Giotto ressentit la puissance des flammes du ciel et bascula sur le côté, se cognant la tête contre le sol. La douleur fusa et le fit grogner. Il entendit les voix de ses amis et les mains des gardiens venir le redresser. Ses pensées s'éclaircirent et il comprit que le tir l'avait évité. Son intuition lui hurla la réponse et son cœur manqua un battement, l'empêchant de vérifier.

Reprenant ses esprits, il s'écarta d'un geste brusque des siens et se précipita sur la silhouette au sol, à moins d'un mètre de lui. Il le reconnu immédiatement, bien qu'il n'ait jamais vu son visage, cela ne pouvait être que Tsunayoshi. Giotto posa immédiatement une main sur la plaie, pour empêcher le sang de s'écouler et posa l'autre sur le front de l'enfant, qui était brûlant. Il entendait une voix crier, sans reconnaitre la sienne. Quand les yeux de son fils se fermèrent, la rage l'envahie. Il ne voulait pas perdre quelqu'un d'autre, encore une fois.

            Ses flammes répondirent à sa colère, prenant de l'ampleur. Son visage n'était plus visible et ses mains flambaient. Il s'écarta de la silhouette au sol, laissant ses amis le garder en vie et se tourna vers la machine. D'un geste lent, il pointa sa main vers elle, déversant un torrent de flamme qui la réduisent à néant en moins d'une seconde.

Sans attendre, Giotto chercha l'auteur de ce crime et sut, intuitivement, où les trouver. Utilisant les flammes du brouillard, invisible sous la masse de ciel, il se téléporta dans le lieu de rétention de Tsunayoshi. En quelques minutes, la base disparue, Même les cendres n'existaient plus. Durant ce laps de temps, une famille entière fut anéantie.

            La colère reflua peu à peu, permettant à Giotto de reprendre ses esprits. Se souvenant de la raison première de son départ, il retourna au manoir. Les gardiens avaient déjà déplacé le corps de l'enfant à l'infirmerie. Le boss se rendit au chevet de la personne qui lui avait sauvé la vie et demanda à Knuckle, le faisant sursauter :

-Comment va-t-il ?

-Giotto ! Tu m'as fait peur !

-Comment va-t-il ?

-Mal. Sa quantité de flammes est extrêmement basse, je n'ai vu ça que chez...

-Je m'en suis occupé, répondit sombrement Giotto, conscient des paroles du prêtre

-Pour le moment, j'essaye de le soigner et de lui transmettre de la puissance. Comme ça, s'il se réveille, il pourra le faire lui-même

-Et s'il ne se réveille pas ?

-Je...

            Knuckle jeta un regard incertain aux autres gardiens. L'état de Giotto lui faisait peur. La dernière fois qu'il s'était trouvé ainsi, c'était à la mort de sa femme. Ce jeune comptait beaucoup pour lui. Voyant qu'aucune décision n'était prise, G se lança :

-Avec Daemon, nous allons partir à la recherche de ses amis. Ils sauront probablement comment faire dans ce genre de situation. Les autres, enquêtez et protégez le manoir. Knuckle, veille sur lui

            Le prêtre acquiesça aux derniers mots, tout en demandant de qui parlait G, de l'enfant au de Giotto ? Même le bras droit ne savait pas, probablement des deux. Alors qu'il franchissait la porte, le boss leur donna de précieuses informations :

-Il s'appelle Tsunayoshi Sawada et c'est le chef des insoumis. Ils vivent dans une base qui n'est accessible que par les égouts de Nanimori. Attention, elle est sous la protection de Rokudo Mukuro, mais il vous laissera probablement venir jusqu'à eux. Il faut que vous convainquiez Eleanor Cavallone, c'est l'unique moyen qu'ils vous suivent. Quant aux assaillants, c'étaient les Marcosa

            Les gardiens jetèrent un coup d'œil à leur boss, qui s'était assis à côté de l'enfant. Laissant les questions pour plus tard, le groupe quitta l'infirmerie. A l'intérieur, Knuckle envoyait des vagues de flammes du soleil tandis que Giotto se concentrait. Il devait soigner Tsuna en utilisant le partage d'essence, il le devait.

Soudain, ses mains s'enrôlèrent de flammes du ciel, avant que l'intérieur ne forme différentes couleurs. Sans attendre, le boss les posa sur la blessure, qui se firent avidement absorbées, sous le regard incrédule de Knuckle.

            Le prêtre, ayant été présent lors de la guérison miraculeuse d'Uni, avait été intrigué par cet échange entre son boss et l'insoumis. Sans concerter son patron, il avait fait quelques recherches. D'après ses découvertes, ce n'était possible qu'entre deux membres d'une même famille.

Avec soulagement, il vit son patient guérir et reprendre des couleurs. L'opération dura plusieurs minutes avant de s'arrêter, une fois la blessure de Tsuna totalement résorbée. Cependant, Giotto avait utilisé trop d'énergie en moins d'une heure et s'endormit. Knuckle le déplaça dans le lit d'à côté, conscient que son boss voudrait garder un œil sur l'enfant. En le voyant si paisible, il sortit son téléphone et prit une photo, qu'il envoya aux autres, pour les aider dans leurs recherches. C'est alors qu'il remarqua la similitude entre le visage de son boss et celui du jeune. Il avait rarement vu deux générations se ressembler autant, surtout pour des cousins éloignés.

Faisant un rapide calcul mental pour déterminer l'âge de Tsunayoshi, Knuckle fronça les sourcils, quand son intuition lui souffla quelque chose. C'était totalement impossible et pourtant, ils n'avaient jamais retrouvé le corps de la femme de Giotto. Quel était le pourcentage de chance que l'enfant pas encore né alors, puisse être celui qui se trouvait allongé devant lui ?

Pendant un instant, le prêtre hésita. Il avait envie de savoir, avant de se décider. En voyant la ressemblance, G ferait immédiatement un test de paternité, autant prendre de l'avance. Et peut-être, qu'au réveil de son boss, il pourrait lui annoncer une bonne nouvelle, si l'enfant était toujours en vie.

Knuckle appela Giovanni, un scientifique. Il n'était pas le plus callé en recherche médicale, mais l'homme avait l'avantage d'être loyal au possible et garderait la recherche et les résultats secrets. Quand il arriva, le prêtre lui confia deux fioles de sang et lui demanda de faire un test de parenté, sans regarder les résultats. Une fois effectuée, il devrait immédiatement supprimer la recherche. Le scientifique comprit l'objet réel de la demande en voyant les deux individus allongés. Il promit toutefois de garder le secret et retourna dans son labo, pour faire l'analyse en priorité.