être en pleine possession de mes moyens. Bonne nouvelle, car cela signifie que je ne suis pas sous azalée. Je me retiens de justesse d'ouvrir les yeux quand je comprends qu'on parle de moi. 

— C'est bon cette fois ? 

— Je l'espère, répond une voix féminine. Je n'ai pas réussi à voir ses souvenirs. Elle est puissante, elle a essayé de me repousser. 

Je retiens un soupir de soulagement. Il ne s'est pas rendu compte que son pouvoir ne m'avait aucunement atteint grâce à mon second don. 

La porte s'ouvre et par réflexe j'ouvre les yeux. Merde. Il me faut quelques secondes pour réussir à supporter la lumière des ampoules au-dessus de ma tête. Cette scène a comme une impression de déjà-vu. Mais je n'ai plus mal à la tête. Mes pensées ne sont plus en désordre. Mon esprit est parfaitement clair. Je devine les silhouettes de la femme de la veille et d'un homme dont j'avais déjà reconnu les voix. Heureusement la nouvelle venue ne semble pas remarquer mon réveil et rejoint le duo qui chuchote à présent si bien que je ne les entends plus. Je referme les paupières.

Ces gens n'ont pas l'air de vouloir me tuer sinon j'imagine que je serais déjà au près de Dante, ni de me garder sous azalée. Mais ce sont des Alementas. Mon cœur s'accélère dans ma poitrine. Comment diable ai-je pu me retrouver dans un camp ? J'ai été prise par le FSG, je n'aurais juste jamais, au grand jamais, dû atterrir ici. Je n'aurais jamais dû me retrouver ici. À moins que le FSG ne travaille en réalité avec le Conseil... Mes dents se serrent. Cela serait une catastrophe pour nous. Et pourtant... Plus j'y pense, plus cela m'apparait comme une évidence.

Ce dôme protecteur qui empêche tous Alementas de pénétrer dans les centres du FSG... Il ressemble beaucoup à celui entourant les camps. J'ai toujours pensé qu'il s'agissait là d'un détournement abominable d'un don. Vous pouvez entrez. Ce sont les mots que Caleb a prononcé en m'ouvrant la porte de l'hôpital. Seul un membre du Comité peut autoriser quelqu'un a rentré dans un camp, à passer la barrière et l'illusion le protégeant. Tout prend peu à peu sens. Les centres du FSG ne sont qu'une illusion de plus. Ses membres traquent les Alementas isolés qu'ils envoient ensuite dans les camps. Voilà pourquoi nous n'avons trouvé personne dans le sous-sol de cet hôpital de malheur !

Une autre évidence me frappe de plein fouet. Cameron savait. Il savait que c'était Caleb qui nous ferait entrer. Il se doutait de la collaboration entre le FSG et les Anciens. Je suis même prête à parier qu'il s'agissait là du véritable objectif de l'infiltration des Sentimentaux. Il avait besoin d'une confirmation. Sait-il du coup où je suis ? Mes paupières tressaillent. Je ne pense pas. Il avait l'air aussi perdu que nous devant l'absence de vie dans le centre du FSG. Et il m'aurait prévenu au moins, je pense, d'où j'allais atterrir.

Ma langue passe sur l'Arpazos de Caleb, coincé entre mes dents. Je ne dois surtout pas le perdre et je me bénis de l'avoir calé à cet endroit. Il est la seule barrière entre moi et l'enfer du bâtiment des Doubles. Personne ne doit voir le violet de mon regard. Personne ne doit contempler la marque du mélange des dons dans mes prunelles. Les Arpazos ne sont quasiment pas perceptibles, même pour un Alementa sentant les énergies. Il suffit que je parvienne à garder un don à fleur de peau pour camoufler les maigres traces. Ma gorge s'assèche devant une autre constatation. 

Cet Alementa aux yeux cobalts a tenté de modifier mes souvenirs pour que je crois à une guerre, pour que j'intègre leur illusion... Ils ne doivent surtout pas se douter que ça n'a pas fonctionné. Il faut qu'ils restent sur leur hypothèse que leur manipulation a juste échoué la première fois. Je pensais que l'homme sentirait l'expulsion de son serpent par mon loup, mais apparemment ce n'est pas le cas. Et il est primordial que ça reste ainsi. 

Et je ne peux présenter le feu comme mon don officiel. Ma mère a fait partie des camps, ils connaissent son don, donc ils sauront qui je suis. En revanche, ils ignorent tout du don de mon père. Il n'était pas noté sur le registre du camp Septentrional. Comme l'Alementa trifouilleur de mémoire a avoué qu'il n'a pas pu voir mes souvenirs, je dois donc jouer cette carte... 

Je laisse ma tête balloter contre l'oreiller. Le problème est que je n'ai aucune idée des images exactes qu'il a tenté de m'implanter dans l'esprit. Et je ne peux pas faire comme si, je risque une erreur fatale à chaque instant. Une main calleux et chaude vient tâter mon poignet à la recherche de mon pouls. 

— Elle est réveillée, avance le jeune homme. 

Je me raidis sans le vouloir. Démasquée, je décide d'ouvrir les yeux. Je cligne plusieurs fois des paupières, perturbée par la luminosité qui est décidément aussi déterminée que ces Alementas à avoir ma peau. La même femme à qui je dois mon accueil chaleureux de la veille me fait face, assise sur une chaise à côté du lit. Elle avance la main vers moi. Je veux marquer un mouvement de recul mais des entraves aux poignets m'en empêchent. Et rebelotte... Mon cœur accélère. La femme avorte son geste devant ma crispation. 

— Tu es en sécurité, répète-t-elle.  

Ben voyons... J'observe ses ongles vernis replacer une mèche de son carré noir derrière son oreille ornée de piercings. Je me retiens de lui répliquer que lorsqu'on est en sécurité, on est rarement entravé ainsi mais nous risquons de tourner en rond. 

— Je m'appelle Coralie, se présente-t-elle avant de répéter une nouvelle fois, tu es en sécurité, tu es dans un refuge.

Je vois qu'elle attend une réponse, une réaction, mais je n'ai aucune idée de quoi dire ou faire ! Je ne sais pas comment je suis censée réagir, ce que je dois savoir et avoir oublié ! Mes yeux furètent la pièce à la recherche d'une issue, d'une porte de sortie cachée. Je dois trouver quelque chose ! Je lâche alors les seuls mots qui m'apparaissent comme une solution miracle. 

— Je... Je me souviens de rien...

À peine ses paroles franchissent la barrière de mes lèvres, comme une porte qui s'ouvre, je  m'engouffre dans cette issue inopinée. Je tente de remonter dans le matelas, lutte contre mes menottes en fer. Je lance des regards que j'espère affolés dans toutes les directions. Je souffle de plus en plus fort, de plus en plus saccadé. 

Deux inspirations, trois expirations. 

La femme pose ses deux mains sur les miennes à travers les draps qui me recouvrent. Son regard bien que teinté d'incompréhension se veut calme et cherche le mien pour me rassurer. Une sérénité douce se diffuse en moi. Une énergie froide mais diffuse m'entoure dans ses bras pourtant réconfortant. Mon corps se détend de lui-même. Une Sentimentale. J'écarquille les yeux, sans feindre la surprise cette fois. Mon don ne l'a pas repoussé. En même temps, le sien ne m'agresse pas mais...

Je redresse la tête et fixe les pépites d'or ornant le regard de la femme. Mais rien du tout. C'est ça. Son don ne me porte pas atteinte. Il ne me blesse pas, ne cherche pas à violer mon intimité ou mon passé. Il n'a pas d'autre but que de m'aider à échapper à cette crise de panique. La voilà, la condition de mon immunité. Mon loup repousse les pouvoirs ayant pour une vocation malsaine. Le mec du Septentrional voulait me faire saigner. L'Alementa de Maya consiste à manipuler les gens et celui de Tim à sentir s'ils mentent. Tous avaient besoin d'une emprise sur mon corps ou sur mon esprit. Tous ont été expulsés par mon don. C'est tellement évident que je m'étonne que ni moi, ni Cameron n'y ayons songé.

— Tout va bien, susurre-t-elle en me lâchant doucement. Chris, ôte-lui ses liens. 

Un troisième homme que je n'avais pas remarqué sur ma droite avance et agite la main au-dessus de moi. Un clic sonore retentit et les menottes qui me retenaient s'ouvrent. Je masse mes poignets marqués en les dévisageant. Je me suis engagée dans un jeu bien dangereux, mais au moins, c'est moi qui fixe les règles. Je suis la seule à savoir ce que j'ai oublié ou non. Il ne me reste plus qu'à ne pas me perdre...

— Tu te souviens de ton nom ? me demande sans brusquerie la femme.

Je hoche doucement la tête. 

— Je m'appelle Lille. 

— De quoi te souviens-tu exactement ? 

Je me mords la lèvre. 

— C'est flou... Tout est si confus dans ma tête, gémis-je en me passant les mains dans les cheveux. 

Je ferme les yeux en geignant, la respiration de plus en plus paniquée à nouveau. Mes doigts se perdent dans mes mèches dans des mouvements saccadés et imprécis. L'énergie douce de son Sentimental m'enveloppe à nouveau.

— Tu es en sécurité, ça va revenir. Ne t'inquiète pas.

Ne pas s'inquiéter, elle en a de bonnes, elle. Je redresse la tête et surprends le regard interrogatif du jeune aux yeux cobalts. La femme fait un discret signe négatif du menton sans me lâcher des yeux. 

— Tu te souviens de ce qui se passe dehors ? 

Mes doigts viennent attraper le drap et le serrer. C'est ma chance. 

— Des bombardements... 

La femme hoche la tête sans cesser de me détendre avec son don. Le jeune bourreau de l'esprit recule alors définitivement. Je laisse échapper un petit soupir de soulagement. Ils ne me retritureront donc pas l'esprit, j'imagine. C'est déjà positif. 

— Je me souviens de rien, geigné-je une nouvelle fois.

— Ce n'est pas grave, ça va revenir... me rassure-t-elle. Tu vas dormir et ça ira déjà mieux d'accord ? 

Quoi ? Non, pas encore ! Je secoue la tête, veut me lever mais mes yeux se ferment déjà et ma tête retombe sur l'oreiller. 

Lorsque je les rouvre, je suis seule. Aussitôt, je me frotte le crâne et me redresse, le coeur battant la chamade. Je commence à en avoir assez qu'on m'endorme sans mon consentement. Cela dit, mes souvenirs sont toujours là, et en bon état. Je ne suis plus enchaînée et je suis à peu près sûre d'être toujours en vie. Si j'étais morte, je suis à peu près sûre que mon paradis ou mon enfer ne ressemblerait pas à ça. Et je sais d'ailleurs quelle personne hanterait l'un comme l'autre. Je tire sur le drap pour m'assoir sur le lit. Je suis en pyjama blanc, toutes mes armes ont évidemment disparu. Mon regard se pose alors sur une page écrite scotchée à l'armature du lit. Je tends la main pour la décrocher. 

Si tu te réveilles pendant que je suis partie déjeuner, sache d'avance que je te déteste. Mais si c'est le cas, prends des habits dans le placard et sors. Sur ta gauche au bout du couloir, tu verras une porte. C'est la cantine. Je serais là ! 

Ta future - j'espère - amie,

Juliette

Je hausse un sourcil. Je ne m'étais encore jamais fait ni enlevé ni séquestrer, mais je suis à peu près sûre que les ravisseurs n'écrivent pas ce genre de mots d'ordinaire. Ils espèrent donc vraiment m'intégrer comme si de rien n'était à leur illusion ? Je souffle de dédain. Plutôt mourir que de rester ici.

J'inspire profondément avant de me lever. Il faut que je sache où je suis avant toute réflexion sur une potentielle d'évasion. Mais une chose est sûre : je dois trouver le moyen de lever l'ancre. Et si possible, avant que l'arpazo n'arrive à cours de son énergie. 

J'ouvre donc les portes de l'armoire. J'ignore la robe en laine posée bien en évidence. Un jean délavé me tend alors les bras avec un gros pull. Je soupire. Ce n'est pas vraiment le moment de jouer les coquettes, mais je vais crever de chaud là-dedans. Surtout si je dois maintenir mon don qui ne va pas me refroidir non plus. Je fouille un peu plus profond et finis par dénicher un vieux débardeur noire un peu trop grand. Ca fera l'affaire. 

Je me dépêche de me changer, craignant de voir la fameuse Juliette apparaitre sur le pas de la porte. Au moment où je rattache mes cheveux en natte serrée, des pas résonnent dans le couloir. Je me fige, l'élastique entre les dents quand la porte s'explose contre le mur pour laisser entrer une tornade blonde. Si je n'étais pas réveillée, je pense que je le serais à présent. Le regard marron de l'intruse se pose d'abord sur le lit avant de s'écarquiller. Je toussote pour attirer son attention. 

— Oh tu es réveillée ! s'exclame-t-elle, le visage s'illuminant d'une joie non feinte. 

Je ne réponds pas et finis ma tresse, en profitant pour me conditionner. Une fois mes lèvres libérée de l'élastique, elles s'étirent dans un sourire timide. 

— Hey, murmuré-je en balançant d'un pied sur l'autre. On... est censé se connaître ? 

Juliette secoue sa chevelure platine en souriant. Ses yeux verts brillent comme une émeraude alors qu'elle se jette dans mes bras. Là, je suis certaine que les ravisseurs ne font pas ça d'habitude. Je reste raide comme un piquet avant de la repousser du bout des doigts sans lui rendre son étreinte. 

— Excuse-moi, dit-elle devant mon air crispé, mes parents me disent toujours que je suis trop expansive, que les gens n'apprécient pas forcément qu'on leur saute dessus comme ça et blablabla et blablabla. Mais je ne peux pas m'empêcher ! Je suis super contente que tu sois réveillée, les gens ne parlent plus que de toi, ici ! 

J'ai un mouvement de recul face à cette tornade de mots, d'informations et de bonne humeur. La blonde ne cesse de parler alors que je me concentre sur les énergies. Ce n'est pas une Alementa. Ou alors elle bride son énergie, mais je n'y vois pas d'intérêt. 

—... tu vas voir, c'est vraiment trop bien ici ! Parfois des touristes traversent le camp sans nous voir, on a pas le droit de les toucher, mais rien ne nous empêche de leur faire des grimaces ou des doigts d'honneur, comme ils ne nous voient pas et...

Je reviens à elle, sidérée. Mais elle ne reprend donc jamais son souffle ? 

—... on peut voir l'océan le soir, c'est trop beau avec le coucher du soleil, je t'y emmènerai ce soir si tu veux, tu verras, c'est...

Mon coeur loupe un battement. Dans cette myriade de mots, mon cerveau n'en a retenu qu'un. 

— L'océan ? répété-je, la voix tremblante. 

Juliette qui s'était tournée pour refaire le lit sans cesser de déblatérer, pivote pour me regarder à nouveau, des paillettes dans les yeux. 

— Ouiiii ! Tu nages ? Tu plonges ? Bon officiellement, on ne doit pas s'approcher de la plage, les vétérans la surveillent tout le temps au cas où les British se décideraient enfin à nous filer un coup de main mais... 

Je ne l'écoute déjà plus disgresser, sous le choc de ce que je viens de comprendre. Je ne suis plus du tout à Reims. Je n'ai pas atteint le premier camp venu. Je suis en Normandie. Dans le Camp Occidental. D'où l'odeur iodée que j'ai senti sans y prêter attention lorsque je fuyais. Juliette continue de parler en ouvrant la fenêtre, mais je lui tourne le dos pour cacher mon désarroi. Je ne suis pas seulement à l'autre bout de la France. Je suis également dans le camp le plus militaire de tous... Ce qui annonce toute tentative d'évasion extrêmement compliquée. 









Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro