Bonnes intentions
Il y avait définitivement un virus qui affligeait Paris dernièrement et pour Marinette, c'était une catastrophe.
Et si on se remettait en perspective...
Il y avait un virus qui affligeait Adrien depuis quelques jours et pour Marinette, c'était une catastrophe. Si elle avait l'impression que tout Paris était infecté c'était simplement parce que Chat Noir semblait pris du même mal et que cela n'était définitivement pas pratique durant les combats.
Mais revenons à ce qui était vraiment important aux yeux de la demoiselle : Adrien était souffrant. Au début, ce n'était qu'une vilaine toux. Chaque fois que cela lui prenait en classe, Marinette se sentait totalement désemparée de ne pouvoir venir en aide à son bel adonis. Les jours qui suivirent, il était de plus en plus blême et de plus en plus faible. Après une bonne semaine à se traîner les pieds, Adrien avait finalement accepté de voir un médecin qui lui avait interdit de retourner à l'école pour les deux prochaines semaines. Pas de séance photo, pas d'escrime, de chinois ou de piano, il était assigné à demeure, forcé à rester au lit et le gorille faisait le guet devant sa porte pour être certain qu'il ne sorte pas.
Pour la jeune fille, ne pas voir Adrien pendant deux semaines constituait une réelle torture. Elle sentait qu'elle finirait bientôt par perdre la raison et ça faisait à peine deux jours qu'elle ne l'avait vu. Pour faire exprès, le Papillon semblait particulièrement créatif ces temps-ci. Il se passait rarement une journée sans qu'un akumatisé ne se manifeste et visiblement, son compagnon n'était pas en état de combattre. Par deux fois, elle avait dû le rattraper avec son yo-yo alors qu'il semblait ne plus savoir manier son bâton. Au dernier combat, elle lui avait même conseillé de rester à la maison tant qu'il ne se porterait pas mieux.
« Mais Ma Lady, qui est-ce qui te protégera ? »
« Je peux demander à Réna Rouge et Carapace au besoin. Pour l'instant tu risques nos deux vies à te présenter au combat. »
« C'est que te voir m'aide à me rétablir. Sans toi je dépéris Bugginette.»
Elle venait de savoir qu'elle ne reverrait pas Adrien avant un bout de temps, elle n'avait pas du tout envie de plaisanter. Le regard glacial qu'elle lui servi le fit battre en retraite.
« D'accord tu as gagné, je resterai sagement à la maison. »
C'était il y a deux jours et alors qu'elle se transformait pour affronter un nouvel ennemi, elle ne put s'empêcher de ressentir un certain pincement au cœur en songeant qu'elle n'aurait pas son chaton à ses côtés. Elle trouvait déjà extrêmement difficile de se passer d'Adrien, l'absence de Chat Noir pesait encore plus lourd dans ces conditions.
C'était sans compter sur la volonté du superhéros. La tristesse de la coccinelle se changea rapidement en colère lorsqu'elle arriva sur le champ de bataille et aperçut la silhouette voutée de son coéquipier. Il était visiblement encore très malade et il était quand même venu combattre.
« Chat Noir espèce d'idiot, je croyais qu'on avait dit que tu restais au lit. » Elle para un coup avec son yo-to tout en jetant un regard noir au félin qui ne se laissa pas intimider.
Entre deux coups de bâton, il lui répondit avec un sourire un peu forcé. « C'était plus fort que moi Ma Lady, j'avais besoin de ma dose de coccinelle. »
Était-ce par accident, je vous laisse en douter, mais à son retour, le yo-yo de l'héroïne atterri mystérieusement sur le crâne de Chat Noir.
« Miaouch ma Lady, tu m'aides pas du tout, tu sais. »
« Tant mieux, si tu peux souffrir au point que tu ailles te reposer. Idiot de chat, tu fais que nous mettre en danger. »
« Va chercher Carapace et Rena Rouge dans ce cas. »
« Et te laisser affronter le vilain seul, t'es pas un peu cinglé. »
« Ça va aller ma Lady. »
« Non, ça ne va pas du tout. Tu ne te vois pas. Tu es tout pâle, tu as l'air faible et tes yeux ne brillent presque pas. »
Comme elle verbalisait ses constatations, elle réalisait avec horreur que Chat Noir était réellement mal en point. C'était comme si le dire rendait les faits encore plus réels.
« Chat noir, tu dois aller te reposer. »
« On va vaincre rapidement ma Lady, je te promets de ne plus bouger de la journée après cela. »
« Non, Chat, je... »
« Ma Lady. Ça va aller. » C'était un ton sans réplique. La pâleur de son visage jumelé à la détermination dans ses yeux firent en sorte que Ladybug n'osat rien dire de plus. Mais elle n'allait pas laisser ce combat s'éterniser, Chat Noir avait besoin de repos.
Malgré toutes leurs bonnes intentions, la bataille s'étira pendant 3 bonne heures. Lorsque Ladybug réussit enfin à purifier l'akuma, le félin lâcha un soupir de soulagement discret. Il était épuisé, il n'aurait définitivement pas pu tenir plus longtemps.
Alors que Ladybug allait raccompagner la victime, il se laissa choir sur le toit d'un immeuble non loin de là. Il devait se reposer quelques minutes avant de retourner chez lui. Il n'avait pas utilisé son cataclysme, il avait du temps. Mais pas trop, il devait éviter que l'on trouve son lit vide sinon... il n'osait même pas imaginer les conséquences.
Un coup la victime bien à l'abri chez elle, Ladybug alla se poser discrètement sur un toit où elle se détransforma. Tikki atteri dans ses mains.
« Marinette, qu'est-ce qu'on fait sur ce toit? »
La jeune fille se tortillait d'embarras, comment expliquer cela à sa kwami?
« Tu sais Tikki, Chat Noir n'allait vraiment pas bien aujourd'hui et ça m'a fait penser... » elle s'interrompit un instant pour prendre un biscuit dans son sac. Devenue rouge comme une pivoine, elle continua en tendant le goûter à Tikki « ... je me demande comment se porte Adrien. »
La kwami manqua de s'étouffer avec sa bouchée mais Marinette continua.
« Tu sais, ça me rassurerait vraiment de le voir. Juste une petite minute pour m'assurer qu'il va bien. »
« Mais Marinette, le miraculous ne sers pas à cela, tu le sais? »
« Oui je sais Tikki, mais juste pour cette fois, je m'en fais tellement pour lui. »
Devant les yeux suppliants de sa protégée, Tikki ne put résister.
« D'accord pour cette fois mais n'en fais pas une habitude tu veux bien. »
Elle ne pouvait faire plus plaisir à la jeune fille. À peine avait-elle fini son biscuit que Marinette était déjà transformée et en route vers le manoir Agreste.
Son enthousiasme fut de courte durée car au moment de jeter un œil par la fenêtre de la chambre à coucher du jeune homme, elle ne put que constater son absence. Le lit était vide, les draps défaits, la télé était allumée et la lumière éteinte de la salle de bain prouvait qu'il n'y était pas. Dans sa tête, les pensées partirent en vrille.
« Au seigneur, Adrien n'est pas là. C'est évident qu'il est parti en catastrophe, la chambre est dans un tel état. Ça y est, il était si mal en point qu'il est parti en ambulance. Il doit être sur un lit d'hôpital en train d'agoniser, brancher de partout. Il doit avoir perdu connaissance et il ne lui reste que quelques heures à vivre et je ne sais pas dans quel hôpital il est, encore moins dans quelle chambre. Je n'aurai jamais le temps de le retrouver et il va mourir et je n'aurai même pas eu le temps de lui dire que je l'aime. »
Alors qu'elle s'imaginait ce charmant scénario, elle avait appuyé son front sur la fenêtre et des larmes pointaient dans ses grands yeux bleus. Mais elle n'eut pas le temps de s'apitoyer longtemps sur son sort car une voix se fit entendre à ses côtés.
« Ma Lady? Mais qu'est-ce que tu fais ici? »
Elle se retourna d'un geste sec pour apercevoir son camarade encore plus pâle qu'elle l'avait laissé, si jamais cela était possible.
« Chat Noir? Je... mais... qu'est-ce que toi tu fais ici? Tu devais aller te reposer et... »
« Je... je t'ai vu là alors je me demandais... je... » Il n'avait réellement pas la force de trouver des excuses ou de faire la conversation aussi agréable fût la compagnie. Il n'avait plus d'énergie et son lit l'appelait. Il décida donc simplement de se taire. Il regarda Ladybug dans les yeux et lui fit un sourire d'excuse.
Alors qu'elle l'observait avec étonnement, il ouvrit simplement la fenêtre, entra dans la pièce et alla s'étendre dans le lit. Suite à quoi, il marmonna simplement : « Détransformation. » Elle allait lui pardonner un jour, il en était certain, en attendant sa santé comptait avant tout. Et elle n'allait certainement pas s'acharner sur lui dans l'état où il était. Il se dit que s'il avait été à sa place, il aurait, bien au contraire, pris soin d'elle, l'aurait bordé, lui servirait une soupe. À bien y penser, il ne détesterait pas avoir Ladybug comme infirmière. Cette pensée le fit sourire mais un frisson le parcouru au même moment. Sans son costume, il avait définitivement plus froid et se sentait cent fois plus mal en point. Il ne pensait même pas à savoir pourquoi au juste sa coéquipière était à sa fenêtre.
Ladybug, elle, était restée au même endroit, bouchebée. Ça y'est, elle avait attrapé le virus de Chat Noir et était en train de délirer. Non parce que sinon, comment est-ce que son coéquipier aurait pu se transformer en Adrien? Elle jeta un œil au modèle, il frissonnait. Bien évidemment qu'il frissonnait, il n'avait même pas pris le temps de se couvrir. Sans hésitation, elle sauta dans la chambre et se dirigea à son chevet pour aller le border.
Il ouvrit un œil et tenta de sourire faiblement.
« Ma Lady... »
Elle sursauta en entendant le surnom que son coéquipier lui donnait mais Adrien se mit alors à tousser violemment et cela effaça tout questionnement. Elle courut à la salle de bain et en rapporta un verre d'eau.
« Oh Adrien, tu dois te reposer. »
« Tu n'es pas fâchée contre moi... »
Elle leva un sourcil.
« Je... tu voulais qu'on garde nos identités secrètes. »
Encore une fois, la panique s'empara d'elle à l'idée qu'Adrien était son coéquipier. Elle eut le réflexe de se pincer et se confirma ainsi qu'elle était bien éveillée. Elle observa un instant le visage du modèle pour déceler les ressemblances avec Chat Noir et ne put que s'avouer qu'il ne pouvait en être autrement. Un autre frisson parcourut le corps du jeune homme et elle sortit de sa transe, déterminée à bien prendre soin de lui.
« Oh Chaton! » Elle mit la main sur son front pour constater qu'il était bouillant. « C'est quand la dernière fois que tu as pris des comprimés pour ta fièvre? »
Il haussa les épaules faiblement.
Elle jeta un coup d'œil autour d'elle en quête d'un flacon de médicament et le trouva non loin sur sa table de chevet. Elle l'aida à se relever pour qu'il prenne les cachets et une bonne gorgée d'eau avant de le recoucher doucement.
« Ma... ma Lady, je m'excuse... je ne voulais pas... j'étais juste... » il soupira d'exaspération, le combat l'avait épuisé et il avait de la difficulté à parlé sans perdre son souffle.
« Adrien, Chaton, ça va aller, je comprends. Pour l'instant, tu dois dormir d'accord. Et je ne veux plus te revoir au combat, je suis bien claire. »
Il tendit la main vers elle, malade, il était devenu un gros bébé. « Reste avec moi s'il te plaît. »
D'angoisse, elle se mordit la lèvre inférieure; l'invitation était tentante mais elle devait rentrer et Nathalie ou M. Agreste pourrait arriver à tout moment. Pourtant, un seul regard au visage pâle et aux yeux suppliants d'Adrien la fit flancher.
« D'accord mais juste pour un moment. »
Il lui sourit et ferma doucement les yeux, tenant sa main dans la sienne.
Il ne fallut pas beaucoup de temps au jeune homme pour s'endormir. Il était si épuisé que même les quintes de toux n'étaient plus assez violentes pour le tenir éveillé. Lorsque sa respiration se fit régulière, Ladybug posa un baiser sur sa joue et quitta silencieusement.
Elle revint ainsi tous les soirs pour veiller son partenaire. Il avait eu le bon sens de ne pas se représenter lors d'un affrontement avec un akumatisé. Rena Rouge et Carapace avaient réussit à pallier l'absence du félin, mais il manquait tout de même terriblement à Ladybug.
Après une semaine, il semblait avoir réellement pris du mieux. Il était beaucoup moins pâle, ne faisait plus de fièvre et toussait bien moins. Ladybug n'avait cependant pas cessé de venir le visiter, l'idée ne lui avait même pas traversé l'esprit. Elle arrivait toujours au crépuscule pour éviter d'être vue et repartait un peu avant l'heure du coucher. Ils faisaient leurs devoirs ensemble. Le garçon était d'ailleurs étonné d'apprendre que tous les élèves de Paris avait les mêmes devoirs les mêmes jours. (Sachant très bien qu'il n'avait jamais fréquenté l'école avant, Marinette s'était dit qu'un petit mensonge pour conserver son identité secrète ne pouvait pas faire de mal.) Un soir, il lui annonça qu'il retournerait à l'école le lendemain et elle poussa une petite exclamation de joie qui déclencha maintes interrogations de la part d'Adrien mais elle réussit encore une fois à s'en sortir.
Il y avait un bon moment qu'Alya avait commencé à se poser des questions mais là c'était carrément suspect. Pendant toute la durée de l'absence d'Adrien, Marinette ne s'était pratiquement pas plainte de ne pas le voir et maintenant qu'il était de retour, elle réussissait à lui parler comme si elle n'avait jamais eu le béguin pour lui. De toute la journée, pas un seul bégaiement, pas une seule gaffe. Sa meilleure amie lui cachait définitivement quelque chose et elle allait trouver quoi ou elle ne s'appelait pas Alya Césaire.
Étant dans les premières personnes à être sortie de l'examen de science, avec Adrien bien sûr, elle attendait avec impatience que sa copine sorte à son tour pour pouvoir la cuisiner. Lorsqu'enfin Marinette se pointa, elle reporta cependant son interrogatoire en voyant la mine déconfite de la demoiselle.
« Mais qu'est-ce que tu as? »
« Je crois que j'ai complètement échoué la question 10 et c'était la plus importante. Il fallait laisser l'eau bouillir ou la retirer du feu juste avant? »
Adrien qui avait entendu la conversation intervint rapidement.
« Il fallait la retirer juste avant sinon la température serait trop élevée pour le test. »
« Mais je croyais qu'il fallait faire le test à 100 degrés »
« Non, à 100 degrés, les données sont faussées. »
« Mais tu m'as dit hier soir que le chiffre magique à retenir était 100 »
Là, elle venait de s'attirer la pleine attention de tous et la main qu'elle avait mise sur sa bouche prouvait qu'elle était consciente de s'être mis les pieds dans les plats. Adrien, d'abord sonné la regardait désormais très attentivement, comme s'il cherchait des réponses. Alya elle, promenait son regard entre ses deux amis tout en assimilant ce qu'elle venait d'entendre. Elle sentait qu'elle allait enfin avoir les réponses qu'elle avait l'intention de soutirer à son amie.
« Hier soir? Attends une petite minute, comment ça hier soir? »
Adrien avait été sonné sur le coup. Il avait bien dit que 100 était le chiffre magique à retenir (celui à ne pas atteindre, se souvint-il) mais ce n'était pas à Marinette qu'il avait donné ce judicieux conseil mais bien à Ladybug. Avec cette certitude en tête, il se lança donc dans un discret examen des traits de Marinette et se demanda rapidement comment il avait pu être si aveugle. Devant Alya, ce serait tout sauf une bonne idée de vérifier son hypothèse. Alors lorsque la journaliste posa la question, il savait très bien que l'urgence était de conserver leurs identités secrètes. Il toussota un peu puis expliqua la situation.
"Oui, et bien, comme j'étais malade et que je devais m'absenter, Marinette est venue chez moi quelque fois pour m'aider à faire mes devoirs. Ce qui a aussi été pratique pour elle car il semble que les sciences ne soient pas son point fort."
À ce moment, il fit un sourire moqueur à la demoiselle qui était encore bien occupée à paniquer.
Dans sa tête c'était le fouillis. Adrien avait visiblement compris la situation et tentait en gentleman de lui sauver les fesses mais cela ne corrigeait en rien l'erreur qu'elle venait de faire et maintenant son compagnon connaissait son identité secrète. Elle n'avait pas fini d'en entendre parler. Le sourire qu'il lui adressait ne faisait que renforcer cette conviction.
Mais Alya n'avait pas l'intention d'en rester là.
"Et tu comptais me raconter tout cela quand? Pourquoi est-ce que vous gardiez cela secret? Vous êtes ensemble c'est ça?"
Marinette reprit un peu sur elle-même et s'apprêta à lui répondre lorsqu'un cri retentit. Sauvés par l'akuma, les deux héros se firent un regard discret alors qu'Alya sortait son portable pour se préparer à filmer. Marinette fut la première à prendre la fuite.
"Vite, il faut se mettre à l'abri."
Adrien lui emboita le pas.
"Je te suis."
Alya les regarda partir ensemble avec étonnement. Elle avait plus urgent pour l'instant mais ils ne paieraient rien pour attendre.
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