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Chapitre 31 : Dévastée

Lanaya

Ces mots me percutent le cœur et une fois de plus tout s'effondre autour de moi. Je ne pensais pas qu'apprendre qu'elle n'a pas été assassiné serait l'équivalent d'un coup de poing et non un soulagement. Je n'ai personne à blâmer pour la mort de celle qui m'a élevée. Personne ne me l'a prise... Elle s'en est juste allée.

— Comment le sais-tu ? lâché-je.

— J'ai lu la conclusion du rapport du légiste.

C'est peut-être un poison, un surplus d'azalée... Peut-être... Ça ne peut pas être un don. Aucun pouvoir ne peut arrêter le cœur sans laisser une onde marquante. Je me raccroche à mon idée de poison, corps et âme.

— La toxico ?

— Rien de particulier à signaler. Il est juste écrit que ta mère avait un corps fatigué et qu'il a tout simplement lâché.

J'ai un rire nerveux. Une crise cardiaque. Après tout ce qu'elle a vécu et enduré, après toutes les fois où elle a dévié la lame de la Grande Faucheuse, c'est finalement son propre corps qui l'a abandonnée. Une crise cardiaque. C'est le genre de chose qui n'arrive qu'aux autres non ? Alors pourquoi elle ? Pourquoi ce jour-ci ? Tout cela n'était donc qu'un malheureux concours de circonstance ?

Je me redresse et cours vomir ce que j'ai dans l'estomac par-dessus la rambarde. Je m'appuie sur la barre en métal que je serre de toutes mes forces. Les larmes dévalent mes joues sans retenue avant de tomber à leur tour du haut de l'immeuble. Et si moi aussi, je chutais là, maintenant ? Si mon pied glissait et que mon corps passait la balustrade ? Ça ne serait aussi qu'un malheureux concours de circonstances ? Mon présent s'est construit sur ces circonstances, alors pourquoi pas mon futur ?

Puis deux mains m'attrapent la taille et me forcent à reculer.

— Mais ça va pas, recule tout de suite, m'ordonne Cameron en m'obligeant à le regarder.

Ses paumes froides se placent sur mes joues et me force à rencontrer son regard si sombre. Ses yeux lancent des éclairs.

— Stop, tu arrêtes tes conneries maintenant !

— Je n'ai plus rien, Cameron ! sifflé-je en me dégageant.

L'Alementa de l'Ombre éclate d'un rire faux.

— Car tu crois que ça a changé entre là et il y a quelques minutes ? Si tu regardes sous cet angle, tu n'as plus rien depuis le jour où ta mère est morte et où Dante s'est sacrifié pour te protéger. Mais tu as réussi à avancer jusque-là alors dis-moi, qu'est-ce qui a changé ?

Dans un geste, je lui englobe tout ce qui nous entoure. Mes cheveux collent à mon visage ravagé par les larmes. Il ne comprendra pas. Il ne peut pas comprendre. Il y a bien trop longtemps qu'il a tourné le dos aux émotions pour ça. Je veux me dégager mais il me retient.

— Vas-y exprime-toi, qu'est-ce qui a changé ?

Je me débats, mais il a plus de force que moi. Furieuse, j'ouvre la bouche pour répondre, puis la referme. Je pensais que la réponse jaillirait d'elle-même, mais il faut croire que non. Je cherche au fond de moi, je cherche dans mon esprit, dans mon cœur. Il y a encore dix minutes, je pensais que ma mère avait été froidement assassinée. Je pensais qu'elle avait été tuée par ce monde qu'elle a passé son temps à fuir et haïr. Je pensais qu'il m'avait privée de ma mère et de la vie que j'avais. Mais il faut croire que non. La conséquence me frappe comme une gifle. Je me suis raccrochée à ça pour donner un sens à mon existence pour ne pas être lâchée dans le tumulte de la vie, seule et perdue sans but. J'ai voulu voir une origine surnaturelle là où il n'y avait qu'un terrible aléa de la vie.

J'ai beau détester de tout mon être l'univers des Alementas et vouloir une vie la plus normale possible, je n'ai pas choisi de tourner la page, de poursuivre dans ce quotidien auquel j'étais tant attachée comme ma mère m'aurait contrainte de le faire. J'avais le choix et je ne l'ai pas fait. Peut-être que dans le fond, j'ai beau vivre parmi les moutons blancs et vouloir être comme eux, je reste un mouton noir. La teinture finit toujours par se délaver. Peut-être que dans le fond, j'ai laissé cette peinture partir sous mes sanglots car ma couleur était la dernière chose qu'il me restait d'elle. La venger, marcher dans ses pas, dans ce monde qu'elle détestait mais auquel elle n'appartenait pas moins, lui permettait de ne pas partir pour de bon. Peut-être que ça la gardait encore un peu près de moi au lieu de simplement la laisser s'envoler, bel oiseau vers sa liberté tant rêvée.

— Haïr est tellement plus facile qu'avancer, lâche Cameron en ôtant ses mains de mes joues.

Je me laisse tomber contre lui et sanglote à m'en faire mal au cœur. Les mains de l'Alementa de l'Ombre me frottent le dos et je profite de sa chaleur. Il est brûlant et réussit peu à peu à s'immiscer là où je ne pensais trouver que glace.

— Tu as aussi fait le choix d'avancer pour Dante. Ne le laisse pas tomber.

Il a raison... Pleurer les morts ne sauve pas les vivants. D'ailleurs qui pleuré-je au final ? Ma mère qui est partie d'une manière finalement douce comparée à ce qui aurait pu lui arriver, dans un endroit qu'elle aimait auprès de personnes qu'elle aimait ? Ou pleuré-je le fait que j'étais en vie et allait devoir trouver un sens à mon existence sans elle ?

Me décollant de Cameron, je sèche mes larmes et me secoue comme pour me débarrasser de mes mauvaises ondes. Dante a besoin de nous. J'avais besoin de ma mère, mais elle, n'a plus besoin de moi. Elle est déjà partie.

Je soupire. Le cœur serré, je me penche et attrape une poignée des cendres pour les balancer dans le vide. Emportées par le vent, elles finiront leur course je-ne-sais où. Mais puisse-elle trouver la paix dans la mort... Moi, je dois la trouver dans la vie.

Je lance un regard à Cameron.

— Tu savais.

— Oui.

Je serre les poings.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

— Parce que tu n'aurais jamais accepté de venir ici, sinon.

J'arque un sourcil d'incompréhension.

— Pourquoi voulais-tu tant venir...

Soudain, Cameron se jette sur moi et me plaque au sol. Au moment même où mon dos rencontre le sol une déflagration retentit derrière nous. Le Double se relève d'un bond.

— Pour ça.

D'une main, il sort un revolver et de l'autre m'en tend un deuxième. Deux personnes en tenues civiles avec des gilets pare-balles déboulent sur le toit. L'Alementa de l'Ombre tire deux coups qui obligent les deux hommes à se disperser. Parfait un chacun. Je me redresse et vise le cou de mon adversaire. Mais je n'ai pas le temps de presser la détente que je vois le doigt se contracter pour appuyer sur la sienne. Je me jette par terre juste avant que les coups de feu ne résonnent. L'homme se précipite vers moi, prêt à tirer une nouvelle fois à bout portant cette fois. Je le devance, ma balle touche sa main, l'obligeant à lâcher son arme. Je me précipite dessus, écopant un violent coup de pied dans les côtes qui me coupe le souffle une seconde. L'autre en profite pour m'écraser la main ayant saisi son pistolet. Il me sourit. Et tourne le pied pour désaxer mon poignet. Vif élancement. Connard. Je saute sur son moment d'inattention pour attraper sa jambe de ma main libre. Mes lionnes se jettent en avant de freiner des quatre fers. Merde... Il se passe quoi encore ? Je ne peux pas les toucher de mes dons !

L'homme profite de ma surprise pour recharger son arme. Je tire sur mon poignet pour le dégager. Douleur intense. Je roule. Des coups de feu. Une balle m'effleure la cuisse. Brûlure.

Je me relève. J'ai l'heureux réflexe de dévier le canon du pistolet de mon assaillant. Il fond entre mes doigts. L'homme dégage son arme pour me frapper avec. J'accuse le coup de crosse, empoigne son bras pour l'entraîner au sol. La chute me sonne, mais je ne perds pas une seconde. Je dégaine une lame et l'enfonce dans le gorge de mon assaillant.

Du sang plein les mains et le corps, blessée à la cuisse, je lève la tête à la recherche de nouvel adversaire. Cameron est en train d'achever les trois derniers, apparaissant et disparaissant dans une danse parfaitement maîtrisée. Je n'ose pas l'aider de peur qu'il apparaisse sur la trajectoire d'une balle ou couteau. Et honnêtement, je ne crois pas qu'il ait besoin d'aide.

Un coup de vent vient alors soulever un gros nuage de cendres. Par réflexe, ma main vient cacher mes yeux. Les membres du FSG se penchent pour se protéger et Cameron apparaît soudainement. Il porte la main à sa bouche et une quinte de toux le fait trembler de tout son corps. Je hoquette en le voyant s'affaisser, tombant à genoux dans la cendre qui continue de voler.

Les hommes du FSG commencent à se redresser mais pas lui. Je n'attends pas de voir s'il va réagir. Je profite du fait que ses ennemis ne m'aient pas vue pour les abattre froidement de dos. Je me précipite vers Cameron dont la gorge est déchirée par une toux effroyable. Je pose ma main sur son épaule et la retire vivement. Il est brûlant. Ses yeux sont larmoyants tellement sa quinte le secoue. Je crois même voir du sang sortir sa bouche pour s'écraser dans la cendre.

— Cameron ? Cameron ! l'appelé-je.

Son regard absent me retourne l'estomac. Il tente de se relever, mais retombe dans la cendre qui se soulève autour de lui, redoublant sa toux. Il s'accroche à mon bras pour de nouveau essayer de se redresser.

— Ta mère... Elle cultivait de l'azalée ici ? articulé-t-il avec peine.

— Euh oui, peut-être... Pourquoi ?

Il jure sans répondre alors que son corps s'effondre sur moi encore une fois. Je le soutiens du mieux que je peux, le cœur battant. Putain qu'est-ce qui lui arrive ? C'est quoi cette histoire d'azalée ?

— La cendre...

Fronçant les sourcils, je ne pose pas plus de questions quand une quinte de toux l'oblige à se plier en deux. D'une main, je m'affaire à lui ôter la cendre du visage de mieux que je peux. Mais elle me colle aux doigts plus qu'elle ne se retire.

— Attends, lui dis-je en le laissant glisser au sol.

Je m'écarte et rentre en vitesse dans l'appartement. J'attrape une bouteille d'eau et remonte aussi vite. De nouveau à sa hauteur, je fais couler le liquide sur son visage. Ses yeux me fixent, alternant entre sombre et clair comme lorsque je l'ai attaqué avec mon deuxième don, comme si son pouvoir se déréglait. Son regard tantôt fiévreux tantôt absent me serre le cœur. On n'a beau ne pas spécialement s'apprécier, sa vulnérabilité me touche. Je ne pensais pas le voir sans cet état. Il parait toujours si inatteignable... Comme quoi, tout le monde a ses faiblesses.

La cendre quitte peu à peu son visage, emportée par l'eau. Au fur et à mesure, la toux de Cameron s'espace et sa peau reprend des couleurs. Je pose de nouveau la main sur son bras. Sa température chute également. Il lui faut bien cinq minutes pour retrouver un regard presque sain.

— C'était quoi ça ? murmuré-je.

Il hausse les épaules et d'un regard, il me demande si je suis blessée. Je secoue la tête, désignant juste ma cuisse. Mais la balle n'a fait qu'effleurer, rien de grave.

— On se casse, lâche l'Alementa de l'Ombre, en se redressant doucement.

J'ouvre la bouche pour protester mais ses yeux me fusillent sur place avant que je ne parle. Ok, pas de doute, il va mieux.

— Et eux ? soupiré-je en désignant les cadavres des cinq personnes.

Ma gorge se noue devant le bain de sang. On n'a fait que se défendre... Mais je ne peux mCameron fait rapidement le tour du jardin avec un objet dans la main sans rien dire.

— On les laisse ici. L'arpazo aura effacé nos empreintes.

— Tu savais n'est-ce pas ?

— Je me doutais. Ça m'aurait étonné qu'ils ne placent pas sous surveillance le lieu où ta mère est morte alors que tu vadrouilles encore dans la nature.

Effectivement, vu comme ça...

— Maintenant, faut partir avant que les renforts n'arrivent.

Je me détourne cette fois sans un regard en arrière, je ne veux pas que ma dernière image de ce jardin soit un sol de cendre jonché de cadavres. Alors que nous partons vers la trappe pour la seconde fois, un bruissement nous oblige à nous retourner. Il provient de la veste d'un homme étalé au sol. Nous échangeons un regard. J'ouvre le vêtement ensanglanté et saisis le talkie accroché à la ceinture.

— Equipe Epsilon, vous me recevez ? Equipe Epsilon, ici Gamma, vous êtes là ?

Je jette un coup d'œil à Cameron qui hoche la tête. Je me racle la gorge et presse le bouton pour répondre.

— Gamma, ici Epsilon, je vous entends.

— Les renforts sont dans l'immeuble, tenez bon ! Je répète, les renforts sont dans l'immeuble.

Nous échangeons un regard. Mon cœur s'accélère et ma bouche s'assèche. Nous sommes coincés dans l'immeuble.

— Epsilon, vous êtes toujours là ?

Je lâche le talkie qui fait un splash en tombant dans une flaque de sang frais. Cameron se redresse vivement, la posture en alerte. Il n'a plus rien à voir avec l'homme nonchalant ou dangereux que j'ai pu parfois apercevoir. Non, là, il a le regard de stratège. Ses yeux fouillent les alentours à la recherche d'une issue.

— Si on se dépêche, on peut peut-être les prendre de rapidité, proposé-je.

— Non, ça nous obligerait à foncer dans le tas et dans les escaliers, les combats, c'est compliqué.

Un boum résonne dans l'appartement depuis la trappe entre-ouverte. D'un coup de pied, Cameron la referme et se tourne vers moi. Son regard a changé. D'en alerte, il est passé à... je ne sais même pas comment qualifier cette lueur, mais je sais qu'il a une idée. Et je suis certaine qu'elle ne va pas me plaire.

— Tu me fais confiance ? me demande-t-il en s'approchant jusqu'à être à quelques centimètres de moi.

Comme si j'avais le choix... me retiens-je de répliquer. Car oui, même si ça m'arrache la bouche de le dire, je lui fais relativement confiance. Malgré ses mensonges, malgré sa cruauté. Autant qu'à mes poignards. Je sais qu'ils peuvent me blesser comme ils blessent mes ennemis mais tant que je prends garde à ne pas les diriger contre moi, je ne crains rien.

— Ne me le fais pas regretter, dis-je résolument.

Cameron esquisse un sourire et se colle à moi, m'obligeant à reculer rapidement. Pas par peur, non, mais parce que son corps ne me laisse pas d'autres choix si je ne veux pas tomber. Son souffle réchauffe mon cou et ses yeux ne quittent pas les miens. À quoi joue-t-il, putain ? Mon dos rencontre la barrière. Je n'ai pas le temps de formuler ma question qu'il esquisse un sourire amusé et glisse à mon oreille :

— Dante t'a déjà dit que tu étais renversante ?

Et m'attrapant par les épaules, il nous précipite tous les deux dans le vide.

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