Vu par Cyril

La soirée s'éternise un peu, rien n'avance comme je veux avec Blondie. Je n'ai pas réussi à retenir son prénom, c'est bête. Pourtant il monopolise la discussion et ne parle que de lui. « Je » pars ci, « Moi, je » par là. Tout le contraire de l'autre... Rémi, le brun, qui se la joue taiseux voire mutique. Il répond par oui et par non, le plus souvent possible et sinon par des phrases les plus courtes possibles. Il est vraiment mal à l'aise, le regard toujours fuyant, il ne fixe personne quand il répond. C'est étrange.

Finalement, je renonce à... Thomas. Voilà... j'ai trouvé, mais je crois que je vais vite oublier car je crois qu'il m'utilise pour activer la jalousie du grand. Il le materne comme si c'était un être fragile alors que c'est un géant et l'un des patrons de la boîte. Je me demande pourquoi. Essaye-t-il d'avoir une promotion en passant par le canapé ou en faisant le lèche-botte ? En tous cas, ça n'a pas l'air de fonctionner. L'autre ne voit rien, normal il a l'air complètement à côté de la plaque, ici avec nous.

Je vais laisser tomber ce gigolo de bas étage car je n'aime pas être un instrument, et décide de me consacrer à un autre homme. Un regard vers la minuscule piste de danse, rien d'appétissant. Un prétexte pour me diriger vers le bar et voir le reste des possibilités qui me sont offertes ici.

Vu par Rémi

Je me trouve bête car je ne sais pas quoi faire... Pourquoi ne suis-je pas codé comme les autres ? Ce serait tellement plus simple. Il y a bien une définition pour parler de mon problème mais ça ne me donne pas une solution à mon souci. Comment faire pour séduire un homme ?

Je ne sais pas, personne ne m'a appris l'art subtil de la séduction. Ce sont toujours les autres qui sont venus vers moi. Je n'ai jamais eu le besoin d'être social mais là j'aimerais tant l'être.

J'essaye de m'intégrer dans le groupe comme je le fais d'habitude. Observant d'abord, répondant aux questions qu'on me pose.

Je ne fais pas le premier pas, pas d'interrogation, je laisse Thomas faire. Je jette de temps en temps un coup d'œil vers lui. Il est beau et impertinent. Je savoure sa vision en répétant son prénom dans ma petite tête.

D'un coup, je réalise que je devrais faire un pas vers lui. Enfin pas m'avancer mais tenter quelque chose pour interagir avec lui. Une question, une remarque.

Mais quoi ! Rien ne me vient en tête. Il veut quitter sa place pour aller au bar chercher une nouvelle bouteille, je me lève pour qu'il sorte du coin. Je sors alors la première chose qui me vient à l'esprit. Au vu de la réaction de Cyril ce n'est pas ce qu'il fallait dire.