Le 12/11/18

J'ai peur, l'ami. J'ai peur de la souffrance qui m'abrutit à chaque fois que tu t'éloignes. J'ai peur quand tu en regarde d'autres. J'ai peur quand je sais que tu parles à d'autres. J'ai toujours peur. C'est devenu une partie de moi, une compensation à l'euphorie que me procure ta présence. C'est la peur, qui fait que je ne sais pas répondre à la question : serais-je plus heureuse sans te connaître ?

Tu sais, parfois ma gorge se noue et les larmes montent quand je vois que je suis devenue un être pitoyable qui s'abreuve de ton attention. Pourtant, tu m'as donné de la force. Force d'entreprendre ce que je n'aurais jamais entrepris, pour rester dans les cercles ou tu ne cessais de t'élever.
La force de repousser ma nature profonde et de devenir autre chose.

Tu ne m'as pas changée, je me suis changée pour rester à tes côtés.

J'ai peur l'ami. Peur de te voir échouer. J'essaye de te mettre sur un piédestal pour justifier l'amour irrationnel que je te porte. Ne pas comprendre pourquoi, c'est la pire chose qu'il puisse arriver. Alors je te réinventes dans ma tête. Tu es parfait.  Et la désillusion que me procure cet écart entre toi et ton image rêvée est toujours un écartèlement pour mon cœur. Ce n'est pas ta faute.

J'ai peur de te voir malheureux. Tu sais aucun malheur ne m'est indifférent. Mais ton malheur c'est autre chose. Il me frapperai cent fois plus fort. Si fort que j'en ferais le mien. Si fort que je sacrifierai le mien, si seulement cela pouvait éloigner ces mauvaises épreuves de la vie qui t'isoleraient de moi.

Je ne te demande rien, l'ami. Tu ne sais pas aimer de cette manière. Soit toi. Soit heureux. Avance. Je te suivrais.