Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 5

RIVER

Ma chambre attitrée a beau être d'un minimalisme extrême, elle est toujours plus luxueuse que ce dans quoi j'habite. Cette pièce carrée me fait penser aux décors futuristes décrits dans certains livres rescapés de la Catastrophe que j'ai pu lire. D'un blanc immaculé, ses murs sont brillants, comme recouverts de verre. Un grand lit double trône contre le mur du fond, encadré par deux tables de chevet blanches. Du même acabit, je trouve une commode, une bibliothèque, un canapé. Ma chambre comporte également deux portes. L'une renferme un dressing rempli de vêtements chics ou casuals à ma taille, l'autre donne sur une petite salle de bain privatisée. Une douche, des toilettes, un lavabo et un petit meuble dont les étagères sont remplies de serviettes de bains et autres accessoires en tous genres. Je ne peux m'empêcher de penser à ma mère. Qu'est-ce qu'elle penserait de ces pièces ? Est-ce qu'elle s'y sentirait bien et reposée ?

Un bip sonore interrompt mes pensées, me faisant pivoter vers l'une des tables de chevet où est posé un petit engin cylindrique, éclairé d'un halo bleu. Je le prends en main et en cherche le bouton, comme sur la tablette que je manipulais tout à l'heure. Sauf que sur ce cylindre, je ne vois aucun bouton, aucune grosseur. Et puis je comprends qu'il est tactile, quelques symboles sont lumineux. Une enveloppe clignote, je pose mon doigt dessus. Je sursaute lorsqu'une image – si je peux l'appeler ainsi – en sort. Littéralement. Ce n'est pas comme la télé : la forme prend place dans l'air, dans le vide, dans le rien ! Bordel !

Je passe ma main au travers, l'image défile, sans que je ne sente quoi que ce soit au bout des doigts. Je prends un petit moment à m'adapter à ce nouvel objet qui me paraît si irréel, avant de m'asseoir et de considérer le message que j'ai reçu. C'est une vidéo. Une jeune femme qui semble trop parfaite pour être humaine apparaît. Son visage paraît étrange : il est synthétique. Elle n'a aucun défaut, tout est symétrique : de son grain de peau lissé à son nez ni trop grand ni trop petit, en passant par sa bouche parfaitement dessinée. Ses yeux sont d'un bleu perçant, ses cheveux noirs d'une brillance extrême.

— Bordel, t'es qui, toi ? lancé-je, émerveillé.

— Bonjour River Hadley. Je suis Kira, votre assistante de vie.

Est-ce que ce machin peut me voir ? Je lève mon bras au-dessus de ma tête, son regard suit le mouvement. Je n'en reviens pas.

— Est-ce que tu es réelle ?

Son visage sourit poliment.

— La technologie fait des merveilles. Elle rend l'impossible possible. Alors oui River, je suis réelle, bien que tu ne puisses pas me toucher ni me rencontrer.

Et elle se dit réelle ?

— Qu'est-ce que tu es ? Une sorte d'alien ?

Une fois, alors que je courais près de l'ancien centre-ville, j'ai trébuché sur quelque chose. En m'abaissant, j'ai trouvé un livre dont la couverture était en cuir, mais confectionnée et rafistolée par quelqu'un, c'était flagrant. Il pleuvait – comme souvent – alors il était trempé. Je l'ai apporté à la maison, l'ai laissé séché près de la cheminée et quand je l'ai ouvert pour la première fois et que j'ai vu ces lignes noires, mon sourire s'est agrandi. J'ai passé une journée entière à le lire : une histoire géniale qui parlait d'aliens. Ils avaient pris possession de la Terre, savaient tout des humains, ils les dominaient intellectuellement et, bien sûr, se révélaient malintentionnés.

— Je suis une intelligence artificielle, répond Kira. Je suis là pour répondre au moindre de tes désirs ainsi qu'à toutes tes questions. Je suis aussi là pour te rappeler certaines choses importantes et pour te transmettre des messages.

Elle est un peu intrusive, celle-là. Est-ce qu'elle peut lire dans mes pensées ? Ma question me paraît stupide, mais pour être sûr, je préfère m'en assurer. Je pense le plus intensément possible.

Kira, je n'aime pas la symétrie de ton visage.

Elle me regarde, étirant ses traits en un sourire satisfait.

Je suis là pour tuer la famille Royale. Je vais empoisonner le roi, étouffer ses filles et planter un couteau dans le cœur de sa femme.

Elle a toujours cet air serein au visage, je crois qu'elle ne peut pas entrer en moi.

— River, est-ce que vous allez bien ? La grimace que vous faites me laisse penser que vous souffrez.

— Je vais bien.

— Très bien.

Elle m'énerve.

— Kira, comment est-ce que je peux t'éteindre ?

Elle fronce les sourcils, comme si elle était vexée, mais me répond tout de même :

— Vous ne pouvez pas m'éteindre. Je suis là pour vous faciliter la vie.

Tu parles. Ça fait bien cinq minutes que je suis en train de converser avec une nana holographique qui a un visage symétrique. Il y a bien un moment où elle retourne dans son cylindre et arrête de me harceler, non ?

— Kira, dois-je savoir quelque chose ?

— Si vous voulez bien écouter ce que j'ai à vous dire, j'ai un message pour vous.

Elle ne pouvait pas se manifester plus tôt ?

— Maintenant que vous êtes installé, vous devez prendre connaissance de plusieurs éléments. Premièrement, le règlement. En participant à cette compétition, vous vous engagez à le respecter, ainsi que ce qui vous entoure. Vous devez un respect sans faille à votre roi ainsi qu'à sa famille. Vous avez interdiction de vous balader hors du bâtiment réservé aux candidats sans une autorisation préalable. Vous avez interdiction de vous battre avec quiconque, quel qu'en soit le motif, en dehors des combats d'entraînement organisés par votre roi.

Oups ?

— Si vous manquez au règlement, vous serez éliminé du jeu, mais également envoyé sur l'Île Rouge jusqu'à la fin de vos jours.

Pourquoi les gardes ne me sont pas encore tombés dessus ? Pourquoi Quinn n'est pas encore allé jouer la victime ? Pourquoi suis-je toujours ici à écouter Kira alors que j'ai clairement manqué au règlement en plus d'avoir mal agi ? Je me pose tant de questions et j'ai l'impression que ce n'est que le début.

— Quelles sont les salles télé-surveillées ? demandé-je.

— Seulement les salles communes. Avez-vous d'autres questions concernant le règlement ?

— Non.

— Très bien. Tout au long de cette compétition, vous serez soumis à divers tests et épreuves. Un entraînement régulier sera attendu de vous. Emerson Kindell assistera à son gré aux entraînements et tests aux termes desquels elle pourra décider de passer du temps avec un de ses prétendants. Chaque semaine, un participant sera éliminé. Avez-vous des questions ?

— Non.

— Très bien. En cas de victoire, vous deviendrez l'époux de la Princesse Emerson Kindell. Vous aurez un accès illimité à la Tour Royale. Vous jouirez de toutes sortes de vivres et pourrez assouvir toutes vos envies. Vous recevrez une sécurité sans faille de la part de la Garde Royale. Vous aurez un droit de veto sur n'importe quelle décision entreprise par le Conseil Royal. Vous dirigerez l'armée. Votre famille aura le droit de séjourner sur l'Île Royale et bénéficiera des mêmes traitements de faveur que vous. Avez-vous des questions ?

— Si je gagne, ma mère viendra habiter ici ?

— Si vous gagnez, Poppy Hadley viendra vivre ici, en effet.

Je n'ai aucune envie d'avoir accès à tous ces avantages qu'elle m'a listés. Bien que ma vie ne soit pas toujours facile et plutôt monotone, elle me plaît déjà plus que ce rôle de chef des armées et d'homme de pouvoir. Je ne veux pas de ce pouvoir. Parce que si je l'obtiens, je crains qu'il ne me serve pas à sortir le Secteur Vert de la merde. D'ailleurs, pourquoi laisser des pauvres participer à ce concours ? Un roi ne voudrait-il pas d'un homme riche et éduqué auprès de sa fille ?

— Kira, pourquoi tous les secteurs participent à cette compétition ?

Elle a toujours cet air serein au visage. Je me demande quelle tête elle fait quand elle est énervée.

— Monsieur Orion Kindell a déclaré que les secteurs Doré, Bleu et Vert participaient en toute égalité à cette compétition pour assurer une chance à chacun de voir sa vie changer. Il a aussi déclaré qu'il souhaitait de tout cœur que chaque île puisse nourrir l'espoir que l'un de ses représentants accède au pouvoir. D'après lui, l'unité n'a jamais été aussi importante qu'aujourd'hui.

Je ne suis pas convaincu de sa réponse.

— Avez-vous d'autres questions ? demande Kira.

— Nan.

— Sachez, River Hadley, que je suis aussi là pour vous reprendre en cas d'erreur. Je dois vous aider à être le meilleur. Ainsi, sachez qu'il est impoli d'utiliser une réponse telle que nan. Il est d'usage que vous vous en teniez à non, ça ira merci ou encore ce sera tout. Avez-vous saisi ?

— Ouais.

Ses sourcils se froncent, je crois que je vais enfin voir le visage énervé de Kira.

— Il en est de même pour ouais, dit-elle. En tant que potentiel futur prince, il va de soi de dire plutôt oui, bien entendu, bien sûr ou encore d'accord. Avez-vous saisi ?

— Affirmatif, capitaine Kira ! dis-je amusé.

Kira semble outrée, je regrette vraiment qu'il soit impossible de l'éteindre.

— Utiliser des termes militaires peut être considéré comme agressif selon la personne à laquelle vous vous adressez. Ce vocabulaire n'est pas proscrit, mais faites attention.

— J'ai saisi. Merci pour ces précieuses indications, Ô Kira, maître incontesté du vocabulaire !

Elle sourit et ses joues prennent une teinte légèrement rosée, je me demande si elle est en train de rougir.

— Le message étant clos, sachez que vous pouvez m'appeler afin de me demander n'importe quoi. J'assure toutes les fonctions d'automatisation, je peux vous fournir des explications sur tout ce que vous ne comprenez pas et je répondrai à vos questions.

Je ne réplique pas, elle continue de me fixer.

— Un dîner en compagnie de Mademoiselle Kindell aura lieu ce soir. Vous avez interdiction de vous habiller de manière décontractée. Appelez-moi au moment venu si vous avez besoin de conseils.

Sur ce, elle retourne dans son cylindre et je ne l'entends plus. Elle ne m'a pas expliqué comment la faire sortir de cet engin, mais je présume qu'elle saura me trouver. Quelqu'un frappe à ma porte, je me dresse d'un bond. Sans attendre mon autorisation, la personne entre, et un homme vêtu tout de noir s'approche de moi. Il a les cheveux blancs, des chaussures cirées et une allure de noble.

— Monsieur Hadley ? Je suis Monsieur Grymes, le conseiller d'Orion Kindell. J'ai à vous parler.

Ah bon ?

— Je vous écoute.

— Nous avons été témoin de quelques incidents vous concernant. Vous avez attaqué l'un de vos adversaires, Quinn. La violence est entièrement proscrite. Pour cela, vous devriez être exclu et envoyé chez les Exécutables. Mais il semblerait que ce soit votre jour de chance. Je vous préviens donc que vous êtes mis à l'épreuve. Encore un dépassement de ce genre et vous irez croupir au Secteur Rouge pour de bon.

— Quand vous parlez de jour de chance, qu'est-ce que vous sous-entendez ?

Il me perce de son regard sombre, j'ai l'impression qu'il me tuerait sur-le-champ s'il en avait l'autorisation.

— Votre écart a été pardonné, c'est tout ce que vous devez savoir.

C'est incroyable. Je ne saurais même pas par où commencer pour essayer de comprendre. Je devrais être exclu pour mon acte.

— Et faites quelque chose pour votre conduite. Un peu de tenue, c'est à la Tour Royale que vous vous trouvez, pas dans un quartier malfamé du Secteur Vert.

Je le prends comme une attaque personnelle mais je ne me la ramène pas trop, je n'ai pas envie de me retrouver à croupir chez les Exécutables. Je commence même à ressentir le besoin de gagner, juste pour offrir un logement potable à ma mère. Par potable, entendez grandiose.

— Bien entendu, Monsieur Grymes, acquiescé-je en appliquant les conseils de Kira.

Il m'adresse un sourire satisfait, se lève et s'en va aussi vite qu'il est arrivé.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro