- Nina Jefferson, dans mon bureau. Maintenant.

Les hauts-parleurs s'éteignent. Je suis dans la cafétéria en train de prendre mon déjeuner. Je débarrasse en vitesse mon plateau et me dirige vers le bureau de mon patron. J'ai l'habitude de recevoir des ordres clairs et précis. Quand j'en reçois un du boss, je ne dois pas hésiter un seul instant à obéir ou je me fais virer instantanément.

Je toque puis entre, après en avoir eu la permission. Je suis debout, devant le bureau de mon boss, assis derrière sur une chaise.

- J'ai une nouvelle mission pour toi.

Je reste de marbre à l'extérieur, c'est le métier qui le veut, mais à l'intérieur, je saute de joie. J'aime mon travail. Je ne démissionnerai pour rien au monde. Mon excitation est à son comble à chaque fois que je sais que je vais aller sur le terrain. Je ne vis que pour ça. Je m'approche du bureau pour pouvoir lire la feuille qu'il me tend et qui explique en détail ma mission.

"John Morgan
Né le 18 juin 1977, 39 ans
Demande d'assassinat de la part de Kate Morgan, sa femme"

Il a dû la tromper, à coup sûr, pourquoi le tuer si ce n'est pas à cause de ça ? À force je devine rapidement le pourquoi la personne demande à ce qu'on assassine telle ou telle personne. Je deviens experte. Je passe ma vie dans cette organisation à remplir des missions. J'ai été formée pour. Ce n'est pas étonnant que je puisse comprendre mes cibles. C'est dans mon éducation.

"Raison : Il couche avec toutes les femmes du service de maison, et sûrement pleins d'autres encore. Parfois il les force même."

Bingo. C'est l'un des motifs les plus récurrents. Les femmes, dégoûtées de leurs maris, envieuses de vengeance, qui se sentent humiliées, appellent l'organisation où je travaille pour que nous mettions fin à la vie de leurs maris. Comme ça, elles ne se sentent plus souillées et pensent avoir fait justice.

"Somme : 100 000€"

C'est une belle somme, donc une belle motivation.

- Je vais remplir cette mission.

- Fais encore un sans faute.

- Je ne connais pas l'échec, je ne commets jamais d'erreur, tu le sais.

Je sors de la pièce, la feuille à la main. Je lis chaque détail écrit sur le morceau de papier et je tâche d'en retenir un maximum. Au moins, celui-là va être facile à berner puisqu'il trompe sa femme avec n'importe qui, c'est qu'il est dominé par ses envies sexuelles. Ça va être un jeu d'enfant. Je sautille d'impatience.

Je passe dans les vestiaires de mon équipe. Nous avons une salle et des vestiaires rien que pour nous. Nous sommes onze. La mission que je dois accomplir ne requiert qu'une seule personne, cependant parfois, nous avons besoin de plusieurs personnes pour venir à bout d'une mission.

Dans les vestiaires, je me change, je me transforme même. Il ne faudrait pas que la police ou un quelconque témoin me voit et me reconnaisse. J'enfile une perruque blonde, je mets des lentilles bleus puis je me maquille beaucoup. Je m'habille, pour séduire un homme comme ça, de la pire espèce, une mini-jupe et un décolleté suffit amplement mais je m'habille de façon à passer pour une femme du service ménager de la maison.

Une fois prête, je prends l'ascenseur pour descendre au parking. Je me dirige vers ma voiture : une Ferrari noire. Je peux bien me le permettre vu tout l'argent que j'empoche dès que je tue quelqu'un, même si l'organisation prend la moitié de la somme gagnée, je touche beaucoup aussi.

Je démarre en trombe, sors en vitesse de ma place de stationnement et gagne rapidement la route principale. La maison de la famille Morgan se situe à une vingtaine de minutes d'ici. J'ai hâte d'y être. Ce métier me convient totalement, je suis faite pour ça.

Je me gare à une dizaine de minutes à pied de la propriété de M. Morgan pour éviter d'attirer l'attention avec une voiture de luxe dans les parages. Même si c'est monnaie courante dans le quartier où il habite, il vaut mieux ne prendre aucun risque.

Ça fait cinq minutes que je suis devant la maison. Je l'analyse. Je regarde quelles pourraient être les sorties en cas d'urgence. J'enfile une paire de gants pour éviter de laisser mes empreintes digitales sur la future scène de crime. Une fois que je me sens prête, j'entre. Sur la feuille, il y a écrit qu'il y a une petite porte pour les femmes du service, située sur le côté. Je la trouve sans difficulté.

Je marche dans le petit couloir sombre puis j'arrive dans une salle où se trouve une table et des chaises ainsi qu'une cafetière. Ça doit être la salle de repos des employés. J'entends alors résonner dans le haut parleur se trouvant dans un coin de la pièce :

- Apportez moi un plat de pâtes carbonara !

La voix est sans appel. Je devine rapidement que ça doit être le maître de la maison, soit John Morgan, autrement dit, ma cible. Il y a un plan de la demeure dans la salle. Je la mémorise le plus vite possible puis je cours aux cuisines. Le plat est déjà sur le comptoir. Ils sont rapides ici, ce qui montre l'autorité dont fait preuve ma future victime. Je prends l'assiette puis la mets sur une table à roulette. Je l'apporte jusqu'à la chambre de John. Je toque.

- Entrez ! aboie-t-il.

J'entre après avoir pris une grande inspiration puis amène la table jusqu'à son bureau où il travaille. Il lève un œil vers moi, puis une fois qu'il m'a vu, il tourne entièrement son corps vers moi. Il me regarde de haut en bas, me déshabillant ouvertement du regard. Son regard me répugne, comme tout ce que je tue. On a l'impression qu'on est qu'un simple bout de viande. Pour eux, les femmes sont simplement un corps doté d'un vagin dans lequel ils peuvent se faire plaisir.

- Je ne t'ai encore jamais vu ici. Tu es nouvelle ?

- Oui, je lui réponds d'une voix aiguë.

Je tords mes doigts et je gigote un peu, pour faire croire que je suis gênée et timide. Ce type d'homme aime croire avoir le contrôle, alors une jeune fille fragile, pour eux, c'est plus que bandant.

- N'ai pas peur, je ne vais pas te manger.

Il approche sa main de mon visage et me caresse les cheveux. Je me laisse faire, c'est ce qu'il veut. Il me déshabille doucement, faisant glisser ma robe le long de mon corps, et pose ses yeux sur tout mon anatomie. Je porte une lingerie bon marché pour éviter de me faire repérer par un détail mais qui ne manque tout de même pas de me mettre en valeur.

L'organisation a d'énormes réductions dans plusieurs grandes chaînes de lingeries de luxe. J'en profite pour faire mes achats dans ces marques là et je n'en suis pas déçue.

J'essaie de cacher mon corps avec mes bras, je joue la carte de la fille timide. Je baisse les yeux par la même occasion, montrant ma totale soumission feinte.

- Enlève tes bras, tu ne voudrais pas être virée pour ça.

Je secoue la tête et laisse tomber mes bras le long de mon corps. C'est donc de cette manière qu'il menace ses employées pour les obliger à avoir des rapports sexuels avec lui. Une personne en difficulté financière ne pourrait pas se permettre de perdre un emploi alors elle se retrouve contrainte à lui obéir. Il me répugne.

Il me pousse sur son lit et je tombe à la renverse. Alors qu'il allait se pencher sur moi, je sors un couteau de derrière mon dos, qui était bloqué grâce à mon soutien-gorge et je me relève, lui faisant face. Je le vois horrifié, et à chaque fois que je fais un pas vers lui, il fait un pas en arrière.

Je viens de passer en l'espace d'une seconde de la petite fille timide à une femme révoltée qu'un homme puisse faire de telles horreurs à une femme. Ce n'est pas étonnant qu'il panique et qu'il soit terrifié. Puis, s'il se comporte de cette façon avec les femmes, c'est qu'il est faible et lâche au fond.

- Qu'est-ce... Qu'est-ce que vous faites ? Qui êtes-vous ? couine-t-il.

- Ton pire cauchemar.

Je le vois trembler comme une feuille. Alors ça fait quoi d'être intimidé ? D'avoir peur de ce qu'il va se passer par la suite ? On inverse les rôles. Ce que je vais te faire subir, c'est ce que tu leur fais subir, probablement chaque jour.

- Vous savez ce qui me répugne le plus chez vous ? C'est que vous tirez profit des faiblesses des autres. Vous savez que ces femmes de service ne peuvent pas se permettre d'être virées sinon elles n'auront plus d'argent pour nourrir leurs familles alors vous en profitez. Vous êtes un homme répugnant. Je déteste les hommes comme vous, et vous savez ce que je fais aux énergumènes de votre espèce ? Je les tue.

Il est stoppé dans son recul par le mur. Je m'approche de lui. Je le menace avec mon couteau que je pointe sur lui.

- N'approchez pas ! Je connais du monde, vous allez me le payer !

Je rigole. Il croit vraiment pouvoir faire quelque chose contre moi, Nina Jefferson, née pour tuer ? Sa menace n'est pour moi qu'une simple plaisanterie. Je suis inatteignable. Jamais je ne me ferai attraper, jamais on ne me touchera.

- Avant de vous tuer, je vais faire quelque chose qui me tient à cœur. Enfin, si j'ai un cœur.

Il est encore plus effrayé. Il n'a aucune emprise sur ce qui va se passer, et il le sait, ce qui rend sa panique de plus en plus visible. Je souris, me délectant de cette vision. La situation est tellement jouissive. J'aime avoir le contrôle. Seule moi vais décider de ce qui se passera ensuite. Je suis maître de la situation. Ça doit le changer de l'ordinaire de ne pas contrôler la situation. Me dire ça m'amuse encore plus.

Je baisse son pantalon et je lui plante le couteau dans son attirail masculin, maintenant son corps contre le mur avec mon bras gauche. Je tourne le couteau de droite à gauche pour bien le faire souffrir. Je suis trop rapide pour qu'il puisse se défendre. Il crie de douleur et se tient le sexe. Il y a cette expression "Remuer le couteau dans la plaie" que les gens utilisent pour dire qu'on parle d'une situation douloureuse. Je fais exactement la même chose, sauf que je ne parle pas, j'agis. Mon but est de lui faire mal.

- Souffre autant que tu as fais souffrir.

Et c'est sur cette phrase que je lui plante mon couteau dans la gorge où s'étouffe un dernier cri de douleur.

Mission accomplie.

Je redescends calmement les escaliers après mon meurtre. J'entends un cri féminin. Elle a dû découvrir le corps inerte et ensanglanté de John. Même si elle sera en état de choc durant les premiers jours, elle sera heureuse de ne plus être entre les griffes de cet homme abominable.

Je retourne à ma voiture après avoir enfiler à nouveau ma tenue puis je prends de nouveau vêtements que j'ai amené pour pouvoir me changer après le meurtre. J'enlève ma perruque et mes lentilles puis je pose toutes mes affaires dans le coffre de la voiture.

À la fin de chaque mission, je prends le temps de brûler les vêtements qui m'ont servi pour l'accomplir. L'organisation ne manque pas d'argent pour en acheter toujours plus. Je n'aime pas garder de souvenirs de ces êtres qui me répugnent. Et ça fait toujours des preuves possibles en moins, si un témoin visuel fait surface par hasard.

J'ai bien entendu pensé à ramener la tenue que j'avais sur moi tout à l'heure. Je ne dois laisse aucune trace. Si la police mène une enquête, les policiers apprendront rapidement qu'il avait des relations sexuelles avec ses employés et ils songeront que c'est une des femmes de service qui en a eu marre de son calvaire et qui a voulu y mettre fin. Cependant, comme il n'y a aucune preuve contre aucune d'elles, l'affaire sera à jamais non résolue.

Je rentre dans le bâtiment de l'organisation après avoir accomplie ma mission.

- Hey Nina ! Encore une réussite d'après ce que j'ai entendu ! me lance Ian.

- Tu me connais, je ne connais pas le mot échec.

Il rigole comme s'il savait quelle allait être ma réponse, ce qui ne m'étonne pas plus que ça puisque Ian me connaît mieux que quiconque. Ça a été mon mentor à mon arrivée dans cette organisation et je le considère comme mon meilleur ami, si on peut appeler ça comme ça dans le métier dans lequel je travaille.

- Tu fais quoi ce soir ? L'équipe veut qu'on aille se faire un resto, t'es partante ?

J'accepte l'offre. En tant que leader de l'équipe, je me dois d'être présente aux événements qu'ils organisent même si je n'en ai nullement envie. Ian fait parti de mon équipe. Il y a encore cinq autres filles et quatre autres garçons. C'est une équipe plutôt équilibrée. Nous avons des tireurs d'élite, des hackers, des tueurs au corps à corps et des personnes expertes en espionnage. On a une équipe solide et forte et on s'entend bien ce qui facilite les choses lorsqu'on est en mission de groupe : tout s'enchaîne sans problème. La preuve, ils organisent des soirées tous ensemble. C'est ça, le bon esprit d'équipe.

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Voici le premier chapitre de ma nouvelle histoire : Agent secret !

Alors tout d'abord, un grand merci à vous d'avoir cliqué sur mon histoire pour la lire ! C'est déjà pour moi un grand honneur. J'espère que la suite vous plaira et que vous ne serez pas déçus.

J'ai toujours voulu écrire des petites questions à la fin des chapitres pour interagir avec les lecteurs, comme le font certains auteurs, mais j'ai toujours eu peur de n'avoir aucun retour et de parler seule. Vous pensez que je devrais ?

N'hésitez pas à voter et à commenter. Un retour sur ce que vous pensez de mon histoire me ferait très plaisir ! En plus j'adore les petits commentaires !

PS : Je dois être une auteur sadique alors attendez vous à beaucoup d'événements plutôt violents. Mais ne vous en faites pas, ce n'est pas de la violence brute et pure !

Sur ce, bonne journée à tous et bonne lecture !

Bonheur à tous.

Maloann