Chapitre 10 : Mystère au bureau de poste
À quelques rues de la petite bicoque d'Adélaïde se trouvait un bureau de poste à l'intérieur duquel somnolait un vieux colis très poussiéreux. Celui-ci avait été rangé dans un vieux placard loin du public et été invisible aux yeux de tous.
Après un sommeil ayant duré plus de cinquante ans, l'objet empaqueté s'éveilla comme s'il n'avait jamais fermé son unique œil encore valide. Il somnolait encore de ces longues années en veille. Il se rappela qu'il était bien emballé et qu'il ne pouvait pas bouger d'un iota avec cette ficelle qui l'entourait. Il se souvint qu'il avait été déposé dans un bureau de poste par son ancienne demi-sorcière. Ah comme ce temps-là semblait être loin !
Tout à coup, il poussa un affreux et long cri strident, se situant entre le bâillement et le râle d'un animal souffrant le martyre : "WAAAAAAARRRROOOOORRRRHHHAAAAAAAAA". Tout le bâtiment trembla sous l'effet de la vibration de ce bruit. Les dizaines de personnes qui attendaient leur tour en tombèrent à la renverse et crièrent, toutes en même temps, complètement paniqués : "Un mini-tremblement de terre ! Au secours ! Je ne veux pas mourir ensevelie sous des décombres ! ".
Un facteur interpella : "Tout le monde va bien ? Personne n'est blessé ? "
Un nouveau brouhaha se fit entendre "C'est bon moi ! Moi aussi ! Rien de cassé ici !"
Le même agent annonça alors : "Si tout le monde va bien, nous allons vous prier de sortir par la grande porte sans vous bousculer. Nous allons vérifier d'où vient le problème et réparer les dégâts s'il y en a eu. N'hésitez pas à revenir lorsque tout sera remis en ordre. Merci à vous !"
Toutes les clients se dirigèrent vers la sortie en rouspétant d'avoir attendu pour rien.
Le mystérieux colis fut rassuré que tout le monde se porte à merveille et il que les agents ne rameutent pas les pompiers, ou des enquêteurs. Il ne devait, sous aucun prétexte, être confié à des forces de l'ordre ou à des individus malveillants. Sa sécurité était primordiale. Personne ne devait l'utiliser à mauvais escient.
Cet éveil brusque avait été occasionné par une bribe de conversation qu'il avait entendu non loin de là et qui l'avait choqué. C'est la première fois qu'il entendait une mère refuser de fêter l'anniversaire de son enfant. Et barricader une enfant c'était encore pire, c'était limite inhumain. Où était l'amour ? Ce monde avait-il changé à ce point durant son paisible sommeil ? Comment la population avait-elle pu devenir aussi abominable ? Ce royaume s'était-il transformé en une sorte de nouvel enfer sur terre ?
Il chuchota à faible voix pour n'être entendu de personne : "Bon il est grand temps que mon emballage redevienne visible pour qu'enfin je puisse être envoyé dans la journée à cette jeune fille qui a bien l'air d'avoir besoin de réconfort ! "
Sur cette parole inaudible de tous, il murmura une formule de visibilité dans un langage inconnu des hommes : "PAC ! VISIR ! APPARECEO !" (sous entendu " Paquet, devient visible, et apparait ) et le vieux papier, entourant le colis, se montra au grand jour aux yeux des employés.
Une dizaine de minutes plus tard, alors que tout le personnel était en train de ranger l'office, l'un d'eux s'écria avec stupeur : "WAOUH ! C'EST QUOI CE VIEUX PAQUET DATANT DE L'ÉPOQUE DE CRO-MAGNON ? ET LES GARS, VOUS L'AVIEZ DÉJÀ VU CE VIEUX COLIS TOUT JAUNIS ?"
Les collègues présents virent voir l'objet en question. Tous tournèrent la tête négativement et l'un des agents s'exclama : "Je crois qu'il faut appeler l'équipe de démineurs pour ce genre de colis suspect, non ?" Tous hochèrent la tête en signe de contentement.
Mais avant qu'ils ne puissent appeler qui que soit, le contenu du paquet répéta une petite formule d'envoûtement trois fois de suite : "Je suis un colis des plus banals. Oubliez les démineurs. Mon papier est artisanal. Envoyez-moi à Adélaïde dans l'heure."
La magie opéra et un des facteurs présents prit le colis et décida d'aller l'expédier à l'adresse indiquée sans rien attendre en retour. L'envoûtement semblait toujours fonctionner car il semblait connaître le chemin vers la maison d'Adélaïde comme s'il avait un GPS intégré à son cerveau.
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