Chapitre 6
Bonjouur !
Petit cadeau pour celles et ceux qui auraient du mal à visualiser les personnages ou qui préfèrent seulement avoir les références, je vous présente les Agents Volca (à gauche - de son vrai nom Alana de la Garza) et Levasseur (à droite - de son vrai nom Stana Katic), toutes deux également de très jolies femmes
c'était tout pour moi, bonne lecture ! xoxo
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Me revoilà une seconde fois à haute altitude, mais cette fois-ci dans un avion bien plus petit que le précédent. Cependant, l'ambiance n'était pas forcément plus calme, mes nouvelles coéquipières ayant décidé qu'il fallait élire une capitaine parmi nous quatre, et vous savez très bien qui s'affronte...
J'étais allongée sur un siège bien confortable, tournée vers le hublot d'où je regardais la mer de nuage. J'avais prévu de faire un petit somme pour me requinquer mais avec Tom et Jerry à côté, c'était compliqué. J'avais l'impression d'assister à une dispute de vieux couple, pour savoir laquelle faisait mieux ci ou ça, avait dit ci ou avait dit ça, et ce depuis plus d'une heure déjà.
Une main se posa sur mon bras. Je sursautai.
- Désolée, je ne voulais pas vous effrayer.
Je me tournai vers l'Agent Volca.
- Tout va bien ? me demanda-t-elle.
Je jetai un coup d'œil aux deux chipies qui marchaient à travers l'avion en faisant de grands gestes.
- Super, j'assiste à l'avant-première d'une nouvelle pièce de théâtre mélodramatique...
- Elles finiront bien par se calmer. Enfin, je l'espère...
- Tu veux que je te rappelle qui nous a mené droit dans un piège il y a sept ans, lors de l'intervention Pirate ? gueula Rand.
- Oh bah tiens, c'est marrant ça, c'est pas comme si que tu avais fait la même chose trois mois après, alors que j'avais déjà fait l'erreur ! rétorqua Levasseur.
- J'y étais allée pour te prouver que tu avais tort de ne pas revenir sur ta proposition !
- Ma proposition était juste, je n'allais pas revenir dessus !
Je poussai un soupir puis j'attrapai le sifflet que j'avais sur mes clefs. À la base, il servait à repousser les hommes un peu trop lourds qui m'abordaient dans la rue, bien qu'il n'y en ait jamais eu pour le moment, mais aujourd'hui il servira à sauver ma sieste et mon mal de crâne. J'intimai à Volca de se boucher les oreilles et je soufflai dans l'instrument qui émit un bruit strident.
Les deux femmes se tournèrent vers moi, prêtes à m'assassiner.
- Maintenant que j'ai votre attention à toutes les deux, est-il possible que vous vous taisiez ? J'aimerais dormir.
- Oh, pas de problème, mais demandez à votre chère professeure de droit d'admettre que je ferai une meilleure capitaine qu'elle ! recommença Rand.
- Elle sait très bien que c'est faux, Sally. Tu te fatigues pour rien.
Avant qu'elles ne se lancent dans une second tour, je les coupai :
- Aucune de vous deux n'aura ce rôle. Vous êtes aussi matures que deux adolescentes en pleine crise d'hormones qui se battent parce qu'elles ont toutes les deux un faible pour le prof de sport !
Elles restèrent silencieuses, gênées de se rendre compte qu'elles avaient effectivement agi de la sorte.
- C'est pour cette raison que l'Agent Volca est notre capitaine, que ça vous plaise ou non.
Sur mes mots, je me retournai vers le hublot et je me préparai à dormir.
Après un bon repos, nous arrivons à Los Angeles. Sur le parking de l'aéroport, un van noir nous attendait. Je m'installai dos à la route à côté de Volca, Rand et Levasseur face à nous. On roula un petit moment dans un silence tendu, les deux ennemies pianotant sur leur téléphone pour éviter de s'égorger mutuellement. Bientôt, un sourire niais prit place sur leurs lèvres. Je vis Rand passer sa main dans ses cheveux et se mordre la lèvre inférieure. Je compris alors très bien ce qu'elles faisaient sur leur téléphone, et cette pensée me pinça le cœur.
Le véhicule s'arrêta et l'un des gardes nous ouvrit la porte. Je descendis en première, et je me retrouvai dans une grande rue assez fréquentée avec en face de moi un poste de police.
- Tournez vous, Miss Sharp.
Je regardai derrière le camion. Il y avait l'océan. Il était d'un bleu nuancé de gris, avec un air menaçant à cause du mauvais temps et du froid hivernal. Une légère brise de vent glacial vint amener mes cheveux blonds dans mes yeux. Les vagues étaient belles et s'écrasaient violemment contre la jetée.
Je sentis une main s'enrouler autour de mon coude. C'était Volca.
- On ira faire un tour quand cette enquête sera terminée, me murmura-t-elle.
Puis on se retourna pour entrer dans le poste de police.
Mes coéquipières furent accueillies comme des reines, tout particulièrement Rand et Levasseur. Volca et moi marchions derrière. Je commençais à beaucoup apprécier cette femme discrète et terriblement adorable. Ça me faisait du bien d'avoir quelqu'un de calme et de posé, loin de la tempête Rand et de l'ouragan Levasseur...
On nous escorta jusqu'au bureau du capitaine du poste. C'était un vieil homme blanc, petit et gras, dont le crâne dégarnit reflétait les lumières au plafond. Je fermai la porte derrière notre quatuor.
- Vous encore ? commença l'homme.
- Hélas, répliqua Levasseur.
- On vient pour le Red Taurus, poursuivit Rand. Pas pour vous.
- Dans ce cas, que faites-vous là ?
- On est venues cueillir des cerises !
J'échangeai un regard amusé avec Volca.
- Très drôle, Miss Rand.
- Il nous faut vos avancées sur l'affaire du Red Taurus, reprit la capitaine de l'équipe en s'avançant.
Tous les regards se tournèrent vers elle. Elle n'en perdit pas moins d'assurance.
- S'il vous plaît, ajouta-t-elle.
Le vieil homme la considéra pendant quelques secondes, puis il accepta. Il nous ordonna de le suivre dans une des salles où des enquêteurs travaillaient, rassemblés autour d'un tableau blanc où étaient disposés les éléments de l'enquête.
- Les fédéraux sont là.
Les lieutenants nous saluèrent et se présentèrent à nous. Il y avait deux hommes et une femme, et c'est cette dernière qui nous introduisit les derniers éléments exploités. Il n'y avait pas grand chose, juste les photos des cadavres retrouvés dans cet état américain avec leur nom, ainsi que les analyses qui ont été faites pour déterminer précisément la cause de la mort.
- Vous avez les rapports des interrogatoires ?
L'un des hommes tendit tout un dossier assez épais que Rand attrapa. Levasseur se plaça derrière elle et lut son contenu par-dessus l'épaule de sa collègue. Mon pincement au cœur revint mais je continuai de l'ignorer. Je refusai de comprendre ce qu'il signifiait, parce que je savais par avance que ça ne me plaisait pas.
Volca regardait la projection d'une carte de la Californie où les emplacements des corps retrouvés étaient pointés d'une punaise rouge. J'allai la rejoindre.
- Qu'est-ce que vous en dites ? me demanda-t-elle.
J'observai les points rouges concentrés au Sud.
- Vous avez pu retrouver la provenance des flanelles rouges déposées sur le corps des victimes ?
- Une chinoiserie quelconque. On a interrogé le vendeur, mais il ne se souvient pas particulièrement de celui qui a acheté ce produit.
- "Celui" ? répétai-je.
- Il pensait à un homme, mais il n'était vraiment pas sûr.
- Et pour les caméras ? Qu'est-ce que ç'a donné ?
- Elles étaient hors service ce jour-là.
- Il avait tout prévu..., murmura Volca.
- Combien en a-t-il pris ?
- Elle se vend en rouleau, il en a pris un.
- Quelle taille ?
Le lieutenant haussa les épaules. Je soupirai.
Un silence planait dans la pièce. Je regardais les portraits des victimes affichés sur le tableau blanc, puis je me souvins de ce que Hanks m'avait dit. Toutes les victimes étaient parties en Espagne l'année passée. C'était là, la clef.
- Est-ce...
- L'agence de voyage ! s'exclamèrent Rand et Levasseur.
Elles s'empressèrent de fouiller les relevés bancaires déjà rassemblés dans le dossier. Je croisai les bras en expirant bruyamment. J'avais la désagréable impression d'être inutile, même invisible. Je détestais ça.
Rand attrapa un surligneur dans un pot à crayon sur l'un des bureaux qu'elle déboucha à l'aide de ses dents. Penchée sur ce bureau, sa chemise assez ouverte bailla, nous laissant voir son soutien-gorge en dentelle couleur chair. Je détournai le regard, exaspérée. Levasseur lui indiqua chaque débit à mettre en relief sur chaque feuille. Elles énumérèrent ensuite les agences indiquées. Trois noms revenaient.
- Lieutenants, chargez-vous de l'American Express. Volca et Sharp, vous prenez Amex et nous on prend Expedia.
Tout le monde s'affaira, je suivis le mouvement docilement. On quitta le poste de police en vitesse, nous retrouvant à nouveau dans les rues de Los Angeles. Les grands palmiers se tordaient à cause du vent qui arrivait de la mer. À la place du van qui nous avait amené trônait deux belles Audi noires. Notre conducteur jeta les clefs à Rand et Volca qui les rattrapèrent au vol.
- Agent Rand ! l'interpella un des lieutenants. On vient de me signaler un corps près d'Oxnard.
- On s'en charge, dis-je, impatiente de pouvoir mener ma propre enquête.
Je vis le visage de Rand se fermer.
- Une novice ne devrait pas s'occuper des cadavres de cette enquête, refusa-t-elle.
Je me tournai vers elle, plus qu'agacée d'avoir l'utilité d'une plante.
- Donc je devrais faire quoi ? la rembarrai-je. Attendre, assise sur une chaise, que cet abruti cesse tout seul de tuer des gens ?
- Changez immédiatement de ton, Sharp !
- Pas temps que vous continuerez à vous la jouer perso.
Je montai dans la belle voiture sans lui laisser le temps de me répondre en claquant la porte. De toute façon, je ne voulais pas l'entendre. Volca avait eu le temps d'entrer les coordonnées GPS dans l'ordinateur de bord, alors on se mit en route rapidement, quittant Los Angeles pour le Nord.
Je regardai à travers la fenêtre le paysage californien qui défilait. Je ne voyais que des champs rasés à perte de vue à cause des incendies récurrents de la région. C'était vraiment sinistre.
Mes pensées se tournèrent alors vers Rand, lorsqu'elle m'avait donné mes nouveaux papiers, il y a de cela un mois déjà. Son ton chaud et joueur, sa phrase m'annonçant que j'allais à mon tour faire partie de cette organisation internationale qui me faisait rêver depuis des années. Et puis, travailler avec elle ! Je m'étais imaginée toutes sortes de scénarios où nous étions complices, où nous arrêtions des tueurs recherchés depuis des années, où nous étions triomphantes.
Mais au lieu de ça je me retrouvais avec le cœur douloureux et la gorge serrée, ne sachant trop où me placer, que faire, rongée par une jalousie incontrôlable qui me dictait à chaque fois que je la voyais avec Levasseur. Ces deux-là s'aimaient forcément, mais leur fierté personnelle ne le leur fera jamais se l'avouer. Et moi je me retrouvai, au milieu de ça, sans comprendre d'où venait ces sentiments à l'égard de la jolie brune.
- Vous voulez en parler ? m'encouragea Volca, doucement.
- De quoi ?
- Je sais que Rand et Levasseur prennent beaucoup de place dans l'équipe. Elles ont l'habitude de bosser en duo, alors parfois elles oublient qu'elles ne sont pas seules. Mais si vous êtes là, c'est que vous l'avez mérité.
- C'est ce que vous vous dites pour ne pas démissionner ? répliquai-je, froidement.
Elle ne répondit pas. J'en conclus que j'avais raison.
- Je leur parlerai, je leur dirais que nous sommes aussi là, reprit-elle.
- Vous êtes bien trop sage. Moi je proposerai plutôt qu'on joue les égoïstes, à notre tour, qu'on s'amuse un peu aussi.
Elle me regarda du coin de l'œil.
- Et ainsi entrer dans une guerre sans fin ? Je pense que nous valons mieux que ça.
- Je ne parlais pas de faire la guerre, mais juste de nous amuser un peu. Ne me dites pas que ça vous plaît qu'elles prennent sans arrêt les devants, qu'elles vous fassent faire des choses sans demander votre avis, qu'elles ne vous écoutent jamais ? C'est vous la capitaine de l'équipe, à ce que je sache !
Elle s'arrêta à un feu rouge et se tourna vers moi.
- On a une chance inouïe de travailler avec elles, ne la gâchons pas.
- Sauf que là on ne travaille pas, on les escorte ! Et si on leur rentre pas un peu dedans, elles ne s'en rendront jamais compte !
Elle sembla considérer ma proposition. Après quelques secondes de réflexion, elle posa ses yeux noisettes sur moi et dit :
- OK. On va frapper fort, et je sais comment faire.
Le feu passa au vert, elle redémarra. Un sourire de victoire s'invita sur mes lèvres. Elle termina l'itinéraire et on déboula dans un ranch privé. Volca se gara sur le parking et serra le frein à main.
- On va résoudre cette enquête avant elles.
- Excellente idée.
Puis on descendit du véhicule.
On marcha ensemble vers l'entrée du ranch banalisée par des banderoles jaunes. On se présenta au garde qui surveillait la scène de crime et il nous souleva la banderole pour nous laisser passer. On s'avança dans l'allée gravillonnée en prenant garde de ne pas tomber à cause de nos talons.
- C'est quoi votre prénom ? lui demandai-je, maintenant que je savais qu'on allait être de bonnes amies.
- Jolene.
- C'est joli, puis il vous va bien.
- Merci. Le prénom Lucy vous va très bien aussi. Je pense que j'ai fait le bon choix.
- C'est vous qui l'avez choisi ?
Elle me raconta qu'avant d'être dans cette équipe, elle était dans le secteur des pirates informatiques. Un jour où elle veillait dans les locaux, sur les pas d'un détraqué sexuel, Hanks était venu la trouver pour lui demander si elle pouvait obtenir une identité pour une nouvelle recrue. Elle s'était occupée de cette tâche tout de suite, avec pour support une photo de moi. Elle m'a trouvé l'identité de Lucy Sharp, et s'est chargée de faire les démarches pour mes papiers.
- Et pour l'anecdote, juste après avoir finalisé votre dossier, j'ai pu envoyer la géolocalisation du détraqué à une équipe sur place qui l'a chopé et mit derrière les barreaux.
Je laissai échapper un petit rire.
- Dès le début, je savais qu'on s'entendrait.
On s'échangea un sourire complice, puis on arriva dans la partie centrale du ranch, où un scientifique en blouse blanche vint nous accueillir. Il nous accompagna jusqu'au cadavre allongé paisiblement dans le rond de longe, le corps recouvert par un drap rouge, ses oreilles coupées.
- C'est un homme non identifié, entre trente et cinquante ans. Il était très sportif, d'une bonne taille et à première vue en bonne santé. (il nous désigna ses oreilles avec la pointe de son stylo) Les écoulements de sang indiquent bien que les oreilles ont été coupées avant que la victime ne soit battue à mort. Comme pour les autres victimes, il a été déshabillé et recouvert pudiquement. J'estime l'heure de la mort entre vingt-deux heures et une heure du matin.
Je notai ces informations dans un coin de ma tête. Jolene le remercia et je me dirigeai vers une femme, visiblement membre du ranch, qui se tenait à l'extérieur du rond de longe et qui semblait angoissée.
- Bonjour, madame. Je suis l'Agent Sharp, me présentai-je en lui tendant ma main.
- Bonjour, je suis la fille des proprios, Samantha Neumayer.
- Très bien, Madame Neumayer. Puis-je prendre votre déposition ?
Elle me raconta qu'elle avait trouvé le corps ce matin en allant nourrir ses bêtes comme elle le faisait habituellement, aux alentours de six heures et demie. Elle m'a dit aussi que lorsqu'elle était rentrée chez elle la veille tout était normal. Ses parents avaient dû s'absenter pendant le weekend pour leur anniversaire de mariage, et elle était très mal à l'idée qu'un cadavre ait atterri dans sa propriété à ce moment-là.
- Je pense que vos parents comprendront, la rassurai-je. Hum... dites-moi, les caméras de vidéosurveillances, fonctionnent-elles ?
- Oui, normalement.
- Comment puis-je avoir accès à l'enregistrement ?
Elle me montra sur son téléphone les manipulations à suivre, et je finis par me connecter à la base de données des caméras.
- Lucy ! cria ma coéquipière. On a une piste !
J'allai la rejoindre tout en continuant de chercher l'enregistrement correspondant à la plage horaire donnée par le médecin légiste. Volca était près d'une clôture qui avait été sciée à la scie circulaire et dont les bouts coupés étaient encore à côté. Les scientifiques cherchaient de potentielles traces d'ADN pendant que nous marchions dans les champs gelés, suivant des empreintes de pas.
- Faites un moulage de ces empreintes, ordonna-t-elle.
- Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque ?
J'avais trouvé la bande vidéo correspondante. Et dessus, figurait notre victime avec un... gladiateur. Notre assassin.
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