(10.12) Aimée sent le fossé
10 décembre
J'ai rencontré Ségolène, la petite-amie d'Ovide. Elle sent l'orchidée et est beaucoup plus bavarde que je ne l'aurais cru. Elle rend les gens autour d'elle confortables et joyeux, un peu comme le fait Camille.
La petite-amie dont on a tous tant entendu parler est venue chercher Ovide au lycée, devant tous les élèves du bahut. La jolie brune a de longues jambes interminables de mannequin et me dépasse largement en taille. Je l'ai trouvée belle, même de loin. Me préparant à rentrer chez moi, Camille m'a tout de même obligée à saluer le couple avec lui.
En voyant Ovide, j'ai senti la gêne monter d'un cran. Il n'arrange pas du tout les choses à me regarder de cette façon. Comme si c'était encore entièrement ma faute. Alors que c'est bien lui qui a posé les questions.
Devant Ségolène, je suis restée silencieuse, repliée sur moi-même, comme je le suis toujours face à une inconnue qui m'intimide. Pourtant, elle m'a souri vivement. Tout a eu l'air de s'apaiser et de se calmer au même instant.
- Hey Aimée ! Appelle-moi Ségo' j'ai tellement entendu parler de toi !
Elle m'a serré dans les bras et je me suis retrouvée comme un nounours immobile. La scène a dû être amusante à regarder... j'ai même entendu mon petit-copain rire.
- Contente de te rencontrer Ségo', ai-je simplement répondu avec un sourire sincère.
Et puis, Ovide l'a embrassée. Je me suis sentie de trop, en train de tenir la chandelle. Camille a répondu à l'appel de son meilleur ami et je suis restée seule, debout au milieu du trottoir en train de regarder le ciel.
Ils sont vraiment mignons ensemble. Faits l'un pour l'autre.
Le baiser achevé, Ovide m'a adressé un regard que je ne saurais décrire sur le coup. Un regard qui se veut peut-être blessant, blessé, triste, vague, désolé, désolant ou blasé. Mais un regard qui a marqué définitivement le fossé entre ce que nous sommes aujourd'hui et notre amitié légère passée.
Aimée.
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