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02





MÊME SI à l'instant, Annabella était persuadé du contraire, Benny avait un coeur. Et il pouvait être autre chose qu'imbus de lui même. Alors après deux heures, il était sortie lui ouvrir la porte.


« Entre. »

« Oh —tu as trouvé
au fond de toi un
élan d'altruisme. »

« Non, tu m'inspire
juste de la pitié. Et
je crois au karma. »


La brune souffla en se relevant douloureusement. Elle avait mal au dos, et elle le savait, c'était le manque. Cela faisait presque vingt-quatre heures qu'elle n'avait rien pris. Heureusement, il lui rester quelques grammes dans son sac à main. Un sac à main de grande marque contenant la pire des merdes.

Benny lui avait fait un thé à la menthe, avant de s'assoir face à elle, autour de la table. C'était d'ailleurs l'uns des seuls meubles que possédait ce lugubre salon.


« Même si je sais que, puisque tu es une personne incroyable, tu me laisseras rester autant que
je le souhaite, je tiens à te dire
que dès que   j'aurai  reçu ma première paye , je prendrai un appartement. »

« Une personne incroyable ? » répéta le blond avant de continuer « Sache que me faire des éloges
ne plaideras pas en ta faveur. »

« Sérieusement ? Pourtant
vous les   intellectuels ne
jurez que par votre égo. »
ricana Anna'


Il leva les yeux au ciel avant de mettre debout.


« Je te donne un
matelas gonflable. »

« T'as pas mieux ? »

« Le sol ? »

« Ok. Va pour le
matelas,    mais
seulement si tu
me le gonfle. »

« Tu peux toujours
crever. » fit-il en lui
jetant la pompe noire


Benny avait ricanait en apercevant la brune essayait de gonfler son matelas. Elle avait rapidement abandonné, s'asseyant alors sur un lit à moitié gonflé et sortie son carnet. Il l'avait laissé juste après lui avoir souhaité une douce nuit —chose qu'elle allait décidément passer.

Elle avait sortit ses seringues, son petit pochon, ainsi que le briquet posé sur la cuisinière de Benny. Anna' s'était affairait à faire fondre la fine poudre blanche. Elle se l'était ensuite injectée grâce à une seringue, entre les orteils pour éviter toute trace.

Cela faisait des années qu'elle le faisait, des années que vingt secondes après son injection quotidienne, une sensation aussi soudaine qu'irradiante m'émanait en elle. C'était à ce moment qu'elle était le moins productive. Bizarrement, c'était pendant sa descente, juste avant précisément qu'elle était incroyable inspirée. Elle écrivait des dizaines de textes en tout genre avant de vomir dans ses toilettes.

Et même après que la bile lui ai brûlé la gorge, elle n'avait jamais voulue arrêter. Elle s'était rapidement endormie, pensant à sa prochaine dose.

Annabella Herrera était définitivement une junkie.





AUTREFOIS, IL y a vraiment longtemps, Annabella avait ce qu'elle appelait une dépression post-drogue. La culpabilisation était le fil conducteur de celle-ci. La sensation de saleté. Les larmes.

Puis elle avait trouvé un coupable : sa mère. Ce qui n'était pas vraiment faux puisqu'elle était en partie responsable de ce merdier. Enfin —grâce à ça, elle pouvait maintenant se drogué sans même ressentir de remords. La plupart des psychanalyses appellerai ça l'inconscience ou encore le déni, Anna' préférait renommer ça la liberté.

Alors en se levant le lendemain matin, un sourire ornait son visage. Elle s'était préparée, appliquant même une couche de rouge à lèvre pourpre. Anna' était définitivement encore sous les effets de la drogue, malgré un petit mal de tête.

Et avant sortir, elle avait claqué un bisou sur la joue de Benny.

Elle avait arpenté les rues de New York à la recherche d'un travail, si possible dans le journalisme. Mais tout les grands rédacteurs avaient entendu parler de son article, et ils l'avaient tous recalé —c'était un excuse en plus, le fait qu'elle était une femme suffisait à ne pas l'embaucher.

Mais elle avait tout de même trouvé un travail de femme d'entretien dans une école. Et bon dieu elle avait été heureuse.





« Benny,   Bennyto,   mon
cher ami. Par pur hasard,
tu ne connaîtrais pas des
gens dans le domaine du journalisme ? »

« Oui,   mais je   ne vais
pas    prendre   le risque
de te les présenter tant
que tu ne seras pas clean. »
fit-il en lui jetant le petit sachet
en plastique


Elle se mordilla l'intérieur de la joue, son coeur se serrant. Il avait tout découvert.


« Tu as fouillé dans
mes    affaires.   »

« Bien évidemment. »


Il la regardait pendant quelques secondes avant qu'elle ne se lève brusquement.


« Arrête. Arrête de
faire comme si tu
étais      déçu.      »

«     Peut-être
que je le suis. »

« Je suis   venue    taper
chez toi, sans un dollar
dans mes poches. Alors
tu ne devrais t'attendre
à rien de   ma   part. »

« Si justement. La
dernière fois que je
t'ai vu, tu étais forte
et pas... comme ça. »

« Je déçois   sans cesse
les   gens.    Bienvenue
dans ma vie. » rétorqua
la brune en attrapant le
sachet


Devant les yeux de Benny, elle se préparé sa dose, faisant brûler la fine poudra dans une cuillère à l'aide d'un briquet.

Le blond lui lança un dernier regard avant de s'enfermer dans sa chambre.

Elle s'écroula sur le matelas, un sentiment de bien-être l'irradiant. Pourtant cette fois le lendemain matin, en se réveillant pour vomir, quelqu'un lui avait tenu les cheveux.

Et elle s'était profondément voulue d'avoir pris sa dose.








je sais ça fait beaucoup trop longtemps

mais dites-moi ce que
vous en avez pensez !

merci d'avoir lu

avec mes salutations les plus distinguées
Al-

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