25 décembre

À Noël, ma mère est toujours celle qui se plaint qu'on nous file de l'argent. Ma mamie m'a passé assez de fric pour me payer des tas et des tas de bouquins. Mon père a insisté pour que j'accepte de prendre une photo en famille. Oscar m'a offert un joli jeu de tarot et je lui ai passé un pack de cartes UNO collector. Mes parents m'ont offert des thés trop chers, une bougie adorable et un parfum au jasmin qui a l'air de ne pas sentir trop mal sur moi.

Mamie m'a demandé si Cassandra allait bien. Je lui ai dit la vérité par rapport à cette « amie » qui avait tant d'importance pour moi. Elle a arrêté de goûter aux différents desserts pour soupirer longuement. Ça résumait assez bien la situation. Elle a fini sa bûche en me parlant de la superficialité des amitiés du genre.

- Tu fous quoi trouduc' ? ai-je demandé à mon frère en le voyant caresser le chien de papi.

Il a soupiré en me voyant.

- Je planifie ma conquête du monde avec Napoléon.

Napoléon a aboyé et j'ai ri.

- J'organise une soirée au nouvel an à la maison, a lancé mon frère.

- Et ?

- Tu peux inviter tes potes.

Blanc. Je n'ai pas tant de « potes » que ça. S'il faut parler des vrais de chez vrais, ça se compte avec un pouce et demi sur une main. Cette idée m'a déprimée et je me suis éloignée de mon grand-frère de vingt piges. Un pouce et demi de jolie amitié. C'est plus qu'en début d'année mais pas assez pour faire une soirée du Nouvel An.

J'ai prévenu Camille en l'appelant. Il m'a rassuré et m'a proposé de ramener quelques uns de ses potes. J'ai répondu un « pourquoi pas » détonnant.

- Tu penses que Ségolène peut venir ?

J'aimerais bien la connaître.

Mon petit-ami m'a répondu un « oui » étant donné qu'elle passe ses vacances avec Ovide. Cette idée m'a faite grimacer. Ovide. Ovide. Ovide.

Je suis retournée caresser un chat puis me suis goinfrée, durant toute la fin de la soirée du réveillon, de fois gras et de figues.

Aimée.