8. SCARS
- Mon cou est tout collant, Newt, bougonna la jeune fille en décollant quelques cheveux de sa nuque qui s'étaient accrochés à son cou à cause de la crème.
Après leur petit tête à tête, les deux s'étaient enfin décidés à sortir de la chambre pour rejoindre la grande salle. Il y avait du monde. En faite, probablement tout l'équipage était présent. C'était l'heure du repas.
Certains regards se posèrent sur la jeune fille après son entrée, l'observant silencieusement. Cela provoqua une gêne chez elle qu'elle tenta d'ignorer tout en se dirigeant vers la table de Doon et de Jack. Elle sentit alors une main se poser dans le bas de son dos, et se tourna pour apercevoir Newt à sa droite qui lui souriait gentiment.
- Ignore-les, murmura-t-il à son oreille. Ne fait pas attention aux autres.
Il l'avait vu ? Est-ce que ça se voyait tant que ça sur son visage ? Non, Newt l'avait juste senti. Elle lui rendit son sourire, s'efforçant de ne pas paraitre nerveuse.
- Oh ! sursauta Doon en faisant les gros yeux. Vous êtes là ! Je vous ai déjà pris vos rations.
- Je vois ça, répondit Abella, une pointe d'amusement dans la voix.
Face à deux chaises, deux plats étaient posés sur la table, n'attendant plus que d'être dégusté.
- Toujours au petit soin notre Doon, rétorqua Jack, un sourire en coin.
- Oh toi, hein. Chut, répliqua Doon en grimaçant.
Il y avait de la viande séchée dans le plat, des légumes cuits, et des pommes de terre. Ce n'était pas du luxe, mais ils n'allaient pas s'en plaindre. Abella se mit à retirer soigneusement la peau des patates, sentant un regard sur elle. Newt, son féculant à la main, le mangeait comme si c'était une pomme.
- Tu retire la peau des patates ? questionna-t-il avec un sourire amusé.
- Oui, j'aime pas la texture, déclara-t-elle en lui donnant un coup de coude. Arrête de te moquer !
C'est alors qu'il posa une main au niveau de son cœur, et une grimace de douleur déforma les traits du blond. Prise de panique, Abella s'en voulu automatiquement, n'ayant pas pensé lui faire mal. Puis Newt s'arrêta et se tourna vers elle, la langue tirée.
- Je rigole ! J'ai pas eu mal. Ça t'apprendra à me frapper, ricana le blond en la taquinant avec des grimaces.
- Newt ! Sérieux, j'étais en train de culpabiliser ! s'écria la fille sans pour autant se retenir de rire.
Après cela, elle se remit à manger, observant la salle autour d'elle. Personne n'était seul, chacun avait son petit groupe à chacune des tables occupées.
- Si c'est Thaddeus que tu cherches, il est privé de dinée, annonça Jack en aspirant un haricot vert entre ses lèvres.
- On lui a juste donné une pomme, ironisa Doon avec un sourire en coin.
Le gloussement de Newt se fit entendre, et Abella sourit simplement, amusé par se retournement de situation.
- Ça lui apprendra, marmonna-t-elle, un morceau de viande entre les dents.
- Au fait, Newt, intervint Jack en regardant le concerné en face de lui. Après manger, on ira changer ton bandage, ok ?
Abella releva la tête pour regarder Jack, puis Newt qui acquiesçait, puis de nouveau Jack.
- Je peux le faire moi ? demanda-t-elle plus comme une affirmation plutôt qu'une question.
- Oooooh, j'en connais une qui veut mater ! lança Doon en riant.
La brune sentit ses joues bruler. Ce n'était pas comme si elle n'avait jamais vu le torse d'un homme. Elle avait même vu le torse de Jack une bonne dizaine de fois sans aucun problème.
- Tu dis n'importe quoi ! se révolta la fille en serrant les poings. C'est juste que... Que...
Qu'elle aimait beaucoup rester en compagnie de Newt ? Devait-elle vraiment l'avouer ?
- Te justifie pas, Abel', la sauva Jack en riant. C'est bon, tu peux le faire. C'est juste un pansement. Doon te taquine encore.
- Méchante Doon, ajouta la brune en gonflant les joues.
Newt et l'accusée gloussèrent tous deux à la vue du visage boudeur d'Abella.
- Ouais, ouais ! Moi tu ne peux rien me cacher Abella, répliqua son amie sans cesser de rires.
- Gneuh gneuh gneuh, marmonna la brune en plongeant son nez dans son assiette.
Après ça, comme prévu, elle partit avec Newt en direction de sa chambre. Jack avait expliqué comment changer le pansement, même si elle savait déjà très bien les gestes à réaliser. Elle avait vu faire son ami de nombreuses fois dans les laboratoires de WICKED.
En entrant dans la chambre du garçon, elle alla directement prendre tout ce qu'il lui fallait dans la salle d'eau, là où Jack avait tout laissé. En revenant, Newt était déjà en train de retirer son haut.
Le garçon était vraiment fin, et grand. Mais pas maigre, juste fin. Il avait assez de peau sur les os pour voir qu'il était en bonne santé. Il possédait de nombreuses cicatrices sur le corps, surement les stigmates du labyrinthe et de la terre brulée. Mais pour le moment, ce qu'on voyait le plus, c'était l'énorme pansement fixé sur sa poitrine. Juste au niveau de son cœur. C'était assez incroyable de savoir qu'il avait survécu à une telle chose.
Newt, remarquant qu'elle fixait se morceau de tissu blanc collé à sa poitrine, ne prononça aucun mot. Elle s'approcha alors, très lentement, après avoir posé se qu'elle avait dans les mains sur le lit. Une fois face à lui, elle leva les yeux pour croiser le regard sombre de Newt. Puis elle reposa à nouveau son attention sur le pansement. Quand elle posa sa main non loin des côtes du blond, elle vit ses abdos se contracter sous son touchée, avant de se détendre. Puis ses doigts firent leur chemin jusqu'au pansement qu'elle retira en faisant attention à ne pas lui faire mal, dévoilant enfin la blessure. Elle était grande, et semblait avoir été profonde. Dorénavant, la plaie était fermée, mais une boursouflure assez importante c'était formée le long de la blessure.
- Elle te fait mal ? murmura-t-elle en caressant le tour de la blessure, sans la toucher directement.
- Ça dépend, répondit-il dans un souffle. C'est supportable, je ne vais pas m'en plaindre.
Elle leva de nouveau son regard vers le blond qui n'avait cessé de la fixer. Son visage n'était qu'à quelques centimètres, elle sentait la respiration du garçon lui caresser les joues. Mais elle se reprit bien vite et décida de s'éloigner pour attraper un coton afin de l'imprégner de désinfectant.
- Je n'ai pas besoin de te le préciser je suppose, mais ça va piquer, ironisa-t-elle en approchant le coton de la plaie.
La mâchoire serrée, un sourire crispé étira ses lèvres car il avait bien conscience que cela allait picoter. Et quand le coton se posa sur la plaie, il siffla des dents l'espace d'une seconde, mais ne se recula pas pour autant. Abella le regarda furtivement et tapota très légèrement la plaie avec le coton. Une fois fini, le pire était passé, et elle pu poser un bandage propre sur la plaie. Elle le fixa avec un gros ruban adessif blanc qu'elle disposa sur chaque bord du tissu.
- Et voilà, finit-elle par dire en se reculant pour admirer son travail.
Newt observa un instant son bandage avant de sourire.
- Bon travail, docteur, la remercia-t-il d'un grand sourire.
Elle agita la main en signe de modestie avant de s'approcher de nouveau. Ses lèvres se posèrent sur la joue gauche du blond, puis sur le bandage.
- Bisou magique !
Le garçon ne pu s'empêcher de rire, même si la chaleur lui était montée au visage.
- Bisou magique ? C'est quoi ça ? demanda-t-il d'un air amusé.
- Les bisous magiques, c'est pour guérir les blessures. Si on y croit, ça marche, répondit-elle, le doigt en l'air.
- Ouais, ouais, je retiens, déclara le blond en ricanant.
C'est quelque chose d'enfantin, mais Abella ne pouvait s'empêcher de le faire à chaque fois.
C'est alors qu'ils entendirent du remue-ménage à l'étage. Plissant les yeux, les deux se regardèrent et Newt s'empressa de remettre son pull fin sur lui.
- Qu'est-ce qu'il se passe encore ? s'enquit la brune en ouvrant la porte de la chambre.
Elle fit signe à Newt de le suivre et traversèrent le couloir des chambres à grandes enjambées. Puis, après avoir remonté l'escalier en fer rouillé qui menait au pont, ils comprirent enfin le pourquoi du brouhaha.
- Terre en vue ! s'écria une voix dans la foule.
Abella écarquilla les yeux en croisant le regard tout aussi surpris de Newt, et sans plus tarder, se frayèrent un passage jusqu'à la rambarde.
Devant eux, un énorme bateau, deux fois plus grand que le leur, se trouvait sur l'eau. Et non loin de là, la terre ferme et la verdure.
Il y était, il avait réussi.
La terre sainte était là, et leurs amis aussi.
*
Abella : Je peux lui changer son pansement ?
Newt be like :
❣ L.O.V.E. ❣
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