Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Piste 8

 8) Snow White     3:16

°°°

/!\ Je préviens que ce chapitre peut heurter des âmes sensibles. 

La main tremblante, Cailean porta la roulée à sa bouche avant de tousser fortement. Tommaso qui n'en avait pas perdu une miette, éclata d'un rire moqueur. 

- Finalement, t'es vraiment un gosse! C'est la première fois que tu fumes un joint? Questionna ce dernier en ricanant. 

Cailean se permit d'émettre une sorte de sourire narquois qui fut un échec. 

- Disons que je n'étais pas adepte de ce genre de drogue... Les comprimés étaient plus mon style. Cailean répondit d'une voix faiblarde. 

D'un geste défensif, il entoura son maigre corps de ses bras afin de se rassurer. Tommaso ne loupa pas son réflexe et se permit de récupérer son joint pour tirer plusieurs lattes d'affilée. 

- Putain, t'as réussi à mouiller le filtre! Mais t'es un cas désespéré ...

L'italien fit une moue de dégoût en portant de nouveau le petit objet à sa bouche. Sa tirade coléreuse permit d'évaporer la torpeur qui commençait à prendre possession de lui. 

Des frissons apparaissaient toutes les dix secondes, son corps réagissait à l'agression qu'il venait de subir. A cet instant, il se demanda ce qu'il serait arrivé si Tommaso n'était pas intervenu. 

- Pourquoi tu es venu m'aider, Tommaso ? Cailean n'osa pas regarder son interlocuteur dans les yeux et détourna ses beaux yeux verts. 

Une larme dévala sa joue, trahissant son désarroi. 

Tommaso mit du temps avant de répondre, il mit son sac derrière sa tête et s'allongea. Ses yeux bruns captèrent le scintillement des étoiles pour ne plus le lâcher. A cet instant précis, il ne ressemblait plus à une brute épaisse sans cervelle. Il était désorienté, il savait que sa personnalité n'était pas avenante ni accueillante. Néanmoins, ce soir il partageait un joint avec une personne qu'il avait toujours méprisée pour sa faiblesse.

Tommaso ne comprenait pas qu'on puisse se laisser faire de cette manière. Après il n'avait pas connaissance des termes exacts du contrat unissant Cailean Iguel à la mafia. Mais pour lui,  l'homme devait toujours garder sa dignité même dans les pires moments. D'ailleurs, la femme se devait de faire de même. Toujours silencieux, il eut subitement une pensée affectueuse pour sa mamma. Il repensa à l'éducation qu'elle lui avait dispensée. De la dignité qu'il devait avoir à tout moment. Peu importe le reste, c'est ce qui comptait le plus. Il ferma les yeux quelques instants, en repensant à la période où son père perdit sa propre dignité. 

Cailean qui attendait une réponse à sa question, osa relever la tête vers Tommaso. Il s'aperçut que ce dernier serrait ses poings et que son visage était crispé. Ne voulant pas déranger le jeune homme dans son introspection, il attendit à ses côtés le plus silencieusement possible. 

Tommaso n'avait plus une seule pensée pour son camarade, il se remémorait un souvenir particulièrement lors de sa jeunesse. 

 Tommaso n'avait qu'une dizaine d'années, mais il avait conscience que quelque chose d'anormal se passait chez lui, dans sa propre maison. Au départ, il ne comprit pas pourquoi les cris avaient commencé à s'élever à table. Il se souvenait qu'il racontait simplement comment s'était déroulée sa journée d'école. Sa mamma s'émerveillait toujours de ses petits exploits journaliers. Alors il raconta sa journée, il exprima sa joie quand sa professeur de musique lui fit la remarque concernant ses capacités vocales. 

Ils étaient arrivés au dessert quand il commença à expliquer à sa mamma que sa maîtresse avait souhaité qu'il chanta un couplet en italien en solo. Il avait accepté avec joie, étant parfaitement bilingue. De plus, il trouvait amusant de faire découvrir à ses camarades une autre langue que l'anglais. 

L'enfant raconta alors qu'il n'était pas stressé de chanter devant tout le monde, sa voix n'en fut alors que meilleure. Lorsqu'il avait commencé les premières notes, la quasi-totalité des élèves devinrent silencieux pour mieux l'écouter. Alors il expliqua à ses parents qu'il aimerait intégrer une chorale. Ce cours avait été une véritable illumination. 

Sa maîtresse lui avait d'ailleurs donné plusieurs coordonnées et qu'il suffisait de dire qu'il venait de sa part pour qu'il puisse intégrer le cours en milieu d'année. 

Il se rappela qu'à ce moment de son récit, son père avait marmonné des mots en italien. Il avait senti que sa mère commençait à s'agiter. D'ailleurs, elle lui avait sommé d'aller chercher ces fameuses coordonnées, qui se trouvaient en haut dans sa chambre. Tommaso était peut-être jeune mais il avait perçu la voix anxieuse de sa mère. 

Il sortit de table et quitta la cuisine en prenant bien soin de ne pas claquer la porte. De ce fait, s'il se collait suffisamment contre le mur du couloir il pourrait entendre la conversation de ses parents. 

- T'entends Elia ? Jamais mon fils ira dans une chorale de pédés! Moi, vivant jamais! 

La voix rugissante du patriarche avait réussi à effrayer son fils unique. Et sans attendre un bruit sourd résonna. Tommaso Sachello prit peur pour sa mère, il devint de plus en plus inquiet par le silence qu'avait obtenu son père. Pourquoi sa mamma ne parlait plus? 

Alors discrètement, il essaya de regarder à travers l'ouverture. Il étouffa un cri de colère en voyant sa maman à terre, la joue rougie. Il ne savait que faire. Il voulait s'interposer mais il savait qu'il ne ferait pas le poids face à son père. Il prit conscience du voile qui s'était posé sur ses yeux, ces dernières années. Sa mère avait toujours été une cavalière hors pair, c'est pourquoi il s'était toujours étonné des nombreux bleus qui parsemaient son corps.

A chaque fois, elle lui disait qu'elle n'avait pas fait attention aux chevaux. Le bleu sur l'avant-bras était bénin, elle n'était pas assez attentive et était passée trop près d'un cheval. Et le bleu sur le poignet n'était pas grave, elle avait juste chuté lors d'un obstacle trop haut. Le cheval était finalement son père. Il l'avait compris que trop tard. 

Il reprit rapidement contact avec la réalité quand sa mère se mouva. Et avec une fierté qu'il ne sut expliquer, il observa sa mère tenir tête à son géniteur. Elle était toujours à genoux mais son port de tête illustrait toute la dignité qu'elle possédait envers elle-même. Son buste était droit, aucune larme ne coula sur ses joues. Elle parla d'une voix forte, sans trémolos. 

- Si mon fils souhaite faire partie d'une chorale, rien ne l'en empêchera.

Elle ne souhaitait pas que son fils pâtisse de ses mauvais choix. Elle le préserverait jusqu'au bout. Et puis, elle n'était pas une femme qui se laissait abattre. Dans un geste de pure rébellion, elle cracha au visage de conjoint. 

Ce dernier ne retint pas son coup, l'arcade de sa femme s'était ouvert sous la puissance du geste. Il se pencha ensuite vers sa compagne. 

- N'oublie pas que c'est également mon fils, traînée!

Alors qu'il prononçait ces mots, sa main alla s'emparer des cheveux de sa conjointe pour tirer sa tête violemment en arrière. Mais Tommaso vit sa mère se relever de nouveau, elle ne lâchait pas prise. Son regard brillait de mille feux. A cet instant, il avait l'impression que c'était sa mère qui contrôlait son mari plutôt que l'inverse. 

- Tu as perdu le droit d'être son père, le jour où tu as levé la main sur moi figlio di cagna.

Elle reçut encore un coup. Malgré la douleur elle souriait, sachant pertinemment que son cher et tendre époux ne supporterait pas de ne pas la voir se soumettre à lui. 

Dans un élan de rage, il prit sa femme par les épaules et la plaqua durement contre le mur de la cuisine. Dans cette position, la femme ne put manquer les deux yeux brûlants de larmes de son fils. 

Tommaso n'apercevait que le dos de son père mais il ne supportait plus cette vision de sa mère violentée. Mais ses jambes ne purent se mouvoir, comme si un étau s'était resserré autour de ses chevilles. Il ne pouvait qu'observer cette scène de violence sans nom. 

A ce moment, sa mamma lui fit un petit sourire rassurant comme lorsque plus jeune il se réveillait à cause d'un cauchemar. Un sourire qui signifiait "Ne t'inquiètes pas mon chéri, je veille sur toi." 

Tommaso sentit ses dernières résistances s'effondrer.  Deux cascades d'eau salée se formèrent sur son visage. 

 - Je laisserais ton fils pédé chanter dans une chorale de pédé pour un public de pédé, à une seule condition.

La voix de l'homme avait progressivement baissé de volume. 

Avec une terreur sans nom, il vit les mains de son père se faire de plus en plus baladeuses sur le corps exposé de sa mamma... Et ne voulant pas croire ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux, il releva la tête vers sa mère. 

Cette dernière se laissait complètement faire, vaincue cette fois-ci pour que son enfant puisse être heureux. Son corps se faisait de plus en plus lâche, elle se prépara à se déconnecter de son esprit quand elle se rappela que son fils était toujours présent. Elle retrouva de sa combativité pour happer le regard de sa progéniture puis articula exagérément "pars". 

Et Tommaso âgé seulement de dix ans, se détourna de la cuisine et partit en direction de sa chambre. Il tint bon lorsqu'il gravit les marches, une fois arrivé dans sa chambre il se précipita dans son lit. Sa tête s'enfonça brusquement dans l'un de ses oreillers et il hurla. 

Il hurla parce son innocence enfantine s'était envolée. 
Il hurla car il venait de perdre un père.
Il hurla en comprenant qu'il avait été un lâche. 
Il hurla pour la culpabilité qui s'installait déjà en lui. 
Il hurla en se remémorant la visage ensanglanté de sa mamma. 
Il hurla tout ce qu'il pouvait hurler. 

Tommaso prit alors de court Cailean en lui parlant d'une voix douce, presque soufflée.

- C'était une question de dignité.  


NA: 

/!\ Je précise parce que ça pourrait porter à confusion, Tommaso est HETERO. Il n y aura pas de triangles amoureux entre Cailean, Eros et lui. D'ailleurs, il n y en aura pas tout court. 

Voici pour ce petit chapitre un peu plus sombre. En espérant que vous ne soyez pas trop traumatisés. 

Figlio di cagna : fils de pute 


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro