Prologue
À VOS ARMES CAMARADES !
-L'ENNEMI TRÉPASSERA !
-LE SANG SOUILLÉ MOURRA !
-À BAT LES IMPURS !
Une clameur résonne avec force, les hurlements portés par le vent parviennent aux cibles de cette attaque.
Alors que les-dîtes impurs lâchaient dans la précipitation leurs ustensiles de travail, abandonnant leurs tâches, se rassemblent, les adversaires apparaissent au sommet d'une colline.
Les Lleonnams, ces célèbres télékinésies dont les pouvoirs leur ont été conférés par des Trois Grandes Loroums, les gardiennes des trois lunes qui éclairent gracieusement le ciel lorsque le soleil tombe, se sont alliés avec leur ennemi juré, les Dexwo.
Ces empathes puissants ont la capacité de ressentir les émotions des autres sous forme de goût, mais également de les transférer. Il suffit d'un touché pour que la colère soit absorbée et refilée au Dexwo.
Mais ils ne sont pas seuls. Se tient à leurs côtés les quatre castes des Kyraims, ce peuple à la maîtrise des éléments.
Les Orchïas dans la clairière, murmurent, inquiètes. Une bataille se profile au loin. Les petites orchidées n'hésitent pas longtemps avant de fuir sur leurs Eargec, des batraciens à la peau aux couleurs chaudes de quelques centimètres.
Un dernier peuple apparaît, et une femme laisse échapper un hoquet de surprise.
Les Anecs de la forêt Berluv sont de la partie. Armés d'arc ou sous leur forme animale, ils se tiennent prêts à l'attaque.
Le silence règne en maître sur la cité, les habitants retenant leur souffle, les ennemis attendant le signal.
Un sanglot et un cri viennent troubler le pesant moment de suspension qui tient en haleine les citoyens comme les soldats.
Un enfant pleure, terrifié par toutes ces personnes, ces armes, ces regards menaçants.
Son père se précipite vers le bambin et le sert dans ses bras, tentant de le calmer.
Finalement, le général des Kyraims lance l'attaque.
-SUS AUX SANGS IMPURS !
Les armées dévalent la pente à toute vitesse, fondant sur la ville.
C'est avec horreur que les civils se voient contraints de fuir, bien trop tard malheureusement.
Si quelques-uns se cachent ou partent à temps, le reste se voit massacré par ces 4 peuples alliés dans le seul but de les éliminer.
Les Kalo, ces montures à cavalier unique, revêtu d'une armure forgée, piétine les corps inertes.
Des gémissements et cri de douleur s'élèvent dans le trouble de la bataille.
Les coups pleuvent, la rage des ennemis se charge du reste.
Les armes aiguisées tranchent les membres des citoyens sans défense.
Quelques survivants tentent tant bien que mal de résister avec les armes à disposition, mais se rendent rapidement compte que ça ne sert à rien. Ils sont en infériorité numérique.
Les sangs impurs, ces hybrides, le peuple renié car mélangé, se voit attaqué pour leur différence.
Ils ne résistent que faiblement.
Les enfants pleurent dans les bras de leurs parents.
Les familles n'ont le temps de se dire au revoir.
Les maisons sont abandonnées puis brûlées.
Les animaux libérés ou tués.
Les couples sont déchirés.
Ceux qui survivent s'exilent dans une montagne loin de tout. Ils sont renommés Némoriens et abandonnés.
Car qui voudrait d'un peuple hybride ? Un Ielain, ces grands savants, marié à une Hysrum, une marchande nomade, ce n'est pas acceptable...
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