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11 - L'homme au fleuret

NDA : Voici un nouveau chapitre inédit !

Signalez-moi des éventuelles fautes d'orthographe ou de frappe qui se sont glissées dans le texte.

*** ****

Collé contre le mur, les bras croisés, Léon suivait du coin de l'œil le comte de Riaux agité qui faisait les cents pas. Un petit sourire s'étira sur son visage lorsqu'il aperçut l'homme au fleuret s'agripper à son arme en grognant. Une seconde de plus, et il transperçait Théophile avec.

Malgré la tension palpable, Nicolas grattait une note sur un papier revêche. Les talons de Théophile qui frappaient le parquet lustré le dérangeaient et lui provoquaient une terrible migraine. Finalement, il posa la plume sur le secrétaire et relut sa lettre.

« Veux-tu bien cesser ce remue-ménage, Théophile ? lança Nicolas par-dessus le papier. Cosme, assure-toi qu'elle reçoit bien cette missive.

― Tu ne peux être sérieux, Nicolas ! Tu ne peux accepter ! » s'insurgea Théophile.

Le brun, à la peau du Sud, s'était arrêté subitement en lançant un regard de torve au dénommé Cosme. Il ne lui inspirait aucune confiance. Théophile le trouvait louche, pour une raison qui lui échappait. Était-ce cette manière de détailler les lieux ou bien était-ce la manière de taper du pied, prêt à prendre l'ordre ? Ou bien encore, cette ridicule manie de se cramponner ainsi à son épée ?

« Nous n'avons pas exactement le choix. » répliqua Nicolas sèchement comme s'il n'était pas de bon ton de le contredire.

Nicolas ouvrit un tiroir et scella la lettre avec son sceau et la tendit à Cosme qui s'exécuta aussitôt. Totalement démuni face à la situation, le comte de Riaux s'appuya sur la tablette de l'âtre qui semblait sculptée à même le marbre. Il renâcla et regarda l'homme qu'avait engagé son ami quitter les lieux.

Une fois la porte fermée, Théophile s'opposa au projet qu'il jugeait dangereux et sans la moindre garantie de succès.

« ... Es-tu sûr que nous pouvons lui faire confiance ? Que sais-tu de cet homme ? Comment peux-tu t'assurer que ce n'est pas un piège tendu par celui que tu recherches ou pire, encore, un ennemi du trône ? »

Théophile chercha du secours auprès de Léon pour faire entendre raison à son ami.

« Cosme est l'un des meilleurs éléments que la garde royale ait. Sous ses airs bourrus et rustres, il sait être discret et on peut lui faire confiance, finit par dire Léon avec flegme au plus grand désarroi du Comte.

― Tu vois, on ne risque rien. M'aurais-tu pris pour un débutant ? taquina Nicolas en haussant un sourcil.

― Même un débutant ne se ferait pas voler la bague du Roi ou sa supposée bague à la barbe de tous. »

Le ton cynique du Comte de Riaux arracha un demi sourire taquin à Léon.

« C'est gentil de me remonter le moral. »

Mais, Nicolas devait bien le lui concéder. Il n'avait pas été très malin. Las, il se laissa choir dans son fauteuil en velours en indiquant son plan. Il transmit le rapport de Cosme à Théophile qui le parcourut avec avidité.

Nicolas comprenait la tourmente dans laquelle se trouvait son ami. Son père était intransigeant à propos des secrets d'Etat. Le sort du si célèbre masque de fer était l'illustration parfaite. Le prince était prêt à tout pour réparer sa bêtise sans impliquer davantage ses fidèles compagnons.

Il détailla la fiche de recherche où le croquis du célèbre bandit était dessiné. Il avait menti plus tôt au Comte de Riaux sans honte. L'ombrageux brun en avait après ce hors-la-loi qui l'avait humilié et qui l'avait semé dans les rues parisiennes.

Le vol de la bourse avait été un événement connu de tous à la Cour de Versailles. Tout le monde avait soupçonné que ce vol s'était déroulé dans le bourg royal, soulevant la crainte chez les courtisans. Malgré cela, son père, le Roi de France, ne lui en avait jamais rien mentionné. Il n'était pas rare de voir des argenteries disparaître, des tableaux volés, des linges subtilisés dans cette ville surpeuplée. Et, peut-être que le roi ne s'en inquiétait guère davantage mais...

Quelque chose chiffonnait Nicolas : le silence du Roi lui parut, d'un coup, soupçonneux.

Sèchement, il écrasa la feuille, la mâchoire serrée. Quoiqu'il lui en coûterait, il mettrait la main sur ce voleur et l'enfermerait à la Bastille ou à la Conciergerie.

Théophile déposa les pages soutirant Nicolas de ses réflexions qui jeta au sol la feuille déchirée sous ses doigts.

« ... la femme d'un échevin est loin d'être une source fiable.

― Pour le moment, c'est l'unique piste. »

Les pieds du fauteuil grincèrent sous le poids de Nicolas qui se leva.

« Je compte sur vous pour me couvrir, s'adressa-t-il à ses compères.

― Te couvrir ? Ah non! Il est hors de question que tu y ailles seul ! Veux-tu me voir passer chez la veuve noire ? Certains y sont passés pour bien peu alors .... Léon, veux-tu bien ramener ce prince à la raison ?

― Ce projet reste trop dangereux, acquiesça Léon. Ceci est dur à l'admettre mais je partage l'avis de Monsieur le Comte. Et, dieu sait que cela m'en coûte. »

Il passa ses mains tachetées de rousseur dans ses cheveux pendant que Théophile se tourna triomphant vers le Prince.

« Nous ne savons rien d'elle. Et, du reste, tu es un potentiel héritier au trône donc une cible certaine, continua le valet de Nicolas.

― Par qui ? répliqua Nicolas moqueur. Tout le royaume sait que le Grand Dauphin est le digne héritier de mon père. Moi, je ne suis là que pour amuser la galerie avec mon insolence.

― Quand bien même, tu n'iras pas seul. Il est hors de question. Nous devons, au moins, prévenir les hommes de De Lenclos ou peut-être de La Reynie

― Sache que De Lenclos ira immédiatement le rapporter au roi. Comme le souligne, Madame d'Esquieu, il est un vrai tartuffe. Je le soupçonne même d'un prosélytisme certain auprès de Roi, rétorqua Nicolas durement. Tout m'exaspère chez lui avec ce sourire aussi paletin qu'un archipaletin de LaFontaine. Je croyais que tu ne voulais pas passer chez le bourreau ? »

Il s'arrêta un instant en tapotant l'épaule étonnement musclée du jeune homme au teint bruni, trahissant la complicité et la familiarité de leur lien. Le comte de Riaux opina de la tête à contrecœur.

« Quant à ce juste de la Reynie, l'Affaire des Poisons l'accapare beaucoup trop et, nous risquons d'attirer l'attention. Nous nous devons être plus fins.

― Oui, on a vu ce que cela a donné précédemment.

― Si cela peut rassurer le Comte de Riaux, Léon sera là pour assurer ma protection. Y voyez-vous une objection ? » compromit Nicolas.

Léon y voyait des dizaines d'objections mais n'en pipa rien. Il avait appris à ses dépens à ne jamais contrarier les plans ou les idées du Prince si têtu. Le fidèle valet accepta le compromis devant Théophile, bouche ouverte, indigné par la lâcheté et la trahison du rouquin, accolé à la porte.

« Deux contre un ! Voilà qui est convenu. Tu amuseras la galerie, Théophile. Léon me suivra comme mon ombre, pour changer. Pour le moment, il faut que je me trouves un déguisement digne d'un gueux !

― Facile, Léon te prêtera sa cape ! dit amèrement le Comte de Riaux. Mais, que dira-t-on à la Reine ?

― Que diras-tu , pointa Nicolas. Je serai de retour bien avant ! Si j'ai du retard, sache que la femme de l'échevin d'Esquieu est à la hauteur des goûts de notre bon prince, Théophile, reprit-il avec un air coquin. »

Léon se déplaça pour laisser passer Nicolas, résolu et déterminé malgré les objections du Comte de Riaux.

« Ce soir, Dorian Blaise sera emprisonné par le fils du Roi », se murmura-t-il en fractionnant la poignet.

Le prince ouvrit les portes où des gardes à moitié endormis sursautèrent et se confondirent en excuse en redressant. Quelques rires, cris et mélodies émanaient du salon voisin.

« Je suppose que tu ne les as pas faites venir pour prendre le thé ou le chocolat ? glissa tout bas Théophile en pointant les courtisanes courir dans le salon privé. Tu avais tout prévu, n'est-ce pas ? » s'était-il écrié après avoir été emporté par une des femmes, au rire cristallin.

― Alors Léon, laquelle te plait ? La blonde ou la brune ? » demanda Nicolas amusé en passant le bras sur l'épaule de son valet.

Léon leva les yeux au ciel, exaspéré.

« Aucune.

― Allons, laisse-toi aller aux délices de la chair à moins que la servante de Versailles occupe ton esprit. Com-... »

Déconcentré par la démarche sensuelle de la jeune femme vêtue d'une chemise transparente, Nicolas arqua un sourcil intéressé et abandonna son ami.

*** ****

Lancé à tout à l'allure, l'homme au fleuret arriva devant une demeure bien charmante où quelques lierres grimpantes poussaient sur les contrebas des murs.

Le cheval foulait le gravier blanc de la cour intérieure. D'un bond, le sbire envoyé par Nicolas y descendit et donna la sangle à un des valets qui se pavanaient au soleil. Il retira son gant où deux phalanges manquaient, coupées lors des multiples combats. La main sur le fleuret qui etait dans son ceinturon, il ordonna aux domestiques qui se prélassaient d'annoncer sa venue à leur maîtresse.

Alors qu'un jeune garçon se précipita chercher sa maîtresse à l'intérieur de la demeure mitoyenne. L'homme au fleuret pénétra dans le vestibule, comme un vieil habitué. Le valet redescendit et lui pria de bien vouloir l'attendre dans ce salon.

L'homme détailla les sculptures qui trônaient sur le buffet et sur les tables.

Une odeur suave et subtile se répandit dans l'air. L'homme au fleuret se retourna, méfiant, prêt à dégainer son arme.

Une femme ravissante d'une quarantaine année, au nez droit et à la pommette saillante, marcha vers lui en pavanant sensuellement avec sa robe en baleine. L'homme rangea son arme en la découvrant. Elle avait des yeux pétillants de luxure, et un sourire mutin.

« As-tu des bonnes nouvelles, Fauste ? demanda-t-elle en s'asseyant dans son canapé.

― Tenez ! Je crois bien qu' il est tombé dans le panneau, l'idiot ! »

La femme l'invita de faire de même en tapotant sur le coussin du canapé. Elle prit l'enveloppe qui portait un parfum masculin et raffiné, lui rappelant un ancien amant. Elle effleura, ravie, le sceau du prince et s'empressa de décacheter avec délicatesse à la chaleur d'une bougie. Elle parcourut rapidement la missive, annonçant l'arrivée du Prince dans une demi-heure. Elle se mit à sourire de façon énigmatique en froissant le papier entre ses doigts.

Elle se leva sans dire mot surprenant son hôte. La femme se dirigea vers le buffet et se servit d'une coupe de vin avant d'en proposer à son homme de main. Ils trinquèrent ensemble à la bonne nouvelle. Sans quitter l'homme du regard, elle l'observa boire le vin en quelques goulées. Elle lui sourit mais d'un sourire moins chaleureux où l'homme au fleuret crut y déceler de la froideur.

D'un coup, celui-ci eût l'étrange sensation d'étouffement. Il desserra son col et se leva à la recherche d'un peu d'air. Rouge, il toussota et crachota.

Il porta ensuite sa main sur sa poitrine en inspirant avec difficulté. Il tituba et renversa le verre qu'il avait posé sur la table, le brisant en mille morceaux.

Avec une respiration de plus en plus sifflante, il observa les fragments de verres jonchant au sol puis le verre d'un rouge écarlate qu'avait à la main l'élégante femme.

Sa vision se troubla petit à petit, comme si un voile fin était placé devant ses yeux. Avait-elle empoisonné son breuvage ?

Avec le peu de force qui lui restait, il fut pris d'une rage folle, prêt à bondir sur elle, les mains sur son cou fin.

« Que m'as-tu fait, Séraphine ? »

Il s'effondra au sol avant même de pouvoir l'atteindre.

« Je suis désolée, souffla-t-elle en lui fermant les yeux à l'aide d'un mouchoir. Débarrasse-toi du corps, se releva-t-elle en se tournant vers les lourds rideaux. Tu peux le prévenir. Ce soir, ce faquin de Dorian Blaise tuera le fils du Roi. Et n'oublie point ta promesse. »

Comme une femme de vingt ans, Séraphine se précipita dans les escaliers en colimaçon pour accéder à sa chambre, suivie par toutes ses petites mains.

*** ****

Pendant ce temps, à la Cour des Miracles, Aëla était prête à se battre contre l'homme à la balafre qui détenait Anselme. Un poignard traversa l'air et effleura la joue de l'homme pour se planter dans le mur contre toute attente. Paniqué, Anselme déglutit avec difficulté lorsqu'il vit un trait rouge vif se dessiner. Il ferma les yeux et pria intérieurement alors que sa sœur se mit à hoqueter de surprise, espérant que cela ne soit pas réel.

L'homme lâcha Anselme qui se précipita dans les bras de sa sœur, derrière Aëla hautaine et froidement observa le liquide qui colorait ses doigts.

Contre toute attente, celui-ci éclata de rire sonore où se dessina une fossette.

« Peu farouche et battante. »

Il s'avança vers Aëla qui ne dépassait pas la hauteur de ses épaules carrées. La rebelle jeune femme ne cilla pas devant lui. Elle lui semblait si frêle et si majestueuse, protégeant ainsi les deux enfants roux comme une lionne qui défendrait ses lionceaux.

Il plongea son regard noir droit dans les siens qui étaient d'un vert si profond, et qui étaient animés par la fougue. Il hésita une fraction de seconde puis il dit :

« Je ne me bats pas avec une femme. J'ai des manières même si on est à la Cour des Miracles. Quant à toi, s'adressa-t-il à Anselme, tu devrais être plus prudent. Ici, on kidnappe les enfants pour les vendre et crois-moi leur sort est loin d'être reluisant. »

Il bouscula Aëla en partant et lui glissa au creux de l'oreille.

« La prochaine fois, je m'assurerai personnellement que tu rejoignes le Berbère. Gentil roublard, paix à son âme.»

Il prit son collier en forme de lune qui pendait en dehors de sa caban et le caressa. De suite, Aëla le lui arracha sauvagement des mains.

« Joli collier ! », dit il en guise de salut.

Il quitta ainsi les lieux laissant Aëla, qui se sentait humiliée et bouillonnait de rage.

Le berbère était mort. Comment allait-elle trouver la solution à ses questions? Et cette bague ? Alors qui l'avait replacé ?

Instinctivement, elle retourna vers l'homme qui s'éloignait en sifflotant se demandant si ce n'était pas lui le nouveau Berbère de la Cour des Miracles.

Pour détendre l'atmosphère devenue si lourde et pesante, Anselme eut le malheur de prononcer une plaisanterie de fort mauvais goût. Il haussa un sourcil appréciateur puis sourit de toutes ses dents ce qui calma la jolie brune.

Désolées, Aëla et Sophie le frappèrent toutes les deux sans se consulter, gentiment, à l'arrière de la tête, lui ravalant son sourire.

« Maintenant, à nous trois ! Vous comptiez vous en sortir comme ça ? Vous allez apprendre ce que l'on risque quand on ne m'écoute pas ! »

Sophie et Anselme échangèrent un regard pas très rassuré et s'écartèrent d'Aëla, bien trop tard, hélas ! Avec une poigne d'enfer, elle les saisit par les oreilles et les traînèrent dans la rue animée par les réprimandes d'Aëla et les couinements et protestations de Sophie et Anselme.

Fin du chapitre

Merci d'avoir lu ce chapitre et d'être au rdv ❤
Commentez si vous le voulez, votez si vous voulez :)

Voici un chapitre dense et mystérieux ! Et, vous qu'en pensez-vous ?

Qui veut intenter à la vie de Nicolas ? Et pourquoi, selon vous ?
Qui est selon vous l'homme avec lequel Séraphine parle ?
Aëla va-t-elle s'en sortir indemne ?

Vouliez-vous que j'améliore certaines choses ?

Ce que vous aimez et ce que vous aimez beaucoup moins voire pas du tout.

Rdv au prochain chapitre qui s'annonce être explosif ^^

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