5 ans à nouveau
L'enfance comportait son lot de frustrations et le Papillon était particulièrement habile pour exploiter les sentiments de ces être innocents. Cette fois-ci, c'était un jeune garçon de 5 ans avec qui les parents n'avaient jamais le temps de jouer qui était devenu Jouvence, un vilain qui faisait revivre son enfance à quiconque se trouvait sur son chemin. Se trouver sous le rayon de ce jeune insouciant pourrait conséquemment devenir catastrophique pour Ladybug et ses compagnons, mais pour l'instant, ils tenaient bon. Entre deux bonds, la coccinelle criait ses idées à Chat Noir, Carapace et Rena Rouge.
« J'en suis certaine, l'akuma est dans son fusil. Chat Noir, vois comment tu pourrais l'atteindre avant que lui ne le fasse. Carapace, prépare-toi à le protéger, il ne faut surtout pas qu'il se fasse toucher. Rena, je crois qu'un village style far-west attirerait probablement ce petit garnement. Qu'en penses-tu? »
Rena hocha la tête pour signifier qu'elle était d'accord. Il restait maintenant, pour Ladybug, à trouver où cette illusion devait l'attirer. Elle tentait de repérer un endroit mais impossible de relâcher l'attention qu'elle donnait au petit monstre. Il lui semblait qu'il en avait particulièrement après elle. Comme pour confirmer ses pensées, le vilain s'adressa à elle.
« Ladybug, t'es pas marrante, tu veux juste m'empêcher de jouer. »
« Mais non voyons, regarde, on joue tous avec toi. »
« Non, le monsieur Papillon il me la dit que tu comptais juste des mensonges. »
C'est Chat noir qui lui répondit. « Hey Jouvence, tes parents t'ont pas dit qu'il ne faut pas parler aux étrangers. »
Alors que Chat Noir détournait l'attention du jeune vilain, Rena Rouge vint se poster à côté de Ladybug.
« Une idée d'où tu veux l'attirer. » Elle n'avait pas fini sa phrase que Jouvence avait recommencé à tirer dans leur direction.
« J'arrive pas à avoir un moment de répit pour y penser. »
« Tu veux que je détourne son attention. »
« Non, c'est trop dangereux, s'il faut qu'un de vous soit touché... un miraculous dans les mains d'un enfant.... Et je sais même pas ce que ça peut faire à vos kwamis. »
« Relaxe Ladybug, tu vois bien qu'on assure. »
« Ok retourne auprès de Carapace et Chat noir, tentez de le distraire le temps que je trouve un plan. »
« C'est comme si c'était fait. »
Rena alla se poster entre Chat Noir et Carapace et siffla pour attirer l'attention du vilain.
« Hey Jouvence, nous on veut bien jouer avec toi. »
Il leur porta immédiatement attention, mais le Papillon n'était pas dupe. « Non Jouvence, c'est un piège, ils ne veulent pas vraiment jouer avec toi. Retourne à Ladybug, c'est elle qui les empêche de jouer avec toi. »
Se croyant hors de danger pour un instant, Ladybug se prépara à invoquer son lucky charm, mais ce fût la seconde d'inattention fatale. Elle n'eut pas le temps de lancer son yo-yo que Jouvence s'était retourné et avait aussitôt tiré dans sa direction. En une fraction de seconde, la superhéroïne adolescente ressemblait à une petite poupée en costume de coccinelle. Clignant des yeux deux ou trois fois de surprise, elle regarda autour d'elle. Elle ne savait pas où elle était et il y avait de drôles de personnage non loin d'elle qui criaient.
« NON LADYBUG!!! » En un seul bond, Chat Noir était à ses côtés et l'avait pris dans ses bras. Rena Rouge et Carapace s'étaient précipités entre eux et le vilain pour les protéger. Chat noir ne perdit pas de temps pour réagir.
« Je dois la mettre en sûreté, elle ne peut pas rester transformée. Restez ici, je... je... tente de revenir le plus vite possible. »
Il s'assura de ne pas être suivi et se réfugia dans un bâtiment désaffecté. Dans ses bras, la petite coccinelle hurlait. « Lâchez moi vilain monsieur, lâchez-moi, je veux ma maman. Vous êtes un méchant monsieur chat. Je vais le dire à mon papa. »
Il la déposa par terre et elle le regardait avec un air offensé. Visiblement, elle ne semblait pas avoir peur de lui, elle ne pleurait pas et ne s'énervait pas. Elle avait simplement l'air en colère. Il ne pût s'empêcher de sourire tendrement, c'était bien sa Lady.
« Écoute moi petite coccinelle. Je veux bien te ramener à ta maman mais... elle... euh... elle sera très fâchée si elle voit que tu as encore mis ton costume avant halloween. »
Elle passa de la colère à la surprise. « Pourquoi? Maman aime bien quand je me déguise. »
Elle n'allait visiblement pas lui rendre la tâche facile. Alors qu'il se demandait comment lui expliquer tout cela, elle avait commencé à tirer sur son costume.
« Il veut pas s'enlever. Il est tout collé sur moi. Je dois le garder. De toute façon ma maman a toujours dit que je dois pas être toute nue devant un monsieur. » Elle lui jeta un œil suspicieux.
Il rougit d'embarras.
« Non, non. Je veux pas que tu sois toute nue. Je te promets que tu as tes vêtements en dessous. »
Elle se regarda et passa ses mains sur elle.
« Je te crois pas, il y a rien en-dessous. »
Il prit une grande respiration, la situation était loin d'être simple. Il ne pouvait décemment pas laisser Ladybug en costume alors qu'elle avait à peine 5 ans. De tels pouvoirs dans les mains d'un enfant, c'était hors de question. De plus, cela la rendait encore plus vulnérable. En même temps, il devait être prudent avec la détransformation, la discrétion n'était sûrement pas la force d'un enfant de 5 ans, surtout si on ajoutait la magie dans le décor.
« Ok petite coccinelle. Est-ce que tu es capable de garder un secret. »
Elle bomba le torse de fierté. « Ma maman dit que je suis la meilleure pour garder des secrets. Je l'ai même pas dit à mon papa c'était quoi son cadeau. »
« Parfait. J'ai un grand secret à te dire mais tu ne dois le révéler à personne, même pas à ta maman. »
Elle le regarda avec méfiance. « Sinon? »
« Eh bien, sinon il peut y avoir plein de dangers qui arrivent. »
Elle posa ses petites mains sur ses hanches.
« Ma maman m'a dit qu'il faut jamais croire les menaces. Ça c'est une menace. Tu veux me faire mal? Tu veux faire mal à mon papa ou ma maman? »
Elle le regardait d'un air de défi, mais au fond d'elle, sans savoir pourquoi, elle sentait qu'elle pouvait faire confiance à ce grand chat noir à l'air sympathique.
Il secoua la tête de désespoir en poussant un soupir.
« Non... bien sûr que non. Écoute-moi, tu as vu mon costume? »
« Oui, il est joli. C'est toi qui l'a fait? »
« Non, ça c'est un costume de superhéros. Et moi, je suis un superhéros. »
Elle ouvrit grand les yeux puis se ravisa et les plissa. « Je te crois pas, tu as pas l'air dangereux. »
« Eh bien, malheureusement je le suis. Mais je ne te ferai pas de mal à toi. Je fais du mal juste au méchant. Et les méchants, c'est à toi qui veulent faire du mal. ».
« Pourquoi? »
« Parce que tu as ton costume de coccinelle. »
« Pourquoi? »
« Parce qu'ils le veulent. »
« Pourquoi? »
Il hésita avant de répondre. « Tu veux bien me promettre de garder le secret. Il y a que moi qui sait que tu as le costume et il faut que personne d'autre ne le sache, même pas ta maman. »
« Toi aussi tu veux mon costume? »
« Non, moi je préfère le mien. »
« Pourquoi les méchants ils veulent mon costume. »
« Ok voilà mon secret, tu ne le diras pas. »
Elle secoua la tête vivement.
« Même pas à ta maman »
Encore une fois, elle secoua la tête.
« Ton costume, il s'enlève avec de la magie. »
De stupeur, elle se mit à examiner ses bras et ses jambes puis elle lui jeta un regard plein de défi.
« C'est pas vrai, tu mens! »
« Ok, alors on va essayer. Tu n'as qu'à dire Détransformation »
Elle le jaugea un instant puis de sa petite voix, elle s'exécuta. « Détransformation »
Aussitôt fait, la magie opéra et la petite coccinelle se transforma en une petite poupée aux airs asiatiques habillée d'une jolie robe rouge décoré de fleur de lotus et coiffée de deux petites couettes irrésistibles qui ressemblaient à des palmiers bleutés. Tikki retomba au sol mais Chat Noir s'empressa de la prendre dans ses mains. La petite fille s'exclama de ravissement.
« C'est trop marrant! On recommence! Oh! Elle est jolie la grosse coccinelle, je peux l'avoir? »
Tikki qui avait observé la demoiselle de la tête aux pieds, décida de l'ignorer et se tourna vers le félin.
« Oh Chat Noir, c'est une catastrophe. »
« Je sais Tikki. Je ne pouvais pas la laisser transformée ainsi. »
« Il faut l'apporter à Maître Fu. C'est la seule solution. »
« Oui mais je peux pas arriver chez lui en Chat Noir ni en Adrien, je vais me faire reconnaître à coup sûr. »
Marinette qui n'avait rien perdu de la conversation s'exclama. « C'est ton vrai nom Adrien. C'est joli! Moi c'est Marinette et je veux pas aller chez votre monsieur fou, je veux aller voir ma maman bon. »
Les yeux grands ouverts, Tikki guettait la réaction de Chat Noir. Il sembla prendre un instant pour réagir mais elle sut exactement à quel moment il fit le lien entre le nom et le personnage. Il se pencha à la hauteur de la petite fille et entreprit de l'examiner attentivement.
« Qu'est-ce qu'il y a? Pourquoi tu me regardes comme ça? J'ai de la confiture sur le visage? »
Elle se frotta la joue du revers de la main pour essuyer sa confiture imaginaire alors que Chat Noir semblait dériver loin dans ses pensées. Marinette? Se pouvait-il que ce soit sa Marinette? Enfin, la Marinette qu'il connaissait. Il était indéniable qu'elle lui ressemblait : les grands yeux bleus, l'allure asiatique, les cheveux d'un noir bleuté.
Tikki était inquiète. Elle voyait bien que le félin avait un doute, mais en était-il à la certitude? Elle eut rapidement sa réponse.
« Mademoiselle Dupain-Cheng? »
Marinette cessa sa toilette improvisée pour lui donner toute son attention. Il avait sa réponse. Il tenta de ne pas se laisser décontenancé par la nouvelle.
« Je ne pourrai pas te ramener chez toi tout de suite. J'ai peur que les méchants nous suivent et fassent du mal à ta maman et à ton papa. »
« Mais je veux aller chez moi bon. »
«Je suis désolé petite coccinelle » Il l'a pris dans ses bras. « Mais c'est pour ta sécurité. Tu vas voir, Maître Fu est très gentil et il a plein de jouets amusants. »
Tikki s'accrocha à l'épaule de Chat Noir et il entreprit un périlleux voyage sur les toits qui amena la petite fille à rire aux larmes. Visiblement, de telles aventures étaient loin de lui déplaire. Tikki repéra l'endroit idéal.
« Arrête toi ici Chat Noir. »
Il se trouva dans un espace très étroit entre deux immeubles, à deux maisons de chez Maître Fu. Tikki jeta un œil dans les rues. Des dizaines d'enfants erraient ça et là, poursuivit par des adultes qui tentaient tant bien que mal de les garder en sécurité.
« Ils ne s'occuperont pas de toi Adrien, vas-y. »
Il déposa la fillette par terre et se détransforma, déclenchant l'admiration de la demoiselle.
« Ouah... c'était trop beau. » Puis elle l'évalua d'un regard critique de la tête aux pieds.
« Quand je vais être grande, tu veux bien être mon amoureux? »
Adrien rougit et omit de répondre.
« Allez viens petite coccinelle. » Il lui empoigna la main et se dépêcha à rejoindre la maison de Maître Fu.
Ce dernier était inquiet. Adrien était resté à peine quelques secondes, le temps de lui fournir quelques informations et lui expliquer le plan qu'il avait en tête puis, il était retourné au combat. C'est donc Tikki qui lui avait raconté les détails de cette aventure.
« Donc, Adrien est au courant. »
« Oui Maître, il sait qu'il elle est. »
« Le Luckycharm va effacer sa mémoire à elle, mais pas à lui. »
« Je sais Maître. »
« C'est dommage, vraiment dommage. J'aurais préféré qu'elle le découvre plutôt que lui. Il est si... insouciant par moment. »
« Sans vouloir vous contredire Maître, je ne crois pas qu'elle aurait été très brillante si elle avait appris que Chat Noir est Adrien. »
« Le mal est fait. On doit s'attendre à ce qu'elle l'apprenne tôt ou tard. »
« Et qu'est-ce que vous allez faire? Leur retirer leur miraculous? »
« Cela dépendra d'eux... »
Chat Noir avait rejoint Carapace et Rena Rouge juste à temps. Il lui semblait que ses camarades s'épuisaient et que le jeune vilain plein d'énergie avait gagné du terrain sur eux.
« Alors, ce village far-west, prêt à le faire vivre? »
« Tu as une idée d'où? »
« Oh que oui ! Hey Jouvence, on fait une course, le dernier rendu est un poisson pourri. »
Il s'élança sur les toits, Carapace et Rena Rouge à ses côtés pour se retrouver tout près de la maison de Maître Fu, devant cet étroit espacement où il s'était détransformé plutôt. D'un coup de tête, il désigna l'endroit à Rena Rouge.
« Si tu peux me l'attirer là-dedans... »
« C'est comme si c'était fait. »
Elle confectionna son illusion bien avant que le jeune Jouvence ne les repère. Il ne manqua pas la tentation qu'elle avait créée devant ses yeux. L'entrée d'un parc d'attraction sur le thème des Cow-Boys se dressait devant lui avec la promesse d'un monde merveilleux de l'autre côté. Malgré la protestation du Papillon dans ses oreilles, il ne put résister à l'envie de traverser la porte qui menait tout droit à ce cul-de-sac entre deux maisons. Et au bout de ce cul-de-sac, se tenait Ladybug...quelque peu métamorphosée.
L'effet de surprise le laissa un instant paralysé, assez longtemps pour que Maître Fu/Ladybug s'empare du fusil grâce à son yo-yo et le brise. Quand Jouvence et le Papillon comprirent ce qui se passait, l'akuma volait déjà dans les airs et fût rapidement capturé et purifié. L'homme-coccinelle invoqua le lucky charm qui s'avérait être une simple coccinelle. Il la lança dans les airs et avant même que les coccinelles se soient évanouies, et malgré son âge avancé, Maître Fu réussit à s'élancer avec son yo-yo et se glisser par sa fenêtre sans attirer un seul regard. À son atterrissage, une Marinette de 15 ans consternée le regardait avec horreur et un Wayzz qui semblait épuisé poussa un soupir de soulagement.
« Détransformation »
Sans un mot, le vieille homme retira les boucles d'oreilles et les remit dans les mains de Marinette.
« Ceci vous appartiens je crois. »
Tikki vola jusqu'à elle et lui fit une bise sur la joue alors que Wayzz rejoignait son maître.
« Je ne me souvenais pas que les petites filles de cinq ans avaient autant d'énergie. »
« Allez Wayzz, voyons, je ne suis parti que quelques minutes. » Il se tourna vers Marinette qui remettait ses boucles d'oreilles.
« Ma chère Ladybug, content de voir que vous avez retrouvé vos quinze ans. »
« Maître, je n'ai aucune idée de comment je me suis retrouvée ici. Qu'est-ce qui s'est passé? »
« Chat Noir est venu vous porter. Il s'était évidemment assuré que vous vous soyez rapidement détransformée. »
Elle ouvrit les yeux d'horreur. « Quoi? »
« J'aurais préféré que vous vous détransformiez ici, mais je peux comprendre qu'il ait pris cette décision. »
« Alors, il m'a... je veux dire, il sait que... »
Maître Fu hocha la tête. « Oui, il vous a reconnu. Je crois savoir qu'il vous avait déjà rencontré. »
« Oui, peut-être deux ou trois fois. Qu'est-ce qu'on fait maintenant? »
« Rejoignez-le au sommet de la Tour Eiffel ce soir à minuit. Tout dépend de cette rencontre... »
« Mais... je... » Il leva la main pour l'arrêter. Il était épuisé et il n'y avait plus rien à dire. L'avenir dépendait maintenant de la conversation qu'ils auraient ce soir-là.
« Il est temps de rentrer Ladybug, je vous recontacterai bientôt. »
Elle tourna les talons, résignées.
Alors qu'elle vint pour franchir la porte, il l'interpella. Elle tourna légèrement la tête, il lui semblait que le maître avait l'air plus vieux.
« Écoutez-le. Je ne l'ai pas choisi pour rien. Faites-lui confiance. »
Un peu déstabilisée par ce conseil, elle hocha la tête et sortie. Elle se dirigea machinalement vers chez elle, l'esprit ailleurs. Bien sûr qu'elle faisait confiance à Chat Noir, pourquoi est-ce qu'elle ne l'écouterait pas.
Minuit moins cinq et Chat Noir marchait de long en large au sommet de la Tour Eiffel. Qu'allaient-ils se dire? Qu'allait-il lui dire? Il avait toujours été amoureux de Ladybug et maintenant qu'il savait qui elle était, ses sentiments semblaient encore plus fort. Il y avait pensé tout l'après-midi, toute la soirée. C'était tellement la personne idéale qu'il en souffrait presque de bonheur. Marinette était drôle, pétillante, attentionnée et indéniablement jolie. De plus, elle faisait déjà partie de son cercle d'amis, ce qui impliquait qu'il n'aurait pas à expliquer d'où il connaissait cette merveilleuse demoiselle qui était sa petite amie. Puis il s'était rappelé qu'elle n'était pas sa petite amie et qu'elle ignorait même totalement qui il était. Pire encore, quand bien même elle saurait qui il est, serait-elle intéressée ? Elle ne s'intéressait pas à Chat Noir, alors pourquoi à Adrien qui était terriblement ennuyant en comparaison.
Bon c'est vrai qu'elle avait des photos de lui partout dans sa chambre, mais elle avait été bien clair que l'intérêt était purement professionnel. Puis, elle avait Luka... tout le monde savait qu'il était fou amoureux d'elle. Pouvait-il l'en blâmer? Qui pourrait ne pas être amoureux de Marinette. Il se souvenait que même Nino avait déjà eu le béguin pour elle. Plus les minutes de solitudes passaient, plus il se sentait malheureux. Puis, il entendit un bruit familier derrière lui. Il eut à peine le temps de se retourner que Ladybug atterrissait à ses côtés.
En deux pas rapides, il était pratiquement collé à elle. Il lui prit la main et la porta à sa bouche. « Ma Lady!!! »
Contrairement à son habitude, elle ne retira pas sa main. Elle était trop nerveuse de le rencontrer alors qu'il savait ou peut-être trop soulagée de se rendre compte qu'il ne semblait pas trop déçu. Lorsque ses yeux rencontrèrent les siens, elle comprit que ses sentiments pour elle n'avait pas changés.
« Chat Noir... je... je suis désolée. Je n'ai pas assuré. J'ai... j'ai été vaincue. »
Il prit son visage dans ses mains.
« Ma Lady... tu as été parfaite d'accord. Puis nous sommes une équipe... tant que tu n'es pas vaincue, je ne le suis pas et tant que je ne suis pas vaincu, tu ne l'es pas non plus. »
« Mais... maintenant tout est gâché... maintenant tu sais et... » elle éclata en sanglot « ...et il y aura peut-être jamais plus de nous. »
« Mais qu'est-ce que tu racontes, il y aura toujours un nous, nous sommes félin pour l'autre »
Elle réussit à sourire dans ses larmes, ce qu'il pouvait être idiot avec ces jeux de mots.
« Mais Chat, Maitre Fu nous enlèveras nos Miraculous, j'en suis certaine. »
« Le Papillon n'est pas vaincu ma Lady. »
« Mais nous avons brisé la règle. »
« Et alors, cela ne fait pas de nous de mauvais superhéros. Bien avant que je connaisse ton identité, j'aurais donné ma vie pour toi ma Lady et ça, Paris entier est au courant. Peu importe que je connaisse ton nom, je connais aussi mon devoir. Nous avons combattu n... tes meilleurs amis sans hésiter. Tu n'as jamais laissé tes sentiments te submerger, peu importe la situation. Tu crois que je suis différent? »
« Je... je ne sais pas... j'ai pas pensé à ça. »
« Ma Lady, crois-moi, j'ai moi-même affronté mes amis les plus chers... j'ai dû sauver ma propre famille... »
« Ne dis rien Chat, je ne veux pas savoir, je ne peux pas savoir. Il ne faut pas rendre les choses encore pires qu'elles ne le sont. »
« Ma Lady, j'ai besoin que tu saches. Tu sais très bien que je vais me consumer sur place si je ne peux pas te le dire. Maintenant que je sais que c'est toi... »
« Mais Chat, on pourrait perdre nos Miraculous. »
« Et alors, Plagg et Tikki nous manquerons peut-être mais nous continuerons d'être nous en tant que nous... j'ose espérer que tu voudras bien de moi. »
« Je ne peux pas abandonner Ladybug, Chat. Désolée... c'est... c'est un trop gros morceau. Je ne suis pas prête à abandonner. »
« Mais nous n'abandonnerons pas ma Lady. Mes moustaches me disent que si au fond de nous-même, nous souhaitons réellement terminer notre combat, Maitre Fu ne nous le refusera pas. »
« Et s'il refuse... »
« Fais-moi confiance ma Lady! »
« Te faire confiance? Mais... » elle se tut d'un coup, se rappelant les dernières paroles de M. Fu. « Faites-lui confiance. »
Elle vint pour ouvrir la bouche mais la referma.
« Ma Lady? »
Elle regarda au loin en soupirant.
« Tu sais... je... je ne voudrais pas te décevoir Chat. Je t'ai déjà expliqué que j'aimais un autre garçon et... bien ça n'a pas changé tu vois. » Elle alla prendre appui sur la barrière et admira Paris d'un air absent.
« Peut-être crois-tu qu'en découvrant ton identité, je pourrais tomber amoureuse de toi. »
Il vint prendre appui à ses côtés. Elle ne le regardait toujours pas.
« Mais personne n'a jamais pu prendre sa place, tu comprends. C'est comme une maladie, je ne suis pas capable de me l'enlever de la tête. »
Chat noir mis sa main sur son bras.
« Tu l'aimes à ce point Luka? »
Elle se tourna si rapidement que le félin sursauta.
« Luka? Non, non, Luka n'a rien à voir là-dedans. Je veux dire, pas qu'il ne m'intéresse pas du tout mais ce n'est pas de lui que je parle. Et... hey, comment se fait-il que tu saches pour moi et Luka? »
« Premièrement, il est a été akumatisé pour te protéger, non? »
« Oui, oui, tu as raison. »
« Et puis, il se pourrait que peut-être, on se connaisse dans la vie de tous les jours. »
« Chat, non... »
Il mit le doigt sur ses lèvres. « Et on se voit presque tous les jours. Enfin, tu me vois plus que je te vois puisque je t'ai constamment dans mon dos. »
Ça y'est, elle était intriguée. « Ton dos? »
« Oh je suis surpris que tu n'aies pas fait le lien avec cette magnifique crinière dorée que tu peux admirer toute la journée en classe. »
Elle savait que trop bien qu'il n'y avait qu'une crinière dorée qu'elle admirait sur cette terre et elle savait pertinemment qu'elle le faisait en classe.
« A... Adrien? »
« Oui ma Lady? »
« C'est impossible, ça peut pas... »
Il approcha son visage du sien avec un grand sourire. « Tu veux parier? Détransformation. »
Une seconde plus tard, il était là devant elle, SON Adrien avec le brushing parfait et le sourire de modèle qui, lui semblait-il, était plus large que d'ordinaire. Elle resta immobile et murmura. « Adrien? »
Après de longues secondes à attendre un autre signe de vie de sa part, le modèle s'impatienta.
« Ma Lady, dis quelque chose. »
Elle ne parla cependant pas, mais peut-être était-ce le costume qui lui donna ce courage, elle se permit de lui répondre d'une toute autre manière. Elle s'approcha de lui lentement et posa délicatement les lèvres sur les siennes.
« C'est répugnant » Plagg gâcha le moment.
Ladybug fit quelques pas en arrière et empoigna son yo-yo. Les émotions étaient trop fortes, elle avait besoin de recul. Paralysé par le baiser, il ne l'arrêta pas quand elle lança son yo-yo. En s'élançant dans le ciel de Paris, elle lui cria. « On se revoit demain, d'accord? »
Le regard perdu, Adrien posa les doigts sur ses lèvres.
« Plagg, je suis amoureux »
Les yeux fermés, les oreilles rabattus, le petit kwami ne put que répondre « Oh Seigneur! »
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro