Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

17 - Le Mystérieux Cavalier - Partie 1

Le poing d'Aëla cloua le bec de l'émissaire qui gémissait sur le dur et froid pavé parisien. Et, ce pour le plus grand plaisir de la belliqueuse jeune femme.

Un hululement s'éleva et Aëla tendit l'oreille. Quelqu'un approchait. Des sabots martelaient le sol, d'abord vagues et lointains puis de plus en plus rapprochés et distincts.

*** ***

Aëla résistait à la vague de panique qui s'emparait d'elle et qui l'étreignait.

Combien étaient-ils ? Le cœur palpitant, elle fronça les sourcils. Elle ne parvenait pas à le distinguer. En jouant avec l'épée, l'impétueuse jeune femme grimaça puis jeta un regard méprisant à l'espèce de Savon à Culotte qui marmonnait.

« Il semblait que la cavalerie lourde arrive. », grommela-t-elle sombre.

Nicolas sourit d'un air gouailleur en s'essuyant le coin de sa bouche. La vieille cape usée et crottée d'Aëla le fouetta en plein visage ce qui effaça le rictus satisfait. Écœuré, Nicolas rouspéta s'interrogeant si le Bon Dieu cherchait à le punir pour toutes ses bêtises.

L'épée à la main, Aëla inspecta autour d'elle. Le spectacle, qui s'offrait à elle, lui affadissait la bouche. Les corps jonchaient sur les dalles. Certains gémissaient, se tortillaient. Plus loin, d'autres corps baignaient parfois dans des mares noirâtres, attirant les animaux errants appâtés par l'odeur âcre du sang. D'effroi, elle lâcha la lame comme si elle tenait une couleuvre.

Une voix insidieuse et perfide se réveilla et lui murmura :

« Monstre ! Regarde ce que tu as fait. Monstre, tu n'es que malheur et pêché. Tu ne sèmes que désolation ! »

Son cœur tambourinait dans sa poitrine au rythme des sabots. Les glapissements enroués des renards et les grognements menaçants des chiens errants réagissaient à la musique sourde de l'épée qui tombait sur les dalles escamotées. Aëla découvrit ses mains couvertes de sang qui dégoulinait le long de ses doigts pour se déverser au sol.

Sous la lumière rougeoyante, Nicolas examina curieusement la jeune femme qui tremblait puis croisa les prunelles vertes brillantes.

« Paralysé par la peur, ma chère ? persifla-t-il. Fuis ! Cours aussi vite que tu le peux, princesse des vipères ! Me voilà d'humeur bien généreuse ! Si mes hommes t'arrêtent, eux seront bien moins complaisants, bluffa-t-il avec un sourire outrecuidant. Entends-tu le couperet de la guillotine ? »

Confuse, Aëla balaya les larmes qui rebondissaient sur sa joue de ses mains redevenues normales. Elle lança un regard plein de rancœur et de haine à Nicolas. D'un air narquois, celui-ci dressa un sourcil, fort diverti.

Aussi coûteux qu'était cet aveu, Aëla devait admettre que ce vaniteux savon
à culotte avait raison. Il fallait qu'elle fuie. Elle se mordit la langue, ravala ses jurons et lui tourna le dos rageusement, les poings fermés.

« Il ne viendra pas, pauvre Jobet*, pesta Aëla entre ses dents en partant.

— Que veux-tu ? L'espoir est une femme de mauvaise vie que j'affectionne particulière ! Elles ont plus de saveurs ! », badina Nicolas avec un clin d'œil bien facétieux en passant une main dans les cheveux.

Le prince, qui ne voulait pas paraître faiblard, attendit que la brunâtre qui l'avait humilié sans scrupule s'éloignât. Pantelant, il s'appuya au mur pour ne pas s'évanouir. Dans sa poche, il fouilla et s'assura que l'objet qu'il avait trouvé sur place était bien à sa place. Il suivit du coin de l'œil le brin de femme bien atypique qui lui adressait un signe des plus grossiers en guise d'Au revoir.

Car tous les deux le savaient, ceci n'était qu'un simple Au revoir.

*** ***

Des longs hurlements déchirèrent le ciel. S'ensuivirent des hululements plaintifs. Les chiens s'éloignèrent les oreilles baissées pour se cacher, les renards piaulèrent craintivement et les hennissements paniqués parvinrent jusqu'à nos deux compères.

Nicolas plissa les yeux en direction des hurlements en récupérant une épée.

« Qu'est-ce ? » s'enquit-il ombrageusement.

La téméraire brune se figea sur place et mordilla l'intérieur des lèvres, rompue. Elle ferma les yeux et soupira. Il ne manquait plus qu'eux. Les loups. Ces charognes qui se réveillaient la nuit et qui s'occupaient des carcasses.

La fougueuse brune soupira de plus belle. Devait elle laisser à son propre sort, à la merci des charognes et des loups ? Qui pouvait elle sauver parmi ce carnage ? Devait elle  l'emmener ?

Sa conscience livrait une bataille au sommet. Sa bonté disait de lui tendre la main mais sa raison l'ordonnait de s'enfuir. Et s'il s'avérait être des Mousquetaires, ou les gens d'armes de la Reynie, elle serait désignée comme la coupable idéale. Était-ce un risque à prendre ? Surtout, pour lui ?

Son cœur et sa raison se lançaient dans un débat qui la déchirait et qui la tourmentait intérieurement.

« Qu'attends-tu ? lui demanda Nicolas anhélant, la main posée sur le mur. N'est-ce pas trop pour des remor— ? »

Soudainement, une sensation oppressa Nicolas qui suffoquait. Son sang frappait violemment dans ses veines. La douleur vive et lancinante le terrassa. Sous un grognement, ses bras chevrotants le lâchèrent. Il couvrit son épaule ensanglantée de sa main.

« Puis, merde ! », jura Aëla.

À contrecœur, elle se précipita pendant que Nicolas glissait le long du mur, la respiration sifflante. D'une main ferme, elle posa la torche dont la flamme vacillait au gré du vent.

La vaillante Aëla retira avec brusquerie la main de Nicolas ensanglantée. Il perdait beaucoup de sang. Elle souleva sa cape et arracha une partie de la chemise.

Malgré la souffrance qui le taraudait, Nicolas sourit malicieusement et taquina la brunâtre :

« Oh doucement ! Voyons ! Je ne m'offre jamais le premier soir ! dit-il avec une fausse pudeur qu'il connaît si bien à la Cour. Dans ton milieu, cela doit être si fréquent de donner son corps...

— Je te conseille de ne pas me provoquer, rétorqua Aëla sèchement. Sache que je m'épargnerais bien cette vision...

— Si parfaite. Je ne suis pas ton genre ? demanda-t-il faussement outré

— Si cela te plaît, tu es aussi beau qu'un bijou d'la foire de Saint Ovide*. », dit-elle en espérant le faire taire.

Elle le repoussa délicatement contre le mur où la lumière était plus forte.

« Ah merci ! Tu apprécies enfin la sublime créature qui se tient devant toi ! Profite...

— Par pitié, tais-toi*! Laisse-moi examiner ta blessure. », coupa-t-elle en examinant la plaie.

Nicolas haussa un sourcil, surpris par les gestes précis et nets de la brunâtre.

« En es-tu capable ? Après tout tu n'es qu'une femm- », pointa-t-il.

Aëla appuya de ses mains froides sur la peau fiévreuse de Nicolas qui se mordit les lèvres tuméfiées pour ne pas hurler comme un damné.

« Ça fait mal, non ? », déclara la brunâtre faussement désolée.

Nicolas crut apercevoir une once de sourire. Enragé, il se tut de douleur en la fusillant du regard.

« Une femme n'est qu'un être incomplet, inférieur et sans défense. Le sexe fort est le sexe masculin. Je te l'ai bien prouvé. Espérons que la mulâtresse que je suis ne soit pas dépourvue d'intelligence ! maugréa-t-elle, en retirant le tissu imbibé d'une substance visqueux .

— Espérons. », marmonna-t-il.

Elle le toisa de mépris et palpa délicatement l'épaule gonflée, bleue et violine d'ecchymoses. L'entaille béante était profonde mais par chance, la lame n'avait pas touché l'artère. Discrètement, elle jeta un coup d'œil à l'envoyé princier, les yeux clos, qui contractait la mâchoire en supportant la douleur.

Un étrange médaillon scintillait sur son torse.

« Allons, Agnès* ! Je sais que je fais cet effet mais parle au lieu de baver ! », nargua Nicolas en surprenant les prunelles vertes.

Aëla détourna, aussitôt, son regard vers la plaie, comme prise en faute.

« Il faut que je trouve de quoi nettoyer ta plaie, et vite, se releva-t-elle précipitamment.

— Pourquoi ? souleva-t-il sceptique.

— Tu veux risquer une septicémie. Une fois mort, tu seras extrêmement utile à la famille royale. Peut-être qu'un de ses hommes -... »

Sérieux, Nicolas attrapa la main d'Aëla la coupant dans son élan. Surprise par le geste doux mais ferme, elle baissa ses yeux vers l'homme blessé.

« Pourquoi fais-tu ça ? demanda-t-il en la sondant, les lèvres pincées. Que... Que manigances-tu ? À ta place, tous auraient fui... Épargne-moi le passage sur la charité et la bonté. À moins que ta fascination pour moi... »

Aëla pencha sa tête avec ennui. Elle aurait dû sans douter.

« Tu m'as pris ma jument, Chaillot. Et, tu crois que tu me fascines ? rétorqua-t-elle de but en blanc en rejetant sa main. Tu es plus idiot que tu le parais. Je n'aime pas avoir de dettes, surtout auprès d'un homme comme toi.

— Tu étais plus virulente au marché, plus tôt. Me viens-tu en aide, maintenant, car tu sais qui je suis.

— Que je sais qui tu es ? »

De haut, Aëla le dévisageait avec incompréhension. Elle s'abaissa et posa sa main sur son front ce qui fit frissonner le jeune homme. Son front était brûlant. Subitement, Nicolas se mit à rire en se rendant compte à quel point il avait été idiot.

« Les coïncidences n'existent pas. Tout ceci a été minutieusement orchestré, n'est-ce pas ? Je n'ai nul besoin d'un sauveur, alors d'une sauveuse... », finit-il avec une pointe de moquerie.

Il lui prit la main brutalement et attira Aëla près de lui. Leurs visages étaient à présent à quelques millimètres l'un de l'autre. La douce lueur de la torche éclairait la peau de la brune aux mille et un reflets dorés. Quelques mèches rebelles s'échappaient délicatement de la tresse de la sauvageonne, et chatouillaient le torse musclé et nu de Nicolas.

Il sentait le souffle chaud de la jeune femme. La poitrine de la mulâtresse l'effleurait si bien qu'il la sentait se soulever à un rythme effréné. Les feuilles du Grand Orme, soulevées par le vent, virevoltaient autour d'eux. Le chatoiement de la torche mettait en valeur le vert ondoyant de ses iris -- même un peintre aussi talentueux que Léonardo de Vinci n'aurait pu peindre les nuances si délicates et subtiles.

Nicolas n'oublia pas pour autant ses soupçons. Il s'approcha d'Aëla, agacée, avec des yeux perçants presque menaçants. Il replaça une mèche et lui souffla au creux de ses oreilles :

« Alors, que t'a-t-on promis, princesse des vipères ? Une place à la Cour ? Une récompense du Roi ? Du Dauphin ? s'enquit-il avec condescendance en la fixant dans les yeux. De l'argent ?

— Le Roi, le Dauphin ou le Prince ? railla-t-elle, affable. Nous ne sommes pas tous intéressés par ce lieu perfide.

— Allons, le Soleil attire toujours -...

— C'est quand le soleil brille que le fumier pue davantage, dit-elle avec dégoût en se détournant de lui. Ne bouge pas, il ne me reste pas beaucoup de temps. »

Les hennissements étaient proches maintenant. Aëla n'avait que quelques minutes. Elle se dirigea vers un homme inconscient, près de Nicolas et fouilla son manteau.

Bingo ! Elle prit la petite fiole, elle l'ouvrit. De l'eau-de-vie, voilà qui ferait l'affaire. Elle déchira un bout de sa chemise pour y verser l'alcool.

« Tu n'as honte de rien, délira-t-il. Tu me saoules...

— Quand finiras-tu par te taire ? dit-elle d'un ton bourru.

— T.... »

Aëla lui fourra un bout de tissu dans la bouche et versa la liqueur. Nicolas mordit fortement le torchon. Tel un acide, l'eau-de-vie brûlait et lui arrachait sa peau. Il avait la sensation que la lame le transperçait pour la seconde fois. À bout, sa vision se troubla tandis qu'Aëla appuya fermement la plaie contre un tissu propre.

« Cela devrait tenir. », souffla-t-elle en nouant le bandage.

Comme un signal, le puissant vent mugit, secouant les feuillages des armes et les buissons aux alentours. L'écho des pas et des sabots derrière elle devenaient de plus en plus pressants.

Aëla couvrit de sa cape l'envoyé du Prince. Elle éteignit le flambeau avec ses pieds. Puis, elle se précipita, guidée par le brasillement des lanternes. Elle glissa derrière le puits.

Accroupie, elle écoutait les plaintes, les complaintes, les râlements et les gémissements. La souffrance qui l'entourait lui semblait insupportable. Discrètement dans la pénombre, elle se releva légèrement. Elle épia le cavalier qui inspecta la scène la bride en main. De justesse, elle se cacha pour ne pas se faire surprendre.

Lorsque le téméraire Prince rouvrit les yeux, il découvrit des bottines floues s'avancer vers lui.

« Viens-tu chercher ton baiser, fille du Diable* ? », murmura-t-il en battant des cils.

*** ***

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro