Voici donc le deuxième et dernier chapitre de cette histoire abandonnée.

(et je viens de me rendre compte qu'il fait 6 pages)

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Mon frère était...

Gentil

Doux

Attentionné

Mon frère était

Compréhensif

Mais protecteur

Sans être violent

Souvent,

Il me prenait la main

Quand on traversait

Et quand je lui disait

Que je n'avais pas besoin

Qu'il me protège

Il disait:

"Tu n'en as pas besoin

J'en ai envie

Car je tiens à toi

Et que je ne pourrais pas vivre en sachant

Que je t'ai laissée te blesser"

Je répondais:

"Mais la vie c'est ça,

C'est se blesser,

Se relever

Et repartir au combat!

Je ne veux pas d'une vie stérilisée,

D'une vie recouverte de mousse.

Moi, je veux une vie palpitante

Et devoir me relever des milliers de fois!

Je veux faire comme je l'entends

Sans me soucier des regards.

Je veux vivre une vie à fond!"

Il souriait

Et concluait:

"Dis donc, quelle petite philosophe tu fais!

Tu m'apprendras, un jour?

Je te promet que tu vivras une vie à fond,

Une vie à mille à l'heure

Je ne te vois pas faire autrement

Mais tu auras tout le temps

Quand je serais parti

En attendant, laisse-moi t'aimer

A ma manière

Tant que je le peux encore"

Il disait que sa vie

C'était moi

Et que ça lui allait comme ça

Il disait que Papa

Ne comprendrais pas

Nos jeux, nos histoires fantaisistes

Que Maman

Les trouverait idiots,

Inutiles

Et qu'Amelia dirait

Être bien trop vieille pour ça

Que c'était des jeux de bébés

Il disait que le vent

Lui soufflait des mondes

Invisibles aux autres

Et qu'on avait tous

Un pouvoir

Au fond de nous

Le sien, c'était

Qu'il pouvait voir les mondes invisibles aux autres

Que le vent, la pluie et le soleil lui soufflaient

Le mien, c'était

De toujours y aller à fond

A mille pour cent, à mille à l'heure

Alors, il rendait les mondes invisibles visibles

Pour moi

Juste moi

Il disait que les histoires de télépathie entre jumeaux

C'était au moins un peu vrai

Parce que personne d'autre savait qui on était

Ils connaissaient Alice et Romane

Mais ils ne connaissaient pas

Anémone et Rowan

Il disait que les gens pouvaient pas comprendre

Que malgré leurs déductions

Il était un garçon

Et que malgré ce qu'il appelait

Sa particularité

Il ne voulais pas de leur pitié.

Il disait que peut importe

Ce que les médecins disaient

Il n'était

Ni Romane

Ni malade

Ni un cas désespéré.

Il disait qu'il ne se précipitais pas

Inexorablement vers la mort

Mais vers le dernier des mondes invisibles

Celui que tout le monde voyait à un moment

Et qu'il ne pouvait pas le rendre visible pour moi

Même si il le voulait

Car il fallait y entrer

Comme les autres

Alors je lui demandais si je pouvais y aller

Avec lui

Pour ne pas le perdre

Mais il répondait

Que je ne pouvais pas

Il disait:

"Malgré ça,

Anémone,

On ne sera jamais séparés

Tu vas me manquer

Et je vais te manquer

Car on ne se verra plus dans ce monde

Mais dès que tu auras besoin de moi

Tu fermeras les yeux

Et je serais là.

Pour toujours

Je resterais à tes côtés

Sans t'abandonner

Et j'ai besoin de toi,

Pour se souvenir de moi

Du vrai moi

Pas Romane

Pas malade

Juste Rowan

D'accord?"

D'accord.

Rowan

Mon frère était

Le meilleur des frères

Le meilleur tout court

Mon frère avait

Sept minutes de plus que moi

Maintenant il a deux ans de moins

Que moi

Car il y a deux ans

Il a rejoint le dernier

Des mondes invisibles

Sans que je puisse l'accompagner

Mais je me souviendrais toujours de lui.

Mon frère était

Mais il n'est plus.