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Chapitre 2.1: Arrêté

Dante

Je balade tranquillement mon regard sur la cour. Mon cours de SVT est ouvert devant moi, à la même page depuis quarante-cinq minutes. Le vent froid apporte l'odeur de l'hiver alors que je profite du calme ambiant. Mieux encore que le calme, je ne me lasse pas d'admirer l'insouciance peinte sur le visage des lycéens. Ici, la chose la plus grave qui puisse leur arriver à leur yeux est une rumeur péjorative, une rupture ou un examen raté. Je leur envierais presque cette normalité. Presque. Chez moi, on risque bien plus qu'une mauvaise note ou une insulte mais pour autant, je n'échangerais ma vie contre rien au monde.

— Laisse-moi deviner... Toi, tu n'as pas eu le temps de réviser une nouvelle fois.

Je m'arrache à ma contemplation et tourne la tête vers une des raisons pour laquelle je trouverai toujours mon quotidien beau, malgré le sang et la violence qui le peuplent. Lana me jauge de haut en bas, le regard moqueur, un livre de poésie en main. Un sourire vient de lui-même s'imprimer sur mes lèvres. Je me relève afin d'être à sa hauteur. Je ferme les yeux et me compose l'expression la plus malheureuse possible.

— Lana, j'ai pas envie d'y aller... Cette fois, j'ai vraiment pas eu le temps de réviser... gémis-je, avec une mine de cocker battu.

— À qui la faute ? me demande-t-elle en haussant les sourcils.

Je ne réponds rien. La mienne, bien entendu. Je sais depuis longtemps que je vais avoir un devoir en biologie, mais j'ai retardé le plus possible le moment de réviser. Mieux vaut tard que jamais, non ? Je la regarde, les yeux larmoyants, espérant la faire craquer et qu'elle me propose de sécher tous les deux cette après-midi. Je sais que c'est peine perdue.

— Arrête de me regarder comme ça, tu sais bien que ça ne prend pas.

Je soupire. Pour ma défense, j'ai été très occupé ces derniers jours, mais par des affaires qui n'ont aucun rapport avec les cours et que je ne peux évoquer avec Lana. Pas encore du moins. Et d'ailleurs, j'espère ne pas avoir à les aborder avant quelques années.

Je passe mes mains autour de sa taille pour la rapprocher de moi. Elle se débat légèrement en riant, mais je la retiens et plonge alors dans ses yeux vert émeraude. Je pourrais me perdre pendant des heures dans ce beau dégradé de couleur. Lana a toujours eu un regard très expressif et j'adore y lire l'amour, la tendresse qu'elle éprouve pour moi. Nous sommes si près que mes lèvres frôlent les siennes. Elle frissonne, ce qui me fait sourire. Même après deux ans ensemble, elle réagit toujours de la même manière. Son parfum me chatouille les narines en même temps que quelques mèches flammes rebelles alors qu'elle blottit son visage dans mon cou. Vanille. Je souris.

Lana vient de marquer le passage en hiver. En été, c'est une senteur fruitée ou de jasmin qui la précède et en saison froide, elle alterne entre amande et celui qu'elle porte aujourd'hui. Je dois dire que le jasmin reste mon favori suivi par la vanille. Je sursaute brutalement lorsqu'une main vicieuse s'infiltre sous mon tee-shirt et me chatouille les côtes. Je me tortille alors que la traîtresse rit en affirmant sa prise tortueuse. Je finis par attraper ses mains dans les miennes et la coince contre mon torse. Son regard espiègle pétille. N'y tenant plus, je comble les derniers millimètres qui nous séparent et l'embrasse. Mais avant que je ne puisse approfondir le baiser, elle s'écarte doucement.

— Dante, tu vas être en retard, me prévient-elle.

— C'est pas grave, de toute manière, je veux pas y aller, répliqué-je, frustré qu'elle se soit éloignée.

Seulement, avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, Lana recule, un sourire en coin. Le parfum s'éloigne en même temps qu'elle comme pour me narguer. Elle remet son sac sur son dos et passe la main dans ses cheveux roux feu que j'ai légèrement décoiffés. Je soupire une nouvelle fois, comprenant qu'elle n'en démordrait pas.

— T'es une vraie emmerdeuse, hein, tu le sais ?

— Oui, on me le dit souvent, rétorque-t-elle, avant de se diriger vers sa salle. À tout à l'heure et bon courage.

— Lâcheuse... marmonné-je en reprenant la veste que j'ai abandonnée par terre.

Il me semble presque entendre son rire moqueur en retour. Bon sang, voilà que je me mets à entendre des voix, cette fille va me rendre dingue... Contraint, je gagne ma salle de devoir, presque à reculons. Surnommée l'aquarium à cause des grandes baies vitrées encadrant la salle, rien que son nom est synonyme de torture lente et douloureuse comme un poisson que l'on sortirait de l'eau. Si j'avais pu y aller en rampant, je l'aurais fait sans hésiter.

J'ai l'impression d'être un chat que l'on emmène au bain. Seulement personne ne le force à monter dans la baignoire, il y va tout seul en sachant que ce n'est pas bon pour lui. Je secoue la tête pour me concentrer sur le cours que j'ai relu juste avant. Cette métaphore ne m'aidera pas pour mon éval sauf si la question est « pourquoi les chats n'aiment-ils pas l'eau ? ». À ce moment-là, je répondrai « parce que dans l'eau minet râle ». Mais bon, le pourcentage de chance que le sujet soit ça me semble proche de zéro.

C'est dingue, on m'a tiré dessus un nombre incalculable de fois, j'ai échappé à la mort plus de fois que je ne respire en une heure et j'ai peur d'un petit contrôle de sciences... Pire que dingue, c'est pitoyable. Pathétique même. Après le petit contrôle est coefficient six, donc...

Une fois devant, je rentre dans la salle rapidement pour m'empêcher de sécher et de partir explorer les affaires de la police nationale. Je m'assieds à ma table favorite, celle qui donne sur la cour. Au moins j'aurai une belle vue.

À 14h pile, le prof distribue les sujets et après un rapide « Bonne chance », nous les retournons.

« Comment l'énergie solaire influe-t-elle sur la création de biomasse ? »

Ça aurait pu être pire, me consolé-je en commençant par définir les mots du sujet dans une courte intro. Puis j'embraye sur la photosynthèse et ses conséquences. Enzo entre à ce moment dans la pièce, s'excusant de son retard et prétextant un retard dans les transports. Je souris discrètement. Ce crétin habite à trois minutes à pied du lycée. Ignorant ce détail, le prof le laisse s'installer sans même chercher à discuter. Je secoue la tête lorsque mon meilleur pote m'adresse un clin d'œil complice puis replonge dans mon évaluation. Au moment où je disserte avec passion sur l'ATP, deux coups résonnent à la porte. Surpris, je relève la tête comme la plupart des élèves présents, heureux de se préoccuper d'autre chose que de la circulation de sève dans une plante. Deux policiers entrent dans la salle.

Mon cœur s'emballe. Que font-ils ici ? Ont-ils découvert que je contourne régulièrement leur pare-feu pour surveiller leurs affaires et avoir accès à tous leurs dossiers ? Je chasse rapidement cette idée. Impossible, je prends toujours toutes les précautions. Et puis, d'abord, qui dit qu'ils sont là pour moi ? Ils échangent trois mots à voix basse avec le prof de bio qui me regarde étrangement. Bon d'accord, je retire ce que j'ai dit. C'est suspect si je prétexte un mal de ventre ou si je me jette par la fenêtre ?

— Dante Lippers ? me demande un des policiers.

Ça dépend qui le demande... Je hoche la tête, la gorge sèche. Ça ne sent pas bon ça... Pas bon du tout ! Le côté positif est qu'ils ne portent pas les uniformes caractéristiques du FSG. De toutes façons, ils ne seraient certainement pas aussi calmes s'ils faisaient partie de l'organisation qui nous traque. Mais dans ce cas-là, que me veulent-ils ? Une horrible pensée tournoie dans mon esprit. Et s'il était arrivé quelque chose à Lana ? Non, Dante, tu l'as quittée il y a une heure, elle allait très bien, ce n'est pas ça. Ça ne peut pas être ça ! Peut-être mon père ? Ou ma sœur ?

— Veuillez nous suivre, m'ordonne sèchement la deuxième.

J'hésite. Et si c'est un piège ? Si c'est un piège, je me téléporterai ailleurs, me rassuré-je aussitôt. Il faut au moins que je sache ce qu'ils me veulent. Mon regard se pose instinctivement sur la nuque d'Enzo, deux tables devant moi. Il ne se retourne pas afin de ne pas attirer l'attention sur lui mais ça ne l'empêche pas d'hocher doucement la tête à mon attention. Sans compromettre notre liaison, au moins une personne saura avec qui j'étais et où j'étais si quelque chose venait à tourner mal. Je me lève en faisant racler ma chaise contre le sol. Je fais mine de prendre mes affaires mais l'homme secoue la tête.

— Vous n'en avez pas besoin.

Alors comment lui expliquer que mon ordinateur contient toutes les infos récoltées ces dernières semaines ?

— Je préférerais l'avoir avec moi, je réponds.

— Et moi, je préférerais que vous nous suiviez sans discuter.

La tension que je sens dans la voix de l'homme me dissuade d'insister. Cela ne ferait qu'attirer l'attention sur mes affaires et renforcer leur méfiance. Mon téléphone est dans ma poche. Si besoin, je pourrais toujours utiliser l'appli que j'ai installée pour formater mon ordi.

On me conduit dans une salle de perm. Je fronce les sourcils, surpris, mais ne dis rien. Le chemin se fait dans un silence des plus pesants. Je suis libre de mes mouvements et pourtant, je me sens menotté par leur défiance. Ils ne sont pas là pour un contrôle de routine, c'est sûr et quoi qu'il en soit, leur avis sur ma personne semble déjà on ne peut plus tranché.

— Asseyez-vous, m'ordonne l'homme.

J'obtempère en jetant un coup d'œil dehors. La cour n'est pas loin. Au besoin, je n'aurais pas à me téléporter sur une grande distance. À peu près cinq cents mètres. Maigre consolation... Je me cale contre ma chaise, méfiant et en alerte. Je n'ai pas la faculté de Cameron à rester calme et stoïque en toute circonstance. Toutes mes émotions se lisent sur mon visage. Et je n'ai pas non plus son talent d'évasion ou d'anticipation. En somme, je suis dans la merde.

— Puis-je savoir ce que je fais ici ? demandé-je un peu trop brusquement.

Calme Dante, ne te laisse pas impressionner ! me rabroue mentalement mon subconscient qui ressemble à la voix de Cam. Les deux flics se concertent du regard et me laissent mariner un instant. Je profite de leur silence pour les détailler rapidement. Pour la femme, des jambes musclées, des appuis fermes et puissants de ce que j'ai pu observer dans le couloir. Redoutable à la course, rapide mais moins dangereuse à la lutte si elle n'utilise que ses poings. L'homme est plus élancé. Fluide et rapide dans les mouvements, à son regard scrutateur, je sais qu'il comptera plus sur la technique et la ruse que sur la force.

— Vous ne voyez vraiment pas pourquoi vous pourriez être là ?

Si je vous le demande, ce n'est pas pour le plaisir de faire la conversation, me retiens-je de répliquer. Mais je me contente de secouer la tête. Je remarque du coin de l'œil, un policier se placer devant la porte. Au risque de me répéter, cette histoire ne sent vraiment pas bon.

— Amanda Hollinks, ça vous parle plus peut-être ? m'interroge la femme en faisant glisser une photo vers moi.

Je la regarde rapidement. Une fille aux cheveux bruns ondulés sourit sur la photo. Oui, elle me dit vaguement quelque chose. Si ma mémoire est bonne, elle s'est pris la tête avec Lana, il y a une semaine ou deux. Pour une raison débile que j'ai oubliée.

— Oui, de vue. C'est une première, non ? je réponds en repoussant la photo.

C'était une première, effectivement, me rectifie l'homme, avec une suspicion dans le regard qui ne me plaît pas du tout.

Et merde...

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