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7. Lilith


Lilith enfonçait de plus en plus ses orteils dans le sable chaud.


Hypnotisée par le bruit régulier des vagues de la petite crique, elle avait cessé de faire attention à ce que lui racontait Wes. Ses pensées s'étaient retrouvées happées par des souvenirs. Des souvenirs dans lesquels résonnaient son rire d'enfant. Échos d'une époque insouciante où elle aimait s'ensevelir entièrement dans le sable, avant de se jeter dans les vagues. Se jeter sans réfléchir. Comme ça. Se jeter dans l'océan, comme un élan de vie indomptable.


— Tu m'écoutes ? demanda Wes, visiblement conscient de son absence.


Ramenée à la réalité par cette voix grave qui lui était devenue essentielle, Lilith secoua la tête et sourit en signe d'excuse. Un petit sourire coupable.


Mais Wes ne semblait pas fâché.


Elle laissa de nouveau son regard errer sur la crique. Leur antre secret. Cela faisait plusieurs jours qu'ils passaient de nombreuses heures sur cette plage déserte.


Des heures volées au monde.


— Tourne-toi, ajouta-t-il. Tu me fais confiance ?


Oui. Elle lui faisait confiance. La semaine précédente, elle ne le connaissait pas encore, pourtant il avait pris une telle place dans sa vie qu'elle l'aurait suivi au bout du monde sans poser de questions.


Sans se poser de questions.


Et ce n'était pas quelque chose dont elle avait l'habitude. Lilith était le genre de personne à réfléchir sans cesse. Ses pensées tourbillonnaient dans sa tête. Toujours. Mais Wes avait réussi à les faire taire.


Pas tout le temps. Parfois. Il parvenait à éteindre tout ce qui emplissait son esprit.


Être auprès de lui, c'était vivre.


Vivre simplement et profiter du soleil sur sa peau.


Elle lui tourna le dos et sentit ses mains s'appuyer sur ses épaules. Il la poussa et elle trébucha, son pied gauche partant en avant pour conserver l'équilibre.


— Pied gauche devant, constata-t-il, tu es donc regular. Cela veut dire que c'est ce pied-là qui sera sur le devant de la planche quand tu te lèveras. Tu dois donc attacher ton leash au pied droit.


Il lui montra le fil qui permettait de ne pas perdre son surf dans les vagues.


Depuis plusieurs jours, il lui enseignait les rudiments de ce sport. Et elle l'écoutait, buvant ses paroles.


Elle n'avait pas encore essayé de surfer.


Mais elle l'avait regardé, lui. Fascinée, elle l'avait contemplé pendant des heures, assise dans le sable. Wes dansait sur les vagues. Son shortboard ondulait avec une facilité déconcertante sur l'onde translucide.


Il dansait sur les vagues.


Et Lilith ne se lassait pas de ce spectacle.


— Allez ! on s'entraîne encore un peu au take-off et on se met à l'eau ! reprit-il.


Elle acquiesça et s'allongea sur le malibu qu'il lui avait prêté. Il lui avait expliqué que cette planche, un peu plus longue que son shortboard, était parfaite pour les débutants. Bien plus stable sur l'eau.


Wes lui montra comment se relever sur son surf et elle l'imita du mieux qu'elle put. Ce n'était pas si évident. Mais Lilith répéta encore et encore les mêmes gestes, jusqu'à ce que son corps lui fasse mal. Jusqu'à ce qu'elle y arrive enfin.


***


Et les journées s'enchaînèrent de nouveau.


Lilith et Wes surfaient tous les matins. Elle avait fini par apprivoiser sa planche. Elle ne parvenait pas encore à tracer un chemin sinueux dans le creux des vagues, comme le faisait Wes. Mais elle progressait chaque jour davantage.


Glisser sur les vagues. Ramer dans l'eau salée qui s'insinuait partout, la purifiant. Se lever, tomber, rire.


Lilith riait tout le temps. Sa joie en harmonie avec les roulis.


Passer sous la vague avec sa board. Faire virer sa planche et se lever encore. Et glisser de nouveau. Glisser sur l'onde brillante, emportée par la puissance marine.


Malgré la difficulté de ce sport, elle avait un bon sens de l'équilibre.


Et le surf s'incrustait en elle.


Elle savait qu'elle venait de découvrir une nouvelle chose essentielle à sa vie. Elle avait eu raison d'essayer. N'en déplaise à ses parents, elle avait eu raison de vouloir apprendre à surfer.


L'océan l'apaisait.


Elle sortait vidée de leurs sessions de surf. Vidée de son mal-être et de ses doutes.


Le soleil avait laissé son empreinte sur sa peau et l'eau salée avait nettoyé son âme.


Elle arrêtait de penser, profitant juste des oscillations du Pacifique. Noyant son regard dans ses va-et-vient amoureux.


L'océan l'avait marquée jusque dans sa chair. Même si Wes insistait pour qu'ils s'étirent correctement après avoir surfé, son corps était souvent courbaturé. Ses muscles fatigués se rappelaient à elle.


Mais Lilith s'en moquait. Elle aimait cette fatigue. Elle aimait que son corps porte les traces de ces instants sur les vagues.


Et le Pacifique n'était pas le seul responsable.


Wes aussi apposait sa marque sur elle.


En elle.


Ils passaient des heures sur le matelas à l'arrière de son van. Des heures passées à faire l'amour, comme si c'était la première fois. Comme si c'était la dernière fois. Comme si rien d'autre ne comptait.


Juste la sensation de sa peau nue contre la sienne.


Juste son odeur. Celle qui avait envoûté Lilith dès la première nuit dans la cabane en rondin. Le parfum de l'épiderme de Wes se mêlait désormais à celui de l'océan, et la jeune femme le respirait avec délectation.


Elle le respirait.


Wes était son oxygène. Sans qu'elle comprenne comment, il était devenu son univers. Elle avait abaissé ses barrières. Elle l'avait laissé s'approcher et il avait réussi à lui faire oublier ses doutes et ses peurs.


Elle vivait chaque minute à ses côtés comme si la suivante n'existait pas. Comme si seule cette minute-là englobait toute son existence. Elle ne pensait plus à son retour en France. Bien sûr, parfois, une petite voix dans sa tête lui rappelait que ce bonheur était compté... Elle savait qu'il s'évanouirait à la fin de l'été.


Une plénitude éphémère.


Pourtant, elle ne voulait plus y penser. Elle ne voulait plus penser. Elle désirait juste vivre.


Vivre, surfer et faire l'amour avec Wes.


Sexe, surf et océan, songeait-elle parfois.


C'était devenu sa nouvelle devise.


Elle avait lâché prise. Wes et le surf, voilà tout ce qui lui importait. Même son confort quotidien avait été relégué au second plan. Elle mangeait peu... Elle n'avait faim que de lui.


Depuis le motel dans lequel ils étaient restés deux jours, elle n'avait pas dormi dans un vrai lit, se contentant du vieux matelas installé dans le camion. Ils vivaient comme des nomades, se douchaient en pleine nature, utilisant des bouteilles d'eau pour se rincer du sel du Pacifique.


Sexe, surf et océan.


Cette devise n'était pas tout à fait exacte. Il n'avait jamais été question de sexe entre eux. Depuis la toute première fois, cela avait été autre chose. Ce n'était pas du sexe. Wes lui avait fait l'amour dès le début. Lilith avait bien conscience que ce qui se passait entre eux n'avait rien à voir avec les coups d'un soir qu'elle avait déjà eus.


C'était différent.


Le Lightning Field les avait réunis et l'orage avait imprégné leur âme. La tempête leur avait insufflé des sentiments qui prenaient désormais toute la place. Les éclairs avaient incendié leur être entier. Ils les avaient possédés.


Un coup de foudre.


Et ils vivaient cet envoûtement, bien conscients d'être des privilégiés. Comme si les dieux leur avaient accordé une faveur unique.


Ils faisaient l'amour, retenant juste sur leurs lèvres les mots intimes. Ces mots de tendresse qui résonnaient pourtant dans leur esprit.


Mais leur corps savait.


Ils ne voyaient pas la nécessité des paroles. Ils les devinaient et la peau de Wes dialoguait avec celle de Lilith. Leur épiderme n'avait pas besoin de syllabes.


Ils savaient.


Un peu rêveuse, Lilith laissa son regard parcourir le dos nu de Wes. Elle avait apprivoisé chaque centimètre de son être.


C'est comme s'il faisait partie de moi, songea-t-elle.


Ils étaient en train de descendre à la crique pour une session de surf matinale et le jeune homme avait hâte de se retrouver dans l'eau.


— Avec ce petit vent off-shore, remarqua-t-il, les vagues vont être parfaites !


Pourtant, à peine arrivé sur la plage, il s'arrêta net.


Ils n'étaient pas seuls.


Un groupe de surfeurs s'étaient introduits dans leur refuge. La plupart étaient déjà en train de glisser sur les rouleaux. Mais l'un d'entre eux se trouvait encore sur le sable, occupé à enduire sa planche de wax.


Lilith sonda Wes, qui s'était figé. Percevant son hésitation, elle lui souffla :


— L'océan est assez vaste pour tout le monde. Ce n'est pas grave ! Viens ! Allons surfer...


L'inconnu avait relevé la tête et les fixait, surpris. Soudain, il se leva avec un large sourire aux lèvres et se dirigea vers eux :


— Wes, ça alors ! J'y crois pas ! C'est bien toi, mec ?


Lilith vit son compagnon se tendre aussitôt à ses côtés. Quelque chose l'énervait et elle allait lui demander des précisions quand il lui asséna d'un ton sec :


— Reste là ! Ne bouge pas, je reviens !


Il alla à la rencontre du surfeur et échangea avec lui quelques paroles. Lilith les observait, intriguée. Le nouveau venu avait l'air très heureux de voir Wes, mais elle constata que ce sentiment n'était pas partagé.


Son visage fermé restait impénétrable.


Lilith était trop loin pour entendre leur discussion. Et elle ne comprenait pas ce qu'ils se racontaient. Ni pourquoi il lui avait demandé de rester en retrait.


L'inconnu finit par hocher la tête et hausser les épaules. Wes lui sourit enfin, tout en lui donnant une tape amicale sur le bras, et revint vers elle.


— C'était qui ?

— Une vieille connaissance, répondit-il sans entrer dans les détails. Je viens de me rappeler que je n'ai presque plus de wax. Je crois qu'on va remettre cette session à plus tard. Viens, allons faire un tour en ville pour en racheter.


Elle lui jeta un coup d'œil étonné, avant de se concentrer de nouveau sur l'océan. Le Pacifique déployait ses vagues rondes, créant des tubes qu'elle contemplait avec une envie non dissimulée.


— Mais les conditions sont parfaites ! On n'aura qu'à en acheter cette après-midi.

— Non, insista-t-il. Allons-y maintenant.


Il tourna le dos à l'océan et s'engagea de nouveau sur le sentier.


Lilith fronça les sourcils, agacée. Une partie d'elle avait envie de se rebeller contre cette décision aussi subite qu'incompréhensible.


Il n'a qu'à y aller tout seul, se dit-elle. Moi, je reste là.


Pourtant, dès que Wes sortit de son champ de vision, une main invisible lui broya les entrailles, lui donnant envie de courir le rejoindre.


Comme si être loin de lui était douloureux.

Comme si l'angoisse de la séparation était trop forte pour qu'elle la supporte.


Alors elle courut jusqu'à lui, malgré la planche qui gênait ses mouvements. Wes l'attendait un peu plus haut.


Une expression inquiète sur son beau visage.


— Ne pars pas sans moi, lui dit-elle essoufflée.


Il la considéra un instant en silence. Une seconde à peine. Le temps d'un battement de cils. Une seconde que Lilith captura dans sa mémoire.


— Jamais, lui répondit-il.


Et Lilith ancra ce mot dans ses souvenirs pour ne pas l'oublier.

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