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[86] Zepi pasta

Le lendemain, je décide qu'il serait enfin temps de faire le ménage. Ma surprise est de réaliser que la vaisselle a été faite depuis la veille. Je me tourne vers Aizen, tout sourire.

- Bon garçon !

Je lui commande ensuite de passer le balai et il ne se fait pas prier. Bien content, je me pose sur le canapé et allume la télé. Elle est vieillotte et fonctionne à peine. Je soupire en réalisant que je vais devoir m'en débarrasser.

Rah ! Je suis vraiment la victime dans cette histoire. Le chien et la Zézette mangent à mes frais. Et en échange de quoi ? Ils me foutent à la porte et me forcent à demander refuge chez le voisin ! Je lève les jambes quand Aizen passe le balai sous mes pieds. Je lui indique des zones encore poussiéreuses du bout des doigts. Vraiment, ces deux-là ne font que profiter de moi.

Epuisé, je décide de faire une sieste mais celle-ci ne dure pas bien longtemps. En effet, un poids s'abat sur mon ventre et me sort de mes songes. C'est P'tit loup, bien évidemment. Il braille sous mon nez, refusant de me voir flâner. Quand je me lève, Aizen est déjà en train de cirer le sol. Incroyable, je n'ai jamais vu le parquet briller ainsi !

- Aizen, tu peux cuisiner aussi ?

Il acquiesce sous mes yeux pleins de paillettes. Je ne peux pas me réjouir plus longtemps quand la respiration lourde de P'tit loup me donne des frissons. Ce dernier s'allonge sur le canapé, un regard noir dans ma direction.

- Non mais..., me défends-je. C'est pas comme si je prévoyais d'en faire ma boniche. Aizen est mon fils.

Le chien-loup lève les yeux au ciel.

- Je suis pas un profiteur ! Tiens regarde, je suis même assez sympa pour l'aider.

Je demande à Zézette de m'amener un chiffon et l'aide à astiquer le sol. Je grogne face aux tâches persistantes et décide de ne pas insister pour me contenter d'un nettoyage superficiel. Plus tard, Aizen passe sur les zones qui m'ont donné du mal. Il trempe sa serpillère dans un mélange d'eau et de vinaigre, et à ma grande surprise parvient à se débarrasser des tâches tenaces.

Quand mon regard croise celui de P'tit loup, j'ai le sang qui boue. L'animal est tranquillement allongé sur le canapé, à nous regarder travailler comme des animaux.

- Descends tout de suite ! lui ordonné-je. Tu te crois où ?

Il se contente de me regarder dans le blanc des yeux, l'air moqueur.

- Tu vas cirer ce parquet, toi aussi !

Vous avez déjà entendu un chien rire ? Moi je viens d'en faire l'expérience. Un rire hautain et mauvais à m'en donner des cauchemars. L'animal s'étire confortablement tandis que je suis accroupi devant lui, un chiffon à la main.

- Comme tu voudras, déploré-je. Zézette n'aura d'autre choix que de travailler à ta place.

Il se relève aussitôt, avant de tourner son regard sur une Zézette préoccupée par le parquet. Le chien soupire lourdement avant de bondir au sol. P'tit loup pousse Aizen du bout du museau et se met à cirer le parquet, mais la serpillère ne fait que glisser hors de sa patte.

Il nous faut une bonne heure pour nettoyer toute la maison. Nous finissons tout crasseux et je décide qu'il est temps de prendre une douche bien méritée.

Aizen ne se plaint pas une seule fois quand j'essaye de le laver. Même quand par maladresse, ma main mousseuse atterrit dans ses pauvres yeux. Il a le réflexe de se rincer abondamment les yeux à l'eau claire. Zézette se propose ensuite pour m'aider à laver mes cheveux. Je glousse de plaisir quand il se met à masser mon cuir chevelu avec une grande délicatesse. Après quoi, il rince mes cheveux dans le sens de la nuque en faisant bien attention à ne pas toucher mes yeux. J'aurais peut-être mieux fait de le laisser se laver tout seul ?...

Après la douche, je décide de passer aux fourneaux. J'ouvre le frigo, réalise qu'il est absolument vide, et le referme aussitôt.

- Pourquoi j'ai invité le voisin déjà ?

Je cherche Aizen, histoire de lui annoncer qu'il devra se charger de la cuisine. Je monte à l'étage pour le retrouver dans le balcon de la chambre d'hier.

- On dirait que tu aimes bien cette chambre. Ca sera la tienne, ça te dit ?

Il acquiesce timidement, ses petites mains sur le garde-corps en fer forgé. Nous observons le jardin des Arancia et je grimace en le comparant au mien. Le leur est bien entretenu, planté principalement d'orangers.

- Tu as bien travaillé aujourd'hui, Aizen. Si tu pouvais juste te charger de la cuisine...

Il lève les yeux sur moi.

- Oui... Après tout, la place de la Zézette est à la kouizine !

Il acquiesce encore et je suis bien soulagé.

- Mais avant, on doit faire les courses.

Je demande à P'tit loup de garder la maison pendant notre absence, mais il ne semble pas vouloir quitter Aizen. Ce dernier vient le rassurer en l'embrassant sur le front, et nous pouvons enfin quitter la maison à deux.

Nous arrivons au Forum, la chaîne d'hypermarché n°1 d'Achlys. Je récupère un caddie et demande à Aizen s'il veut s'asseoir dans la place pour enfant. Je vois à son expression qu'il adorerait, mais qu'il n'ose pas demander. Je n'hésite pas une seconde. Il est si fin et si petit qu'il rentre parfaitement sur le siège. Aizen écarquille des yeux en admirant la vue si haut perché.

Comme j'achète seulement des produits bon marché pour économiser de l'argent, je me permets de faire un petit tour dans le rayon pour enfants. J'abandonne le caddie pour monter dans une petite voiture trop étroite pour moi. Je la fais avancer et reculer tout autour d'Aizen.

- T'as vu ? C'est trop bien !

Il n'a pas le temps de réagir que je suis déjà descendu de la voiture pour discuter avec des poupées géantes. Je les quitte pour jongler avec une balle de foot, avant de m'abandonner dans les bras d'un énorme ours en peluche. Je cligne des yeux à la vue d'une jolie poupée habillée d'une blouse blanche. J'accoure sitôt pour caresser sa chevelure blonde en murmurant le nom de Gaby. Je l'embrasse discrètement quand les passants ont le dos tourné.

Je me tourne sur Aizen et réalise que ses yeux sont encore sur la petite voiture.

- Elle te plait ?

Il ne me répond pas.

- Je n'ai aucune raison de te l'acheter si elle ne te plait pas, pas vrai ? Bien-sûr, si tu la veux c'est autre chose...

Il me regarde un instant avant de baisser les yeux sur ses petites mains.

- Allez Zézette, dis que tu la veux.

Il serre les lèvres autour de son pouce tandis que j'amène la voiture devant lui.

- Il te suffit de dire oui, et je promets qu'elle sera à toi. Alors tu veux ?

- N-non, fait-il tout bas.

J'arque un sourcil.

- Tu ne veux pas ?

Il secoue la tête.

- Menteur.

Il lève aussitôt la tête sur moi, l'expression suppliante. Je passe une main dans ma nuque, me disant que ce n'est peut-être pas la bonne solution. Je fonce alors dans le rayon des bicyclettes, en choisi une au pif et la présente à Aizen.

- Bicyclette ou voiture ? J'achèterai ce que tu choisiras.

Ses yeux deviennent des soucoupes qui me dévisagent. Je lui force la main comme ça il ne se sentira pas coupable de vouloir la voiture.

Après un long moment de confusion, Aizen tend enfin la main. Cette dernière pointe la bicyclette et j'étouffe un hoquet. Peut-être qu'il ne voulait vraiment pas de la voiture ?... J'étouffe un second hoquet lorsque je vois le prix de la bicyclette, un choix hasardeux que je me dois d'assumer maintenant. Je profite aussi de l'occasion pour acheter une télévision de petites dimensions.

Et voilà que j'ai fait les courses sans me préoccuper de savoir comment ou qui porterait nos achats. Et maintenant, je me retrouve à demander à un enfant de sept ans de porter quelques sacs. Je remarque qu'Aizen ralenti le pas, la mine fatiguée. Il est essoufflé, alors je fais vite de récupérer ses sacs.

- Ca te dit de tester ta nouvelle bicyclette ?

Il acquiesce, les yeux brillants d'un éclat vif.

Le soleil nous observe descendre les longues allées plantées d'arbres. Je vois des jeunes faire la course sur leur skateboards. J'en observe d'autres réunis autour d'une fontaine, riant à gorge déployée. Je pose mon regard sur le petit garçon pédalant à mes côtés, celui qui est maintenant mon fils. Je passe ma main dans un des sacs et en sors un sachet de Twix que j'ai l'intention de partager.

- Tu veux ?, fais-je pour Aizen. C'est ma friandise préférée.

Je lui tends une barre et savoure la mienne avec un bonheur fou. Alourdi par mes sacs de courses, je sens ma jeunesse filer à grands pas. Mais au lieu de lui courir après, je préfère rester en arrière avec mon fils. Cette nouvelle vie me convient si bien que je n'ai plus peur de vieillir.

* * *

Je m'empresse de déballer la TV lorsque nous rentrons à la maison. Je frissonne de bonheur à la vue des bulles d'air de l'emballage. Je ne peux m'empêcher de répondre à leur appel et m'amuse à les éclater sous le regard admiratif de Zézette.

- Fais comme moi, dis-je en lui offrant un morceau de plastique.

Un large sourire se dessine sur ses lèvres tandis que les bulles pètent sous ses doigts. Nous nous amusons tellement que P'tit Loup décide de nous rejoindre. Il éclate sauvagement les bulles en sautillant comme un fou sur le plastique.

Je me tourne sur la bicyclette après que plus aucune bulle ne nous ai survécu.

- Tu dois veiller sur ta bicyclette, tu m'entends Aizen ? Ne laisse personne te la voler.

Il me regarde béat.

- Tes parents te disaient de ne pas demander des jouets, pas vrai ? Alors moi je te dis que tu as le droit d'avoir des jouets seulement si tu en prends soin. Ca sera notre condition, d'accord ?

Je lui tends mon annulaire pour sceller notre pacte.

- Tu vas protéger ce que tu aimes, c'est d'accord ?

Il acquiesce, une déterminée naissante sur le visage.

- Prouve-le moi alors !

J'attrape le guidon et fonce dans le jardin. Je soupire de soulagement à l'entente des bruits de courses d'Aizen derrière moi. Je grimpe sur la bicyclette et m'amuse à faire des tours. Elle est si petite que je dois bien me cramponner et ignorer la douleur qui afflige mon arrière train.

Aizen continue de me poursuivre pour que je lui rende son jouet tandis que je ris comme un enfant. Puis je vois P'tit loup débarquer dans le jardin, l'air farouche et irrité. Je descends tout de suite du véhicule que je rends à Aizen.

Je m'assois sur les dalles réchauffées par les rayons du soleil en regardant Zézette s'amuser sur sa bicyclette. P'tit loup se pose à côté de moi, m'arrachant un frisson.

- Belle journée hein ?, fais-je la voix tremblante.

Il tourne les yeux sur moi et son regard me parait doux et reconnaissant.

* * *

C'est la troisième fois que je passe sous la table, à la recherche de billets perdus. C'est pas possible autrement. Je ne peux pas avoir dépensé autant au Forum, pas dans notre situation financière instable !

Je passe une main accablée dans mes cheveux. Ca va devenir compliqué sur le long terme. Je vais peut-être me retrouver à habiller Aizen de vêtements délavés et ensemble nous mendierons dans les rues d'Achlys. Ou pire encore, nous n'aurons d'autres choix que de voler aux plus démunis.

Je monte à l'étage et retrouve facilement Aizen assoupi dans sa chambre. Non, il ne peut pas dormir comme ça. J'ai encore besoin de lui ! C'est une question de vie ou de mort. Je le secoue jusqu'à ce qu'il daigne ouvrir les yeux. Mais il baille pour se retourne face au mur, m'ignorant royalement.

- Je te donne une heure, chuchoté-je. Après faudra passer aux fourneaux.

Le sifflement de son souffle dans le silence de la pièce me réconforte étrangement. Je m'assois à ses côtés et le lit grince sous mon poids.

- Allez, deux heures ça sera.

Je caresse ses cheveux, mes yeux scannant la pièce piteusement décorée. Seul du lierre est accroché sur la tête de lit et quelques plantes vertes sont posées au pied de la porte du balcon. Une petite silhouette apparait soudain et toque vicieusement sur la porte vitrée, me forçant à lui ouvrir. Dilane ne perd pas de temps, elle se met tout de suite à l'aise sur le lit de mon pauvre enfant.

- Qu'est-ce que tu veux, petite fouine ?

- C'est lui ton fils, monsieur ?

Elle enfonce son doigt dans la joue de Zézette, avant de se mettre à glousser.

- Il fait dodo !

- Arrête, tu vas le réveiller.

- Il a pas fait sa sieste ? Moi j'ai fait ma sieste à l'école !

- Non, soupiré-je, il ne va pas à l'école.

Elle se prend le visage dans les mains, l'air envieuse.

- Il a trop de la chance. Moi aussi je veux pas aller à l'école !

- Mais tu sais, il parait qu'il aimerait bien y aller.

Dilane grimace en pinçant le nez d'Aizen.

- C'est pas possible ! Les enfants ils aiment pas aller à l'école.

- Eh bien..., souris-je. C'est son grand-père qui me l'a dit.

La fillette croise les bras sur le matelas en battant des jambes.

- Je peux le réveiller ?

- Non, laisse-le. Il est fatigué.

- Moi aussi je suis fatigué, monsieur. J'ai été à l'école !

Je la dévisage.

- Acacio sait que tu es ici ?

Elle pose l'index devant ses lèvres, la mine alerte.

- Chuuut ! Il faut pas le dire à tonton ou il va se fâcher.

- Mais pourquoi tu viens m'ennuyer ?

Elle ricane.

- Parce que t'as plus de nez ! Alors alors, il s'appelle comment ton fils ?

- Zézette-

- Zézette ?, me dévisage-t-elle. C'est moche ! Il va s'appeler Francisco à partir de maintenant.

- Ah ça non ! Il s'appelle Aizen en vérité.

- C'est moi qui décide ! Francisco est trop calme. Je peux le réveiller ?

- Je t'ai dit qu'il était fatigué. Laisse le tranquille.

Elle se tourne dans une moue boudeuse pour caresser les cheveux du brun.

- Fais dodo mon petit Francisco, fais dodo la nuit est tombée.

- Tu sais que P'tit loup est au rez-de-chaussée ? Il s'ennuie beaucoup.

Elle se réjouit de la nouvelle et court rejoindre la bestiole. Quand je pose de nouveau les yeux sur Aizen, je le retrouve déboussolé. Il murmure des paroles étranglées dans un sommeil qui devient douloureux et se tient désespérément au collier qui pend à son cou. Je décide de le secouer un peu pour qu'il se réveille et Aizen ouvre les yeux subitement, la sueur au front. Le souffle vif et saccadé, son regard se mouille et l'enfant doit s'agripper à moi comme à une bouée.

- Ca va aller, tapoté-je doucement son dos. Tout va bien. Tu vas bien.

Le temps qu'il se calme, j'entends P'tit loup monter précipitamment les escaliers. Il débarque en trombe dans la chambre, suivi de peu par Dilane. Le chien se précipite au chevet de son humain et je les regarde aussi apeurés l'un que l'autre.

- Bah, s'enquiert la rousse, t'as fait un cauchemar ?

Elle tente de tapoter la tête d'Aizen mais P'tit loup lui grogne de s'éloigner d'eux. Elle tourne un regard gêné sur moi. La pauvre enfant ne sait pas où se mettre. Zézette se blottit contre la fourrure du chien, ignorant tout ce qui se trame autour de lui. Jusqu'à ce que Dilane sorte dans le balcon pour revenir avec ses trois petits poussins.

- Regarde, c'est mes poussins !

Aizen lève la tête, intrigué par le piaillement des petites bêtes. La fillette lui tend les oisillons et il ne sait pas comment réagir.

- Vas-y, fais-je. Tu peux les caresser.

Il les touche du bout des doigts, encore trop timide.

- Ils sont mignons, hein ?

Sans prévenir P'tit loup gobe un des poussins, probablement par jalousie. Une scène de hurlements prend place quand Dilane bondit sur l'animal pour secourir son oisillon. P'tit loup doit cracher le poussin sous les attaques de la rousse.

- Vilain toutou !

- Waouf !

- Je voulais le cuisiner quand il sera plus grand !, le réprimande-t-elle. Je vais le dire à Acacio !

Dilane récupère le poussin plein de bave bestiale, et ses piaillements suffisent à la rassurer.

- Oh Cui-cui t'es toujours vivant !

Je veux m'assurer qu'Aizen va mieux mais il agit comme si de rien n'était, forçant un sourire sur ses lèvres. Je le regarde jouer avec les poussins, son teint se colorant peu à peu.

- Qu'est-ce que vous voulez manger ce soir ?

- Des oranges !, réplique Dilane tout sourire.

- Ah non, hier m'a suffit ! (je tourne les yeux sur Aizen) Tu sais cuisiner une paella ?

Le chien met ses belles canines à ma vue.

- Mais je rigolais, déglutis-je. C'est moi qui m'occuperai du dîner bien-sûr !

En cuisine, je me sens épié par toutes ces paires d'yeux. Je tente de faire bonne impression et de me montrer professionnel devant les enfants, mais Dilane ne perd jamais une occasion de mettre en doute mes compétences. Aizen propose son aide après quelques minutes de frustration et d'engueulade. Mais mon égo me l'interdit, alors je m'enfonce davantage.

- Il ne reste plus de viande, grogné-je en me tournant sur Dilane.

- Pas touche à mes poussins !

- Tu comptes les manger de toute façon.

- Ils sont trop jeune !, réplique-t-elle. Je vais le dire à tonton !

je décide de changer de tactique. En effet, cette fois-ci je copie une recette simple et rapide trouvée sur Pinterest. Je verse la sauce préfabriquée dans une poêle et laisse les pâtes bouillir dans l'eau. Après une demi-heure de cuisson, mes pâtes ont une drôle de coloration. Je les égoutte, et elles se cassent toutes seules. Je n'y prête pas attention, et dispose ma composition de penne dans les assiettes. Et voilà, le tour est joué ! Je suis tenté de gouter, mais je me garde la surprise pour plus tard. Tout fier, j'admire ma belle table quand une petite tète brune apparait sous mes yeux.

- C'est ouf, hein ?

Zézette me regarde curieux, avant de se mettre sur la pointe des pieds pour toucher une assiette. Je l'en empêche vivement.

- Je sais que ça donne envie, mais pas touche.

Il serre les lèvres, ce qui m'indique qu'il a vraiment hâte. Derrière mon dos, je réalise vite que Dilane a chopé un penne et se prépare à le gober.

- Pas touche !, hurlé-je en me précipitant sur elle.

- Le plat il a une odeur bizarre, monsieur.

- C'est l'odeur de la réussite, petite ignorante. Allez, je vais chercher ton oncle. Pas de bêtises.

Je reviens avec Acacio; et Dilane, Aizen et P'tit loup sont bien gentiment postés devant la porte pour nous accueillir. Je réalise alors qu'ils ont du profiter de mon absence pour goûter le plat. Je le vois à la peau pâle d'Aizen et au sourire carnassier de Dilane.

- C'est vraiment dég-

Je coupe la rouquine avant qu'elle ne me lance mes 3 vérités.

- Tu savais Acacio que Dilane s'était de nouveau introduite chez moi par le balcon ? C'est vraiment dangereux. Il faudrait peut-être la mettre en laisse.

Le blond fusille la rousse du regard et je me félicite intérieurement. Dilane attrape Aizen par le bras avant de le traîner dans la salle à manger, en tirant la langue dans ma direction. P'tit loup m'aboi dessus sans raison et je lève les yeux au ciel. Acacio en profite pour me présenter une bouteille d'Amaretto.

- Entre adultes, souffle-t-il quand les enfants ont le dos tourné.

Bonne idée ! Je pourrais m'en servir pour saouler la gueule de P'tit loup, avant de le balancer à la fourrière pour de bon.

Quand il prend place, Acacio regarde ma préparation d'un œil curieux.

- Ce sont...

- Des pâtes Zepi pasta, lui indiqué-je, la fameuse marque achlysienne. Faut pas les juger à leur couleur. Peut-être qu'elles seront croustillantes ?

Aizen a déjà perdu l'appétit et Dilane se marre du malaise de son oncle.

- Faut manger Acacio, pouffe-t-elle. Allez !

Je ne fais pas attention à eux, ils jugent sans goûter. J'enfourche une famille de trois penne, et j'avale le tout en une bouchée. Je déguste sans avaler. Il me faut peu de temps pour que je me retrouve à poliment demander à ce qu'on me passe un essuie-tout. Je recrache ce que j'ai en bouche et remarque qu'ils ont tous les yeux sur moi. Je me redresse dans un faux sourire, avant de me précipiter pour arracher l'assiette d'Acacio.

- Quel culot pour un étranger que de cuisiner un plat de pâtes à un italien !

- Ca ne me dérange p-

- Toutes mes excuses Acacio ! Plus jamais !

Je fonce vider le contenu des assiettes dans la poubelle. Vraiment, je l'ai échappée belle. J'ai faillit tous nous tuer d'une intoxication alimentaire.

- Je pourrai vous apprendre, fait le blond. La cuisine italienne c'est ma spécialité.

- Oui !, hurlé-je de soulagement. Cuisine à ma place !

Acacio nous invite donc à le suivre chez lui. Nous nous retrouvons tous dans sa cuisine où il se met à confectionner une pâte à base de semoule fine, de farine, d'œufs et d'huile d'olive. Je l'admire avec une grande attention jusqu'à ce que Dilane trempe sa main dans le bol de farine qu'elle balance sur Acacio.

- T'es beau en blanc, tonton !

Je me retrouve rapidement pris au centre d'une bataille de farine qui oppose les adultes aux enfants. Après ça, Acacio sort un drôle de robot qui lui permet de découper la pâte en spaghettis. Nous somme tous bouche-bée par sa technique. Et le plus surprenant à mes yeux est qu'Acacio prépare la sauce par lui-même (je lui vole sa recette sans oser lui avouer que je me suis toujours contenté de préfabriqué). A table, on se régale comme si on était au restaurant.

Après le dîner, les enfants se posent devant la télévision tandis qu'Acacio et moi sirotons notre Amaretto. Je dois avouer que le salon du blond est remarquable de par sa bibliothèque murale. J'en viens vite à me demander s'il a vraiment lu tous ces livres, ou s'ils ne servent en réalité que de décoration. Je remarque dans un coin la présence d'un piano.

- Tu joues du piano, Acacio ?

- Oui en effet, c'est un peu la tradition de notre famille.

- Moi aussi je peux faire du piano, fait remarquer Dilane. Je joue mieux que tonton.

- Alors vas-y, fais-nous une démonstration !

Elle lève les yeux au ciel.

- Tu vois pas que je regarde mon dessin-animé, monsieur ? Je suis une fille occupée. Tonton, tu peux jouer une chanson de Dilane Larue ?

Tous les regards convergent sur le blond.

- C'est à dire que...

- Allez tonton !

Il tourne les yeux sur moi et je lui souris largement.

- On t'écoute.

Acacio soupire dans un fin sourire avant de prendre place devant son piano.

- Du Dilane Larue, c'est ça ?

- Oui !

Acacio prend une grande inspiration avant de baisser les yeux sur sa nièce.

- Tu savais que c'était la pianiste préférée de ton papa ? C'est pour l'honorer qu'il t'a donné son nom.

- Je sais déjà, glousse-t-elle. Tu me l'as dit plein de fois !

Acacio ferme les yeux pour mieux se concentrer. Lorsqu'il les ouvre, ses mains tapotent les touches pour nous plonger dans un tourbillon de notes. La pièce est alors bercée dans une mélodie perdue à mi-chemin entre la mélancolie et l'espérance.

La musique prend fin mais le silence règne encore dans le salon. Le souffle coupé, nous sortons de notre phase pour applaudir bien fort l'italien. Mais je remarque cette tristesse qui a envahi son regard lorsqu'Acacio vient s'assoir sur le canapé.

- Ca va ?

- Oh, ce n'est rien. C'est juste que cette partition me rend très émotif. Elle me rappelle Philip. Et tout ce qui me rappelle Philip me rend triste.

Je lève mon verre d'alcool et nous trinquons à la mémoire de feu son frère.

- Je suis sûr qu'il doit être soulagé et reconnaissant. Tu veilles si bien sur sa fille.

Il me sourit tendrement, mais l'italien fronce vite les sourcils en voyant Dilane donner un coup de boule à Zézette.

- Oh mio dio, Dilane ! Qu'est-ce que tu crois faire ? Excuse-toi tout de suite !

- C'est même pas ma faute ! C'est lui qui veut pas me parler.

- Il est timide, fais-je. C'est pour ça qu'il peut pas te répondre.

- Et pourquoi il est timide d'abord ?

- C'est pas contre toi. Aizen est timide avec tout le monde.

Elle se tourne sur Zézette.

- C'est pas pratique ça. Je vais t'apprendre à plus être timide !

Nous nous amusons des tentatives répétées de Dilane. D'abord, elle essaye de lui faire dire son nom. Abandonnant vite, elle se met à lui ordonner de la regarder dans les yeux. Aizen arrive difficilement à soutenir son regard.

- Bien, maintenant tu vas rire. Allez fais comme moi. hahahahah !

Il écarquille les yeux, sans ouvrir les lèvres pour autant.

- Allez !

Ses joues s'empourprent quand elle lui prend les mains. Il n'arrive même plus à soutenir son regard et Dilane perd vite patience.

- T'es vraiment ennuyeux, fait-elle avant de se tourner sur P'tit Loup. Allez chien-chien viens ! On va jouer à police et voleur. T'es la police !

P'tit loup patiente quelques secondes le temps que les enfants trouvent une cachette. Enfin, je dirais plutôt le temps que Dilane traine Aizen pour le cacher.

- Alors Levi, comment tu trouves le quartier ?

- Je n'ai pas vraiment eu le temps de visiter. J'étais assez occupé avec le déménagement.

- Je suis sûr que tu vas te plaire ici. C'est assez calme et paisible. Enfin, quand Dilane n'est pas en train de faire des siennes.

Dilane réapparait au même moment pour hurler sa victoire, et je crois qu'elle vient de réveiller tout le quartier.

- C'est bien ce que je dis, glousse Acacio. Quelle chipie, mia arancia.

Je sirote ma boisson quand une idée me vient en tête.

- En fait, je suis un artiste à la recherche d'inspiration. Tu connaitrais peut-être de chouettes endroit à visiter ?

Le blond croise les jambes en se prenant le menton, l'air pensif.

- Il y a tellement de lieux à visiter à Achlys que je ne sais pas par où commencer. J'ai vu beaucoup d'étudiants en art dessiner les vestiges du palais royal. Il date de l'antiquité et l'architecture y est tout bonnement surréelle. Le lac de Thanatos aussi est magnifique. Il attire beaucoup de touristes. Sans oublier le musée d'art et d'histoire d'Achlys. Tu y trouveras ton bonheur, c'est sûr !

- Dis donc, tu as l'air de drôlement t'y connaitre.

- Je suis historien, alors tu imagines bien que je connais tous les bons plans. C'est un plaisir de les partager avec toi. Et si tu es d'accord, je pourrais même être ton guide.

J'accepte volontiers.

- J'ai remarqué la fameuse obsession pour la Grèce antique et sa mythologie que tous les Achlysiens semblent partager.

- Je pourrais t'en parler, si ça t'intéresse ?

J'ai tellement de questions à ce sujet que je suis bien heureux d'avoir un historien comme voisin.

- Pourquoi la mythologie grecque, en fait ? Pourquoi pas celle nordique, ou encore égyptienne ?

- C'est parce qu'Achlys était en Grèce à l'origine, avant de se détacher du pays et de dériver dans la Mer Egée. Oreis Dana, un auteur très connu de l'antiquité, raconte d'ailleurs qu'Achlys était la terre favorite des deus. Tu devrais lire à ce sujet, c'est très intéressant ! Je pourrais te proposer des livres historiques, j'en ai tellement dans ma bibliothèque.

Le blond se lève et je panique au nombre de gros bouquins qu'il empile. Hors de question que je devienne un rat de bibliothèque !

- Y aurait pas plutôt des... hum... des dessins animés sur le sujet ?

○○○

Coucou !

Les examens touchent à leurs fins pour certaines, les révisions commencent pour d'autres. CERTAINES SONT DEJA EN VACANCES, LUCKY YOU. J'espère en tout cas que vous allez bien (mentalement aussi 😣). On survie pour la plupart, c'est déjà ça ! 👐🙏💪

J'espère que ce chapitre vous a redonné le sourire ou même fait rire.🤗 J'ai envie de manger des Zepi pasta avec eux moi mtn ptdrr. 😢

On continue le compte à rebours avant la fin !... 3 chapitres + l'épilogue (qui n'est pas un chapitre mais le conte du Petit voleur). 3 CHAPITRES !👁👁 Omg je vais caner 😭

Allez on se voit bientôt

❤ kissou kissou ❤

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