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Chapitre 37 : Blessée

Lanaya

Effondrée entre deux hommes, l'Alementa du Vent n'a même plus assez de force pour tenir sa tête. Ses vêtements sont déchirés par endroits et imbibés de sang. Je suis trop loin pour distinguer avec précision ses blessures mais sa peau semble avoir été entaillée. Et vu l'angle étrange de son bras qui pend sur le côté, je ne serais pas étonnée qu'il soit brisé. Mon cœur s'accélère et je fronce les sourcils. Je comprends alors ce qui a malheureusement attiré mon regard. Sa chevelure argentée n'est plus qu'un vague souvenir. Les mèches qui pendent au-dessus de son visage sont carmines.

— Tu passes par derrière et tu libères Lyanna, m'ordonne Cameron.

— Attends, tu ne vas pas t'occuper d'une foule entière à toi seul ? C'est suicidaire ! protesté-je.

Il me répond par un sourire malicieux avant de s'engager vers la foule les mains dans les poches. Je me retiens de le rappeler. Ça ne ferait qu'attirer l'attention sur nous. Je serre les dents avant de me détourner. Cameron doit savoir ce qu'il fait. Après tout il n'est pas du genre à agir sur un coup de tête comme il dit.

Je suis le long baraquement sur le côté opposé à la horde de loups enragés pour contourner la place principale et arriver de l'autre côté de la place. Les paroles de l'orateur me parviennent de nouveau. La foule n'étant qu'à deux pieds de moi, je me faufile parmi les gens qui ne me voient pas réellement, absorbés par la scène.

— Lyanna, tu nous as planté un couteau dans le dos alors que nous avons choisi de t'héberger malgré ce qu'il s'est passé. Tu as désactivé notre seul moyen de protection contre l'ennemi. Tu t'es rendue coupable de la plus haute des trahisons. Pour ça, nous te condamnons à mort. Ta sentence est immédiate et irrévocable.

Quelle originalité... Contre toute attente, Lyanna trouve alors l'énergie de lever les yeux. De près, je distingue ses blessures avec netteté et mes yeux s'écarquillent d'horreur. Son visage exprime la souffrance dont son corps porte les stigmates. Ses lèvres sont coupées et une des ses joues est ouverte. Elle semble même avoir craché du sang vu les traces sèches qui recouvrent son menton et son cou. Comme si son bras ne suffisait, sa jambe droite est étalée derrière elle, véritable poids mort. Pourtant son regard n'a perdu aucune étincelle et sa voix déborde d'un cynisme que je ne lui connaissais pas quand elle répond.

— Tu sais ce qu'on dit... ironise-t-elle. Responsable mais pas coupable...

L'orateur que j'aperçois pour la première fois serre les poings. Son expression taillée dans l'agressivité trésaille d'animosité. Son nom me revient alors. Yollan ! Le pit-bull qui a débarqué chez Lyanna avec son frère en l'accusant de tous les maux ! Je savais bien que cette voix me disait quelque chose !

— Franchement, vous n'avez pas mieux à faire que vous taper dessus entre vous ? demande une voix lasse dans mon dos.

Je ferme les yeux en retenant un rictus. Cameron... Un mouvement de foule visant à s'éloigner de lui me pousse vers l'extérieur du cercle. Debout au centre, il joue avec ses dagues, affichant un calme olympien. Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel en souriant. Quel comédien...

— Votre illusion, quoi que ce soit, ne tient plus. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que votre barrière ne suive. Et après ça, je ne donne pas cher de votre peau.

Un homme joue des coudes à travers la foule qui se déplace à nouveau pour le laisser passer. Il s'excuse auprès des personnes qu'il bouscule d'un chuchotis discret. Il me semble reconnaître sa carrure. Tim... En l'absence de Clara, les deux frères ont dû prendre en partie les choses en main. Le deuxième Sentimental se fraye un chemin parmi les gens et vient se planter à distance raisonnable de Cameron. Courageux mais pas téméraire. Ce dernier lève les yeux pour les plonger dans celui du membre du Comité, pas le moins du monde impressionné.

— Comment es-tu entré ?

Cameron souffle en souriant toujours.

— Tu vois, encore une question futile.

Je profite du fait que l'attention de tout le monde soit accaparée par Cameron pour avancer vers leur potence improvisée. Je m'excuse au près des personnes que je bouscule mais ils ne font guère attention à moi. Ils sont tous captivée par la scène se déroulant face à eux. J'entends un enfant pleurer et une mère le rassurer. J'esquisse un sourire. Je suis prête à parier que Cameron est le monstre qui les attendra dans leurs placards ou sous leurs lits s'ils ne sont pas sages. Chaque gosse de cette assemblée doit être en train de se pisser dessus en culpabilisant de toutes les fois où ils ont subtilisé des bonbons dans le pot dans autorisation. Les pauvres... Soudain un poignard siffle. Je me fige et me soulève sur la pointe des pieds. Il ne serait quand même pas... Cameron tient un poignard dégoulinant d'un liquide non-identifié. Certainement un poison. Je soupire de soulagement.

— Ça aussi c'était stupide...

— Tu ne la sauveras pas Cameron, le coupe Tim. Je sais pourquoi tu es là et tu ne la sauveras. Tu n'as pas les moyens de nous combattre tous.

Cameron hausse un sourcil.

— Et pourquoi pas ? Ne vous fatiguez pas, je sais que tous les Alementas actifs avec des dons défensifs ou offensifs du camp sont en train de donner leur énergie pour maintenir la barrière. Mais tu commences à être intéressant. Qui te dit que je suis là pour la sauver ?

— Ne me prends pas pour un idiot.

— Si j'avais vraiment voulu la sauver, je serais déjà intervenu et vous n'auriez rien pu faire pour m'en empêcher.

— Sauf qu'elle n'est pas dans l'ombre. Tu es obligé de te montrer. Alors tu nous occupes en attendant que les ombres se déplacent, conclut Tim avec assurance. Je t'ai déjà vu à l'œuvre, je sais comment tu fonctionnes.

Cameron offre son plus beau sourire au membre du Comité en faisant tinter ses lames.

— Ah tu chauffes... En fait, je n'attends pas que le temps passe ou quoi que ce soit. Je suis désolé, j'aime tellement profiter d'une situation quand je suis sûr de la maîtriser. C'est mon petit plaisir, je ne peux m'empêcher d'être théâtral.

Il fait virevolter ses dagues et ajoute.

— Je ne suis que la distraction.

Je saisis ma chance. Les gens hurlent autant de peur, de douleur, les yeux brûlés par la lumière réfléchie par la peau de Cameron. Et oui, les gars, l'Alementa de l'Ombre et de la Lumière... C'est tellement jouissif de voir que je ne suis pas la seule à avoir omis ce détail. Les trois gardes se redressent aux alertes en se protégeant le visage de leur main. Je lève les yeux et hurle en pointant le toit derrière eux.

— Attention !

Deux hommes se retournent, fusils en l'air et tire sans réfléchir avant de s'arrêter, déconcertés devant l'absence d'ennemi. Too late... En deux enjambées, je suis près d'eux.

— Où ça ? crie l'un des deux gus.

— Ici, connard.

Concentrant ma chaleur dans mes mains, j'attrape le bout de leurs armes qui fondent immédiatement. Mes lionnes grognent, excitée par la perspective de se battre. J'évite le coup de crosse et sors mon couteau. Je frappe le premier dans la cuisse et retourne vivement la lame dans la plaie. Il s'effondre en hurlant. Le deuxième lève les deux mains vers moi, mais je ne lui laisse pas le temps et assène un coup qui le loupe, déchirant l'air à la place de ses entrailles. Un coup de feu résonne. L'homme s'effondre, une mare de sang fuyant son crâne. Le deuxième et troisième connaissent le même sort une seconde plus tard. Une jeune femme, revolver en main, s'avance vers moi. Je tranche les liens qui maintiennent Lyanna et elle saisit un de ses bras.

— Dépêches-toi, m'assène notre alliée, froidement.

Je plisse les yeux avant de soulever la blonde par l'autre côté. Si elle n'était pas de notre côté, elle m'aurait tiré de dessus et non sur l'homme avec qui je me battais. Ses yeux violetés m'apportent la réponse à la question que je ne me posais pas encore. La sœur de Caleb. Nous soutenons Lyanna pour nous éloigner de Cameron qui fait mumuse avec ses rayons de lumière. Nous déambulons un moment dans les ruelles. Je ne sais pas absolument pas où nous allons mais la brunette semble parfaitement savoir, elle. Je la détaille rapidement du regard. Petite mais forte en musculature. Un pantalon masculin et un tee-shirt noir. Les cheveux brun ondulés courts, les yeux pâles qui me fixent par moment sans émotions particulières.

Après dix minutes de marche intense, en s'éloignant le plus possible des hurlements et flash de lumière, nous posons Lyanna délicatement à l'ombre d'un grand édifice. Je jette un coup d'œil suspicieux au bâtiment qui semble tenir plus par l'opération du Saint-Esprit que grâce à des charpentes solides. Chassant ces préoccupations architecturales, je me concentre sur la nouvelle-venue.

— Qui es-tu ? l'interrogé-je, la voix glaciale.

Mieux vaut prévenir que guérir. La jeune femme se passe une main dans les cheveux mais n'a pas le temps de répondre que quelque chose nous éblouit toute les deux. Je détourne les yeux en criant. La fille hurle lorsque son corps décolle pour s'écraser avec violence contre le mur. Cameron apparaît devant elle, lui maintenant un couteau sur la gorge.

— Maya, c'est ça ? siffle-t-il, les yeux froids.

— Pourquoi... tu poses la ques...tion si tu sais... répond-t-elle, articulant avec peine sous la menace de la dague.

— Tu crois que si j'envoie la tête de la sœur d'un membre du Comité, le message sera assez clair pour que Zayne me foute la paix ?

— Tu sais très bien que ça ne marchera pas... balbutie Maya.

— Non... Mais au moins, ça serait fun, réplique Cameron, une expression flippante sur le visage.

Je laisse les deux Alementas à leur discussion pour me pencher vers Lyanna. Elle a perdu connaissance et heureusement pour être honnête. Je soulève son tee-shirt et rien que ça, suffit à la faire tressaillir. Devant l'ampleur des dégâts, le sang déserte mon visage.

— Bon sang...

C'est le cas de le dire... Deux grandes plaies traversent son ventre pour former une croix morbide dont le centre se situe au niveau du nombril. Ou plutôt de ce qu'il en reste. Car à part un amas de chaires à vif, plus rien n'est distinguable. Le sang ne coule plus mais pour ce que ça change... Ce n'est pas l'hémorragie qui la tuera si nous ne faisons rien. Ce sont les organes touchés par les blessures. J'espère qu'elles sont moins profondes qu'impressionnantes. Je le pense car je doute qu'elle aurait tenu jusque là dans le cas contraire. Je grimace et un frisson parcourt mon corps quand mes yeux se posent sur la fracture ouverte de son bras. Les os du coude sont brisés, ceux du poignet forment un angle étrange et l'épaule opposée me parait déboîtée. Des monstres...

— On a besoin d'Alex... lancé-je à la cantonade.

— Caleb... est parti le chercher, s'étrangle Maya.

Cameron appuie un peu plus la dague contre son cou. La jeune femme ferme les yeux en inspirant profondément. Les larmes gagnent ses yeux, mais pas fierté j'imagine, elle refuse de les laisser couler.

— Éclaire moi sur un truc qui m'échappe. Pourquoi un membre du Comité nous aiderait ? Ton frère n'a jamais témoigné sa sympathie pour les Doubles ni pour qui que ce soit. Pourquoi cela changerait-il ?

— Tu... n'es pas le seul à être bon comédien...

Les yeux plissés, après un instant de flottement, l'Alementa de l'Ombre la relâche et s'écarte.

— Tes illusions sont inhalées par l'azalée, quand tu feras le moindre geste suspect...

La menace silencieuse prend forme lorsque qu'il fait tournoyer une nouvelle fois sa dague dans sa main. Ses yeux sont un puits d'un noir abyssal où la méfiance luit. Maya prend une inspiration saccadée en fusillant l'Alementa de l'Ombre du regard.

— Pourquoi ne pas me tuer maintenant si tu ne me laisses même pas le bénéfice du doute ?

— Parce que je te laisse courir vers ta faute, sourit Cameron.

— Quelle philosophie, ironise la brune en massant sa gorge.

Je lève les yeux au ciel et marmonne.

— Tu parles, il aime juste la satisfaction de voir qu'il avait raison. Pire qu'un gosse...

— Bon on y va ? lance Maya, la voix rauque.

— Et on va où exactement ?

Maya me désigne alors le grand bâtiment derrière moi qui pourrait faire concurrence à la Tour de Pise. Magnifique...

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