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Chapitre 24 : Désespérée

Lanaya

Quelque chose de froid me colle la joue. Pire... quelque chose de froid et d'humide me colle la joue. Dérangée dans mon sommeil, je commence à m'agiter. Mais, alors que je tends la main pour écarter le je-ne-sais-quoi, celle-ci entre en contact avec un liquide spongieux et visqueux. Dégoûtant... Maintenant, je suis bien réveillée. Réveillée et plus que troublée.

Je fais alors un énorme bond en arrière, m'empêtrant dans les couvertures. J'assiste impuissante au vacillement de mon corps jusqu'au moment fatidique où je bascule. Mon dos rencontre le parquet dans un bruit sourd accompagné d'une douleur lancinante au niveau des lombaires.

Je m'agite comme une folle afin de me dépêtrer des couvertures. Avant que le danger ne me tombe dessus. Il me faut plusieurs secondes et une fois libérée, je me redresse comme un diable jaillissant d'une boîte pour me retrouver face à... un chien ?

Stupéfaite, je baisse mes poings chauffés à blanc, levés en geste de défense. Cependant, je ne m'approche pas, méfiante.

Pour autant, l'animal ne paraît pas agressif et me fixe, une lueur intelligente dans les yeux. Le berger allemand finit par se coucher sur le pallier de la porte, la tête entre les pattes, comme s'il attendait quelque chose. J'en profite pour le détailler sans bouger.

Il est énorme, ce clebs... Sans blagues, il doit facilement mesurer soixante-dix centimètres au garrot ! Ce n'est pas possible un chien de cette taille, si ? Comme conscient de mon hésitation, le chien laisse échapper un petit gémissement à faire pleurer un mort. Son regard est si suppliant et triste que j'en aurais presque un pincement au cœur. Du moins si je n'étais pas si méfiante quant au fait qu'il ne soit pas la réincarnation de Voldemort ou la descendance de Dark Vador. Il pousse un nouveau jappement plaintif. Et donc je suis censée comprendre quoi ? « Je suis ton père » ? « Avada Kedavra » ? Nous restons un instant là, à nous observer dans le blanc des yeux.

Soudain, des pas résonnent dans l'escalier et Cameron apparaît dans le couloir. Tiens c'est bizarre, je pense à Voldemort et c'est lui que je vois. Coïncidence ? Je ne crois pas. Quand il nous voit, l'Alementa de l'Ombre bifurque vers nous. Ses cheveux sont mouillés et des tâches d'humidité clairsement son polo manches longues noir.

À peine arrive-t-il à notre hauteur que le chien se lève en agitant la queue. Aussitôt, Cameron plonge sa main dans l'épaisse fourrure du berger qui trépigne en jappant, content. Content ? Je regarde sans un mot, la scène surréaliste qui se déroule sous mes yeux. Cameron, attentionné envers un chien, je n'y aurais jamais cru... Comme quoi tout est possible... Pour un peu, il en paraîtrait presque affable. Un homme aimant les animaux ne peut pas être désagréable, si ?

— Tu t'es fait une nouvelle amie, Rant' ? demande-t-il à son chien, puis me jetant un coup d'œil, il ajoute, je t'avoue que je suis un peu déçu. Je pensais que tu avais meilleur goût.

Ok, je retire ce que j'ai dit. Un homme aimant les animaux peut parfaitement être désagréable. J'esquisse le sourire que je nommerais de je-ne-te-dis-pas-d-aller-te-faire-foutre-mais-je-le-pense-très-fort-et-tu-le-sais. Auquel il répond par un sourire en coin colportant le même message, épicé de fierté et d'arrogance.

— C'est ton chien ? Je te conseille de le tenir en laisse. Ça lui évitera de finir en barbecue, je siffle, en levant les mains qui s'illuminent d'un coup.

Aussitôt, le chien couche les oreilles et se tapit. En une fraction de seconde, il est passé d'un animal complètement gaga de son maître à un dog agressif, prêt à me sauter dessus, toutes dents dehors. Et il est aussi susceptible que son proprio en plus. Magnifique. Qui se ressemble, s'assemble comme on dit... Fusillant Cameron du regard qui me sourit encore, narquois, je décide de battre en retraite. Mais tu ne perds rien pour attendre...

— Je vais me doucher, annoncé-je, en attrapant mes affaires – ou plutôt celles de Lyanna – et contourne le duo infernal pour atteindre la salle de bain, sous les grognements de l'un et le rictus moqueur de l'autre.

Je les ignore royalement et claque la porte derrière moi. Ce qui me vaut bien entendu un éclat de rire de Cameron. Quel crétin... Je reste un moment, là, à ravaler mon agacement. C'est dingue comme la provocation lui est naturelle... Rarement vu quelqu'un d'aussi arrogant.

Alors que je médis contre Cameron, mon regard se pose sur le sweat de Dante posé sur la machine à laver. Je l'ai mis hier avant de partir en voiture avec l'Alementa de l'Ombre, direction Reims. Nous avons roulé une bonne partie de la nuit sur les petites routes sans un mot puisque personnellement, j'ai dormi tout le trajet. Je me suis réveillée uniquement lorsque Cameron m'a secouée, une fois arrêté dans le centre-ville. Je soupire, l'esprit envahi de souvenirs. On en a passé des petits-déjeuners à réviser avant les cours, des après-midis avec Angel à inventer une vie aux passants, des soirées avec Dante et Enzo à traîner aux cinémas et des nuits avec ma mère à s'entraîner aux combats sur les sales types du coin. Le visage de Dante s'imprime dans mon esprit. Dante a toujours été si... comment dire... doux et tolérant. Plein d'humour et de sarcasme, il était en même temps pourtant toujours prévenant et attentionné.

La nausée m'envahit. Dante est, Lana, Dante est toujours prévenant et attentionné ! Ne l'enterre pas avant de t'être battue pour le sortir de là !

Je retire mes vêtements précipitamment, en évitant le miroir des yeux et pénètre dans la cabine de douche. Sans hésiter, je tourne le robinet vers la température la plus froide possible. J'ai besoin de me changer les idées. J'ai besoin d'autre chose que cette chaleur que j'ai soudain l'impression de traîner comme une croix. Le jet congelé me percute la peau dans un sursaut. Je frémis et ferme les yeux le plus fort possible pour ne pas crier. Je laisse l'eau courir sur mon corps à m'en faire mal. Je bloque mes dons pour leur interdire de la réchauffer.

J'ouvre les paupières en m'accrochant au mur sans tenter d'échapper au froid. Dans la barre métallique, je croise mon regard rouge si claire qu'on dirait de la peinture aquarelle diluée. Cette couleur douce détonne avec mes traits dures et les rares taches de rousseur parsemant mes joues.

Je retiens un cri de rage et d'un geste de main, ébouillante littéralement l'eau qui dégouline dans la baignoire. À peine libérée de leurs chaînes, mes lionnes se dévorent cet ennemi glacial. Je hoquette, déboussolée par leur déchaînement. Tes émotions sont des vecteurs. La salle de bain s'emplit d'une vapeur d'eau, alors que de la douche coule de la fumée. Devant ma peau rougie face à la chaleur, je laisse retomber la température qui dégringole en flèche. Le jet redevient normal et de l'eau tiède glisse sur mon corps.

Je ravale mes dons qui se laissent faire comme une bête rassasiée acceptant de rejoindre son antre. Mon corps est encore tremblant. Je m'assieds sur le bord de la baignoire pour ne pas vaciller. Ma mère avait raison. Elle a toujours insisté pour que je crache mes émotions, que je cesse de tout garder pour moi. Après la mort de mon père, elle a multiplié les entraînements pour m'obliger à transpirer mon chagrin, mon désespoir. Je ne peux pas continuer de contenir ma colère ainsi. Mon feu est un lion en cage qui ne demande qu'à sortir. Et je ne parle même pas du loup qui n'aspire qu'au meurtre.

Je passe mes mains mouillés sur mon visage brûlant. Je repense à cette soirée, cette fête chez Enzo où tout a basculé. Pourquoi, papa ? Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? Pourquoi m'avoir maintenue dans cette ignorance alors que tu savais que j'en deviendrais porteuse un jour ou l'autre ? Alors qu'on se disait tout... Pourquoi...

Allez Lana, il faut avancer... Je reprends la douche et laisse l'eau froide emportée mes pensées sombres qui n'arrangent pas ma situation. Je me lave alors à la va-vite, me sèche et me rhabille rapidement, tournant le dos au sweat de Dante. Un salon me tend les bras lorsque j'arrive au bout du couloir. Dans le noir, hier, je n'ai pas fait attention à mon environnement, mais à la lumière, j'admire les quelques tableaux décorant les murs. Pas mal d'art abstrait et quelques-uns comportant des citations de vie. Je fronce les sourcils. Je ne voyais pas Cameron affectionner les phrases telles que Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être. Croyez en vous et ils se réaliseront sûrement. Sans vexer Martin Luther King, bien sûr. Comme quoi, l'habit ne fait pas le moine. Un canapé sur lequel traîne un drap et un oreiller, une table basse et une télé meublent la petite pièce propre et relativement épurée. Ce n'est pas le repère que j'imaginais pour un assassin, j'en suis presque déçue. Les séries sont décidément loin d'être le reflet de la réalité. La porte donnant sur la cuisine est ouverte alors je m'y dirige à pas lents.

Un petit courant d'air m'accueille. La fenêtre est grande ouverte, dévoilant un petit balcon où je vois le postérieur du chien couché de tout son long. L'odeur de thé à la menthe me donne l'eau à la bouche. Je pose ma main sur la théière sur la table. La céramique est encore chaude. Mon regard se promène sur les placards à la recherche d'une tasse. Je finis par en ouvrir un ou deux. Je ne trouve pas de vaisselles, mais en tâtonnant une étagère sur laquelle je suis trop petite pour voir, je fais tomber un paquet emballé.

— Merde, juré-je.

Je saisis l'objet avec précaution. Je le retourne pour le ranger mais quelque chose tombe à nouveau. Je rattrape de justesse les fioles et seringues qui glissent sur le meuble. Mes sourcils se froncent. C'est quoi ça ? Pas d'étiquettes, mais on dirait des flacons médicaux. Je ne me risquerais pas à les ouvrir pour vérifier. Je finis par hausser les épaules et replace le tout en hauteur.

Abandonnant la recherche de tasse, j'avance jusqu'à l'extérieur. Le chien me lance un regard noir lorsque je sors. Cameron est accoudé dans l'angle du balcon, une tasse et une cigarette à la main. Son regard semble perdu dans le vague si bien que j'en viens à me demander s'il m'a entendue arriver.

— Tu peux te servir en thé, si tu veux, lâche-t-il en écrasant son mégot dans un cendrier où repose déjà plusieurs cadavres.

L'odeur de clope est écœurante. Cependant, je fronce les sourcils. Son appartement ne sent absolument pas la fumée, pas plus que ses vêtements présents dans la salle de bain. Pourtant, je le connais depuis deux jours, et je ne l'ai jamais vu sans sa clope. Cameron me jette un coup d'œil et constatant que je ne bouge pas, soupire.

— Garde ta réprobation pour toi. Je ne fume que lorsque je suis en deuil.

Sa réponse, prononcée d'une voix sérieuse, dénuée de provocation, m'enlève les mots tant et si bien que je ne réponds pas. Il plisse les yeux et lève la main vers le ciel.

— J'ai l'impression de leur envoyer une dernière chose de moi. Un dernier au revoir en quelque sorte, s'explique-t-il tout en tirant une nouvelle fois sur sa cigarette avant de libérer une lampée de fumée qui s'envole vers le ciel.

— C'est très beau, murmuré-je, subjuguée par la poésie de ces mots qui contraste avec le personnage.

Il ne dit rien et finit sa clope en silence alors que je pèse ses paroles. J'éprouve à nouveau une pointe de compassion. C'est vrai que Cameron sait si bien être emmerdant que j'ai tendance à oublier qu'il est aussi en deuil. Enzo était son frère de sang. Et bien qu'ils ne semblaient pas spécialement proches – euphémisme notoire –, il restait quand même un membre de sa famille. Je me sens mal pour lui. Je serre les lèvres. Il est vraiment chiant à souffler le froid et le chaud comme ça. Ma gorge se noue alors que j'observe la fumée voltiger vers les nuages et disparaître peu à peu dans le ciel pâle.

— Bon, qu'est-ce que tu veux ? demande Cameron, en jetant son mégot après l'avoir éteint. Je doute que tu sois venue jusqu'ici pour philosopher autour d'un cigare.

J'ouvre la bouche puis la referme, surprise par le changement de ton. L'Alementa de l'Ombre a revêtu son masque dégoulinant de sympathie.

— Arrête de te prendre la tête, tu me donnes la migraine, soupire-t-il. Qu'est-ce que tu me veux ?

— T'es obligé d'être désagréable ?

— Oui, énerver les gens est ma raison d'être.

— Et moi, cramer les gens qui me prennent la tête pourrait être ma raison de vivre et pourtant, je me retiens.

L'Alementa laisse échapper un sourire narquois. Le genre de sourire qui malgré la beauté de ce qu'il a dit tout à l'heure et la compassion que je ressens à son égard ne me donne qu'une envie : le lui faire ravaler.

— Donc tout doit être une question de volonté.

Ok, Lana... Souviens-toi, ne rentre pas dans son jeu... Je vais faire demi-tour lorsque je pose le pied sur un objet non-identifié. Un couinement aigu m'agresse les oreilles. Le berger allemand se relève d'un bond et me fusille du regard.

— Désolé le chien, lâché-je avant de rentrer dans l'appartement.

Je saisis une tasse dans l'égouttoir à vaisselles directement et me sers un thé. La chaleur traverse la tasse et atteint mes doigts. Je frissonne en inspirant profondément. Je bois une gorgée, savourant le peu de quiétude retrouvée grâce au thé. Les pattes résonnent sur la carrelage quand le cleb passe près de moi sans s'arrêter. Je finis ma boisson et les gâteaux trouvés sur la table également au moment où Cameron passe la porte fenêtre à son tour.

Il met sa tasse à l'évier, saisit un paquet de biscuit dans un placard et s'appuie contre la cuisinière.

— Je te donne le programme de la journée. J'ai une équipe qui peut potentiellement entrer dans un centre du FSG. Par contre, il nous faut plus d'infos sur leur organisation avant de s'y lancer. Ce qui nous amène à notre activité du jour, retracer les gars qui vous ont attaqués au lycée.

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