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Chapitre 21 : Investigateurs

Lanaya

— Putain, tu comptais vraiment me tuer, Bloom ?

Je sursaute et me retourne d'un bond. Par réflexe, mon couteau quitte aussitôt ma main pour filer vers l'intrus. Cameron, semblant attendre une réponse. Inutile de préciser que mon poignard gît à ses pieds sans l'avoir ne serait-ce qu'effleuré. Je déteste ce mec... Son visage est pâle, plus pâle qu'il y a une heure ce que je ne pensais pas possible. Ses yeux sont rouges comme s'il venait de fumer trois pétards et ses traits expriment la fatigue que le reste de son corps cache. J'aurais vraiment pu le tuer.

— Et toi, tu comptais vraiment me tuer, Voldemort ? lâché-je, avec un calme à toute épreuve.

L'Alementa de l'Ombre hausse un sourcil narquois.

— Parce que tu pensais avoir la moindre chance contre moi ?

Son regard onyx se pose sur les ombres à mes pieds. Je continue de le défier, peu impressionnée.

— Ce n'est pas moi qui me tordais de douleur en dernier. Peu importe qui s'effondre en premier. Le seul qui gagne est celui qui reste en vie à la fin.

— Pour ton information, je ne comptais pas te tuer, reprend-t-il.

Je pince les lèvres sans baisser ma garde. Si ce n'était pas son objectif, il faisait bien semblant en tout cas.

— Je voulais acculer ton feu pour obliger ton deuxième don à se montrer, lâche Cameron en reculant pour s'appuyer contre un arbre et il sort une clope pour fumer. Je ne vais pas t'apprendre que tes dons sont dépendants de ton enveloppe corporelle. Ils sont les premiers à bondir pour nous protéger au besoin.

Je le dévisage, un instant. Ce qu'il dit se tient, mais je ne sais pas si je dois en être rassurée pour autant.

— Et si ça n'avait pas marché ? rétorqué-je.

Un petit sourire sadique se dessine sur les lèvres de Cameron.

— Eh bien, tu n'aurais plus eu qu'à prier que ton second don soit celui de l'immortalité.

Je vois. Il se redresse en jetant sa clope dans l'herbe mouillée. Je rattrape au vol la perle de collier qu'il me lance ainsi que les bandes de pansement enroulées sur elles-mêmes.

— C'est un arpazo d'Alex. Je les garde jalousement alors estime-toi heureuse, m'indique Cameron. Soigne-toi avec.

Trop aimable de la part de l'homme responsable de mes blessures... J'écarquille les yeux, en faisant rouler la petite boule dans la paume de main. Faut dire qu'il y a très longtemps que je n'en ai pas vu. Et pour cause, ils ne sont pas monnaie courante... Les arpazos sont des bribes de pouvoirs enfermées dans un objet. La plupart du temps, il s'agit d'une bille comme ceci ou d'une pièce de monnaie, même si certains disent pouvoir en créer à partir de n'importe quoi. Personnellement, je n'y crois pas. J'ai déjà vu ma mère en fabriquer un et cela demande une très grande puissance mentale pour réussir à séparer un fragment de son énergie. Sans même parler de le séquestrer dans quelque chose... Donc plus l'objet récepteur est petit, plus c'est « facile » de l'y enfermer. Alors ceux qui prétendent en avoir fait un d'une dague ou autres... Et si les arpazos sont rares, c'est parce que les Alementas capables de les fabriquer ne courent pas les rues. D'autant qu'ils s'éteignent en même temps que leur créateur si celui-ci vient à mourir.

— Active, on a pas toute la journée, me tance Cameron.

Faisant tourner la petite bille dans mes doigts, je me résous à l'écouter. Je ferme les yeux, inspire profondément et connecte sans tarder mon énergie à celle piégée dans la perle. Une sensation de froid polaire m'envahit. Une sueur glaciale, un frisson me descendent le long de l'échine. Sensation très étrange. Pas désagréable. Mais intrusive et perturbante. Je soupire de soulagement en sentant la douleur s'atténuer. La peau au niveau de mes paumes blessées me tire mais c'est avec joie que j'accueille ce tiraillement et vois les balafres se refermer. Une vague d'énergie me requinque dans un frisson.

Cameron me fait signe de rebrousser chemin et je le suis. J'imagine que je ne peux pas lui tenir rigueur de sa tentative d'assassinat puisqu'il semble avoir oublier la mienne. Un par tout. Balle au centre. Pour l'instant du moins.

Dix minutes plus tard, nous parvenons à la demeure de Lyanna. La porte est fermée, les lumières sont toujours éteintes. Sans faire mine de se méfier, Cameron l'ouvre en grand et rentre dans la maison. Je referme le battant derrière nous sans oser avancer. La pénombre de la demeure me rebute. Ma respiration se fait plus difficile. Je n'ai jamais été une grande fan du noir. Vestige des expériences de fuite, tentatives de kidnapping et d'assassinat. Une sueur froide me coule le long du dos. Je réchauffe ma main de manière à la rendre incandescente. La faible lueur qu'elle dégage me rassure et mes poumons cessent de rétrécir.

Je commence à me déplacer avec précaution dans ces couloirs que je ne connais pas. J'ai beau possédé une maigre source de lumière, mon cœur bat la chamade. Le moindre bruit me déclenche une sueur. Je crois que je préférais être en plein combat avec Cameron que dans cette obscurité qui me glace le sang. Les ombres de la forêt sont moins oppressantes que celles de la maison vide.

Je finis par rejoindre les autres à l'étage en me guidant grâce aux énergies. Je soupire de soulagement en retrouvant une pâle luminosité grâce à l'ampoule pendant du plafond.

— C'est pas trop tôt, bougonne Cameron. Tu t'es perdue en chemin ou quoi ?

Je ne réplique pas et me laisse tomber à côté de Lyanna sur le canapé. La blonde tourne la tête vers moi, le visage hanté d'anxiété. Elle semble avoir mieux récupéré de mon assaut que Cameron, même si ce dernier n'en montre rien. Son expression est tirée, mais son inquiétude est dirigée vers moi.

— Ça va, tu es super pâle ?

— Elle a du voir un fantôme, ironise Cameron.

Je ferme les yeux autant pour me ressaisir que pour retenir des mots désagréables. Sois plus mâture, Lana. Ne lui réponds pas. C'est l'affaire de quelques jours, au pire semaines et une fois Dante libéré, tu ne le recroiseras plus jamais. Concentre-toi sur Dante.

— Bon, après cette expérience pour le moins... enrichissante, on peut en déduire sans trop se mouiller que ton don n'est pas de faire pousser des pissenlits, conclut Alex après un silence gêné.

— Mais plutôt celui de nous les faire bouffer par la racine. C'était comme si on cherchait à m'arracher les entrailles, renchérit Cameron. Mes Alementas se sont complètement retournés contre moi.

— Moi aussi.

Je pince les lèvres, sans rien ajouter. Que pourrais-je dire de plus ? J'ai vu la même chose qu'eux. Un don destructeur, meurtrier. Merci du cadeau, papa. Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ? Il devait se douter qu'il finirait par m'atterrir dans les mains. Peut-être pas si tôt, certes, mais un jour. Alors pourquoi ne pas avoir fait comme maman ? Pourquoi n'as-tu pas été honnête ?

— Et toi, tu as ressenti quoi ? me questionne Cameron.

Je secoue la tête pour me tirer du passé.

— Une énergie froide. Je voyais des fils entre vous et moi et instinctivement, j'ai tiré dessus.

— Des fils ? répète Alex. Tu serais genre une Parque moderne ?

— Avec un œil et des dents, alors, ironise Cameron sans me lâcher du regard.

Ses yeux magnétiques me fixent intensément comme s'il cherchait des réponses à des questions muettes.

— Il faudra perfectionner ton maniement de ce don, finit-il par dire. Tu dois le maîtriser aussi bien que ton feu.

— Ma mère a mis des années à m'apprendre le contrôle de son Alementa.

— Un Alementa que tu n'avais pas encore. Ta mère ne t'a pas appris à maîtriser ton Alementa. Elle t'a appris à maîtriser tes émotions, à les canaliser pour qu'elles te servent de vecteurs. Pourquoi crois-tu que nos dons sont soi-disant incontrôlables dans les premiers temps ? Car nous les recevons à la mort d'un proche. Le chagrin est une explosion, un millier de vecteurs que nos Alementas empruntent à notre insu. Nous sommes nos propres limites. Si nous nous maîtrisons, nous maîtrisons nos dons. Si nous perdons le contrôle de nous-même, nous perdons le contrôle de nos dons. Ton nouvel ami n'échappe pas à la règle. Moins tu en auras peur, moins il pourra s'en servir pour gagner en puissance.

Je hoche la tête, la bouche sèche. Son discours entre en résonance avec ceux que j'entends depuis mes dix ans. Mais un problème subsiste et Alex me devance dans le questionnement.

— C'est bien gentil tout ça, mais comment peut-elle s'entraîner à maîtriser un don qui peut tuer n'importe quel Alementa ?

— On n'est pas sûr qu'elle puisse tuer avec, tempère Lyanna d'une petite voix.

— Si, je peux.

— Si, elle peut.

Cameron et moi avons répondu en même temps. Nos regards se croisent, emprunts de la même certitude. Nous l'avons tous les deux ressenti. J'aurais pu le tuer. Si j'avais tiré un peu plus sur ce fil. Si je l'avais brisé...

— Je m'entraînerai sur Cameron puisque c'est lui qui a eu l'idée, raillé-je.

— Oh, mais c'est ce que tu feras, rétorque-t-il, sans rire.

J'arque un sourcil.

— Si tu es pressé de mourir, on peut s'arranger dès maintenant. Pas besoin de passer par des dons.

Cameron ricane.

— Non merci. Aujourd'hui, tu m'as eu par surprise, mais à présent je serais prêt, promet-il, sérieux et presque menaçant. Et au pire, je trouverai bien un ou deux volontaires pour un aller sans retour en enfer.

Je lève les yeux au ciel. Volontaires... C'est ça. Soudain, on entend tous la porte d'entrée s'ouvrir avec perte et fracas. C'est pas vrai... Encore ? Lyanna se lève d'un bond et se précipite vers le rez-de-chaussée. Cameron ne cherche pas à la retenir, mais se redresse. Alex se remet aussi debout. Ses yeux blanc scintillent plus surnaturels que jamais. Je repousse son énergie qui me colle à la peau. Mes lames incurvées trouvent mes paumes d'un geste. Cameron est déjà sur le pas de la porte, revolver en main.

— Caleb et Clara sont dans la cuisine, souffle-t-il.

Le Double nous fait signe de rester là puis descend. Clara et Caleb. Qui est-ce encore ? Attendant qu'il ait disparu, je m'avance vers la porte à mon tour. Alex m'attrape le bras, vacillant au passage. Je le rééquilibre d'une main. Il me supplie du regard de ne pas bouger. Je le rassure d'un hochement de tête. Je ne compte pas aller au devant du danger, seulement écouter. Puis me souvenant qu'il ne me voit toujours pas, je lui presse le bras et m'écarte doucement. Je me poste derrière le battant et tend l'oreille pour discerner ce qui se dit en bas.

— ...déplaisir de vous voir, comment ça va chez vous ? s'exclame la voix suavement ironique de Cameron.

— Cameron ! crache une femme. Yollan avait donc raison ! Tu fais ami-ami avec ceux qui assassinent les tiens !

— Oui, d'ailleurs, vous... tous défiler ici ?... si on avait su, on aurait préparé un apéro et des petits biscuits...

J'esquisse un petit sourire. Son arrogance est beaucoup plus risible quand elle ne nous est pas destinée. Je ferme les yeux et m'ouvre aux énergies. Le monde change. J'ai beau ne pas voir directement les Alementas en bas, je vois leurs dons comme si je me tenais face à eux. L'un est une fumée bleu vive, presque piquante alors que l'autre est transparente, plus discrète, se fondant dans le décor.

— Que faites... ici, Clara ? demande calmement Lyanna.

C'est une voix masculine posée qui répond.

— ... est mort. On voulait savoir si tu avais vu quelque chose.

J'entends Lyanna hoqueter. Son énergie fait une vague. C'est Cameron qui répond.

— Surveiller est votre job, non ? Pas mal de... en ce moment, non ? C'est quand même étrange... seuls les gens en désaccord avec le Conseil... Votre bateau serait-il en train de prendre l'eau ?

L'insolence de Cameron lui apporte à nouveau les foudres de la femme que je devine être Clara.

— ... oses-tu ? Je peux te griller sur place si le désir m'en prend alors je te conseille de réfléchir... avancer des accusations infondées !

— Ne fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir ! fanfaronne Cameron avant d'ajouter avec la même bonne humeur. Aucun de vous deux ne fait le poids contre moi, alors maintenant si vous n'avez rien de plus à me dire... Je pense que nous... clore cette conversation déplaisante pour... monde ?

Malgré la légèreté de sa voix, la menace est on ne peut plus explicite. Des pas se rapprochent. Je me raidis aussitôt.

— Je te déconseille d'aller plus loin, cingle Cameron, la voix beaucoup plus sérieuse.

— Laisse tomber, Clara, intervient Caleb.

— Pourquoi ? s'acharne Clara avec haine. Tu cache un nouveau cadavre ? Ou pire le meurtrier ?

Le ton de Cameron change alors du tout au tout. Disparue l'hypocrite bonne humeur.

— Tu ne fouilleras pas dans cette maison. Vous êtes peut-être les rois dans votre petit château de carte, mais une fois votre précieuse barrière passée, vous n'êtes plus personne. Alors fais encore un pas et tu t'exposeras à des répercussions plus que sanglantes.

Je ne bouge plus, prête à décamper si l'idée lui vient d'outrepasser la menace plus qu'explicite de Cameron. Un silence envahit la maison.

— On dégage, ce n'est pas ici qu'on trouvera le meurtrier de Paul, reprend Caleb toujours aussi calme.

— Sauf si c'est lui, réplique la folle furieuse visiblement suicidaire. Sauf s'il en est le complice.

— Crois-moi... Je n'ai pas besoin de complice pour assassiner. Et si c'était moi, vous seriez au courant. J'ai pour habitude de signer mes crimes.

Un bruit de crachat puis un ricanement me parvient. Je me fige. Elle a osé...

— Raté, rétorque Cameron. Maintenant, dégage, je ne me répéterai pas.

Les pas semblent faire demi-tour puis la porte claque. Je soupire de soulagement, collant mon front contre le battant frais. Nous venons d'échapper à une situation compliquée. Pas dramatique car pour avoir vu Cameron se battre et pour avoir foi en mes propres capacités, je pense que nous nous en serions sortis, mais j'aime autant que le Conseil ignore mon existence et qu'il ne m'associe pas à Cameron. Je ne suis pas comme eux. J'ai certes envie de me venger, mais je veux aussi et surtout reprendre une vie normale derrière avec Dante. Ce qui est difficile si je suis pourchassée par des fous furieux. J'en ai plus qu'assez de vivre dans la peur.

La porte contre laquelle je suis appuyée s'ouvre en grand si bien que je suis forcée de bondir en arrière. Je glapis et frotte la hanche que je me suis cognée dans le meuble derrière moi. Je fusille Cameron du regard.

— Y a pas de quoi surtout, ironise-t-il.

— Merci, lâché-je de mauvaise foi.

— Quel gratitude, ça fait plaisir. (J'ouvre la bouche pour répliquer) Tu me remercieras plus vivement dans la voiture, on décolle !

Je ravale mon agacement. Comment ça on décolle ?

— On part à Reims, on a un emmerdeur à libérer et un meurtrier à retrouver, c'est pas vraiment le moment de chômer, je te signale !

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