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chapitre seize

Allongée dans mon lit, je fus surprise d'entendre mon téléphone sonner en milieu d'après-midi. Je posais ma guitare sur le côté, et répondais sans vraiment regarder l'appelant. À cette heure-ci, ce devait sûrement être Christian.

- Oui ?

- Salut beauté, qu'est-ce que tu fais de beau aujourd'hui ?

Je fronçais les sourcils.

- Nicolas ? C'est bien toi ?

- Qui d'autre ?

- Comment as-tu eu mon numéro ?

- J'ai mes sources. Bon, tu réponds à ma question ?

- Je vois un ami, rien de spécial... Nicolas, il va falloir que je te dise quelque chose.

Il y eut un blanc.

- Qu'y a-t-il ? me demanda-t-il, intrigué.

- Je... c'est difficile à expliquer, mais, disons que je ne sais pas si je vais aller au lycée à la rentrée prochaine, dis-je avec un pincement au cœur.

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- C'est compliqué, des histoires de famille... Je suis désolée.

- Ouais... OK, pas de problème.

- Ça va ?

- Oui oui, je suis juste un peu déçu, c'est tout. Mais si tu as des problèmes avec ta famille, je comprends tout à fait, j'aurais fait la même chose, je pense. Il n'y a rien de grave ?

- Non, non rien de grave. Enfin, rien de très grave, tu vois...

- OK, c'est cool.

Il y eut un nouveau silence, et un nouveau pincement au cœur.

- Bon, je vais te laisser, j'ai des trucs à faire, annonça-t-il au bout d'un moment.

- Des trucs ?

- Des trucs. A plus, dit-il avant de raccrocher.

Je regardais l'écran de mon téléphone.

- À plus...

Je me sentais tellement mal. Je lui avais promis d'être là pour notre dernière année de lycée, rattraper le temps perdu et redevenir proches comme nous l'étions autrefois. Mais à cause de l'Initiation, tout ça allait m'être impossible. Je soupirais, et au même moment, on frappa à la porte de ma chambre. Puis Adrian passa sa tête aux cheveux blancs comme neige de l'encadrement.

- Bonjour, me sourit-il.

- Je vais vraiment devoir être loin de ma famille et de mes amis pendant six mois ?

Son sourire s'effaça. Il entra dans ma chambre en refermant la porte derrière lui et s'assit à côté de moi. Je me redressais afin d'être assise en face de lui.

- Je ne peux pas avoir des weekends, des sortes de permission ?

- Alex, ce n'est pas si simple. Et puis, c'est six mois ou plus, tout dépend de ton niveau et de ton choix.

- Si tu crois que ça me réconforte...

- Je préfère être objectif avec toi et ne pas te mentir.

Je le regardais. Il avait l'air tellement sincère lorsqu'il disait ça. Toute la nuit, je m'étais demandée s'il allait être de nouveau honnête avec moi - s'il l'avait déjà été. Ce qu'il avait fait était impardonnable, et interdit surtout. Mais après maintes et maintes réflexions, je m'étais dit que tout le monde avait le droit à une seconde chance, et puis, il regrettait ses actes. Peut-être.

Il me disait que Luca n'était pas digne de confiance, mais il m'avait prouvé que le cas était le même pour lui. Seulement, j'avais confiance en Luca, aveuglement. Alors qui me disait qu'il n'allait pas au bout d'un moment changer de veste et me manipuler, comme le faisait n'importe quel Démon ?

J'en étais arrivée à la conclusion que je devais laisser une chance à Adrian. Une dernière, en ce jour-même. Et si je jugeais qu'il n'allait plus me mentir et qu'il était devenu sincère...

J'allais devoir me méfier de Luca pour de bon.

Adrian me parla beaucoup de l'Initiation, des conditions surtout. J'allais devoir passer un Noël sans ma famille, ne pas faire ma dernière année de lycée et passer six mois sans voir Christian. Plus il me parlait, moins j'avais envie de devenir un membre du Conseil.

- Tu sais, il ne faut pas que voir le mauvais côté de la chose, me conseilla Adrian, comme une évidence.

- Parce qu'il y a un bon côté ? demandai-je.

Je lui servais un verre de jus de fruits, et lui tendis.

- Bien sûr que oui ! sourit-il. Déjà, l'Initiation ne dure que six mois.

- Que six mois, répétai-je.

- Mais Alex, qu'est-ce que six mois dans une vie ? Et c'est tellement intéressant, tu ne vois pas les mois passer. Et grâce à ça, tu auras un parfait contrôle de tes pouvoirs !

Il but une gorgée de jus de fruits, pendant que je le regardais, perplexe.

- D'ailleurs - ça me fait penser à ça - tu as eu de nouvelles visions ?

Je secouais la tête.

- Non, mais j'y ai pensé... Je ne crois pas que je sois capable d'avoir des visions.

- C'est bien à cause de ça que tu n'en as pas.

- Et si je n'ai pas envie d'en avoir, justement ? lâchai-je, un peu trop brusquement.

Adrian posa son verre sur la table, et me dévisagea.

- Je ne comprends pas pourquoi tu renies ton destin de cette façon, Alexis, dit-il posément.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Tu es destinée à devenir un Ange, et tu veux à tout prix devenir un Démon. Au final tu ne veux être ni l'un ni l'autre simplement à cause de l'Initiation, et du fait que tu auras des pouvoirs. Je ne sais pas combien de personnes aimeraient être à ta place, mais il doit y en avoir un paquet et toi, tout ce que tu fais, c'est te plaindre.

- Tu penses que des gens aimeraient être séparés de leur famille ?

- Non, mais détenir des pouvoirs devrait en faire envier plus d'un. Surtout que tu peux voir l'avenir, Alex ! Pour le moment, ce n'est que des instants, des parcelles, mais tu te rends compte de l'immensité de ton pouvoir que tu auras si tu arrives à le maitriser ?

- Mais je ne veux pas de ce pouvoir...

- Tu es complètement folle, ma parole.

- Quoi ? C'est moi qui suis folle ?

- Exactement.

- Je rêve ! Qui de nous deux, dans cette pièce, à tenter de manipuler l'autre à l'aide de pouvoirs magiques ? Qui de nous deux a simplement des pouvoirs magiques, par-dessus tout ? Tout m'est tombé dessus d'un coup : Luca, toi, cette histoire à dormir debout, la mort d'un homme, les visions, tout !

Je m'arrêtais pour reprendre mon souffle, puis repris :

- Alors, oui, en effet, tu as raison : je suis folle. Mais c'est vous qui m'avez rendue comme ça. Moi, je n'y peux rien, je n'ai rien fait pour mériter ça. Alors si quelqu'un souhaite prendre ma place, eh bien qu'il ne se gêne pas. J'en ai assez de toutes ces histoires.

Je m'asseyais et pris ma tête dans mes mains. Tout ça me donnait mal au crâne. Je n'avais jamais rien demandé, moi, juste à avoir une vie tranquille avec des parents absentéistes et un meilleur ami faisant office de grand frère. Et c'était tout. Il ne me fallait pas la Lune pour être heureuse, un simple verre de jus de fruits avec Christian me donnait le sourire. Aller à l'Endroit seulement accompagnée de ma guitare me détendait. Pas besoin de magie ou d'ailes. Ce que j'avais me suffisait.

Alors pourquoi tout ça faisait partie de ma vie maintenant ? J'allais devoir faire un choix, suivre l'Initiation, et tout ça pour quoi ? Pour être un Ange, un Démon, vivre en autarcie cachée de tous et avoir des pouvoirs magiques ? Mentir à tous ceux que j'allais rencontrer ? "Oui, je ne suis qu'une simple humaine ; non, je n'ai pas d'ailes sous ma veste." Tout ça n'avait aucun sens. Aucun sens.

- Il faut que j'aille voir Christian, dis-je.

Je me levai et enfilai mes baskets près de la porte d'entrée.

- Alexis, il travaille, je ne pense pas que...

- Tu es mon tuteur, pas mon père. Alors tu te tais et tu sors de chez moi.

Je me redressais et plantai mon regard dans le sien. Il était encore assis à la table, et n'avait pas bougé. Il soupira, but le reste de son jus de fruits et se leva pour me rejoindre sur le seuil.

- Alex, je...

- Ne m'appelle pas comme ça, le coupai-je.

- Alexis, je suis désolé. Mais ne t'énerves pas comme ça s'il te plait. Ce n'est pas de ta faute ce qu'il t'arrive, mais ce n'est pas non plus de la mienne.

Je ne bougeais pas. Il poussa un second soupir, et partit. J'allais prendre mon vélo dans le garage, tout en pensant à ce qu'Adrian venait de me dire. Ça me coûtait de l'avouer, mais il avait raison. Je soupirais. Je m'agaçais moi-même, par moment.

Je pédalais jusqu'à lui. Il marchait, main dans les poches de son jean, sa veste en cuir réfléchissant le soleil.

- Je peux te déposer ? lançai-je.

Il se tourna vers moi et me sourit.

- Mais si tu ouvres une seule fois la bouche, je t'égorge.

Il fit le salut militaire, et montait sur mon porte-bagage.

Lorsque j'arrivais au café, je sautais presque de mon vélo pour passer la porte. J'avais l'impression de ne pas avoir vu Christian depuis des semaines - alors que ça ne faisait que deux jours. Me retrouver dans le café me donnait encore plus envie de le voir. Samuel me vit entrer, et j'allais vers lui pour lui demander où était Christian.

- Dans la cuisine. Ma chérie, tu vas bien ? me demanda-t-il, me voyant si pressée.

J'hochai la tête en lui souriant, passais derrière le comptoir et déposai un baiser sur la joue de celui que je considérais comme mon deuxième père. Il me sourit et me tint la porte de la cuisine. Je découvrais Louane et Christian en train de rire, pendant que lui malaxait de la pâte à pain. Il était couvert de farine ; je m'en fichais un peu.

- Alex ! sourit-il en me voyant.

Je lui souris à mon tour, et fonçais dans ses bras. Il éclata de rire et me serra contre lui, avec ses mains pleines de pâte.

- Ça me fait bizarre de ne plus te voir tous les jours, toi.

- Et tu en as raté, des choses, lui murmurai-je.

+ + +

- Raconte-moi tout.

Christian était épuisé. Il était presque minuit et il venait de finir son service. Louane était parti depuis longtemps déjà, et Samuel s'occupait de la fermeture.

Il s'affala sur le lit. On aurait dit que tous ses muscles n'étaient plus en état de fonctionner.

- Tu es fatigué, remarquai-je.

- Il y a de plus en plus de touristes, c'est crevant, marmonna-t-il.

Puis il se tourna pour s'allonger sur le dos, croisa les bras derrière la tête et me regarda.

- Qu'est-ce que j'ai raté ? dit-il en souriant.

- Adrian m'a embrassée.

Il se contenta de froncer les sourcils.

- Il m'a embrassée, mais il m'y a forcée, en quelques sortes. C'est bizarre. Je... il a utilisé ses pouvoirs.

- Ses pouvoirs ? répéta-t-il.

- Il dit qu'il a le don de persuasion, ou quelque chose comme ça. Et qu'il s'en était servi pour me séduire donc pour que je sois plus tentée de devenir un Ange. Tu ne trouves pas ça bizarre, qu'un Ange agisse comme ça ?

Il resta silencieux.

- Je veux dire, un Ange, c'est sensé être gentil, et...

- Je vois ce que tu veux dire.

Je regardais Christian. Il avait l'air en colère. Terriblement en colère.

- Mais ne t'inquiète pas, il s'est excusé, et il m'a dit qu'il s'en voulait. Je voulais t'en parler, parce que je crois qu'il est sincère lorsqu'il me dit ça.

Christian était rouge de colère.

- Christian ?

- Il faut que j'aille faire un tour.

- Quoi ? Tu vas me laisser toute seule ?

Il tourna la tête vers moi. Je ne l'avais jamais vu comme ça : si en colère, si hors de lui.

- Alex, je ne te laisserais jamais seule, OK ? Il y a ce lien entre nous qui nous lie à jamais, jamais on ne sera séparé, tu m'entends ?

J'hochai la tête, indécise malgré tout. Il se leva du lit, et se rendit à la porte de sa chambre, pendant que je le regardais faire. Mais il fit demi-tour, et se pencha vers moi.

- Je reviens vite, d'accord ? me dit-il avec une voix douce.

- D'accord, murmurai-je.

Il me sourit tendrement, m'embrassa le front et partit.

Mais pourquoi ? Pourquoi était-il parti ? Je ne comprenais plus rien. Que je lui dise que Luca m'a embrassée et qu'il pouvait être déchu, il n'en avait rien à faire, mais qu'Adrian se sert de ses pouvoirs pour m'embrasser et il sortait de ses gonds. Pourquoi ? Le pire, c'est que l'histoire qui me touchait le plus était celle de Luca.

Je m'allongeais sur le lit de Christian. Pourquoi ? Jamais je ne l'avais vu comme ça. Il était plus en colère que moi je ne l'avais été.

Toujours était-il qu'Adrian avait semblé être honnête en me présentant ses excuses, et aujourd'hui aussi. Il n'avait pas cessé de me répéter qu'il avait été désolé. Moi, je lui demandais des explications sur l'Initiation, puis sur la mort de l'Impartial.

« Alex, je ne veux pas t'en parler » me répondait-il à chaque fois. Pourquoi ?

Sans vraiment m'en rendre compte, en me posant toutes ces questions, je m'endormis.

+ + +

J'avais demandé à Christian ce qu'il avait fait hier soir. Il avait fait semblant de ne pas m'entendre et était descendu travailler. Alors j'étais restée là, allongée dans son lit, à me poser cette question en boucle dans ma tête. Qu'avait-il pu bien faire ?

Après avoir pris une douche et m'être habillée, je descendais dans l'Authentique. Je retrouvais quelques clients matinaux, ainsi que Samuel, Christian et Luca en train de parler. Ce dernier buvait un café, assis au comptoir. Il ne m'avait pas vu arriver.

- Bonjour tout le monde, les saluai-je.

Je m'assis à ses côtés, pendant qu'il me regardait.

- Ma belle, tu veux manger ? me demanda Samuel.

J'hochai la tête en lui souriant. Il partit alors dans la cuisine. Je ne quittais pas des yeux Christian. Il s'en rendit compte, et lâcha :

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je veux une réponse.

Il soupira, et me répondit en souriant :

- Alex, j'ai vingt ans. Je suis majeur. Et par-dessus tout, tu n'es pas ma mère.

- Je suis ta meilleure amie, rétorquai-je.

- Ta petite sœur, renchérit Luca.

Christian le fixait avec des yeux ronds.

- Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi ?

- Désolé mon vieux, rit Luca en buvant une gorgée de café.

Je les regardais, un à un. Puis je me rappelais d'une chose.

- Luca, dis-je.

- Qu'y a-t-il mon Ange ?

Je le regardais. Il disait ça avec tellement d'innocence.

- Je peux te demander pourquoi tu m'as forcée de ne rien raconter à Christian alors que tu ne te gênes pas de lui dire que tu es un Démon ?

- Crie-le plus fort surtout, dit-il en me montrant les clients dans le café.

- OK.

Alors je commençais à crier le début de ma phrase, et Luca plaqua sa main contre ma bouche.

- Mais t'es complètement malade ! murmura-t-il, alors que tous les regards des clients étaient tournés vers nous.

- Tu m'as dit de ne rien dire, à mon meilleur ami !

- Alex, tu ne vas pas remettre ça sur le tapis... soupira Christian.

- Toi, on ne t'a rien demandé, lui dis-je sèchement.

Il fronça les sourcils.

- Je peux savoir pourquoi tu m'en veux comme ça ?

- Tu m'as caché ça, tu es tout le temps en train de comploter des choses avec Luca et je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas me dire où tu es allé hier soir.

- Alex, mais qu'est-ce qui te prend ?

- Tu ne m'as jamais caché autant de choses Christian, c'est à croire que depuis le début, tu me mens.

- Depuis le début ?

- Depuis qu'on s'est rencontré.

Il allait rétorquer, mais ne dit rien. Il soupira, tout son visage entier s'affaissa. Je l'avais déçu, blessé peut-être. Mais je l'étais autant que lui.

- Alors je te laisse papoter avec ton nouveau meilleur ami. Je ne veux plus rien avoir à faire avec vous deux.

- Nous deux ? répéta Luca.

- Oui. Toi, lui, puis Adrian. Vous me cachez tous des choses, toujours, tout le temps, c'est insupportable.

Je quittais le café. J'en avais assez de tous leurs secrets.

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