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Chapitre 3

RIVER

Après la mascarade médiatisée, un homme faisant partie de la garde nous a accompagnés dans notre bâtiment attitré, celui des invités. L'île centrale est composée de peu de choses : les trois quarts de l'espace sont bouffés par une forêt, le reste constitue les habitations de la famille royale et la petite base militaire. Une immense tour blanche – dont le sommet a l'air aussi tranchant qu'une lame – leur sert de maison. La mienne paraît vraiment ridicule en comparaison, un mélange de pierre et de bois, le toit est recouvert de mousse et l'humidité s'infiltre à une vitesse phénoménale. Ils ne doivent pas avoir ce genre de problèmes, ici. Quatre petits bâtiments encerclent la tour : ça me fait penser à une miniature de l'Hélice. L'un d'eux loge les militaires en service sur cette île, un autre appartient aux domestiques, le troisième est le bâtiment réservé aux invités, quant au quatrième, je n'en ai foutrement aucune idée.

Devant la tour de la famille Kindell s'étend une grande cour dans laquelle un lac est creusé – comme s'il n'y avait pas assez d'eau à New-Islands ! Des flashs du passé me reviennent quand je revois ce lac, alors je le sors de ma tête.

Après avoir investi nos chambres individuelles, ils nous regroupent tous les neuf dans la pièce commune, un duplex comportant un tas d'activités pour ne pas s'ennuyer : un baby-foot, des petits écrans portables, des tables d'échec et un mur entier faisant office de bibliothèque. Des immenses canapés y sont disposés, j'y vois déjà des petits groupes se former. Deux types du Secteur Bleu discutent vivement, un autre du Secteur Doré arpente la bibliothèque. Mais moi, ma mère me manque déjà. Elle ne serait pas fière d'apprendre que je me suis déjà fait remarquer, et pas dans le bon sens du terme.

J'espère en avoir choqué plus d'un avec mon attitude impolie, qu'Emerson se dira que je n'ai pas ma place ici et qu'elle me renverra illico chez moi. J'espère même que son père prendra les mesures nécessaires et me disqualifiera. Quand je regarde ces huit autres mecs qui se la coulent douce dans la salle commune, je me rends compte que je suis le seul ici qui n'est pas fier de participer à cette compétition. Ils sont tous avides de richesse, de popularité et de pouvoir.

— River, c'est ça ?

Je me tourne brusquement pour faire face au premier qui m'adresse la parole. C'est un type qui a l'air pété de thunes, ça se voit à sa tronche. Ses cheveux bruns sont plaqués en arrière, une mèche rebelle vient caresser son front. Il me toise de son regard bleu intense, je n'ai jamais vu quelqu'un avec des iris aussi colorés. Ils font flipper.

— Tu parles mon langage ?

Je continue de le fixer. Est-ce qu'il se fout de ma gueule ? Je serre les poings. Je suis sûr que si je me bagarrais, j'aurais encore plus de chances de me faire virer d'ici. Le type m'adresse un sourire moqueur :

— Merde, je croyais qu'on parlait la même langue dans tout New-Islands, même chez les pauvres.

Je me vois déjà lui décrocher la patate de sa vie, mais je me contiens un peu.

— Qu'est-ce que tu veux ? dis-je les dents serrées.

— Oh, tu sais parler, finalement. Qu'est-ce que tu fous là, au juste ?

La seule chose que nous avons en commun, c'est cette interrogation.

— Je veux dire, continue-t-il, on ne peut pas dire que tu as fait une super impression tout à l'heure. Comment as-tu pu réussir tes tests ? T'as l'air totalement perché.

— Tu veux que je te démontre comment j'ai eu assez de points pour intégrer le programme ? répliqué-je platement.

Il sourit de cette manière insupportable et hoche la tête. Il n'aura pas à me le dire deux fois, je lui envoie mon poing serré en plein dans la mâchoire, il perd quelque peu l'équilibre, s'éloigne autant que possible de moi et porte une main à son visage.

— Ça, c'était mon 95% en compétences physiques, balancé-je.

Je traverse la pièce, tandis que les autres se sont amassés autour de ce trou du cul dont je n'ai même pas retenu le nom. Je sens que ça va être long. Je me terre dans un coin, me munis d'un de ces petits écrans dont je ne comprends pas le fonctionnement et reste concentré dessus. Je lève la tête lorsque je ressens une présence : un blond aux cheveux ras s'est posé à côté de moi. Il me fixe sans rien dire. Pourquoi est-ce qu'il ne me fusille pas du regard comme les autres le font si bien ?

— Je m'appelle Bastian, se présente-t-il.

Je fronce les sourcils. Quelque chose m'échappe.

— Mec, on est tous concurrents ici. Pourquoi sympathiser ?

Un léger sourire se forme sur son visage, je dévie le regard pour observer le petit écran que je tente tant bien que mal d'allumer. C'est pas possible, il doit y avoir un truc, il ne fonctionne pas avec la magie !

— J'ai pas l'impression que tu sois un concurrent, explique-t-il. Tu cherches les problèmes. Tu ne veux pas être là.

Je suis heureux si c'est flagrant. Si lui l'a remarqué, alors peut-être que ça remontera jusque tout en haut dans la hiérarchie.

— Tu ne t'y prends pas correctement, ajoute-t-il.

— Moi, je trouve que je suis sur la bonne voie.

Il émet un léger rire.

— Tu étais où quand ils nous ont bassinés avec le règlement ?

J'étais parti dans mes pensées. Je n'ai pas fait attention à ce que la vieille grincheuse qui nous a préparés racontait, mon but étant de partir et non de me conformer aux règles.

— J'ai pas tout suivi, avoué-je.

— Eh bien, Madame Beckett était en train de nous expliquer que si l'on avait un comportement inapproprié, on serait non seulement exclu de la compétition, mais aussi envoyé chez les Exécutables.

Des frissons parcourent la peau de mes bras. Sérieusement, comment ai-je pu ne pas entendre ces recommandations ? Je ne dois absolument pas aller sur cette île de malheur. Non, non, non. Je dois simplement rentrer à la maison.

— Si tu veux partir, tu devras jouer le jeu, explique Bastian. Donc pas de bagarres. Joue-la fine. Fais semblant. Déçois Emerson.

Un sourire en coin se forme sur mes lèvres.

— T'es un petit malin, toi, noté-je.

Bastian me sourit et me prend l'écran des mains. Il appuie sur un minuscule bouton qui était dissimulé dans un coin de cet objet rectangulaire, l'écran s'illumine. Je comprends qu'il est tactile, alors je m'amuse à le manipuler, comme un gamin qui vient de trouver un nouveau jouet.

— On peut s'allier, si tu veux, propose-t-il.

Je le regarde dans les yeux. Il a l'air sincère. En même temps, ça doit bien l'arranger comme situation.

— Développe.

— C'est simple. Tu veux perdre et je veux gagner. Je t'aide à perdre, tu m'aides à gagner.

Je réfléchis quelques secondes. L'idée me paraît bonne.

— Comment tu peux m'aider ?

— C'est simple. Lors des tête-à-tête, j'en apprendrai plus sur Emerson, annonce Bastian. Je t'en ferai des rapports. Tu pourras te servir de ces infos pour tout faire foirer. Mon père dit toujours qu'il faut connaître son ennemi pour mieux le combattre. Emerson est ton ennemi. Elle doit t'éliminer de sa propre initiative.

— Et moi, qu'est-ce que je peux t'apporter ?

— Eh bien, j'ai eu 100% à mes tests psychologiques et d'intelligence. Mais concernant mes capacités physiques... On est loin du compte. Je veux que tu m'apprennes à me battre.

Je ris.

— S'il y a bien un truc que j'ai retenu du monologue de la vieille Beckett, c'est qu'on aura des formations physiques.

— Tu ne comprends pas. Ces mecs, les riches, ils sont dopés. C'est de la triche. Je pars avec un désavantage.

Au fond, peu importe ce qu'il me demande, je le ferai. Parce que quitter cette compétition est mon vœu le plus cher. Je tends la main à Bastian, il me la serre avec un sourire victorieux.

— Tu viens de quel secteur ? demandé-je.

— Vert.

Je comprends mieux pourquoi il est sympa. Lui et moi, on connaît la même galère.

— Je ne t'ai jamais vu, observe-t-il. Tu habites de quel côté ?

— À côté de l'ancienne gare.

Il hoche la tête et pointe du menton un type qui discute vivement avec celui que j'ai frappé il y a à peine dix minutes.

— Tu vois celui qui discute avec Quinn ?

Quinn, voilà, c'était ça son nom !

J'acquiesce.

— Ben il vient aussi du Secteur Vert. C'est Zach, je le connais. Une vraie vipère. Tu feras attention.

Je regarde Zach et Quinn discuter, me lançant des coups d'œil de temps à autre. J'ai comme l'impression d'avoir fait une connerie : je vais devoir rester sur mes gardes, cette nuit.

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