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Chapitre 7



7.






Quand l'aube se dessine dans le ciel, ils sont de nouveau sur la route. Le chemin est vide, le vent est frais. Willow avait proposé de garder le toit en toile pour qu'ils soient à l'abri de la température peu clémente. Nils a insisté pour qu'il ne le fasse pas, il voulait voir le soleil se lever à l'est, ce qui est arrivé.

— En vrai, c'est super joli.

Quand il dit ça, Willow peut tourner la tête vers lui. L'aurore pâle semble flotter dans ses mèches blondes. Les environs oscillent entre le rose et un bleu presque marin. Le vent souffle dans son t-shirt un peu trop grand. La route est vide et les pentes brillent pour accueillir le jour.

Le paysage se mêle à sa voix, qui dans le plan initial de Willow, ne faisait plus partie du voyage. Nils regarde les lueurs pastel se former derrière les grandes collines. Il a un coude sur la portière et les cheveux dans la brise, totalement désordonnés, lui donnant un air un peu plus libéré, voire un peu plus sauvage. Cela change tellement de sa coiffure d'avant, sans rien qui bouge et sans rien qui dépasse.

— Ça va ? s'enquiert Nils. T'es pas super bavard là.

— Je le suis pas beaucoup de nature, qu'est-ce que tu veux dire ?

Nils incline la tête sur le côté, observant le visage de son camarade de voyage avec une mine inquisitrice. Même si ce n'est pas flagrant, il y a quelque chose de différent sur le faciès de Willow, ses traits sont légèrement tendus.

— Hé !

Willow est pris d'un sursaut quand Nils se penche vers lui, main portée vers son visage. Il tourne la tête en fronçant le nez, tellement pris de court par cette soudaine proximité que son cœur loupe un battement.

Il sent juste les lunettes de soleil qu'il lui dépose sur le bout du nez, et voit à travers elles son sourire en demi-lune.

— Tu viens de me donner la paire du mec que t'étais en train de draguer hier ? Rassure-moi, elle est passée à l'eau de javel depuis ?

— Tu dramatises !

— Dit-il !

Ils se regardent quelques secondes, et enfin, ils éclatent de rire.

Willow n'est pas dans son assiette, il a dormi avec les cheveux humides et ça ne lui a pas vraiment réussi au réveil. Il essaye de ne pas le montrer, mais ça a l'air de ne pas avoir marché. Avec les lumières qui ne tarderont pas à être aveuglantes, Nils lui prête une paire de lunettes de soleil, mais en contrepartie ce dernier exhibe son semblant d'œil au beurre noir.

— On devrait aller t'en acheter une plutôt, suggère Willow, c'est pas super joli à voir.

— Je me suis jamais battu de ma vie, laisse-moi me la péter avec mes blessures de guerre. On voit que toi tu préfèrerais crever que d'abimer ton visage.

Willow lui tire la langue comme s'il avait cinq ans.

— Je me suis déjà éclaté le nez.

— Tu t'es pris la porte de chez toi ?

— Je t'emmerde.

Il ne va pas mentir, au contraire de ses amis, Willow n'a jamais directement été au centre des règlements de compte. S'il enchaîne sur une rétrospective des bagarres dans lesquelles il a eu un rôle, il serait sûrement celui qui tente de séparer les deux adversaires ou qui crie sur le côté pour encourager ses amis – dans les rares cas où l'altercation n'est pas bien sérieuse. Même Steve se battait, Willow n'aimait pas le voir rouer les gens de coups ou lui-même se faire violenter par des brigands.

Certains soirs, ils se disputaient sur ça, quand aux heures avancées, deux groupes de deux lycées différents se donnaient rendez-vous dans des squats craignos, et que la nouvelle d'un assaut arrivait jusque dans le quartier de Willow. Il devait souvent prendre les clés en douce pour aller le chercher. Il le retrouvait assis sur un trottoir, tête baissée, les lèvres fendues et des bleus sur le corps.

Son visage d'ange était trompeur, Steve aimait le danger pour des raisons qui échappent encore à Willow. Et Willow était toujours dans les coulisses, l'assassinait de son silence avant de le ramener chez lui, là où les parents de Steve semblent toujours être aux abonnés absents. Ces soirées-là, leur relation avait quelque chose d'électrique, parfois d'instable. Ça commençait sur des remontrances et de puissants coups de gueule, pour terminer avec des baisers fiévreux et d'intenses parties de jambes en l'air.

Willow secoue la tête, ça, c'est terminé.

La radio ne pouvant rien capter, Nils a fouillé la boîte à gants de la voiture pour y trouver une cassette des Beatles, lors de leur gloire des sixties, sûrement un héritage du père de Willow, laissé à l'abandon. La musique a certains sauts, de brefs moments de vide qui font que l'air se coupe et laisse simplement la voix de Nils combler ce manque. Il chante, Willow fredonne distraitement, s'autorisant de temps en temps à lever la voix. Parfois, il a l'impression que Nils baisse son propre ton pour l'écouter. Il suppose que ce n'est que son imagination.

« T'as une jolie voix », mais le souffle de Nils est si bref que cette confession, Willow ne l'entend pas.

— T'as dit que Josiah était l'une des seules personnes au courant de ta sexualité.

Et quand il faut de nouveau tenter de percer la surface, voir au-delà des premiers regards, il ne sert plus de chanter des paroles qui disent de vivre. Même que A Hard Day's Night semble mieux adapté à l'ambiance sur le moment. Le volume baisse, et après la légère stupeur due à la déclaration de Willow, Nils se contente de s'adosser au siège du véhicule.

— Ouais, y'en a deux à qui je l'ai dit.

— C'était qui l'autre ?

— Tu le connais pas non plus, avoue-t-il, plus secret.

— Un autre correspondant ?

— Non, rit Nils. C'était un mec de passage à Hemington, il faisait un peu ce qu'on fait maintenant, il voyage.

Il mord sa joue, et regarde le paysage pour convenablement former ses mots.

Voyant qu'il a l'air de ne pas savoir comment aborder la chose, Willow tente une approche. Il semblerait qu'il y ait des sujets pour lesquels Nils Miller soit capable de garder la bouche fermée.

— Comment il en est venu à le savoir ? le questionne-t-il.

— Quand on a couché ensemble, je suppose.

Willow l'observe du coin de l'œil, à travers le verre teinté de ses lunettes. Une main toujours sur le volant, l'autre bras accoudé à la portière, il hoche simplement la tête.

— Alors Nils Miller a une vie sexuelle ? tente-t-il sur un ton taquin, pour détendre l'atmosphère.

Et Nils lève les yeux au ciel, donnant une tape à l'épaule du conducteur.

— Pas encore le genre de vie sexuelle où je me retrouve à me faire tripoter la nouille dans la bibliothèque du lycée !

Willow lui lance un regard noir, sentant bien vite son visage s'embraser.

— T'as toujours pas oublié ça ?

— Comment tu veux que je l'oublie !

Ce n'était qu'un épisode de la vie de Nils, la rencontre avec ce vagabond qui est resté deux semaines dans la ville. Il l'avait croisé par hasard au Baker's Breakfast, quand il était assis seul à une table en train de réviser pour les derniers partiels. Nils ne fait pas directement part du fait que cette histoire est relativement récente, elle date d'il y a trois mois. Le jeune homme était venu prendre place face à lui, bien que le bistrot fût vide à ce moment. Et Nils se souvient avoir levé les yeux, pour l'observer derrière ses lunettes de vue.

Il avait très rapidement été charmé par l'aura qu'il dégageait, et pourtant, au moment de raconter cette histoire, il n'est même plus sûr de son nom, de son âge, de ce qu'il faisait dans la vie. Juste que comme ça, il y a eu une connexion. Ce n'est pas cette rencontre qui a métamorphosé la personnalité de Nils. Ce côté un peu libéré, rebelle et curieux, il l'avait depuis toujours, mais faisait l'effort de le garder derrière son masque d'élève modèle. Cette histoire l'a juste aidé à le laisser émerger.

Ils avaient d'abord juste discuté, et les esprits libres, volatils mais tout de même réfléchis, Nils les trouvait toujours très attrayants. Il avait quelque chose pour les personnalités qui brillaient par leur indépendance, il n'en voyait pas beaucoup dans cette ville. Tout ce qui se passait, se passait à l'extérieur. À Hemington, tout restait figé.

Ils ont très vite compris qu'ils se plaisaient bien, physiquement et intellectuellement parlant. Pas vraiment dans l'émotion. C'était bien loin d'être un coup de foudre, juste l'éveil d'une ardeur, une attirance pour le savoir de l'autre. Ils avaient couché ensemble, tout simplement, comme s'ils ne pouvaient pas attendre plus pour se découvrir. Et ils avaient entretenu cette brève relation jusqu'à ce que cette rencontre quitte la ville, laissant Nils avec une première ébauche d'envie, celle de lui aussi, un jour, partir d'ici.





Willow et Nils arrivent finalement dans la Caroline du Nord, après une petite pause d'une heure pour grignoter un bout. Ils avaient encore parlé. Ils parlent plus maintenant, même s'ils le font parfois juste pour combler quelques blancs. Puis quand il n'y a rien à dire de pertinent, ils laissent le silence murmurer dans le vent, et ça leur va aussi.

— Tu vas faire quoi maintenant ?

— Je sais pas, admet Willow.

Dans la ville de Raleigh, capitale de l'État, le soleil est maintenant haut mais la tête de Willow de plus en plus basse. Il garde les yeux sur la carte qu'il a achetée la veille, il a finalement quitté la Géorgie, avec un bagage de plus sous les bras, un bagage pas mal bruyant.

Se servant du téléphone mis à disposition dans le bar Eisenhower qui frôle la périphérie, Willow est occupé à passer quelques coups de fils. Il a arraché des brochures présentées dans certains marchandages, histoire de prendre de l'avance pour trouver où ils passeront la nuit. Pour le moment, il n'est pas prêt à avoir à nouveau son siège comme matelas.

— Regarde, fait Nils en se penchant derrière son épaule. Y'a une petite auberge à la sortie de Raleigh.

Nils se met sur la pointe des pieds, car Willow se tient sur le trottoir. Il essaye de poser son doigt sur la localisation approximative, et Willow plisse les yeux en comprenant que sa vue est légèrement brouillée. En faisant un parallèle entre l'emplacement et une des brochures que Nils tient dans la main, il soupire.

— Tu la choisis parce que c'est proche du carnaval ? lui souffle-t-il.

— Mais non...

Nils fait une moue, que Willow pourrait juger attendrissante, s'il ne savait pas qu'elle camouflait ses sombres desseins.

— Sérieux, t'as quel âge...

— Alors on va là-bas ?

Pourquoi refuserait-il s'il n'a lui-même aucune idée d'où aller ?

Ainsi, l'après-midi est déjà bien avancée quand ils terminent de poser leurs affaires dans une chambre modeste du Inn At Enrique, un peu plus chère puisque ce n'est pas un lieu au milieu de nulle part, mais pas non plus des plus onéreuses. De toute façon, n'ayant rien payé pour le logement de leurs deux premières nuits, ils ont encore une marge. Mais pour combien de temps ? En réalité, pas beaucoup.

Et pourtant, cette fois, ils ont pris deux lits jumeaux.

Quand ils sont arrivés, Willow s'est précipité dans la salle de bain pour prendre une véritable douche. Il ne se sentait pas très frais. Cependant, il fallait dire que son empressement sur le moment a étonné Nils, il parlait beaucoup mais physiquement il lui arrivait de se demander si Willow ne fonctionnait pas au ralenti.

Puis, quand il en est revenu, Nils a pris la relève pour se laver. En sortant de la douche, il a pu voir Willow emmitouflé dans les couvertures, à deux doigts de sombrer dans les bras de Morphée.

— Je me demande, du coup, lui partage Nils en s'asseyant sur le bord de son matelas. T'es tombé malade ?

Willow ouvre les yeux pour les verrouiller sur le plafond.

— Je pète la forme, se défend-il.

— On dirait que tu vas tomber dans le coma.

— Je veux juste faire une sieste.

Nils soupire.

— T'es d'une telle mauvaise foi, assume juste que t'as chopé la crève.

— Non.

Nils a un ricanement un peu moqueur, mais d'une certaine façon, ça ne sonne pas méchant. Il tend la main et attrape le bras de Willow pour qu'il se redresse en position assise. Ce dernier grogne, il a mauvaise mine, il le sait, il ne veut pas que ça se voie. Nils le regarde, et se sent coupable, en pensant qu'il a sûrement attrapé froid à cause de leur bain de minuit spontané. Depuis le début de leur escapade, Willow semble porter pas mal d'importance au fait qu'il veuille avoir chaque nuit un toit correct où dormir.

— Ça va empirer si tu restes avec les cheveux mouillés.

— Peut-être, mais j'ai la flemme.

— Sérieux, t'as quel âge ?

Entendre ses propres mots sur ses lèvres à lui le fait réagir. Willow se redresse davantage pour rétorquer, malgré ses yeux vitreux.

Il n'en a pas le temps, car au même moment le visage de Nils entre dans son champ de vision, lui provoquant un sursaut quand il se rapproche bien trop du sien. Sursaut qu'il décidera de mettre sur le dos de la serviette qui s'abat sur son crâne, lui barrant presque la vue.

— Tu fais quoi ? lui demande Willow d'une voix plus petite.

— Je t'empêche de mourir, répond-il avec douceur. J'ai encore besoin de toi.

Toujours proche de lui, il sent les mains de Nils se poser sur la serviette pour y exercer des frictions. Et Willow se laisse faire en plantant légèrement ses ongles dans ses paumes. Ce coup de froid lui donne une sensation bizarre, les mains du garçon, elles, sont chaudes.

La fatigue jouant sûrement aussi, il se permet de fermer les yeux et de soupirer. Peu alerte, même avec ces petites attentions, il perd son appui, son buste basculant sans qu'il ne le sente.

Quelques minutes passent, elles sont silencieuses. Si silencieuses, qu'il a vraiment cru s'être endormi.

— Willow ?

Il se rend compte que la voix, pourtant sur le ton du murmure, est bien plus proche de son oreille. Et péniblement, ses paupières s'élèvent, laissant la surprise le gagner quand il comprend pourquoi.

— Ça va... ?

Il ne s'est pas senti vaciller, et le voilà maintenant appuyé contre Nils, le front sur son épaule et une de ses mains agrippée à son t-shirt. Il perçoit qu'il a tourné la tête pour lui parler, et son nez effleure ses cheveux encore légèrement humides. Il sent aussi sa paume qui presse sa nuque, mais c'est léger, comme si Nils n'était pas sûr de pouvoir le toucher. Il semble inquiet par sa réaction.

Avec la gorge nouée, parce que son entêtement à prétendre aller bien l'a finalement rattrapé, il hoche la tête sans pour autant bouger le reste du corps.

— Je crois que je suis malade...

Nils l'aurait chambré, lui aurait dit : « Tu vois quand tu veux ! », mais il se rend juste compte qu'il a sa part de responsabilité. Il n'est pas très facile à vivre non plus.

L'autre main de Nils passe dans son dos, pour l'aider à bouger. Rapidement, il le fait se rallonger, puis le couvre de moitié, gardant sa couverture au niveau de son abdomen. Willow lui présente un air perplexe, il se sent frileux.

— Si jamais tu fais de la fièvre dans la soirée, il ne faut pas trop te couvrir.

Willow hoche juste la tête, dans une demi-conscience. La dernière chose qu'il sent sont les doigts du garçon qui viennent dégager les cheveux de son front, avec une voix douce qu'il ne lui connaissait pas vraiment.

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