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3) Oublier

Il avait tout simplement été effacé. De l'album. Mais aussi du groupe. De l'agence. De notre vie. Ils avaient coupé ses scènes. Censuré ses couplets. Flouté son visage. Il n'était qu'un mauvais souvenir. Qu'une épine qu'ils avaient réussi à enlever. Mais lorsqu'on enlève quelque chose qui prenait autant de place. Qui avait autant d'importance. On saigne. C'est ce qui m'arrivait. Même après deux albums. Un Kingdom. Et d'innombrables concerts. Je pensais toujours à lui. Même alors que nous étions au sommet. Il me manquait.

Pourtant rien n'avait changer. Personne n'en parlait. Rien n'avait été expliquer. Personne ne savait rein. Il y avait juste ces rumeurs. Ces commentaires. Ces insultes. Seuls eux me rappelaient qu'il était encore là. Quelque part. A Séoul ou ailleurs. Il était là et il lisait aussi ces messages haineux. Messages qui disparaissaient aussi petit à petit. Ils laissaient place à d'autres critiques. A d'autres polémiques. Tout disparaissaient dans les tréfonds des mémoires. J'étais le seul à en avoir conscience.

Mais je ne disais rien. Tout allait trop vite pour que je puisse en parler aux autres. Nous avions notre troisième album à réaliser. Les clips s'enchaînaient. Les interviews fusaient. Les vidéos n'en finissaient pas. Même lorsque nous étions exténués, nous devions garder le sourire. Parce qu'une caméra était toujours là. Toute notre vie était filmée. Toutes nos actions étaient enregistrées. Toutes nos paroles étaient réécoutées dix fois par la production. Puis les milliers de fois sur le web. Plus rien n'était caché. Plus rien n'était privé. Le seul petit comment à nous était dans nos chambre. Après avoir étains la lumière. Même au studio. Où je ne supportais pas être accompagner. Il y avait cinq. Sept personnes qui nous suivaient. Pour nous maquiller. Pour nous coiffer. Pour nous rendre désirable et aimé.

Mais je n'en pouvais plus.

Et les autres aussi. Je voyais Jisung se fatiguer. Être moins performant. Être moins motiver. Être plus maussade. Je voyais Changbin faire son possible pour tout rattraper. Être plus présent pour nous. Être plus fort sur scène. Être moins lui même. Je voyais Seungmin prendre la place de vocaliste. Essayer d'être au niveau. Essayer de reprendre le flambeau. Essayer de l'effacer de sa mémoire.

Il avait été l'un des plus touché par son départ. Parce qu'il devenait le numéro un. Parce qu'il devenait le vocaliste principal. Parce qu'il n'avait plus personne pour l'aider quand il doutait. J'essayais d'être là malgré ma peine. J'essayais de l'encourager malgré la douleur. Mais je le revoyais sans cesse. Ses mélodies. Sa voix. Je pensais sans cesse qu'il aurait du être là. Même si Seungmin avait le potentiel. Même si Seungmin était incroyable. Je ne pouvais m'empêcher de penser à ce que la musique aurait pu être s'il avait été là.

Pourtant, je ne laissais rien paraître. Depuis ce jour là. Où Minho m'avait trouver sur mon fauteuil. Où il avait osé pousser la porte. Où il m'avait vu. Les yeux gonflés. Le visage creux. Le corps déséché. J'avais tout fait pour paraître naturel mais c'était peine perdu. Je n'avais que la peau sur les os. Le regard dans éteint. Les mains tremblantes. Depuis, je cachais tout. Mes doutes. Mes envies. Mes peurs. Je ne laisser que ma joie ressortir lorsque j'étais avec eux. Parce qu'ils le méritaient Parce qu'ils avaient déjà assez vécu. Parce que c'était à moi de m'occuper d'eux.

Bien que je n'y croyais pas une phrase. J'essayais. Pour eux, j'étais encore un leader. Pour eux, j'étais encore un père. Pour eux, j'étais encore un membre. Mais tout ceci s'était envolé quand il est parti. Je l'avais choisi. J'avais cru en lui. Je lui avais fait confiance. Mais je m'étais trompé. J'avais voulu l'avoir au près de moi alors qu'il était détesté. J'avais voulu faire de lui une star alors qu'il n'était pas près. J'avais détruit sa carrière en le choisissant. Je redoutais que cela arrive avec les autres. Qu'ils nous quittent petit à petit. Qu'il ne reste plus que moi. Mes doutes. Et mes remords. A partir du moment où il nous a quitter, je n'étais plus un leader.

Cependant, j'étais encore là. Avec eux. J'étais encore là. A préparer des performances. A impressionner la foule. Plus encore ces derniers temps. La tourné n'en finissait pas. Les concerts s'enchaînaient. En Corée. Aux États-Unis. En France. Nous voyagions partout. Nous entraînions sur tout les sols. Nous voyions tous les visages. Et à coté de cela. Nous créions des chorégraphies. Des dances. Nous jugions les quelles étaient les mieux. Les quelles il fallait éliminé. Nous préparions des histoires. Des décors. Des effets spéciaux. Parce qu'il fallait que cette performance soit la meilleure. Pour notre retour.

Elle se déroulerait sur la plus grande chaîne de musique du pays. Elle serait vu par des millions de spectateurs. Par des milliers de fans. Peut-être par lui. Il fallait qu'elle soit parfaite. Qu'elle soit grandiose. Plus encore que nos concerts. Plus encore que le Kingdom. Nous avions promis un spectacle. Nous leur donnerons un spectacle. Même si cela doit nous coûter quelques nuits blanches.

Nous bossions dur. Cela me permettait d'oublier un peu. J'avais toujours la tête occupé. Quand ce n'était pas par cette performance. C'était par les concerts à venir. Ce n'était donc plus que le soir que j'y pensais. Ce n'était plus que le soir que je me sentais mal. Où tout se brisait en moi. Je ne pouvais même pas espérer que la musique s'empare de moi. Qu'elle me berce pou m'endormir. Lorsque le soir tombait, j'étais insensible à tout. Il n'y avait plus que moi et son image.

Son image qui se transformait petit à petit. Qui disparaissait au fils des mois. Je n'étais même plus sûr de pouvoir le reconnaître dans la rue. Mais je pensais toujours à lui. Ce qu'il avait pu devenir. Ce qu'il était. J'avais arrêté de chercher. J'avais arrêté de montrer que je m'intéressais à lui.Depuis qu'ils avaient fait un grand raid sur son compte. Depuis qu'il avait été supprimer des plateforme. J'avais arrêter de croire qu'ils pourraient reprendre conscience de son honnêteté. De son talent. De sa beauté.

Je ne faisais donc plus que de me souvenir de sa personnalité. Des moments passés ensembles. Des rires partagés. Des pleurs partagés. Je ne me savais pas aussi nostalgique. Pourtant je ne pouvais l'effacer de moi.


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