8) Connaître
J'avais baissé la garde. Mais cela faisait du bien. Être proche de quelqu'un. Pouvoir lui raconter sa journée. Pouvoir lui partager des anecdotes. Pouvoir juste être touché. Enlacé. Sentir la présence humain. Il ne connaissait pas tout. Pourtant il me laissait faire. Acceptait. Je lui en étais reconnaissant. Et voulu lui montrer. Donc je l'invitais. Permettais qu'il fasse partie de ma vie.
On pouvait passer plusieurs heures sur la canapé. À regarder des films. À parler. À rigoler. À se chamailler. Et de plus en plus, ces après-midis finissaient en soirées. Où il s'endormait. Fatigué de sa semaine. Puis il retrouvait ses partenaires. Je savais qu'ils posaient des questions. Qu'ils voulaient me voir. Qu'ils espéraient en savoir plus. Je m'étais promis de le faire. Un jour.
En attendant, j'appréciais nos moments seuls. Arrivais à me détacher de tout. Ne pensais pas à tout ce qui tournait sur les réseaux. J'appréciais juste. Mais ce ne fut pas le cas cette fois là. Quelques mois. Plusieurs mois après notre rencontre. Il voulait me voir après leur tournée. Alors il était venu a la maison. M'avait ramener quelques souvenir. Quelques décorations pour mon appartement. On avait installé ça dans la joie. Un ou deux dessins de Hyunjin. Si j'acceptais. Les murs décorés, on s'attaquait à la cuisine.
Quelques nouilles et du poulet. Il m'avait redonner l'envie de manger.
Puis vint l'heure où il me laissait seul. Pour passer quelques minutes dans la salle de bain. Mais ce jour là, je voulais m'occuper. Pris mon téléphone. Et allais sur Instagram. Youtube. Ou Twitter. Parcourais les actualités. Et leurs commentaires.
« Menteur »
« Gros porc »
« Imposteur »
« Salopard »
« Violeur »
« Fils de pute »
Et bien plus encore. Les insultes pleuvaient. Comme mes larmes roulaient. Une photo. De nous deux. On le reconnaissait aisément. On ne me voyait pas. Mais de nombreuses autres images appuyaient la légende.
« Le grand Christopher Bang Chan voit quelqu'un. Et ce n'est pas une femme. »
Je m'en voulais. Je m'en voulais tellement qu'il soit mêlé à tout cela. Les rumeurs se propageaient rapidement. Les théories fleurissaient. J'etais dans certaines d'entre elles. Alors les relations se font plus haineuses. Les gens ne comprennent pas. Et moi non plus. Comment avons nous pus être si inattentif. Comment avons nous pus a ce point idiot. Évidemment qu'ils allaient le voir. Évidemment qu'ils allaient s'en rendre compte. Mais nous avons commencé. Et continué.
« On va te foutre à terre, tu pourras sentir ce que ça fait »
« Tu ne l'as pas assez détruit comme ça »
« Tu va payer pour tout ce que tu as fait »
Il y avait les insultes. Bien sûr. Mais aussi les menaces. Les chantages. Et le dégoût à l'égard de Chan. Je savais qu'ils inventaient. Ils racontaient n'importe quoi. Mais je ne pouvais m'empêcher de les croire. Que j'étais nocif. Que j'étais méchant. Que je ne le méritais pas. Ils disaient que j'avais des moyens de pressions. Des photos. Des proches. Que je l'asservissais. Que je le tuais à petit feu. Tous prônaient sa libération. Son détachement. Tous voulaient qu'il garde sa place de leader. Sa place de numéro un. Tous l'encourageaient a se rebeller. À sortir de cette relation toxique.
« On va te crever après t'avoir monter ce que ça fait d'être violé »
« Chan ne devrait même pas respirer le même air que toi »
«Tu sers plus à rien petite salope »
« C'est pas de l'amitié, c'est même pas de la pitié »
Et moi, j'étais déchiré en deux.
« Ta douleur tu vas te la mettre dans le cul »
« Rendez vous en bas de chez toi pour te faire enculer »
« Chan, laisse cette merde »
J'étais heureux. Heureux qu'on l'aime autant. Qu'il ait cette place dans le monde. Dans leur coeur. Cette importance. J'étais heureux que tant de personnes le soutiennent. Que s'il lui arrivait quelque chose, il puisse être entendu. Mais je me prenais tout à la gueule. J'encaissais ces reproches. Ces menaces. Ces chantages. Alors je pleurais. J'extériorisais. Parce que je n'en pouvais plus. Je n'en pouvais plus de tout retenir. Je n'en pouvais plus. Cela faisait deux ans. Deux ans que je taisais mes sentiments. Deux ans que je m'efforçais d'être fort.
« Tu veux prendre sa place, va y, on va voir la tête que tu fais un bâton dans le cul »
« Une personne respectable ne serait pas venu le voir »
« Tu les laisses pas tranquille on va venir te faire la peau »
Mais j'en avais assez. Alors je laissais allé les cristaux salés. Je les laissais dévalé mes joues. Je les laissais se briser sur le drap. Je les laissais former une fleur mouillée près de moi.
« Meur dans d'atroces souffrances, tu mérites même pas qu'on t'écoute »
« On va te faire dix fois pire que ce que tu leur a fait »
« Putain, retourne dans ton bordel »
A présent, mon corps tremblait. De rage. De désespoir. De tristesse. Je n'apercevais plus l'écran. Les pleurs avaient envahi ma vision. J'essayais d'étouffer mes sanglots. En vain. Lorsqu'il ouvrit la porte, il se rendit compte de ma détresse. Du mal que j'avais causé. Des règles que j'avais bafoué. Alors je m'excusais. Encore et encore. La tête tellement baissé qu'il ne pouvait voir mon visage.
Il ne voulut pas savoir pourquoi je pleurais. Ne voulut pas savoir a cause de qui. Il me prit seulement dans les bras. Je laissais ma tête poser sur son épaule. Les larmes coulées sur sa peau. Sa main hésita, avant de caresser doucement mes cheveux. Il me bercea. Comme il l'aurait fait pour eux. Cependant, il me dit des mots uniques. Des mots qui résonnaient en moi.
Alors ma langue se déliait. Les émotions sortirent. C'était bien plus que des larmes. C'était bien plus que des pleurs. C'était mon histoire que je racontais à travers ces sanglots
Il s'attacha plus fort a moi. Parce que j'en avais besoin. Parce qu'il en avait besoin. Parce que nous le voulions. Cette nuit là. Nous avions eu besoin de chaleur. Nous avons eu besoin l'un de l'autre. Cette nuit là. Nous avions dormis ensemble. Nous avions dormis dans les bras de l'autre. Cette nuit là. J'étais faible. Petit. Mais cette nuit là. Je me laissais enlacé par sa douceur. Par son amour. Cette nuit là. Malgré la douleur. Malgré la culpabilité. Malgré la colère. J'étais bien. Ensemble.
Il n'y a pas eu de parole le lendemain. Juste des regards. Des sourires. Et de l'acceptation. Nous savions ce que cette nuit avait voulu dire. Nous en connaissions les conséquences. Malgré nos erreurs. Nous recommencerions. Parce que c'était nécessaire. Pour l'un comme pour l'autre. Pourtant. De mon côté. De mon point de vue. Je savais qu'il y avait autre chose. De plus fort. De plus puissant. Ce quelque chose avait grandit ces derniers temps. Était réapparu après tant d'années. Je ne le connaissais que trop bien. Et connaissais ses conséquences.
Mais cette nuit. Cette attention. Tout portait à confusion. Et ne pouvais que le faire espérer.
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