Chapitre 18
Akousticophobie : Peur des sons
La colère qui avait quitté Joséphine revient subitement. Pour que Gaspard lui envoie un tel message, son père devait lui avoir raconté qu'il avait rencontré « Elie », le copain de Joséphine. Rageusement, la jeune femme répond : Ce ne sont pas tes affaires. Pas même une seconde plus tard, Gaspard lu envoie sa réponse, avec son habituel arrogance.
Tu es la sœur d'Inès. C'est ma responsabilité de faire attention à toi, et si « Elie » est le gars que moi j'ai vu, il te ment. Il m'a dit que son nom était Ange et il a l'air tout sauf stable. Un mort suffit dans la famille.
Joséphine se force à inspirer profondément, s'obligeant à ne pas répondre à Gaspard que lui ne fait pas partie de la famille.
Tu n'es pas le grand patriarche, Gaspard, mêles-toi de ce qui te regarde, merci.
La jeune femme est sur le point d'éteindre son écran quand la réponse de Gaspard vient :
TU ME REGARDES, MERDE.
Joséphine écarquille les yeux et secoue la tête, incrédule. Derrière elle, elle entend Ange se rapprocher.
« Jo-Joséphine ? Tout va bien ? »
La jeune femme se retourne, sourcils froncés. Lentement, elle secoue la tête.
« Gaspard. », répond-t-elle, « Je ne sais pas pour qui il se prend mais je pense qu'il serait temps de le remettre à sa place. Et je ne sais pas non plus pour qui mon père le prend pour lui raconter chaque détail de ma vie. »
Ange déglutit.
« Gaspard ? »
« Oui, celui qui est venu me voir à l'hôpital ? »
« Qu'est-ce qu'il voulait savoir ? »
« Qui est Elie. » Joséphine réfléchit un instant avant d'ajouter : « Je ne savais pas que tu avais parlé avec Gaspard avant qu'il ne rentre dans ma chambre et me dise d'aller en asile de fou ? »
Le jeune homme pâlit et baisse rapidement la tête. Certaines habitudes qu'il avait abandonnées en présence de Joséphine semblent être revenues depuis quelques jours – ses bégaiements plus persistants, son regard incapable de tenir le sien.
« Je... Quand j'attendais devant ta chambre, je... Il s'est assis à côté de moi et m'a- m'a parlé. Je... J'ai complètement oublié de te le raconter. Je ne voulais pas que... Enfin... » Ange enfonce à nouveau ses ongles nerveusement dans sa peau. Joséphine esquisse un sourire.
« Ce n'est pas très grave. Si jamais tu le recroises, parle-lui le moins possible. Gaspard est un hypocrite manipulateur et je me demande jusqu'à aujourd'hui comment Inès a pu finir avec un type pareil. » Joséphine rallume son téléphone. « Je vais juste appeler mon père, j'ai deux mots à lui dire. »
Ange semble hésitant, incertain, comme s'il ne sait pas où il a le droit d'aller, ce qu'il est autorisé à faire. La jeune femme se passe une main dans les cheveux.
« Tu peux juste t'assoir sur le canapé ou à la cuisine, Ange. »
Ange hoche la tête nerveusement et s'installe rapidement sur le canapé sans réellement lever la tête et gardant les mains croisées contre ses cuisses. Joséphine le regarde un instant avant de se retourner. Elle rallume le téléphone, appuie sur le contact de son père. Le téléphone sonne quelques fois.
« Allô ? »
« Allô Papa, c'est Jo. »
« Joséphine ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
« C'est au sujet de Gaspard. » La voix de Joséphine est froide. « J'aimerais bien que tu arrêtes de tout lui raconter et surtout que tu arrêtes de lui raconter des choses personnelles. Si tu apprécies Gaspard, très bien, mais Gaspard n'a jamais été un de mes meilleurs amis et j'aimerais bien qu'il ne sache pas chaque détail sur ma vie privée. »
Son père déglutit au bout du fil.
« Mais enfin, Jo, de quoi tu parles ? »
Joséphine inspire profondément.
« Papa, je viens à peine de rentrer de l'hôpital et je viens déjà de recevoir un message de Gaspard qui me demande sans bonjour ni au revoir 'qui c'est Elie'. Sauf qu'à ma connaissance, les seules à qui j'ai présenté Elie sont toi et ma prétendue mère ! », s'exclame la jeune femme. Son père semble déglutir à nouveau, Joséphine l'imagine assis, bougeant nerveusement ses jambes.
« Je suis désolé, Joséphine. », finit-il par répondre sans même essayer de mentir, « Je... Je n'ai pas réfléchi. Je voulais seulement savoir si Gaspard connaissait Elie parce que je m'inquiète pour toi. Je ne pensais pas qu'il t'écrirait, même si je pense qu'il n'a pas fait ça dans de mauvaises intentions. Gaspard est un bon gars et après ce qu'il est arrivé à Inès... il se sent responsable. »
Joséphine se passe à nouveau sa main dans les cheveux. Elle ferme les yeux un instant. Elle n'a pas envie de commencer un nouveau conflit avec son père. Lentement, elle récite la liste des phobies dans sa têtes – finalement, elle inspire profondément et répond simplement :
« Je comprends. Ce n'est pas grave. A plus tard, Papa. »
A l'autre bout du fil, un soupir soulagé résonne.
« A plus tard, Jo. Passe à la maison un de ces quatre, ta mère voudrait bien apprendre à mieux te connaître. »
Joséphine ne réagit pas à la dernière phrase et raccroche. Elle pose son téléphone portable sur la table et se retourne. Ange n'a pas bougé d'un millimètre, si bien que la jeune femme se demande même s'il respire. Elle le fixe un instant, essaie d'organiser ses émotions en désordre. Elle ne sait toujours pas quoi faire avec le jeune homme. Elle ne peut ni le détester, ni le mettre à la rue mais la colère, l'horreur devant ce qu'il a fait l'empêche de reprendre leur relation là où ils l'ont laissé. Joséphine est incapable de pardonner totalement comme elle est incapable d'être cruel avec cet homme qui semble malgré tout avoir déjà tant souffert. Il a déjà été assez puni, tente de la convaincre une petite voix à l'arrière de ses pensées. La jeune femme s'installe à côté d'Ange dans le canapé. Elle hésite un instant avant de tentativement poser sa main sur son bras. Son accès de colère a laissé des traces de griffures rouges. Joséphine les contemple un instant.
« Je suis vraiment désolée. », finit-elle par murmurer. « Je vais aller chercher du désinfectant. »
Sous son visage baissé, Ange sourit amèrement avant de fermer les yeux.
« Ce n'est pas grave. Après tout, la douleur, j'aime ça. »
Joséphine se fige, sa main toujours sur le bras du jeune homme. Elle secoue la tête puis passe ses doigts sous le menton d'Ange. Lentement, elle le force à relever la tête et à la regarder. Ses joues sont encore rougies, deux griffures ornent le coin de son œil. Il cligne violemment des yeux, ses longs cils jetant des ombres sur ses pommettes.
« Ange. », dit doucement Joséphine, « Arrête. »
Ange la regarde un instant dans les yeux. Une larme roule de son œil droit et tombe de son menton sur la main de Joséphine. La jeune femme sourit un petit peu.
« Je suis désolée. », répète-t-elle avant de serrer Ange dans ses bras, impulsivement. Elle pousse gentiment son visage contre sa nuque et pose sa tête contre la sienne. Un tremblement imperceptible parcourt le corps du jeune homme qui, au bout de quelques instants, enroule ses bras autour de Joséphine et s'agrippe à elle, comme s'il avait peur qu'elle disparaisse. Joséphine le laisse faire. Elle le berce gentiment, caresse son dos recroquevillé, ses cheveux en désordre. Elle ferme aussi les yeux, forçant ses pensées à se taire.
Ils ne sont plus un meurtrier à l'âme ravagée et une dépressive suicidaire, mais simplement Ange et Joséphine. Ange et Joséphine avec leurs cœurs brisés et leurs histoires dramatiques, Ange et Joséphine serrés l'un contre l'autre sur un vieux canapé dans un appartement aux odeurs de vanille et de lilas.
« Moi aussi, je suis perdu. », murmure Ange contre la peau délicate de la jeune femme. « Je- Avant... J'ai toujours été un peu perdu, mais quand je n'ai réellement essayé de m'en sortir. Plutôt de m'autodétruire. Mais maintenant... ce que j'ai fait, qui j'étais, qui je suis... ça ne fait plus trop sens. Après que... Après qu'il m'est cherché... il a fait des choses –je... » Ange s'interrompt, balbutie, secoue imperceptiblement la tête. Ses doigts tracent des motifs contre le dos de Joséphine. « J'ai baissé les bras et je me suis dit que les hommes sont foncièrement mauvais. Moi, lui, les autres qui venaient me voir. Et puis tu es apparu. Et je ne sais plus... Ce que j'ai pensé un moment ne semble plus être vrai et je ne sais plus qui je suis ni où je vais et ça me fait peur Joséphine. Je... Je préférais être dans sa cave, enchaîné dans le noir. Au moins... au moins je savais à quoi m'attendre. Au bout d'un moment, mon cerveau ne savait même plus comment c'était d'être dehors, de ne pas être prisonnier et la cage est devenue mon...mon chez-moi. »
Joséphine sent son cœur rater un battement : Ange avait en effet été déjà assez puni pour ce qu'il avait fait. Elle se force à inspirer calmement, pour ne pas rendre le jeune homme encore plus nerveux. Elle continue à le bercer, les yeux dans le vide, grands ouverts.
« Je crois... Je crois que c'est normal d'être perdu », finit-t-elle par répondre, « Au moins un peu. Juste le temps de se retrouver. »
Ange s'agrippe un peu plus fermement à elle, presse son visage un peu plus fort dans sa nuque.
« Est-ce que tu vas m'aider, Joséphine ? Malgré-malgré ce que j'ai fait ? Je comprends si...si tu ne veux pas mais... », sa voix n'est qu'un souffle brisé. Joséphine soupire.
« Je ne vais pas te mettre à la rue et je ne vais pas te laisser seul. » Au moment de prononcer ces mots, Joséphine se rend compte qu'elle dit la vérité. Malgré ce qu'Ange a fait, malgré la petite voix qui veut lui faire du mal pour ça, elle ne peut pas l'abandonner. Elle sait ce qu'il lui arriverait si elle le faisait. Elle sait qu'il ne tenterait pas de résister si elle lui disait de partir : il sortirait sans un mot, avec ses grands yeux pleins de douleurs, son corps recroquevillé. Il finirait dans une ruelle, seul et brisé.
Comme Inès.
Joséphine se passe une main dans les cheveux. A côté d'elle, Ange respire bruyamment et ses doigts blancs tambourinent maintenant nerveusement contre sa cuisse. Elle l'observe du coin de l'œil avant de continuer.
« Mais on ne peut pas continuer comme maintenant. » Ange se fige. « On ne peut pas... On ne peut pas juste oublier que tu as...tu as fait du mal à ma sœur. Je vais reprendre rendez-vous avec la psychologue. Je vais te préparer le canapé pour dormir. Il faut qu'on discute encore de ces messages. » Joséphine se repasse une main dans les cheveux avant de la poser contre sa jambe. Pendant quelques instants, seul le bruit de la petite horloge résonne contre les murs. Finalement, Ange murmure seulement :
« D'accord. »
Joséphine reste à nouveau silencieuse un instant. Ses yeux se perdent un peu dans le vide. Elle a envie de fuir, fuir encore une fois, échapper à cette situation, échapper à cette pièce où ses émotions l'entre-déchirent, échapper à sa vie. Elle inspire profondément. Une boucle rouge se déroule le long de son front et retombe contre sa joue. Elle l'écarte d'une main avant de se relever lentement. Ange la fixe sans rien dire, ses jambes bougeant maintenant elles aussi au rythme de ses doigts sautillant.
« Je vais faire à manger. », dit-elle simplement avant de se retourner. Son cœur bat trop rapidement dans sa poitrine et Joséphine se force à rester calme, impassible. Froide. Elle va dans la petite cuisine où la pluie continue encore et encore et encore à tambouriner contre la vitre. Joséphine aimerait bien la faire taire. Elle se passe une main sur le front. Allume la machine à café, sort une casserole. Elle hésite un instant avant de simplement la remplir d'eau et de la poser sur une plaque. Lorsque le café est prêt, Joséphine se serre une tasse. Hésite à nouveau. Remplit une deuxième tasse. Elle s'assoit sur une chaise, pose la deuxième tasse en face d'elle et attend.
Ange ne vient pas.
Joséphine sert sa tasse dans ses mains. Elle se souvient du premier matin avec Ange ici. Quand il n'avait même pas osé s'assoir sur une chaise. Est-ce qu'ils en étaient à nouveau là ? Où étaient-ils même plus loin que ça ? La jeune femme avale une gorgée. Ses émotions en désordre l'étouffent à nouveau et elle ne sait pas quoi en faire. Ne sait pas où les mettre.
Une larme roule à nouveau sur sa joue.
Joséphine cligne des yeux, se force à inspirer et expirer le plus doucement possible. Elle ne veut pas être cette personne. Elle ne veut pas être cette femme déchirée. Elle a peur de la violence dont elle est capable, dont elle ne se savait pas capable. Joséphine boit une seconde gorgée.
Dans la casserole, l'eau bout. Joséphine se lève. Ajoute des pâtes. Elle a presque envie de rire devant la banalité de la scène. Elle retourne à la table. Elle ne se rassoit pas. Joséphine prend les deux tasses et retourne au salon.
Ange n'est pas sur le canapé.
Le cœur nerveux de Joséphine accélère un petit peu.
« Ange ? », appelle-t-elle doucement. Il ne répond pas et son cœur devient un peu plus rapide, un peu plus nerveux. Elle fait le tour du salon. Ouvre la porte.
Joséphine écarquille les yeux. Ange est dans le couloir. Assis au sol. Il tient dans sa main gauche un des débris de verre restant et le regarde, comme en transe. Les mains de Joséphine se mettent à trembler. Elle connaît ce regard. La jeune femme est figée sur place. Elle peut laisser Ange faire. Elle peut rester là, regarder comment le débris de verre se rapproche du poignet, comment la pointe translucide traverse la peau délicate, regarder les gouttes écarlates couler lentement au sol. Elle peut se venger, voir la souffrance dans les yeux agonisants du jeune homme, voir le plaisir dans ses pupilles torturées que la douleur lui apporte. Elle pourrait faire ça. Elle pourrait même lui apporter un plus grand morceau de verre, quelque chose d'encore plus tranchant, elle pourrait lui faire encore plus mal.
Mais Joséphine ne peut pas.
Elle pose les tasses au sol, faisant gicler un peu de café au sol en se baissant.
Elle se redresse.
« Ange. Arrête. » Sa voix n'est qu'un murmure rauque qui résonne contre les murs dénudés mais le jeune homme tourne violemment la tête vers elle en un sursaut. Il ne lâche pas le morceau de verre.
Les yeux d'Ange croisent les yeux de Joséphine.
Ils ne bougent pas.
« Pose le morceau de verre. », ordonne calmement la jeune femme, ses doigts blancs tremblants imperceptiblement. « Tu vas te faire mal. »
Ange ne bouge toujours pas.
« Pose-le. »
Il secoue lentement la tête. Joséphine fait un pas en avant. Le jeune homme tente de reculer, son dos cognant contre le mur. Il se fige à nouveau. Ses yeux ne quittent pas les siens. Joséphine s'assoit en face de lui. Sans le quitter du regard, elle tend une main et lentement tente de sortir le verre tranchant des doigts moites d'Ange. Le jeune homme sert les dents. Sert un peu plus son poing, jusqu'à ce qu'une goutte rouge apparaisse sur sa peau.
« Si tu sers plus, tu vas me couper aussi. », dit Joséphine presque gentiment, malgré son cœur battant trop vite. Ange la fixe silencieusement. Ses doigts restent comme ils sont un instant avant de doucement, imperceptiblement, lâcher leur emprise. Le morceau de verre glisse au sol avec un cliquettement et Ange expire bruyamment. Son corps entier se met à trembler et une larme traîtresse se fraie un chemin sur sa joue pâle. Une larme roule aussi sur la joue de Joséphine et elle sourit douloureusement. Elle tend une main et essuie la goutte salée de la joue du jeune homme.
« Ça va aller. », souffle-t-elle. Ange hoche la tête, renifle avant qu'un bruit douloureux ne lui échappe. Une autre larme roule sur sa joue et brusquement, il tire Joséphine vers lui, ses deux bras encerclant la jeune femme avec force. Ses larmes salées coulent dans sa nuque, dans ses boucles. « Ça va aller. », répète Joséphine.
Ange hoche un peu la tête.
« Je suis perdu Joséphine. », répond-t-il en reprenant les mots de leur conversation précédente. « Vraiment perdu. Je ne suis pas sûr qu'il y ait vraiment un moyen de me retrouver. »
La jeune fille cligne des yeux avant d'inconsciemment caresser les cheveux d'Ange.
« Il y a toujours un moyen de se retrouver. », finit-elle par murmurer. « Je ne crois pas à la fatalité, Ange. Je ne veux pas y croire. »
« Je suis malade dans ma tête. »
Joséphine sourit imperceptiblement.
« Qui ne l'est pas un peu. », rétorque-t-elle simplement en serrant les cheveux du jeune homme un peu plus fermement dans son poing. Ange frémit. Ne répond rien.
« On va trouver ce putain d'homme qui envoie ces mots On va aller chez la psychologue. Et on va continuer à vivre. Je ne veux plus être dans cet état. J'ai l'impression d'étouffer tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et je ne veux plus. »
Ange reste immobile un instant avant de finir par hocher la tête. Joséphine inspire profondément avant d'esquisser un sourire torturé. Elle relâche les cheveux d'Ange et laisse retomber sa main. Le jeune homme ne bouge pas. Continue à tenir Joséphine contre lui.
« Je suis... je suis désolé Joséphine. »
Il relève un peu la tête avant de fermer douloureusement les yeux.
« Désolé. »
Le sourire s'efface du visage de Joséphine. Elle finit par seulement hocher la tête.
« J'ai fait du café. », répond-t-elle.
Ils restent assis au sol un peu plus longtemps. Finalement, Joséphine aide Ange à se relever. Ils prennent leurs tasses et s'assoient silencieusement sur le canapé. Joséphine allume un vieux disque, des vieilles musiques classiques qu'elle avait gardées dans une boîte poussiéreuse. La musique remplit doucement le petit salon et fait finalement taire le bruit violent de la pluie. Joséphine ferme les yeux.
« Quand j'étais petite et qu'il pleuvait comme ça, des fois, papa nous laissait regarder des contes à la télé. Des vieux contes avec des acteurs aux visages un peu pixélisés. Inès ne trouvait jamais le prince assez beau. Moi, j'aurais rêvé que ce prince viennent et m'emmènent. J'étais une petite fille fleur bleue. Le prince charmant sur son cheval blanc, tout ça. »
Lorsqu'elle tourne la tête, Ange a un regard triste sur son visage pâle. Elle sourit un petit peu. Une valse se met à résonner contre les murs de la petite pièce.
« Tu sais danser ? », demande Joséphine sans réfléchir. Ange lui lance un regard en coin. Il secoue la tête. « Moi non plus. »
Joséphine soupire. Soudainement, elle se souvient des pâtes à la cuisine. La jeune femme écarquille les yeux, et sort rapidement de la pièce. L'eau a jeté des bulles et recouvert les plaques : les pâtes sont trop cuites. Joséphine jure silencieusement. Elle sent Ange entrer dans la pièce derrière elle et voir le désastre. Il lui lance un sourire contrit.
« Ce n'est pas si grave que ça. »
Joséphine cligne des yeux. Une fois, deux fois. Puis, brusquement, incontrôlablement, elle éclate de rire.
« Pas si grave que ça ? Les pâtes ont explosé ! »
Le sourire d'Ange s'élargit un petit peu, jusqu'à ce qu'il se mette à rire doucement à son tour. Joséphine se fige. Elle n'avait jamais vu Ange rire.
Lorsqu'il voit qu'elle s'est arrêtée, Ange se fige à son tour. Se recroqueville un petit peu, comme s'il s'attend à être réprimander. Joséphine sourit simplement.
« Tu as un joli rire, Ange. », dit-elle avec une honnêteté presque enfantine. Et en une seule phrase, la tension, le désespoir et la rage des dernières heures semblent s'évaporer le temps de quelques minutes légères, légères.
Bonjour, bonsoir les cocos!
Encore un chapitre qui se termine - bon, je sais que c'est un peu un chapitre vide, mais il est quand même important pour l'évolution de la relation entre Ange et Joséphine. J'espère que ça vous a plus malgré tout, je repars écrire le prochain chapitre!
Des bisous,
Blondie ♥
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