Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 26 : Fouineuse

Cameron

Enfin... Je m'étire après avoir vérifié une énième fois la caméra de chez Jonathan. C'est bien elle en train de sortir de sa chambre par la fenêtre comme une voleuse. J'esquisse un sourire en l'observant descendre le long du lierre qui court sur la façade de leur maison. Pour un stratège avéré, Jon fait quand même des erreurs stupides. N'importe qui avec un minimum d'entraînements peut escalader cette paroi. Je le sais bien puisque j'ai vu Dante réussir à regagner sa chambre en rentrant complètement torché après une soirée de débauche, alors c'est dire à quel point c'est à la portée du premier venu.

Je me penche sur l'écran pour détailler sa tenue sombre et je souffle, froidement amusé. Je le savais. Je savais que c'était elle. Je l'ai reconnu dès l'instant où je suis entré dans l'appartement d'Enzo. Et quand on a commencé à se battre, je n'avais plus aucun doute. Elle pensait réellement retourner mes propres techniques contre moi ? On n'apprend pas aux vieux singes à faire des grimaces.

Je me lève et Rant' redresse la tête, intrigué.

— Non, on ne va pas se promener, vieux. J'ai une petite rebelle à coincer.

Je prends mes clés et mon manteau après avoir éteint tous les appareils.

— Tu veilles sur Lana, ok ? Je serais rentré avant qu'elle se réveille.

Mon chien me regarde mettre mes chaussures avant d'aller se coucher dans son panier. Je me hâte de descendre les escaliers. Je savais bien qu'elle finirait par sortir de son trou. Perso si j'avais monté un plan aussi tordu visant la petite amie de mon frère, je ne resterai pas les bras croisés en priant pour que tout se passe bien. Et j'ai une petite idée de là où elle se rend.

Je me dépêche de démarrer ma voiture et prends la direction de la périphérie de la ville. Elle y sera certainement un peu avant moi. Je me gare devant l'immeuble dix minutes plus tard et prends tout de même le temps de poser près de l'entrée le brouilleur de caméra de Dante. Je monte les marches avec empressement. Comme je m'y attendais, la serrure a déjà été crocheté et les rubalises de la police arrachée. Beau travail soit dit en passant. Je vois que mes cours à ce niveau là n'ont pas été oubliés non plus.

Je sors un revolver, ôte le cran de sécurité et pousse la porte du bout du pied. La lumière n'est pas allumée alors j'absorbe les ombres pour me dissimuler. Je savoure cette sensation mêlant à la fois chaleur et froideur. Je fronce le nez. L'appartement sent encore les produits que la PTS a dû utiliser pour le passer au peigne fin. J'avance d'un pas serein mais rapide. J'entends du bruit de papier remuer dans le salon. Je m'y rends et suis forcé de sortir des ombres sur le seuil de la pièce à cause de la luminosité.

Elle est là. En train de fouiller dans la commode, dos à moi. Je m'appuie contre le cadre de la porte, attendant qu'elle me remarque. Deux ans que j'ai quitté son père, deux ans que je ne l'ai pas vue. Je suis parti sans me retourner quand celui-ci a voulu me planter une seringue d'azalée dans la nuque. Je commençais à en avoir ma claque des gens qui essayaient de me planter quoi que ce soit dans le dos. Si Dante ne m'avait pas harcelé quelques mois plus tard au sujet de l'Enchanteuse et des Refuges, je n'aurais pas repris contact avec lui non plus d'ailleurs.

Toujours étant qu'elle n'a pas tant changé en deux ans. Elle a pris en musculature, en assurance certes, mais elle se bat toujours avec la même hargne. Le combat n'a jamais été un moyen de survie pour elle. C'était un défouloir. Le seul moment où elle pouvait cracher ce qu'elle avait sur le coeur. C'est sa plus grande force et sa plus grande faiblesse.

Soudain elle se retourne et sursaute en découvrant ma présence. Dans un mouvement rapide, elle dégaine son arme et me tient en joue. Un sourire arrogant frétille mes lèvres devant son bras qui ne tremble pas. Bien.

— Tu serais morte dix fois si j'avais voulu te tuer.

Son visage s'est durcit, creusé. Ses traits montrent une fatigue que son corps semble refuser d'avouer. C'est ça de galvauder sur les toits en tant que mercenaire. Son regard pas contre n'a pas changé. Toujours les mêmes billes clairs qui cachent toute la haine et la douleur du monde derrière leur couleur presque immaculée. Je ne comprends pas que son père n'est jamais vu la dangerosité qui y luit. Déjà quand j'étais avec eux, je voyais la manière dont elle se comportait avec son frère et son père dans leurs rares interactions. Ce sourire plein de promesse, cette comédie de fille frivole et naïve. Tout ça n'est que du vent.

Mais entre nous, elle a toujours laissé tomber son masque, pour la bonne et simple raison que nous étions toujours seuls. Nos rapports ont toujours été conflictuels. Nous nous battions aussi bien verbalement, dans une salle de sport que sous les draps. Elle est stratège là où je ne suis que provocation. Elle a une rage incendiaire alors que la mienne ressemble à un glacier. Nous deux, ça n'a toujours été que sarcasmes, défis et moments fiévreux. Et je vois à la manière dont son regard me nargue que cet état de fait n'a pas changé non plus. Tant mieux.

— Cameron, quel déplaisir, me salue-t-elle froidement.

— Oh je t'en prie, je sais que je te manque atrocement, raillé-je en me laissant tomber sur le canapé, les mains croisées derrière ma nuque, sans lâcher mon flingue pour autant.

Son bras ne fléchit pas, le canon de son arme toujours pointé sur ma poitrine.

— Qu'est-ce que tu fous là ?

— Je voulais faire des crêpes, mais j'avais plus de sucre. Comme je sais que Dante a des habitudes de vieux et fait toujours ses courses le lundi, je me suis dit qu'il en aurait sûrement. Surtout qu'avec sa disparition, il a pas dû avoir le temps de les utiliser.

— À deux heures du matin ? ironise-t-elle.

Un rictus moqueur déforme mes lèvres.

— J'avais très envie de crêpes.

Bon sang ce que nos échanges m'avaient manqué. Elle ne rit pas. Je note que son épaule commence à tressaillir. Je pince les lèvres, l'amusement retombant d'un cran pour laisser place à l'intriguement. Lana ne l'a donc pas loupée.

— Comment va ton épaule ?

Elle arque les sourcils comme si elle ne comprenait pas où je voulais en venir.

— Mon épaule ? répète-t-elle. Je suis censée y comprendre un sous-entendu tordu ?

— Tu n'avais pas l'air en pleine forme la dernière fois que l'on s'est croisé...

— On ne s'est pas vu depuis plus de deux ans, Cameron. Alors excuse-moi mais...

— Oh je t'en prie, Azi, la coupé-je dans un sourire froid. On n'apprend pas au vieux singe à faire la grimace.

La sœur de Dante secoue la tête en plissant le front. Ce qu'elle a toujours fait lorsqu'elle est mal à l'aise.

— Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, putain, Cameron ! Ça t'arrive de t'exprimer clairement ?

Je l'ignore et continue sur ma lancée en la regardant droit dans les yeux.

— La question que je me pose, c'est comment ça se fait que tu sois encore debout. L'azalée ne pouvait pas avoir entièrement disparu de la flèche vu qu'elle était enduite du sang empoisonné d'Enzo.

Son regard vacille un instant. Un sourire sans joie répond au mien.

— Il faut croire que j'ai plus de ressources que tu ne le penses.

Je hoche la tête. Effectivement, je n'avais pas songé une minute qu'elle pouvait se cacher sous le masque de la Adia. Mais maintenant que je le sais, cela fait sens. Elle ne pouvait pas se rapprocher de son père sous sa véritable identité alors elle en a créé une autre. Elle a monté une légende qui a amené son paternel à la contacter de lui-même. Quand tu ne peux pas faire quelque chose, il suffit d'être quelqu'un d'autre. Intelligent.

— Oh je n'en doute pas... Piéger son frère, tuer son meilleur ami, tout ça pour faire en sorte de blesser Lana, même moi, je m'incline.

Je me redresse dans le canapé et malgré son épaule qui doit la faire souffrir, elle se raidit aussitôt.

— J'ai rassemblé quelques pièces du puzzle, mais j'avoue que certains tenants et aboutissants me paraissent encore un peu flous, peut-être que tu vas pouvoir m'expliquer ? Je sais que ton père s'est toujours intéressé à Lana. Il a toujours tenu à la recruter, certainement à cause de son potentiel de Double. Il a envoyé tous ses sbires à la poursuite de sa famille durant des années pour tuer ses parents, ça, je l'ai compris aussi en le voyant faire de même pour tous les Alementas isolés. Et de toute manière, le Conseil des Anciens n'aurait rien à gagner à la voir devenir une Double. Même Zayne n'est pas assez idiot pour faire ça. J'ai parcouru le dossier d'autopsie de la mère de Lana. Il n'y a rien. Elle aurait fait une crise cardiaque. Alors je ne sais pas qui de toi ou de ton père a réussi à l'empoisonner à l'azalée, mais ce n'est certainement pas le Conseil. J'ai raison ?

Elle ne répond rien, se contentant de me fixer. Je la désigne vaguement du bout de mon arme.

— C'est toi qui est derrière tout ça. Quand j'ai compris que tu étais la Adia, je me suis demandé si tu obéissais aux ordres de ton père, mais non. Il n'aurait jamais mis son fils chéri en danger. Et cette conversation en preuve accablante contre ton frère...

J'arque les sourcils, la dardant un regard dédaigneux.

— Une tromperie ? Sérieusement, Azi ? De tous motifs de meurtres que tu pouvais lui coller sur le dos, tu as choisis celle-ci ? C'était presque décevant à côté de la complexité de ta manipulation. Et c'est là que j'ai compris. Tu savais que Lana finirait par tomber dessus et ça avait pour but de la blesser.

Je me lève du canapé. Elle ne dit toujours rien, ne baisse toujours pas son arme.

— En fait, toute ta manipulation avait pour but de la blesser, de tout lui retirer, comme si tu voulais qu'elle s'éteigne. Ce que je ne saisis pas, c'est pourquoi. La liguer contre ton père en le faisant passer pour le responsable ? Peut-être espérais-tu qu'elle partirait en vendetta et que grâce à son second don, elle le tue ? Non, car tu devais savoir que ce qu'elle voudrait, c'est récupérer Dante. Peut-être espérais-tu que le FSG le tue directement ? Mais je n'y crois pas. Je te connais assez bien pour savoir que tu ne baserais pas un tel plan sur de telles incertitudes. Tu as un objectif bien précis dans ta jolie tête, sinon tu ne serais pas ici. Qu'est-ce que tu cherches, Azi ?

À chaque hypothèse lancée, je me suis rapproché, si bien que je finis le torse à quelques centimètres de sa poitrine. Seul les froids canons de nos arme nous séparent, le sien appuyant sur mon sternum et le mien braqué sur ses côtes. Elle ne tressaille même pas. Au contraire. Elle a levé les yeux pour ne pas lâcher mon regard et me fixe désormais avec le même mélange d'arrogance et de défi qu'autrefois. Je laisse mes yeux descendre sur ses lèvres pincées, penchant la tête de manière à ce que nos souffles se mêlent. Son odeur me parvient, électrisant mes sens. J'ai devant moi la meurtrière de mon frère, celle qui a kidnappé Dante et qui m'a donc collé sa copine dans les pattes. Il serait si facile d'appuyer sur la détente. Pourtant, je ne peux m'y résoudre. Le moment n'est pas venu. La tuer maintenant serait trop facile. Des combats comme celui-ci méritent des grands moments, pas une balle en lâche à deux heures du matin dans un appartement miteux. Je l'entends hoqueter légèrement quand nos bouches se frôlent.

— Explique-moi, murmuré-je, dans un sourire froid.

— Va te faire voir, souffle-t-elle, le regard vipérin.

Ses doigts viennent effleurer mon ventre dans une danse sensuelle. Je me raidis. Avant qu'elle ne me repousse franchement et recule de deux pas. Je souris devant son expression à la fois perturbée et enragée.

— Tu t'es rangé du côté de Dante, Cameron. On est ennemi à présent.

Je lève les yeux au ciel.

— Ennemi, ennemi, de bien grands mots.

— Pile celui qu'il faut, rétorque-t-elle, en se jetant sur moi.

J'esquive son coup de poing et la pousse au sol. Elle se réceptionne d'une pirouette avant de prendre ses jambes à son cou. Je ne la poursuis pas et la laisse filer, claquant la porte derrière elle en partant. L'appartement redevient silencieux. Je prends une grande inspiration et me rends compte à quel point mon corps s'est tendu en sa présence. Mais pas tendu dans le mauvais sens du terme. Non, il s'est éveillé. J'esquisse un rictus. Bon sang, elle m'avait presque manqué.

Je range mon arme et balaie l'appartement du regard. Elle cherchait quelque chose. Quoi que ce soit, je doute qu'elle ait eu le temps de le récupérer. Je feuillette rapidement les papiers traînant sur le bureau mais ne trouve que des cours sans intérêt. Je me désintéresse de l'ordinateur. Dante a dû le formater en se sentant pris, on peut donc oublier trouver quoi que ce soit dedans. Et puis la police et son père ont déjà dû passer par là.

Voyons... Si j'étais un intello fan d'informatique où cacherais-je mes données ? Dans une clé USB certainement. Cela permet d'en avoir plein de copies et c'est facile à dissimuler. Je fais un trois cent soixante sur moi-même à la recherche d'une cachette potentielle. Je me dirige vers la cuisine. Je sais que Lyanna planque ses documents dans le renfoncement de son évier.

Je m'accroupis, ouvre les placards et tends le bras à tâtons. Je finis par sentir quelque chose de scotcher dans un angle. Je souffle. Il faudra que j'apprenne à Dante à cacher ses conneries quand il reviendra. Je décroche la clé USB et la fourre dans ma poche. Trop facile. Mais alors que je me redresse, des sirènes résonnent dans la rue. Je me dirige vers la fenêtre et jette un coup d'œil en prenant garde à rester invisible depuis le dehors. Deux voitures de flics sont garés et montrent ma fenêtre du regard.

Un sourire ourle mes lèvres. Petite maligne...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro