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9 - La flamboyante Rousse

La flamboyante rouquine profita de la distraction d'Aëla pour s'éclipser. Elle tourna vers la droite, franchit l'arc en calcaire rosi par le temps en marchant sur une flasque d'eau stagnante. La demoiselle à la taille moyenne prit un petit escalier où l'humidité transperçait. Elle serra son épais châle de laine contre elle, puis s'arrêta devant la première grande porte composée de lattes en bois abîmées par les moisissures.

Un tintement résonna lorsqu'elle poussa la porte de la petite enseigne délabrée. L'échoppe était plongée dans l'obscurité et seul, le feu qui rougeoyait dans l'âtre éclairait l'endroit.

Elle toussota à cause de la fumée envahissante due aux bougies et aux encens qui brouilla sa vision.

« As-tu fait comme je te l'ai dit, Astéria ? lança une voix profonde derrière le comptoir qui la vit sursauter.

― Oui. Je l'ai fait, Isabelle. J'ai donné les onguents à Séraphine comme tu l'as exigé.», rétorqua docilement cette dernière.

Astéria retira son châle qui couvrait ses épaules marbrées et l'y déposa sur le vieux fauteuil griffé. Celle-ci sortit un billet de son jupon pour l'y déposer sur le comptoir où étaient étalés des divers bocaux, herbes et onguents en tout genre. Le visage froid d'Isabelle sortit de la pénombre et de ses yeux noirs, elle transperça la rouquine comme si elle lisait dans un livre ouvert.

« Alors, pourquoi as-tu mis autant de temps ? »

Sans se brusquer, Isabelle décacheta le billet à l'aide d'une bougie sans quitter la rouquine du regard. La lueur de la flamme mit en lumière la bouche rouge d'Isabelle. Son poignet était défigurée par plusieurs tâches brunes fripant la peau jusqu'au milieu de la main.

Mal à l'aise, Astéria détourna sa tête, fixa les braises rouges du feu crépitant et déglutit péniblement. Elle reconnaissait ce ton tranchant qu'employait Isabelle.

« Les gardes de Séraphine ne m'ont pas reconnue, mentit Astéria avec la voix chevrotante.

― Approche.», lui ordonna Isabelle froidement.

La rouquine obéit avec une certaine appréhension. Isabelle se recoiffa et d'un geste brusque, elle lui prit le visage d'une poigne de fer. La rouquine, surprise, fit tomber un onguent malgré elle tandis que la ténébreuse brune se rapprocha d'elle. Le ras du cou de cette dernière chatouilla la pointe du menton d'Astéria alors qu'Isabelle la détailla de ses yeux menaçants.

« Me crois-tu aussi sotte? Je sais quand tu me mens, petite idiote. Il n'est pas là pour te protéger cette fois-ci. Alors, avec qui tu parlais, Astéria ?

La jeune femme rousse, effrayée, pouvait sentir la chaude flamme de la bougie sur son cou et se rapprochait dangereusement de son visage étoilée.

« Personne. Je te le jure .... »

Empoignant fortement la chevelure flamboyante d'Astéria, Isabelle fit couler par parcimonie la cire brûlante sur les avant-bras cristallins de la jeune femme qui criait sous la douleur.

« Tu es presque touchante ainsi... »

Isabelle essuya la larme qui roulait sur la joue encore joufflue de la femme rousse tremblante avant de la gifler d'un revers de la main.

« As-tu peur ? éclata Isabelle de rire. Tu sens la peur, Astéria. Si tu parles, tu plonges avec moi. Que crois-tu qu'Il te fera ? Chut, chut ne crie pas, voyons. »

L'ensorcelante brune versa à nouveau la cire liquide et blanche lorsque le scintillement de la clochette retentit dans la boutique.

Isabelle relâcha Astéria dont les lèvres étaient rougies et les bras meurtris. La dangereuse tortionnaire la chassa avec violence dans le petit escalier et referma la trappe, plongeant la flamboyante femme dans l'obscurité.

Deux étranges individus inspectèrent les lieux. Le plus grand s'amusait à toucher les divers objets entreposés sur une étagère.

« Ne touchez pas à cela à moins que vous voulez perdre l'usage de votre langue ? »

Le trapu sursauta et rattrapa de justesse l'onguent qui avait failli lui glisser de ses épaisses mains de brute. Tous deux s'approchèrent du comptoir avec défiance. Le plus petit, borgne, s'accouda sur le comptoir tandis que l'autre se tint à l'écart.

« Que puisse-faire pour vous, Messieurs ? s'enquit Isabelle à la voix tranchante.

― Sais-tu où l'on peut trouver l'Auteur.

― Ou l'Inconnu? termina le grand trapu.

― Cela dépend. Qui le cherche ?

Les doigts d'Isabelle dansaient sur le pot devant elle. Le petit borgne se tourna vers son camarade puis fit un signe de tête à celui-ci. Le grand jeta avec négligence une bourse qu'Isabelle s'empressa d'évaluer.

« André de Lenclos, articula distinctement Le Borgne en empestant Isabelle de son haleine pestilentielle.

―Le prévôt, lui-même, recula-t-elle les yeux brillants. Et bien messieurs, vous l'avez devant vous. Voyons, ne soyez pas si surpris! Qui dois-je traquer ? demanda-t-elle en lançant un regard noir aux deux compères.

― Ce Dorian Blaise ou Robin pour les nobles. »

Elle siffla.

« Celui qu'on surnomme le bandit au grand cœur. Personne ne s'attaque à lui, même l'auteur.

― Le crains-tu ? Le-Borgne, je t'avais dit que cette mission serait trop difficile même pour l'Auteur. Allons-nous-en ! bluffa le trapu.

― Dans ce cas-là, je crains que ceci est loin d'être suffisant, messieurs.»

Isabelle repoussa la bourse que le Borgne avait déposée sur le comptoir. Le compère sortit une autre bourse, plus dense et lourde.

« Comment De Lenclos souhaiterait recevoir son paquet ? Vivant ou mort.

― Peu importe tes méthodes, ne le tue pas. De Lenclos s'en chargera personnellement et le démasquera. Fais honneur à ta réputation, l'Auteur.»

*** ***


Tout était devenu soudainement sourd autour d'Aëla, figée sur place comme une statue de bronze. Elle cherchait un sens caché aux mots de la flamboyante inconnue qui tournaient en boucle dans sa tête. La connaissait-elle ? Comment savait-elle pour la bague ?

Comment a-t-elle pu savoir pour Blaise ? Volupia, Marie ou frère Edouard l'avaient-ils trahie ? Non c'était impossible, ils étaient beaucoup trop impliqués. Si elle plongeait, ils plongeraient tous avec elle.

Frissonnante, elle passa les mains dans ses cheveux avant de remettre son capuchon, soulevé par un coup de vent automnal. Ou bien est-ce ce frisson glacial parcourant son échine dû à la révélation de la femme au regard d'acier.

Bon sang, qui sont ces gens qui en ont après le bandit ? De Lenclos ? Après le vol qu'elle avait commis à la barbe de ses hommes, l'autoritaire prévôt de Paris était du genre à chercher à se venger. Ou était-ce des scélérats qui voulaient chercher une gloire fugace en éliminant leur ennemi ?

« Aëla ! Aëla ! Réveille-toi ! »

Une petite rouquine à la frimousse angélique et joufflue, portant une couronne de tresses sur son front, ne cessait de la secouer, inquiète.

« C'est A-Anselme. Il a des problèmes, de très gros problèmes.

― Par tous les saints, Sophie, que fais-tu ici ? s'exclama Aëla en baissant ses yeux vers la rouquine.

― Je tente de sauver, Anselme ! Il a des gros ennuis ! répliqua en tapant du pied Sophie.

― M'avez-vous suivie ?

― Bien sûr que non.

― Comment ? Vous savez bien q- ...

― Ecoute Aëla, tu nous sermonneras plus tard sur les dangers de ce lieu, coupa Sophie à moitié paniquée et à moitié agacée. Pour le moment, il faut que tu viennes sauver mon frère. Anselme est en danger. »

Ni une ni deux, Sophie prit vivement la main d'Aëla et fit demi-tour pour la conduire dans une grande artère où des vifs échanges avaient lieu. Sophie et Aëla firent des coudes pour pouvoir se frayer un chemin parmi la petite foule qui scandait et levait des paris. La Cour des Miracles où tout était prétexte pour l'amusement et les paris.

« Bagarre ! Bagarre ! Bagarre ! , scandèrent plusieurs hommes excités tout en brandissant leurs poings.

― Tu ne perds rien pour attendre ! déclara d'une voix démoniaque de la cerf-volant.

― Oh Aëla, f-f-fais quelque chose !», bégaya Sophie inquiète pour la vie de son frère.

Intimidée par les hurlements de la foule lançant les paris, celle-ci lui prit la main.

« Je parie sur la vieille dame et toi, Sophie ? », se divertit Aëla en haussant son sourcil l'air majestueux.

La foule siffla, rit tandis qu'Anselme esquivait l'imposante bonne femme au teint terne puis sauta avec agilité sur le dos bossu de celle-ci qui tournoya dans tous les sens.

« Je croyais qu'il était en danger ? », souffla sceptiquement Aëla. Il a l'air de très bien s'en sortir.

Sophie leva les yeux au ciel lorsque le pré-adolescent tomba sur le sol.

« Anselme ! s'exclama Sophie le souffle court en plaquant les mains sur sa bouche pour étouffer un petit cri.

― Tu veux que tout le monde nous remarque, Sophie, marmonna Aëla. Il n'a même pas tenu huit secondes sur son dos. Il aurait pu faire mieux. »

Sophie regarda interloquée Aëla puis elle décida de fermer les yeux craignant pour la survie de son frère.

« Fais quelque chose, Aëla, pressa Sophie d'une petite voix.

― Que veux-tu que je fasse pour cet abruti ? Il doit se débrouiller.

― Parce que tu appelles ça bien se débrouiller ? », s'effara Sophie.

La dame à califourchon donnait des coups de griffes à Anselme qui se débattait.

« Il devrait plus s'entraîner et retenir ce que les tactiques que je lui enseigne au lieu de scruter Pénélope avec les lunettes du Mousquetaire », commenta la spectatrice brune en croisant les bras désolant Sophie.

Le garçon mordit jusqu'au sang la main de la voleuse d'enfant* puis se dégagea grâce à l'effet de surprise sous une foule ravie. Désorientée, la dame se releva et poursuivit le petit rouquin dont le visage saignait à de multiples endroits. Il remarqua Sophie prostrée près d'Aëla et leur fit un clin d'œil. Il profita de sa petite taille, comme lui avait enseigné Aëla. Il feinta et se déplaça agilement autour de la dame, qui commençait à être essoufflée. Frustrée, la cerf-volant* se rua sur Anselme. Ce dernier se baissa, donna un coup de pied puis roula sur sa victime. Il immobilisa son adversaire et écrasa de tout son poids sur le thorax de la femme.

Anselme brandit les mains vers les ciels et cria victorieusement lorsqu'un homme musclé, aux cheveux blonds vénitiens portant une veste beige le souleva comme un poids plume.

« Que se passe-t-il, lâchez- moi ! fusa de rage Anselme en continuant de jeter des coups dans les airs.

― La fête est finie. »,siffla l'homme d'une voix rauque et menaçante à la foule.

En quelques secondes la rue devint déserte; tous avaient déguerpis aussi vite qu'ils étaient apparus. Sonnée, la vieille dame se tourna vers son sauveur quand ses yeux s'écarquillèrent d'effroi. Elle se sauva, comme le reste de la foule, en prenant les jambes à son cou ce qui n'échappa à Aëla.

« Bien fait ! Cela t'apprendra, hurla Anselme en tendant le poing, fier de lui. Ne t'attaque jamais au grand Anselme ! Ah, ah c'est qui le plus fort ?

― Le grand Anselme ? s'interloqua l'inconnu tatoué sur toute la main.

― Je crois que c'est le moment d'agir, marmonna-t-elle en prenant son poignard dans sa botte.

― Vraiment ? Tu crois ? répliqua Sophie, grelottante, d'un air réprobateur. Non parce que je n'étais pas sûre.

― Mets-toi à l'abri, ça va saigner. »

Aëla jeta un coup d'œil espiègle et complice à Sophie puis fit tournoyer son poignard entre ses mains.

« Que vais-je faire de toi, le courageux Anselme ? sourit l'homme sournoisement.

― Tu ne vas rien faire de tout de lui, déclara calmement Aëla.

― Qui ose me déranger ? »

Le visage fermé, l'homme se retourna au ralenti pour dévisager la propriétaire de la voix reposant Anselme.

Le mystérieux individu


Un rictus de côté s'esquissa déformant sa bouche, creusant un peu plus la large fossette sur sa joue droite à la vue de l'individu qui marchait vers eux.

Ce dernier retira son capuchon pour laisser des cheveux châtains virevolter au gré du vent. Le front plissé par ses yeux écarquillés de surprise, l'homme inclina sa tête avec curiosité.

« Une femme

―Pas n'importe quelle femme, mon bon Monsieur. Oh là là ! Je n'aimerais pas être à ta place. Je peux te dire que tu l'as mise en colère. Elle va te botter le cul ! », sourit Anselme malicieusement.

*** ****

Fin du chapitre 8

En média: Monica Bellucci dans le rôle d'Isabelle et Heath Ledger dans le rôle du mystérieux homme de la Cour des Miracles.

NdA: Quelles sont les rôles d'Isabelle, d'Astéria et de l'inconnu qui a "sauvé" Anselme ? Que signifie ce charabia? Qui est Séraphine ?

N'oubliez pas de commenter ou de me faire part de vos suggestions ou d'éventuelles fautes :)

Merci d'avoir lu ce chapitre

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