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Chapitre 4

Autophobie: peur de la solitude

Joséphine entre dans la cuisine et hésite un instant avant de remplir un verre d'eau fraîche pour Ange. A petits pas, elle retourne ensuite dans la chambre. Le jeune homme n'a pas bougé d'un millimètre. Ses yeux rougis fixent le vide et la jeune femme sent son cœur accélérer de tristesse.

« Ange ? », demande-t-elle doucement. Il ne réagit pas pendant quelques secondes avant de lentement tourner son visage vers elle. Dans ses yeux, il y a quelque chose de mort, quelque chose qui effraie profondément Joséphine. Elle s'assoit sur le lit et lui tend le verre d'eau.

« Tiens. Avale. »

Il lève un bras enroulé dans un bandage et attrape le verre. Sa main tremble violemment et d'un geste incontrôlé, ses doigts le lâchent brusquement. Le verre glisse au sol et le verre explose en morceaux, faisant gicler l'eau par terre. Ange pâlit brutalement et se recroqueville sur lui-même.

« Je suis désolé ! », sa voix n'est qu'un souffle, tétanisé. « Je... Je ne voulais pas... Je-Je n'ai pas fait exprès! »

Joséphine se fige devant la réaction étrange du jeune homme.

« Je sais bien, ce n'est pas grave-» Il secoue la tête.

« Je suis désolé. », répète-t-il, atone. Joséphine l'observe un instant et soupire.

« Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas grave. » Elle sourit gentiment. Ange semble se calmer lentement et laisse sa tête tomber dans sa nuque. Il déglutit péniblement, un sourire dur sur son visage.

« Même si ce n'est pas grave, je suis désolé. Je suis désolé de te faire autant de travail, de provoquer autant de problèmes. Je ne suis même pas capable de tenir un verre d'eau correctement. »

La jeune femme secoue la tête.

« Ne sois pas ridicule. », marmonne-t-elle, « Ça arrive à tout le monde de faire tomber un verre. Ça ne fait pas de toi un incapable – et puis tu ne me déranges pas. J'aime aider les gens et cela faisait un moment que je n'avais pas eu de compagnie. »

Ange rit amèrement.

« Je pense que pas de compagnie vaut toujours mieux qu'une compagnie comme la mienne. »

Un demi-sourire apparaît sur le visage de Joséphine.

« Ne dit pas ça. Tu es...distrayant. Je n'ai pas le temps de m'ennuyer, comme ça. »

Le jeune homme lui jette un regard incrédule avant de se redresser imperceptiblement. Il se passe une main faible sur le visage avant de forcer son poids sur ses bras tremblants.

« Je vais aller nettoyer ce bordel. », marmonne-t-il, essayant de se relever pour sortir du lit. Joséphine écarquille les yeux avant de le repousser en arrière, le forçant en place.

« Ange ! », grogne-t-elle, « Tu tiens à peine sur tes jambes, alors rallonges-toi, bon sang ! Je vais nettoyer ça et je vais te chercher un deuxième verre. Toi, tu ne bouges pas d'un millimètre ou je t'attache au lit ! »

Le jeune homme semble se figer un instant. Ses joues se colorent doucement et il baisse la tête, jouant avec le bandage autour de ses poignets.

« Merci. », souffle-t-il d'une voix tendu, avant de fermer les yeux dans un acte désespéré pendant quelques instants. Joséphine l'observe et soupire. D'un geste rapide et irréfléchie, elle s'avance sur le lit et prend Ange dans les bras. Elle serre sa tête contre la chaleur du creux de sa nuque, son cœur contre son cœur.

« Tu n'as pas à me remercier. », murmure-t-elle, « Je fais ça parce que je veux t'aider, je te l'ai déjà dit. Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ta vie mais ça à l'air d'être un sacré bazar. Mais ce qui est bien avec le désordre, c'est qu'on peut le ranger. Tu n'es pas tout seul et quoiqu'il te soit arrivé, je vais essayer de t'aider à arranger ça, d'accord ? En attendant, pas de lames de rasoir et pas trop de mouvements. »

Ange tremble un peu et enroule ses bras autour de sa taille, pressant son visage dans son cou.

« D'accord. »

Joséphine ne bouge pas pendant quelques minutes, berçant doucement le jeune homme avant de se relever. Elle cherche un nouveau verre, le remplit à nouveau et retourne dans la petite chambre. Lorsqu'elle passe la porte, les yeux d'Ange l'observe avec de la gratitude dans les yeux fatigués. Elle se rassoit sur le lit et tend le verre au jeune homme qui le regarde en hésitant. Il semble étrangement paniqué.

« Je...Je ne suis pas sûr de pouvoir... »

Joséphine comprend. C'était une chose qu'Inès aimait particulièrement chez elle : cette capacité à comprendre les paroles silencieuses, les mots exprimés par le regard. La jeune femme s'approche du jeune homme et lève délicatement le verre rempli d'eau à ses lèvres. Elle le penche un peu en avant et Ange se met à goulument avaler l'eau gorgée après gorgée. Le verre finit par être vide et la jeune femme le pose sur la table de chevet.

« Tu as encore soif ? »

Il secoue la tête et elle lui sourit.

« Attend-moi une seconde, je vais juste chercher le matériel pour nettoyer les débris. »

Silencieusement, Joséphine sort de la petite chambre et fouille dans un placard en désordre avant de trouver ce qu'elle cherche. Elle retourne dans la chambre et s'accroupit à côté du lit, enlevant minutieusement les morceaux de verre avant d'éponger le sol. A côté d'elle, Ange est silencieux un moment.

Il se racle brusquement la gorge et Joséphine relève les yeux vers lui, surprise.

« Je... », commence-t-il nerveusement, les yeux fixant le plafond, « Je crois que je te dois une explication. Je ne peux pas te dire pourquoi j'étais dans cet allée quand tu m'as trouvé et je ne peux pas-ne peux pas parler de ce qui s'est passé avant mais... » Il trébuche sur sa langue, s'emmêle dans ses mots en désordre. Ange déglutit, comme pour se calmer, clignant plusieurs fois des yeux avant de reprendre. « Je n'ai jamais été quelqu'un de bien. Je-Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai été quelqu'un de mal – du moins pas jusqu'à un certain point dans ma vie. J'ai seulement toujours été...normal. Ni bon, ni mauvais, un peu trop narcissique sûrement. » Il rit amèrement et se passe une main tremblante dans les cheveux. « Néanmoins, pendant mon adolescence, j'ai commencé à avoir des idées sombres. J'étais... j'étais malade. Dans la tête, je veux dire. Pas psychopathe ou schizophrène ou... une de ces maladies, seulement un peu dépressif. Je ne voulais pas non plus me tuer ou-ou quoi, je n'arrivais juste pas à me trouver une place dans le monde. Un rôle. Un but. Je n'étais pas seul, je n'avais pas de problèmes familiaux, pas de problèmes d'argents, pas de problèmes au lycée. Mais...J'avais l'impression que quelque chose avec moi n'allait pas. Un jour, il y avait eu cette fille. Elle était venue vers moi – je ne la connaissais pas, l'avais jamais vu – et m'a sorti de nulle part qu'elle m'aimait. Ça m'a pris de court et j'ai ri – parce que la situation était... absurde. En somme, ce n'était qu'une histoire d'école stupide mais... je n'avais pas pensé que cette fille se vengerait. »

Joséphine reste silencieuse, essaie de comprendre pourquoi Ange lui raconte cette histoire. Elle continue calmement à ramasser les morceaux de verre, n'interrompant pas le jeune homme qui inspire bruyamment.

« Elle a commencé à raconter des rumeurs, des conneries en tous genre. Je ne les ai pas prises au sérieux au début, jusqu'à ce que brusquement je me retrouve au centre de l'attention de quelques personnes. Quelques personnes qui n'avaient apparemment rien à faire non plus de leur vie et dont j'étais subitement devenu la cible. Et du jour au lendemain, j'avais un but moi aussi. » Le tremblement de son corps s'était accentué et Ange avait fermé les yeux. Joséphine cesse son mouvement, tendue. Elle attend la suite.

« Je devais souffrir. » La voix d'Ange est brusquement stoïque. Comme s'il ne racontait pas son histoire, mais celle d'un inconnu. « Ils me donnaient la faute pour tout et leur méchanceté et leurs accusations sont alors entrées en collision avec ma dépression. Je n'avais pas la force de les contredire, pas la force de-de faire quoique ce soit contre eux. Jusqu'à ce que finalement je me suis dit que je méritais ce qu'ils me disaient et me faisaient. Que je devais souffrir, que je-que je... » Un bruit déchiré sort brusquement de sa gorge. Un sanglot torturé provoqué par un souvenir trop brutal, trop dur pour le corps fatigué du jeune homme. Joséphine se lève rapidement, abandonne les morceaux de verre ridicule et presse à nouveau Ange contre elle. Fermement. L'empêchant de trop s'enfoncer dans sa détresse.

« C'est fini, Ange, c'est fini. Tu n'as pas besoin de m'en raconter plus.»

Il lèvre subitement ses yeux vulnérables vers elle, un air désespéré dans les pupilles.

« Je...S'il-te-plaît, laisse-moi finir. J'ai besoin de raconter cette histoire à quelqu'un. Je veux qu'au moins une personne le sache. Une seule

Joséphine hésite avant de doucement hocher la tête, sa main caressant calmement le dos du jeune homme qui ferme les yeux à nouveau.

« C'est comme ça que ça a commencé. », souffle-t-il. « Au début, je n'osais pas vraiment. Je prenais mon rasoir et puis je coupais un peu. Ça faisait mal mais ça faisait du bien. Je ne faisais pas ça pour oublier mes problèmes ou-ou une autre raison, je faisais ça parce que j'étais persuadé que je devais souffrir. Que je devais payer. Je n'avais pas de motif précis mais j'étais persuadé que si ce genre de choses m'arrivait, c'était parce que j'étais une mauvaise personne. Au bout-au bout d'un moment » Ange s'interrompt un moment, grimace, « les rasoirs n'étaient pas assez. Je... Je voulais, devais, avais la compulsion de souffrir plus. J'ai commencé par chercher la bagarre. Je provoquais des gars plus grands et larges que moi et ensuite, je me laissais littéralement battre. Mes amis... Du moins ceux-ceux qui restaient, ont commencé à s'inquiéter pour moi et j'ai essayé de leur expliquer. Ils m'ont... Ils m'ont dit que j'étais complètement malade. Un maso de première. Et-et ils avaient raison. J'étais – je suis malade. Et je ne sais pas... Je ne peux rien faire. J'ai besoin d'avoir mal. J'ai besoin de souffrir. Je... Je suis désolé, ce n'est pas normal et je ne sais pas quoi faire, je suis-» La voix du jeune homme se brise. Un sanglot lui échappe, secouant son corps brutalement. Joséphine ferme les yeux, continue la caresse sur son dos, continue à le bercer, à murmurer des mots rassurants.

Elle ne sait pas quoi dire. Ne sait pas s'il veut seulement des mots rassurants, s'il veut des mots durs, des mots cruels, des mots aimants. Elle ne sait même pas s'il a réellement fini de parler.

La voix du jeune homme résonne brusquement à nouveau dans la petite pièce.

« Mais ce n'est pas tout. » Il inspire bruyamment. « Mes amis m'ont laissé tomber, mes parents ont abandonné et j'étais complètement et-et terriblement seul. Je ne voulais pas de cette solitude, je ne la supportais pas. Et cette maladie dans ma tête est devenue plus grave du jour au lendemain. Je ne voulais plus être seul à souffrir et j'ai commencé à faire mal aux autres. Verbalement. Physiquement. Brusquement, je n'étais plus seulement malade mais monstrueux. Je... Maintenant, je mérite réellement de souffrir pour ce que j'ai fait. »

Les sanglots ont cessé et Ange prononce les dernières phrases de manière étonnement calme. Résigné. Joséphine s'écarte de lui un instant. Il garde la tête basse, comme s'il attendait son jugement, le coup fatal où elle le mettrait à la porte en le traitant de malade. La jeune femme ne fait que le regarder quelques secondes, réfléchissant précautionneusement à ses prochains mots. Elle a la certitude qu'Ange est un homme qui a le cœur et l'âme en morceau et même si elle n'est pas certaine d'être la bonne personne pour recoller les bouts, elle décide d'essayer. Joséphine se passe la langue sur les lèvres.

« Tu sais... Je ne pense pas que tu mérites de souffrir. Pas au sens que tu impliques, en tout cas. Même sans te couper, même sans violence physique, je pense que tu te puni déjà assez mentalement. Je ne pense pas non plus que tu sois monstrueux. Peut-être qu'il y a une petite part de monstre en toi. Peut-être qu'elle est plus grande que chez d'autres personnes. Mais ce monstre, chacun en a un morceau en soi. Il n'y a pas de gentils ou de méchants et ça fait bien longtemps que je ne crois plus à la justice du hasard. Il y a plusieurs années, ma sœur est morte dans des circonstances... dramatiques. Elle n'avait jamais rien demandé à personne, mais le hasard a fait qu'elle a croisé la mauvaise personne. Mon père, que je croyais juste et bon et le grand gentil de la planète est brusquement devenu le contraire et c'est à ce moment-là, je crois, que j'ai réalisé qu'on ne peut pas juger quelqu'un sur ce qu'il a fait, pas fait, était, pas était. Les gens changent est deviennent plus noir ou blanc en fonction de ce qu'ils traversent dans la vie et même en étant la gentillesse incarnée, même si on croit au bon karma, en un dieu quelconque, la vie reste incontrôlable et souvent injuste. »

Ange relève la tête, un air incrédule dans les yeux. Il semble à court de mots, comme s'il ne savait pas comment réagir et Joséphine sourit calmement.

« Je ne dis pas que ce que tu as fait est bien. Mais je n'irais pas non plus dire que c'était seulement mal, car la ligne qui sépare le bien du mal est extrêmement fine et les actes de chacun ne sont presque jamais exclusivement l'un ou l'autre. »

Le jeune homme secoue un peu la tête.

« Je ne sais pas où se trouve le bien dans ce que j'ai fait mais... » Il inspire profondément, clignant des yeux. « Merci. », souffle-t-il. « Je ne pense pas mériter ni compréhension ni absolution, mais tes mots me touchent plus que tu ne l'imagines. » Il baisse à nouveau les yeux, cette fois mal à l'aise. Ange se passe une main dans les cheveux avant de regarder Joséphine à nouveau.

« Et puis... Je suis désolé pour ta sœur. Et ton père. Je sais que ce genre de platitudes ne remplacent pas la perte mais- je suis sincèrement désolé. »

Joséphine a brusquement la respiration coupée. Elle se force à sourire et à hocher la tête.

« Merci. », murmure-t-elle, « J'apprécie. »

Ange se racle la gorge et la pièce est plongée quelques instants dans le silence, aucun des capable de regarder l'autre dans les yeux.

« Qu'est-ce que tu veux faire ? », finit par demander Joséphine, « Est-ce que tu veux dormir un peu ? Regarder un film ? Lire ? »

Le jeune homme sourit maladroitement.

« Je-Je préfèrerais ne pas être seul. Je ne pense pas encore pouvoir bouger énormément alors... »

Joséphine hoche la tête et réfléchit un instant.

« On peut regarder un film. Ou bien... Je dois même encore avoir un jeu de société quelque part. »

« Et... Le livre dont tu parlais ? » La voix d'Ange est presque silencieuse, rauque et hésitante. « Ça fait longtemps que je n'ai plus...lu. »

Joséphine se fige un instant.

« Tu voudrais lire ? »

Le jeune homme hoche la tête, un demi-sourire aux accents enfantins sur les lèvres.

« Ce serait encore mieux si tu pouvais me lire quelque chose. »

Joséphine se fige un instant avant d'éclater de rire. Lorsqu'elle réalise qu'Ange est sérieux, elle se fige à nouveau. Les yeux écarquillés, elle lui lance un regard surpris.

« Tu veux que je...te lise quelque chose ? »

Le sourire d'Ange s'agrandit et il hoche la tête. Joséphine soupire exagérément, levant les yeux au ciel en secouant la tête. Malgré tout, elle finit par son tour. Elle se relève du lit et avance jusqu'à la petite bibliothèque, posée dans un coin, l'air pensive. Elle n'a pas beaucoup de livre dans son appartement, abandonnant la plus grande partie le jour où elle était partie de chez son père. Son regard finit par s'illuminer et elle sort un vieux livre recouvert d'une couverture en cuire dorée et bleue.

« Qu'est-ce que tu as choisi ? », demande Ange, penchant la tête un peu de côté en essayant de déchiffrer le titre. Joséphine sourit, malicieusement.

« Tu verras. »

Elle s'installe à côté de lui et commence à lire la première page.

A la page 22 des Trois Mousquetaires, l'un sur l'autre, tous les deux s'étaient à nouveau endormis.

Bonjour, bonsoir les cocos!

Bon, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours ce faible pour les personnages un peu torturés, un peu malmenés par la vie (est-ce normal docteur?), et ça colle définitivement à Ange. Quoique Joséphine ne va pas super bien non plus, mais il va falloir un peu plus de temps avant que ça ne se montre réellement.

Malgré tout, j'aime vraiment ces deux personnages - le seul vrai problème entre eux-deux c'est le meurtre d'Inès étant donné que Joséphine ne reconnaît pas Ange et qu'Ange ne reconnaît pas Joséphine (aïe). Par contre, vous avez plus ou moins eut une explication pour la raison pour laquelle Ange a potentiellement tué Inès (même si ça ne l'a que effleuré).

J'espère que ça vous plaît toujours!

Des bisous ♥

Blondie

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