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Chapitre 1.2 : Putain de vie

Je secoue doucement la tête, l'incitant à ne pas bouger. Mon esprit analyse déjà. Des pas sur les feuilles. Dans mon dos. À une centaine de mètres. Environ six personnes. Face à moi, Lana ferme les yeux une seconde. Je sais qu'elle cherche des énergies. Lorsqu'elle rouvre les paupières, je l'interroge du regard et d'un signe de tête, elle me confirme ce que je pensais. Des Alementas. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre de qui il s'agit. Lyanna et Alex n'auraient pas pris la peine d'être discrets, Caleb et Maya ne quittent pas le campement provisoire pour rassurer les leurs et des combattants aguerris seraient plus discrets.

J'attends que les six imbéciles se rapprochent. Cinquante mètres. Le tintement des dagues se fait entendre et j'ai un sourire froid. Si jeunes et déjà suicidaires... Dans les yeux de la rouquine face à moi, brille une question muette. Je secoue la tête. Pas encore. À la place, je passe mes mains autour de sa taille et la serre contre moi, faisant comme si je ne les avais pas entendus. Elle comprend aussitôt l'idée car elle blottit sa tête contre mon cou, prenant garde de ne pas dépasser mon épaule pour qu'ils continuent de se croire invisibles.

Je n'ignore pas pourquoi ces idiots sont là. Je sens la colère qui les habite. La colère envers le terrible monstre que je suis à leurs yeux. Et pas qu'à leurs yeux d'ailleurs. Je me demande ce qu'ils ont entendu sur moi. J'en ai presque un rire. Que je dévorais les enfants ? Que j'étais susceptible de les attendre dans chaque ombre s'ils n'étaient pas sages ? Je sais que le Conseil n'a pas lésiné sur les faits me dépeignant, tous plus sombres les uns que les autres. Et généreux comme je suis, je les ai bien aidés à construire cette réputation. Je me suis même fait un devoir de commettre toujours pire que les rumeurs qui courraient. Une réputation de monstre vaut tous les actes monstrueux. Quand j'y pense, je devrais les remercier. C'est grâce aux Anciens dans le fond que je suis toujours là aujourd'hui.

— Vos chaussures crissent sur les feuilles, déclaré-je. Et le vent porte les bruits. Si vous vouliez me surprendre, il aurait fallu à la rigueur m'aborder sur l'angle mort gauche pour que je ne vous vois pas et vous entende moins.

Je me retourne lentement, tout sourire, pour faire face à six gamins d'à peine quinze ans. Leurs vêtements sont toujours sales de poussière. Il faut dire qu'on n'est pas à deux pas d'un centre commercial et que tout le reste a littéralement été dévasté par les bombes incendiaires qui ont détruit le camp. Ils sont disposés d'une manière qui ne laisse aucun doute sur leurs intentions. En demi-cercle, chacun une dague en main sauf une jeune fille qui bande un arc et une autre qui tient un révolver. Leurs regards à tous sont clairement agressifs.

— Et même dans ce cas, je vous aurais entendu. Vous êtes à peu près aussi discrets qu'un troupeau de buffle.

Lana se place à mes côtés, les bras croisés, attentive. Finalement, elle va peut-être avoir son combat. La formation de crétins se déplie cherchant à nous encercler. Je ne bouge pas. Est-ce que je leur laisse une chance de se rétracter ?

Un sifflement interrompt ma pensée. D'un geste vif, le bras de Lana se déplie et intercepte la dague qui allait la frapper en plein gorge. Sympa... Ils ne sont donc vraiment pas venu avec l'intention de discuter...

— C'est pas très gentil, déclare-t-elle. Moi, j'ai rien avoir là-dedans. Pourquoi vous ne le visez pas lui ?

Je souris devant sa réplique enfantine et sa moue boudeuse. Elle agite la main négligemment et je sens sa température augmenter en flèche. Des crépitements résonnent dans la forêt silencieuse alors que le métal de l'arme fond entre ses doigts jusqu'à atteindre une telle température qu'il se volatilise.

— Si tu es avec lui, tu es contre nous, répond un grand brun aux cheveux mi-longs.

Je le jauge du regard, sans chercher à être discret. Des mèches rebelles tombent sur son visage lui conférant une expression sombre. Expression qui contraste avec ses traits juvéniles. Ses yeux, verts chlorophylliens, sont froids et scintillants de haine. J'en profite pour détailler son arsenal de petit soldat. Il n'est pas venu ici pour jouer, c'est clair rien qu'à son attitude arrogante et confirmé par ses armes diverses. Il tient deux dagues dans ses mains et sont accrochés à sa ceinture un sabre et un étui à pistolet. Il y a aussi des petits sachets donc j'ignore le contenu. Je remonte mes yeux sur sa silhouette. Trapu, petit, il ne sera pas rapide mais puissant. Le mieux, même si je lui suis largement meilleur, est de le garder à distance.

— Quelle vision manichéenne des choses... répond Lana. Les jeunes, à votre âge, vous ne voyez aucune nuance, c'est si triste. On ne vous a jamais dit que le monde n'est jamais tout blanc ou tout noir ?

Le leader ne dit rien, mais je lis toute la haine du monde dans ses yeux lorsqu'il me regarde de haut en bas. Il esquisse un sourire en constatant que ni Lana ni moi ne sommes armés. Du moins en apparence.

— Et on ne vous a jamais dit que se balader sans armes dans cette forêt est dangereux ?

— Ça dépend pour qui, répliqué-je, levant un sourcil. Et honnêtement, si vous êtes notre plus grande menace, je crois qu'on devrait s'en sortir.

— Tu nous sous-estimes. C'est souvent ce que font ceux qui perdent les duels face à un adversaire qui parait plus faible.

Je souffle, moqueur. Je ne les sous-estime pas. Bien au contraire.

— Tu es bien arrogant pour quelqu'un qu'on vient de sauver des flammes, rétorque Lana, l'œil noir.

— Vous ne nous avez pas sauvés, crache le chef du groupe de bras-cassés. Vous nous avez laissés pour morts dans les flammes.

— Eh bien crois-moi, maintenant je regrette de ne pas être allé vérifier pour vous achever.

Ma réponse lâchée de manière monotone, accompagnée d'un simple regard noir le frappe de plein fouet et il recule. Une émotion traverse son visage avant qu'il ne se ferme totalement, la haine le déformant totalement.

— Tu es un monstre...

J'arque un sourcil provocateur. Et alors ?

— Tristan Corcé, ça te dit quelque chose ? grince le brun froidement.

Si mon sourire ne flanche pas, je me redresse imperceptiblement.

— Vaguement. Mais j'imagine que tu vas te faire un plaisir de me rafraichir la mémoire.

— Tu l'as assassiné, crache-t-il.

— Si tu savais le nombre de personne que j'ai assassiné, m'esclaffé-je. Il va falloir être un peu plus précis.

— Tu l'as assassiné avant de l'accrocher pendu par les instincts à un arbre, la gorge tranchée, avec Joyeuse armistice écrite avec son sang sur la neige.

Je leur offre mon sourire le plus noir et froid. J'ai peut-être fait ça, c'est vrai. Mais bon pas de quoi en faire tout un fromage non plus...

— Faux, le contredis-je.

Les sourcils du chef se fronce aussitôt.

— Tu ne l'as pas assassiné peut-être ? ironise-t-il, mais je vois la peur et peut-être le soulagement dans son regard.

Il va vite être déçu.

— Si, bien sûr que si. Mais je l'ai accroché avant.

La bande blêmit comme un seul homme alors que Lana se redresse à côté de moi. Comme si leur chef avait donné un signal, ses compagnons finissent de nous couper toute retraite en nous encerclant. Instinctivement, Lana se met dos à moi, de manière à n'avoir personne susceptible de nous prendre par surprise. Je me crispe instinctivement. Je déteste tourner le dos à quelqu'un. Je les dévisage à la recherche d'une trace d'hésitation dans leurs traits. Mais ils sont tous froidement déterminé. Génial, donc en plus d'être suicidaire, ces gosses n'ont aucune capacité de réflexion.

— Vous avez bien conscience que votre disposition ne sert à rien ? Que vous avez choisi le petit matin pour lancer votre attaque stupide alors que c'est le moment où il y a le plus d'ombres ? Donc que vous n'aurez pas le temps de faire le moindre mouvement que nous serons déjà loin ?

Le ventre du chef se soulève comme s'il ricanait. Soit il est bien arrogant, soit il y a autre chose. Et quoi qu'il en dise, je ne commettrai pas l'erreur de les sous-estimer. Sa main plonge dans un sachet qu'il a attaché à sa ceinture et en ressort avec quatre graines noires au creux de sa paume. Je fronce les sourcils.

— Pour ça, tu as besoin de tes dons.

Il lance ses pseudos armes à mes pieds et elles se perdent dans l'herbe pleine de rosée. Il se croit où ? Dans Jack et le haricot magique ? Au moment où je vais sortir ma raillerie, les rouages s'emboitent. Je comprends. Pile à l'instant où une tige vicieuse sort de la terre et fonce droit vers mes pieds. Je recule précipitamment et attrape une dague dans mon jean pour sectionner la plante agressive. Trois jaillissent alors en même temps du sol. Des fleurs apparaissent à droite, à gauche et je sens déjà l'étau se refermer sur ma poitrine. Je ne peux plus devenir une ombre. L'azalée dans l'air est déjà trop présente. Mon corps se met à trembler alors que je tranche une nouvelle tige.

Soudain, une vague de chaleur me frappe. Les plantes s'écroulent et dans un rayon de trois mètres autour de nous, l'herbe se rabougrit sur elle-même, devenant noir jusqu'à tomber en cendre. Lana se redresse à côté de moi, le visage sombre.

Quant à moi, je me tourne vers les gamins dont l'expression est passée d'arrogante à affolée. Et il y a de quoi. Car mon regard ne plaisante plus du tout. 

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