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Chapitre 38 : Enfouis

Lanaya

Maya et moi soutenons Lyanna qui n'a toujours pas repris conscience. À force de la déplacer, le sang a recommencé à couler. J'appuie régulièrement sur le cou de la blonde pour prendre son pouls. Son cœur bat encore mais j'ai l'impression qu'il ralentit de minutes en minutes. Je serre les dents. Il faut dire qu'à la déplacer, nous aggravons ses blessures. Mais nous étions trop vulnérables à l'extérieur. Faites qu'on arrive à temps...

Ma gorge s'assèche quand le poids de Lyanna s'affaisse de plus en plus contre moi. Nous parcourons les couloirs décrépis du bâtiment. Je ne pensais pas que l'intérieur puisse être plus glauque que l'extérieur, mais force est de constater que je me suis trompée. Si déjà dans le refuge, une ambiance malsaine pesait sur nos épaules comme la Terre reposait sur celles d'Atlas, là, j'ai l'impression que le système solaire entier me broie.

Cameron ouvre la marche, guettant d'éventuels poursuivants ou personnes susceptibles de nous barrer le chemin. Seul le bruit brisant le silence oppressant est celui de ses katanas qui fouettent l'air dans une danse faussement nonchalante. Mon regard se promène sur ce qui m'entoure. On se croirait dans un hôpital de guerre. Nous traversons de grandes salles avec des lits alignés. Dévorés par les mites et la salissure, certains matelas ont disparu d'au moins pour moitié. Tout semble disposé de manière que notre instinct nous ordonne de faire demi-tour dès maintenant. Les draps qui devaient être blancs à une époque ont échoué au sol et sont presque fossilisés par la poussière. Une sueur froide me descend le long du dos. Quelques charriots en fer sont abandonnés en milles pièces sur le sol, rouillés et démembrés. Des reliquats d'outils médicaux jonchent le sol, menaçant nos semelles de leurs anciennes lames. Ce n'est pas, on dirait... C'est un ancien hôpital de guerre.

— C'est quoi cet endroit ? soufflé-je, estomaquée.

— Un garde-fou, répond Maya. Cela donne sur les cellules des Doubles et les salles de conseil. C'est un moyen d'empêcher les gens de venir fouiller dans les affaires secrètes du Comité. Personne ne l'a remis en état depuis des dizaines d'années.

Oui, je vois ça... Je comprends de mieux en mieux pourquoi ma mère n'a jamais voulu me parler de ce qu'elle a vécu ici. Je ne suis dans le refuge que depuis une heure et plus je m'enfonce dans ses méandres, plus je suis convaincue de découvrir pire derrière la prochaine porte ou à l'angle du prochain couloir.

Cameron marche devant nous, fidèle à lui -même, le visage impassible. Pourtant, je commence à le connaître et remarque que sa nuque est tendu. Des endroits de son corps deviennent peu à peu transparents, signe que même s'il s'efforce à ne rien laisser transparaître, à l'intérieur de lui, la rage brûle. Et pour qu'il en vienne à se laisser envahir par son don, cette haine, cette colère ne doivent pas être une simple flamme. L'Alementa de l'Ombre est un incendie qui se cache derrière une étincelle. Dévastateur et sans pitié.

Arrivé devant une porte fermée, il donne un grand coup de pied dedans. Un hurlement terrifié me fait bondir et je me manque de lâcher Lyanna. À mes côtés, Maya se crispe mais ne bouge pas. Le cri qui nous a tant surpris se transforme alors en gargouillis et lorsque nous passons l'ouverture à moitié explosée par la rage de Cameron, un corps nous barre le passage. Une femme git, le sang sortant en bouillons de sa plaie béante au niveau du cou. La tête échouée non loin est déjà entourée d'une flaque carmine ne cessant de grandir. Néanmoins la plaie est belle et nette, signe que Cameron n'a pas dû y aller de main morte pour réussir à trancher les os ainsi. Au moins elle n'aura pas souffert. Ses yeux sont figés dans une expression de stupeur et de souffrance éternelle. J'aurais pu la prendre en pitié si, à côté de sa main, ne traînaient pas un revolver et une seringue remplie d'un liquide non-identifié. Mon cœur se serre et ma gorge se noue un peu plus d'appréhension. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises, j'en suis certaine. Et je peux déjà affirmer qu'elles ne seront pas bonnes.

J'enjambe le cadavre encore chaud sans réfléchir et avance à la suite de Cameron. Maya retient un haut-le-cœur lorsque l'odeur de la mort nous accompagne dans notre marche. Son teint est pâle et sa lèvre tremble.

Soudain, une trappe à ma droite se soulève et Maya hurle. Je lâche Lyanna qui s'effondre totalement sur la brune. Le poignard que j'avais accroché à ma ceinture trouve ma main et je me retourne, prête à me défendre, voire à tuer s'il le faut.

— Oh ! s'exclame une personne en levant une main en l'air.

Caleb. Je me fige mais n'abaisse pas pour autant mon poignard dirigé conte sa gorge, méfiante. Mes yeux se posent alors sur la personne qu'il soutient à bout de bras. Alex... Le Double semble épuisé, complètement appuyé sur l'Alementa de l'Apparence.

— Il n'est pas blessé, me rassure aussitôt Caleb, seulement sous azalée. Il faut que son corps finisse de l'éliminer, ça devrait être rapi...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'une dague japonaise vient se figer jusqu'à la garde dans le mur derrière lui. Cameron apparaît à nos côtés, le visage fermé.

— Pourquoi nous aides-tu ? l'interroge-t-il de but en blanc.

— Parce que je ne suis pas aussi mauvais que tu ne sembles le croire ? tente Caleb, défiant Cameron du regard.

Courageux ou suicidaire... Je pencherai plus pour la dernière option. L'Alementa de l'Ombre éclate d'un rire faux.

— Je ne suis pas manichéen au point de dire que quelqu'un est mauvais ou non. Et je vais être honnête, je m'en fous. Tu aides le Conseil, si à côté tu donnes à la recherche pour le cancer ou abrite les orphelins, je m'en fous aussi. Tu aides le Conseil.

— Je n'aide pas le Conseil, grince Caleb, les yeux noirs.

Cameron lève un sourcil. Je le sens prêt à clôturer cette conversation d'une manière on ne peut plus définitive sans chercher à plus tergiverser. Je l'avance alors pour m'interposer et colle la pointe de mon poignard sur la pomme d'Adam de l'Alementa de l'Apparence.

— Tu fais partie du Comité. Avoue que si tu n'aides pas le Conseil, tu fais bien semblant...

— Exactement.

Je tourne la tête vers Alex qui se redresse en grimaçant. Sa main se porte à sa tempe qu'il masse doucement. Ignorant ma menace, Caleb sort de la trappe et l'aide à s'appuyer contre le mur. Mais son regard aveugle tombe sur Lyanna. Aussitôt, il se lève tant bien que mal. Cameron ne se précipite pas pour le rattraper quand il titube et s'effondre. Caleb amorce un geste dans sa direction, mais il réussit à ramper jusqu'à la blonde. Ses mains tâtent son corps pour soulever le tee-shirt de Lyanna et palpent ses blessures. Le saignement a repris alors que nous la traînions de couloirs en couloirs. Les plaies en ont profité pour gagner en ampleur, dévorant un peu plus son ventre.

Alex effleure les deux plaies béantes du bout des doigts et au fur et à mesure qu'il descend le long de la blessure, les tissus se referment. Lyanna gémit et Maya attrape sa main pour l'empêcher de la porter à son ventre. Je regarde Alex qui saisit le bras blessé de la blonde entre ses mains. Une de ses paumes se place au niveau du coude et la deuxième vient entourer le poignet. Je sens son énergie augmenter dans la pièce. Je me tends et retiens un mouvement de recul.

Je suis frappée par une vague violente et glacée comme un serpent qui s'immiscerait sous ma peau. Je cligne des paupières et je visualise alors son énergie, froide, visqueuse, de déplaçant comme un serpent. Ses écailles froides me frôlent et je finis par m'écarter. Ce n'est pas spécialement douloureux, mais très intrusif et désagréable. Je jette un coup d'œil à Alex. Son front, sa nuque... tout son corps en fait sont couverts de sueur. Mon regard avise Caleb qui semble se tenir tranquille. Estimant que si besoin est, nous aurons le temps d'intervenir, je range mon poignard dans son étui. Cameron est appuyé contre le mur et son regard fait des allers-retours entre Caleb et sa frangine, et Alex et Lyanna. À peine mon couteau rangé, les deux Alementas, en alerte, reculent de quelques pas, ce qui ne les protégera des lames de Cameron au besoin, mais leur donne une impression de sûreté.

Je fronce soudain les sourcils en tiltant un détail. Caleb a dit qu'elle était sa sœur. Or c'est impossible car de l'énergie crépite de leur peau à tous les deux. Or même si leurs parents étaient deux Alementas, seul un aurait reçu les dons. La seule contourne à cette règle serait que l'un est déclaré un Sentimental, mais ce n'est pas le cas non plus. Caleb a menti.

— Vous n'êtes pas frères et sœurs, lancé-je à voix haute.

Maya me lance une œillade torve.

— Les liens du sang ne sont pas les seuls à faire des frères et des sœurs.

J'ouvre la bouche, puis la referme, confuse. Elle a raison. La méfiance de Cameron est en train déteindre gravement sur moi.

— Désolée, grimacé-je.

Je reviens sur Alex dont le visage est crispé par la concentration et la douleur. Une goutte de sang apparaît alors à son nez et commence à couler sur ses lèvres qui frémissent. Il ne fait aucun geste pour l'essuyer. Ses mains restent posées sur la peau de Lyanna. Ses traits se raidissent de minutes en minutes et deviennent de plus en plus pâles. Au bout de ce qu'il me semble être une éternité, il finit par retomber en arrière en tremblant. Du bout des doigts, il essuie les larmes de sang qui perlent au coin de ses yeux.

— J'ai soigné le plus gros, déclare-t-il en chassant ensuite l'hémoglobine de ses lèvres. Elle devrait être tirée d'affaires si son sang parvient à régénérer.

Je soupire de soulagement et mes épaules s'affaissent.

— Ils sont avec nous, Cameron, déclare Alex.

Ses grands yeux blancs empreints de fatigue se lèvent vers nous. Caleb l'aide à se déplacer pour s'appuyer contre le mur derrière lui. Il se laisse tomber au sol et s'humidifie les lèvres avant de s'expliquer.

— Je sais que tu ne m'as jamais fait confiance. Et je peux comprendre pourquoi. Mais je ne voulais pas compromettre Caleb et Maya. Tu es bien placé pour comprendre, je pense. Moins j'ai de gardien, mieux je suis gardé...

— Un secret, oui, je suis au courant. Mais ce que j'aimerais bien savoir, c'est pourquoi un membre du Comité nous aiderait-il ?

— Tu crois vraiment que c'est le moment et le lieu pour parler de ça ? soupire Caleb.

— Si tu ne veux pas que cette dague s'enfonce dans ta gorge dans les prochaines secondes, oui.

— Quand nous étions petits... commence Alex avant de faire couper par un Cameron plus que sarcastique.

— Oh non, par pitié. Epargne-moi votre histoire larmoyante où vous étiez meilleurs amis jusqu'au jour où vous découvrez que l'un de vous est un méchant Double. Vous ouvrez alors les yeux sur la méchanceté du Conseil et blablabla...

En deux pas, Caleb vient se planter devant Cameron, à quelques centimètres à peine. Ses yeux expriment une colère froide face à ce flagrant manque de respect vis-à-vis de leur passé. L'Alementa de l'Ombre ne bouge pas d'un iota, peu impressionné par le poignard que tient Caleb. Ce dernier le détaille un instant et je vois avec surprise sa fureur s'éteindre dans son regard.

— Notre histoire nous construit, Cameron. Notre passé peut être les ailes qui nous emportent vers le haut ou les boulets accrochés à nos pieds qui nous enfoncent dans le sol. C'est à nous de choisir ce qu'il représente pour nous.

— Le passé est le passé, l'interrompt froidement Cameron. On ne peut rien y changer alors autant le laisser derrière nous. Vous auriez pu abandonner Alex et vivre votre vie sans prendre le risque de vous faire tuer par le Conseil. Voire vous auriez pu le dénoncer.

— C'est la nuance entre nous et toi, crache Maya, moins calme que son frère. Mais qu'est-ce qu'un éteint peut connaître à l'amitié ? Toi, tu ne vis que pour ta vengeance. Mais qu'est-ce qu'elle va changer ? Une fois que tu auras assassiné Zayne, qu'est-ce qui empêchera quelqu'un d'autre de prendre sa place ? Rien. Et tu t'en fiches, car ta vengeance sera accomplie.

Cameron se raidit et son regard devient un puits de noirceur plus obscure que les ombres dont il est le prince. Je me crispe. La vengeance ne change peut-être rien mais elle soulage. Elle permet la cicatrisation des blessures. Elle étouffe l'infection qu'est la haine avant que ça n'atteigne un stade de non-retour. Elle empêche la septicémie qui détruit une personne jusqu'à ce qu'elle ne devienne plus que l'ombre d'elle-même. Alors oui, la vengeance ne change rien. Elle apporte la mort. Mais elle peut également sauver.

Alors que Cameron ouvre la bouche pour répliquer, un grand boum venant de l'extérieur nous fait sursauter. Si nous ne tranchons pas sur nos actions prochaines, il semblerait que le destin le fasse pour nous.

— Ok, Alex et Maya, vous mettez Lyanna en sûreté, décide Cameron rapidement. Lana et Caleb, on avance. Tu as bien accès à toutes vos salles secrètes ?

Le visage de ce dernier se rembrunit.

— Oui, depuis la mort de Clara.

— Très bien, tu viens donc avec nous. Mais sache qu'au moindre geste suspect, je me ferai une joie de te coller une balle dans le crâne.

— J'en doute pas, marmonne le membre du Comité.

Il se tourne vers Maya qui secoue la tête en reculant.

— On ne se sépare pas ! proteste-t-elle vivement. Je n'ai pas confiance en eux et encore moins en lui. On n'a pas à écouter tout ce qu'il dit !

— Il faut qu'on y mette du nôtre, Maya... Tant que nous ne donnerons pas une raison à Cameron de nous descendre, il n'en fera rien.

— Qu'est-ce que tu en sais ? Ce type est un sadique.

Cameron laisse échapper un souffle amusé. Le bâtiment tangue de nouveau. Qu'est-ce qui se passe dehors ? Le cœur battant, je tourne la tête à la recherche d'une fenêtre mais le lieu est entièrement clos. Une migraine d'angoisse commence à envahir mes tempes.

— Mets Lyanna à l'abri avec Alex, répète Caleb à sa sœur avant de se détourner.

Un cri résonne à l'extérieur. Cameron se redresse et me tend un revolver que j'accepte. Maya et Alex saisissent chacun Lyanna par un bras et détalent dans le méandre des couloirs.

Nous nous tournons vers la trappe d'où venaient Alex et Caleb. Je prends une inspiration saccadée en voyant l'échelle disparaître dans les profondeurs. Je déteste ça... Cameron et Caleb n'hésitent pas eux et s'engagent dans les profondeurs. Je soupire, le cœur battant. Allez Lana, quand il faut y aller...

L'odeur de terre et d'humidité me prend la gorge alors que nous débouchons dans une vaste galerie de deux mètres de haut et de large. Des ampoules éclairent le conduit à intervalle régulier. Ce constat soulage en partie ma respiration.

Caleb nous guide dans ce labyrinthe. D'un accord silencieux, Cameron s'est placé en tête et je me suis mise à la fin. De manière à encadrer l'Alementa de l'Apparence et à pouvoir le maîtriser en cas de soucis. Notre marche semble durer une éternité enveloppée d'un silence épais. La sueur dégouline dans mon dos. Le sang pulse dans mes tempes et je sens que les maux de tête ne sont guère loin. L'angoisse est au porte de mes lèvres sèches à l'idée que Caleb nous perde là-dedans. Pourquoi ai-je accepté de venir...

Je m'accroche aux énergies, attentive à la moindre activité nouvelle qui signalerait un piège, mais c'est le calme plat. Même les traces anciennes sont relativement diffuses. Cela colle avec les explications de Maya présentant cette partie du Refuge comme inaccessible à tous.

Au détour d'un tunnel, nous nous retrouvons alors nez à nez avec une porte unique. Grande, blindée, puant la technologie au milieu d'un couloir complètement dépravé. Autant dire qu'elle fait légèrement tâche.

— Ils n'ont même pas pris la peine de la dissimuler, ricane Cameron.

— Il faut déjà savoir qu'elle se trouve ici...

Un petit boîtier numérique nous nargue à côté de la porte. Caleb s'avance vers lui et pose son doigt sur le détecteur. La laid s'allume vert dans un bip sonore. Je soupire de soulagement. Il ne manquerait plus qu'on soit descendu ici pour rien. 

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