[77] Morpheus' sweet dream.
La surface sur laquelle repose mon corps est froide et rigide. Je reste allongé les yeux clos en me contentant de parcourir le sol lisse de mes doigts. Enfin, je décide d'ouvre les yeux sur le plus blanc des plafonds. J'en suis tout ébloui. Et lorsque je me relève finalement, je réalise que mon corps n'avait jamais été aussi léger. Je me sens tout étrange, un brin disparate. Autour de moi, un horizon blanchâtre s'étend à perte de vue. Et je réalise alors que je me trouve quelque part entre les quatre murs de l'Infini.
Je plisse les yeux en remarquant la présence au loin d'un mystérieux objet. Sa noirceur se détache du fond blanc. Je m'y avance alors sans même réfléchir. Là, se tient une chaise assez grande pour être un trône. Du bout des doigts, je peux sentir la chaleur de l'objet, sa surface lisse pourtant semblable à de la pierre taillée. Il est si magistral que je ne doute plus qu'il s'agisse d'un trône. Mon trône. Comme un roi, je me retrouve à m'y installer. Les mains posées délicatement contre les accoudoirs, Je garde la tête haute quand je parsème du regard l'étendu de blancheur qu'est mon royaume.
Je prend une grande inspiration, l'expression fière et gracieuse.
— Regardez-moi, je suis roi.
J'attends des applaudissements, ou du moins une forme de reconnaissance. Mais le silence me picote les yeux. Il est le seul à m'accueillir, à bras ouverts. Je cligne des yeux dans la réalisation. Cet endroit est un désert blanc, dénué de couleurs ou de vie. Je soupire d'ennuie en m'adossant contre le trône inutile. Puis soudain, ce dernier se met à crisser sous mon poids. Sa surface s'émiette dans un chant de ruines et bientôt il n'en reste plus que des cendres. Je serre les poings, la gorge amère. Dans un cri de déception, j'éparpille ses cendres d'un seul coup de pied.
Je regarde tout autour de moi, à la recherche d'une destination nouvelle. Quelque part. Oui, j'ai ma place quelque part. Mais dans le silence blanc, j'erre encore et encore. Rien ne vient me trouver, et je ne trouve rien. Mais je refuse d'abandonner. Je marcherai droit, jusqu'à ce que je trouve ma route. Après ce qui me parait être des heures de marche, mes jambes commencent à me hurler leur fatigue. Je les ignore. Je ne m'arrêterai pas avant d'arriver à destination. Je le sais, on m'attend quelque part . Quelque part, on accueillera mon arrivée. Quelque part...
Et puis soudain, je m'arrête. Les jambes flageolantes, je lève la tête sur le plafond immaculé. Une larme perle sur mes joues.
— Mais qu'est-ce que je cherche en fait ?
L'étendue de blanc semble s'éloigner. L'horizon me parait plus inaccessible encore. Je suis perdu. Perdu dans un Nulle part silencieux. Quand tout à coup, une petite voix me murmure à l'oreille :
— Tu regardes dans la mauvaise direction.
Je sursaute et me retourne, pris de frissons. Cherchant du regard l'origine de cette voix, c'est une statue élevée au loin que je trouve à la place. J'arque un sourcil en serrant les lèvres. Je suis déjà passé par là et pourtant je ne me rappelle pas l'avoir vue. Ou bien je ne faisais pas suffisamment attention à ce qui m'entoure ? Mes jambes font à peine quelques pas que la statue se retrouve déjà face à moi. J'écarquille des yeux. C'est comme si l'Espace avait été avalé pour nous réunir.
La sculpture est d'une blancheur autre. Si pure que je n'ose la tâcher de mon toucher. Elle resplendit comme un joyau éthéré. Je baisse d'abord les yeux sur l'inscription d'or plaquée contre le socle : Memento. "Souviens-toi", des mots qui semblent à la fois doux et douloureux sur ma langue. Je lève la tête et vois se dresser un bellâtre d'ivoire réalisé à la perfection. Quelques drapés couvrent avec délicatesse son corps dénudé. Il appuie son bras contre une colonne brisée, et le bel homme tend sa main dans ma direction.
J'accepte son invitation. Je grimpe sur le socle et quand j'arrive à sa hauteur, je me retrouve nez à nez avec un visage familier. La statue me considère réciproquement du regard. Le cœur léger, je porte un doigt sur ses joues lisses, ses sourcils et puis ses yeux. Je reconnais mes propres traits sur son visage. Un soupir d'exaltation m'échappe.
Puis sous mes doigts, la statue commence elle aussi à s'effriter.
Je retiens mon souffle quand je vois une fissure apparaitre sur sa joue pour s'étendre jusqu'à sa tempe. Impuissant, je la vois descendre plus bas sur son cou. Pris de peur, je saute par terre et fais quelques pas en arrière. Je l'observe lui et la marque que je lui ai faite. Et puis soudain le sol tremble sous mes pieds et voilà qu'un craquement me surprend. Décomposé, je vois le sol s'ouvrir sous mes yeux. Je m'éloigne aussi rapidement que je le peux. Mais la distance ne compte pas, car les grognement continuent de me rattraper. Le sol s'ébranle et se craquèle à chacun de mes pas.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Arrêtez ça !
La terre se fend en me poursuivant, et je réalise que le problème vient de moi. La Réalité me rattrape alors. Elle me chuchote que je suis destruction. Et à chacun de mes pas, un chant de ruines bourdonne dans mes oreilles. Où que j'aille, je n'aurais ma place nulle part.
— Dans quelle direction je dois regarder ?, supplié-je la mystérieuse petite voix.
Un rire cristallin répond à mon appel. Je tourne la tête en arrière, là où la statue se dresse encore. J'arque les sourcils en remarquant un curieux détail. Le socle n'a subit aucun dégât et aucune fissure au sol n'ose s'aventurer trop près de la statue. Le déclic se fait alors. Le socle ! Je serre les dents en prenant une grande inspiration et fonce à toute allure dans sa direction. Je grimpe de nouveau dessus, sans oser toucher la pauvre statue. Les craquements au sol cessent, et je peux enfin souffler. Ma poitrine se serre à la vue qui se présente à moi. Une étendue de ruines, voilà à quoi est réduit mon royaume.
Je pensais que tout irait bien maintenant. Seulement, je réalise que le bout de mes doigts est teinté de noir. Une teinte profonde que les inscriptions plaquées d'or goutent langoureusement. Mon cœur se serre quand certaines lettres apparaissent en noir pour finaliser le message qui prend un tout autre sens.
Le Memento devient alors Memento Mori.
"Souviens-toi que tu vas mourir."
Le socle est à présent un bloc noir qui se désagrège comme du charbon. Sans lucidité, il ne me reste plus qu'à m'agripper à la statue d'ivoire comme à une bouée. Je pose ma tête sur son épaule, ressentant chaque vibration au sol. Et je me laisse pleurer dans ses bras.
— Tiens le coup je t'en pris. Ne me laisses pas toi aussi.
Mais malgré toutes mes supplications, le bellâtre se délabre. Mes vertiges s'intensifient à chaque regard que je porte au sol. Mon monde s'écroule. Et je ne peux qu'attendre patiemment la fin. Une attente onirique, une douleur exquise. Mes pensées lancinantes vont pour la sculpture.
— Regarde-toi, soufflé-je, je vais te ruiner à ton tour.
Mais il ne me répond rien, et je me sens pitoyablement seul. Je plonge mes yeux mouillés dans ceux de la statue. Mais ses yeux d'ivoire ne reflètent rien.
— Tu regardes enfin dans la bonne direction.
Je tourne aussitôt la tête et mon regard croise celui d'un jeune enfant au sourire carnassier. Il s'avance tranquillement sur les fissures comme s'il ne pesait rien. Ses boucles brunes se balancent sur son front et ses grands yeux saphir me lorgnent avec amusement. Je remarque très vite ses marques rouges de peintures tribales sur son visage chocolaté. Il n'a pour vêtements qu'un amas de manteaux faites de peaux animales. A chacun de ses pas, des colliers de canines de prédateurs se balancent sur sa poitrine nue.
— Qui es-tu ?
Le regard du garçon se pose sur l'inscription Memento Mori, et son sourire disparait quand il lève les yeux sur moi.
— Tu te demandes pas où on est plutôt ?, fait-il.
— Où sommes nous ?
— Dans tes rêves.
— Tu veux dire que... ce n'est pas la réalité ?
Il secoue la tête.
— Les doux rêves sont fait de ça.
Le garçon esquisse l'ombre d'un sourire sous mon incompréhension.
— C'est super réaliste hein ?, réplique-t-il en levant les bras sur toute cette étendue de blanc. Et t'y as cru ! J'fais du bon boulot, comme toujours !
Il touche chacune des lettres du Memento Mori du bout des doigts sans détacher son regard de moi.
— Tu t'en souviens pas, mais on est super potes toi et moi. En fait, t'es souvent dans le royaume des rêves, en phase avec la réalité. T'es de ceux qui partagent le plus mes heures.
— Je... Je n'en ai aucun souvenir pourtant.
— T'inquiète, c'est normal. Tous les humains ont tendances à oublier leurs rêves.
— Tu as dit que je passais beaucoup de temps avec toi ? Pourquoi ?
Il me dévisage du regard, avant de soupirer lourdement. Puis, il m'offre un vilain sourire.
— Parce que t'es l'alter.
Je déglutis, serrant les dents.
— Est-ce que tu saurais pourquoi je ne suis pas... Enfin pourquoi je n'ai pas de...
— De corps ?, glousse-t-il. Parce que tu n'es qu'une âme perdue. J'dirais plutôt, une âme vagabonde. Ou même, une âme squatteuse !
Il ricane, mais je ne trouve rien d'amusant dans ses propos.
— Je suis bien un intrus alors, c'est ça ?
— Adam... (je sursaute à l'entente de mon propre nom, mais il sonne diffèrent sur ses lèvres. Comme s'il ne s'adressait pas à cet Adam là, à l'alter.) Tu m'avais dit une fois que t'avais encore quelque chose à accomplir. Tu voulais pas mourir pour rien.
— Qu'est-ce que je cherchais alors ?
Il esquisse un sourire, et je comprend avant même qu'il ne m'offre la réponse.
— Un sens à ta vie. Alors, tu cherches encore ?
J'acquiesce. Il soupire, les yeux sombres.
— Tu n'as plus le temps, fait-il en lorgnant les ruines qui nous entourent. C'est bientôt fini...
— Je ne comprend pas. Dis-moi, je t'en pris. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Il secoue la tête sans me regarder.
— Tu vas prendre peur si j'te dis.
— Je veux savoir.
Il hausse les épaules et son regard se pose enfin sur moi.
— J'ai pas envie de te le dire.
— Mais-...
— De toute façon... Il va bientôt venir te chercher.
Un sourire étire mes lèvres pleines d'espoir.
— Quelqu'un va venir pour moi ?
Le gamin croise les bras derrière sa tête. Il pose une jambe sur sa cuisse et se laisse flotter dans les airs.
— Comment... Comment tu fais ça ?
Il ricane fièrement en tirant la langue.
— C'est mon royaume, j'peux le plier à ma volonté.
Je lui indique la place où se trouvait le trône avant mon passage.
— Il y avait un trône là-bas. C'était le tiens ? Je suis désolé à cause de moi il... Je pensais qu'il m'appartenait.
L'enfant pouffe d'un gros rire onirique en se tenant le ventre. Il bascule en arrière et bat des pieds dans le vide.
— J'suis le maître des rêves, c'est vrai. Mais ici on est chez toi. C'est ton rêve.
— Le maître des rêves ? Mais qui es-tu ?
Il se dandine et flotte dans les airs pour arriver à mon niveau. Le garçon s'assoit sur une chaise inexistante. Il sourit largement et j'aperçois ses petites dents du bonheur.
— On m'appelle Morphée.
Voici donc Morphée. Le mythique maitre des rêves est en réalité un enfant. Et j'entend bien là mythique, parce qu'il est fou de penser qu'une telle créature puisse exister.
— Mais qu'est-ce que... tu es ?
L'enfant lève les yeux au ciel.
— J'suis Morphée, j'viens de te le dire. Alors quoi, ca te parait irréel ?
— Je dois bien l'imaginer, oui. Ce n'est qu'un rêve.
— J'suis bien réel, ricane-t-il. Seulement hors de ta portée, de ton monde. J'suis un deus après tout.
— Donc tu es ce Morphée, celui de la mythologie grecque ?
Il éclate de rire.
— Hey ! Un peu de respect ! J'suis tellement plus que des mots sur un morceau de papier. Mais tout ça, tu le sais. Enfin... tu l'as oublié.
— Comment ça se fait ?
Il patauge pour arriver sous mon nez.
— J'pourrais te rendre les souvenirs de nos rêves, mais on a plus le temps. Tu te souviendra de nous tous, seulement dans la mort. Lorsque tu rejoindras notre monde. C'est ironique, non ?
Seulement dans la mort ? Seulement dans la... Je lève les yeux sur ces terres en ruine avant de croiser le regard amusé de Morphée. Il s'amuse de mon désarroi !
— Pourquoi tout s'effondre ? Tu peux y faire quelque chose, n'est-ce pas ? Tu as dit que tu pouvais modeler ce monde comme tu le souhaites !
Morphée tire la langue.
— J'peux pas restaurer des ruines. La vérité, c'est que c'est ton dernier rêve.
Il lève les mains pour me prendre dans ses bras. L'étreinte est chaleureuse, et pourtant mes yeux s'humidifient progressivement.
— En fait, m'avoue-t-il tout bas, je suis venu te dire au revoir.
— Non...
Ses jambes se balancent dans le vide tandis que ses mains arrivent à mes joues. Le garçon de mes rêves me regarde dans les yeux.
— Merci de m'avoir porté compagnie tout ce temps. Tu vas me manquer, Adam.
Je secoue la tête et il soupire chagriné.
— Tu as déjà oublié chacun de nos rêves mais moi, je ne t'oublierai jamais.
Sans me laisser placer un mot, le plafond s'effondre et tombe comme une cascade, emportant le sol dans sa chute. Un énorme fossé se forme alors tout autour de nous.
— Il ne reste plus beaucoup de temps, fait remarquer l'enfant.
— Est-ce que je... j'ai perdu ? Lane a finalement réussi à m'effacer ?
Morphée secoue la tête dans un fin sourire.
— Non Adam, tu as gagné. Il ne reste plus que toi maintenant.
Mon visage pâli. Je regarde autour de moi dans une grande frustration. J'y vois alors plus clair.
— Cet endroit disparait parce que Lane est... mort ?
A la réaction de Morphée, je comprend que j'ai vu juste.
— C'est son royaume, laché-je de frustration. Ca n'a jamais été le mien !
Après tout, je ne suis qu'un surplus.
— Où est ma raison d'être ?
Des larmes me brisent davantage quand je réalise que je n'aurais jamais de réponse à cette question. Mon existence est superflue, indigne et inutile. Je n'ai fait que du mal autour de moi, et les gens souffrent par ma faute. Lane souffre par ma faute. Je ne voulais pas être un alter, je voulais exister dans un but.
— Tu es le roi maintenant, fait remarquer Morphée.
Aucune joie n'accompagne ces paroles. C'est pourtant ce que j'attendais depuis toujours. Mais mon cœur est plus lourd encore. Je lève les mains au ciel, un goût de cuivre sur la langue.
— Le roi ? Le roi de rien du tout ! Où est mon trône ? Je ne veux pas régner sur des ruines ! Il ne reste plus rien !
— Ce n'est pas ce que tu voulais ? Tu en rêvais.
Je tourne la tête et le petit sourire de Morphée me froisse.
— Si Lane meurt, je meurs avec.
— Au moins, tu es le dernier debout.
Je souris sans joie. Je ris sans humour. Je me couvre dans une victoire amère.
— Tu n'as plus l'air satisfait, fait-il remarquer.
L'enfant se lève pour me regarder une dernière fois.
— Je suppose que tu ne peux plus continuer de rêver. Mais ne t'en fais pas, l'Univers saura te guider.
Dans le silence, il me dit adieu avant de disparaître. Je reste là, seul au milieu d'une abysse sans fond. Seule la sculpture se dresse droite et belle dans cette étendue bazardée. Je tourne la tête sur elle, le cœur serré.
— Et toi ?, demandé-je trahi. Es-tu sa statue ou la mienne ?
Je glisse mes mains sur sa gorge, si lisse, si dure. Je descend sur sa poitrine froide. Je réalise alors que l'ivoire se tache de rouge sous mes doigts. L'odeur de sang sur son abdomen me fait frémir. Ce n'est pas mon sang, c'est le sien. Je me cramponne à lui et porte mes lèvres à ses oreilles.
— Je te déteste. Et je me déteste encore plus.
Je prend une grande inspiration, la gorge lourde.
— Pourquoi tu es mort ?! Pourquoi ?! Tu n'avais pas le droit ! Pas le droit de mourir ! Pas le droit de me traîner dans ta chute ! Je... Je te déteste !
Mes yeux pleurent, hurlent même. C'est une sensation profondément révoltante. Je m'adresse à la statue comme à mon double.
— Je voulais juste me sentir aimé. Par n'importe qui. Et je voulais que tu sois mon refuge ! Que tu embrasses mon existence. Que tu m'acceptes ! Je voulais que tu m'aimes ! Tu m'aurais suffit, réalisé-je, tu m'aurais suffit.
Des larmes perlent sur mes joues. La statue me lorgne sans me regarder. Mon cœur se serre à sa vue. Elle est pâle comme l'ivoire, sa gorge ensanglantée sous mes doigts. Je plonge dans son regard vide. L'Esprit du bellâtre miroite le mien, pourtant diamétralement opposé. Dans un élan dicté par je ne sais quelle folie, je pose mes lèvres sur la rudesse des siennes. Dans ses yeux, je vois enfin un visage se refléter. Mais ce n'est pas le sien, pas celui de Lane. Je parcoure mes joues de ma main, intrigué par mon propre reflet. Je ris lorsque je réalise qu'il s'agit de mon propre visage. Je peux alors sentir les palpitations de la gorge de la statue sous ma poigne. Sa peau autrefois âpre devient douce sous mes doigts. Je me recule, ahuri que sa blancheur prenne des teintes aussi chaudes. La statue perd ses appuis et son corps s'effondre dans mes bras. Son souffle chaud caresse mes sens et son torse se soulève dans une profonde inspiration. Je nous laisse accroupi sur un morceau de socle, tétanisé par ce qu'il vient de se produire.
Le bellâtre ouvre finalement les yeux et m'observe longuement. Ses joues rougissent quand il réalise qu'il est nu. Alors il fait bien de se couvrir du tissu qui drape son corps.
— T'es drôlement beau, avoue-t-il un fin sourire aux lèvres. Enfin, je le suis davantage.
J'arque un sourcil, peu convaincu.
— C'est même pas vrai, mocheté. C'est moi le plus beau.
— Wow, pourquoi tant de violence ?, glousse-t-il. Je te connais même pas mec.
Je porte mes doigts à mes lèvres, me rappelant du visage qui s'est reflété dans ses yeux.
— Tu ne me reconnais pas ?
Il me dévisage avant de hausser les épaules.
— Je suis... (Il arque un sourcil, alors je m'éclaircis la gorge.) Adam.
Ses yeux s'assombrissent.
— L'alter ?
— Ton frère. J'ai toujours été ton frère.
— L'alter... C'était toi ?
Je me souviens de tout. De ma mort soudaine à l'âge de 16 ans. De mon désir ardent de vivre. La Mort était venue pour moi, mais je l'ai fuie. J'ai erré. Et j'ai hanté mon propre frère, à la recherche d'une raison d'être à mon existence. Aujourd'hui, c'est à son tour de mourir. Et je ne saurais jamais quel a été le sens de ma vie.
— Je ne suis plus qu'une âme errante.
— Tu serais devenu un bel homme, si tu avais... vécu.
Levi passe ses jambes par dessus le socle et les laisse se balancer dans le vide, son regard plongeant dans le décor qui nous entoure. Il écarquille les yeux quand le gouffre sans fond se présente à lui.
— C'est l'au-delà ici ? J'imaginais l'endroit plus... verdoyant ?
Son regard azur se pose sur moi et je détourne le regard.
— Oui..., avoue-t-il maladroitement. Je crois que je viens de mourir.
— Je sais.
— Alors um... On se retrouve enfin après toutes ces années, frérot.
— Frérot..., répété-je dans une voix étrangement réconfortante.
Levi croise les jambes en collant ses épaules aux miennes, mais je me recule. Il soupire et nous regardons silencieusement ce paysage de ruines.
— Ne crois pas que je suis mort en vain, fait-il. J'ai protégé Gaby et tous les autres.
— T'en as de la chance, mocheté. Je ne sais même pas pourquoi je suis mort.
— T'avais chopé une maladie apparemment.
— C'est pas ce que je voulais dire. J'ai rien fait de ma vie... De mes deux vies.
— T'as un peu ruiné la mienne, souffle-t-il, dans les deux.
Je lève les yeux sur ce qu'il reste du ciel.
— Tu m'as fait passer pour un psychopathe dans la première. Et ensuite t'as tué tes anciens amis ! Et à cause de ça la police-...
— Ta gueule.
Il me foudroie du regard, mais je ne tourne même pas les yeux dans sa direction.
— Tu veux quoi ? Des excuses ?
— Un minimum de repentance ! Tu ne te sens pas coupable ? Tu ne ressens aucun remord ? T'as quand même foutu ma vie en l'air !
— T'avais qu'à pas être con.
— Adam !
Je suis les lignes de la paume de ma main pour ne pas avoir à lui faire face. Je remarque que mes doigts tremblent.
— Adam...
Je serre le poing et enfouie mes mains dans mes cuisses pour cacher mes tremblements.
— Je voulais que maman te déteste, lui avoué-je. Elle n'aimait que toi, toi qui avait son visage et ses yeux. Moi, je ressemblais trop à son psychopathe de mari. J'étais jaloux.
— C'est bien faible comme raison !
— Tu me voles toutes les personnes que j'aime. Je te déteste.
— C'est moi qui te déteste ! A cause de toi... Si seulement tu savais tout ce que papa m'a fait traverser. Je voulais pas de ça ! J'ai vécu les pires années de ma vie pendant que tu te la coulais douce !
— Et après je suis mort !, hurlé-je si fort que ma voix me surprend. Tu l'as eue ta vengeance.
— Si seulement tu avais pu t'arrêter là !, crache-t-il. Je n'avais pas besoin de prétendre être toi pour maman ! Je n'avais pas besoin de partager mon corps avec toi ! Pourquoi tu es si têtu, hein ? Pourquoi tu ne veux pas me laisser vivre en paix ?
Je soupire. J'ai été un horrible grand frère, j'en ai conscience. A quoi bon se disputer maintenant que tout est fini ?
— Adam ?... T'es blessé.
Je retrouve sur mon propre corps la blessure que possédait Levi quelques temps plus tôt. Ma chemise se tâche progressivement de sang. Je grimace quand la douleur commence à se faire sentir. Je rejette la main qu'il pose sur mon épaule et serre les dents en couvrant mon nez qui coule. Mes yeux s'humidifient.
— Je voulais vivre ! Je voulais juste vivre plus longtemps. Et tu t'es foiré ! T'es allé te faire buter comme un con !
Pris de colère, Levi me donne un coup de poings au nez.
— Moi aussi je voulais vivre ! J'ai laissé les gens que j'aime derrière moi, ma famille ! Tout ça c'est de ta faute ! Alors ne t'avises pas de me reprocher quoi que ce soit !
Je lui donne une droite qui le fait pivoter. Levi pose sa main sur sa joue en silence. Ses yeux me lancent des éclairs, c'est réciproque. Une nouvelle baffe atterrit sur mon visage. Je réagis au quart de tour, et on se retrouve à se battre comme les deux enfants que nous étions.
— Un simple "pardon" aurait suffit, siffle-t-il. Dis-le ! Dis que t'es désolé !
Je serre les dents, fou de rage. J'agrippe ses épaules et le plaque contre le sol. Il m'assène un coup à la mâchoire et je gueule de douleur quand il renverse la situation pour se mettre sur moi. Je protège mon visage avant de lui foutre un coup de genou dans les côtes.
— Déteste-moi !, articulé-je. Vas-y ! Tu peux me détester autant que tu veux !
J'agrippe ses cheveux pour le dégager et libérer mon corps. Un mouvement de travers et une vive douleur au niveau de l'abdomen m'arrache des jurons. Un liquide chaud coule de mon nez que j'essuie. J'y dévoile une main ensanglantée qui ne manque pas de tétaniser l'autre mocheté.
— Adam...
— Arrête de regarder.
Il tend sa main pour m'aider à me redresser mais je rejette son aide.
— Dis-le, fait-il.
— Qu'est-ce que ça changera ?
— Rien, mais j'aurais au moins l'esprit tranquille. Après 25 ans de malheur, j'ai le droit de t'entendre le dire. Dis-le.
— Même pas dans tes rêves, mocheté.
Levi s'arme d'un sourire à toutes épreuves avant de me prendre dans ses bras. Je me crispe au contact, me mettant sur mes gardes. Mais il n'a rien derrière la tête. Il se contente simplement d'enlacer son vilain grand frère. Et fermant les yeux, je décide de le serrer en retour. C'est idiot, mais je n'arrive pas à m'en empêcher. Son odeur me monte aux narines, c'est la même que lorsque nous étions petits. Mes yeux se mouillent pour je ne sais quelle raison.
— Tu veux un Twix ?, s'amuse-t-il. Moi j'en meurs d'envie. Tu crois qu'il y en a dans l'au-delà ?
— J'adore les Twix, soufflé-je. Toi par contre... tu trouvais ça trop sucré.
Un petit rire lui échappe.
— Tu te rappelles de la fois où papa m'avait donné la fessée ? Je me suis caché dans le jardin pour pleurer. Puis t'as débarqué à ton tour et tu me regardais sans broncher en ouvrant ton sachet de Twix. Tu avais hésité un moment, mais tu as fini par me tendre un Twix en grignotant l'autre.
— Pour que tu fermes ta gueule. Maman allait me gronder.
— Ca m'a beaucoup marqué. C'était la première fois que tu partageais quelque chose avec moi.
— T'avais bien de la chance qu'elles soient emballées par paires. Je t'aurais ignoré si ça n'avait pas été le cas.
— C'est pour ça que c'est mes friandises favorites.
Je détourne le visage, mal à l'aise quant au petit sourire qui se creuse au coin de mes lèvres. Il est bête, tellement bête.
— Mocheté ?
— Hm ?
— Je suis...
Je serre les lèvres. Désolé. Je suis désolé. Je n'arrive pas à sortir ces mots de ma bouche.
Soudain, nous sommes secoués par le socle se fissurant sous nos pieds. Ceci marque notre fin imminente. Je baisse les yeux sur l'abysse et me redresse sans prévenir. Une douleur intense me prend la poitrine et je grimace de peine. Levi se lève et cette fois je ne rejette pas son aide. Un morceau du socle se détache et me fait perdre l'équilibre. Mon frère jette sur moi un regard effaré.
— C'est la fin ?
Je m'accroche à la colonne, mon regard accroché au sien.
— C'est la fin.
Je lâche la colonne pour admirer les étendues de cendres qui s'étendent autour de nous.
— Je n'ai plus la force de te détester, lui avoué-je.
Il se met à rire de plus belle. Des larmes se mêlent à ses éclats de rire. Je pince ses joues et il grimace.
— C'est réciproque. Mais... Je veux quand même que tu le dises.
Je lève les yeux au ciel.
— Je suis désolé, okay ? Content ?
Levi esquisse un sourire.
— Désolé pour ?
— Roh ça va, hein ! Tu sais très bien de quoi je m'excuse.
— Merci de m'avoir offert un Twix ce jour là. Ca m'a fait très plaisir, frérot. Je t'aime bien au fond.
Mon cœur se pince et je ne peux plus retenir mes larmes. Tout ce temps que j'attendais d'entendre ces paroles. Pour qu'au final ce soit mon pire ennemi qui les prononce. Il m'aurait vraiment suffit.
— Tais-toi, fais-je pour cacher ma joie, mocheté.
La colonne flanche et nous glissons davantage vers le vide.
— A trois ?, me fait-il.
— Trois..., commencé-je.
— Deux..., fait-il en me prenant la main.
Je lui adresse une fausse grimace de dégoût avant de tourner la tête vers le paysage de ruines.
— Tes mains sont moites.
— Les tiennes j'en parle même pas.
Nous gloussons en même temps. Finalement, je prend une grande inspiration.
— Un...
D'un pas, nous sautons dans le vide à zéro et nous abandonnons au fond du gouffre. Là, le chant des lucioles accueille notre chute. Elles émergent de sous nos pieds dans une lumière vive, si vive que j'en suis aveuglé. Je ferme les yeux tellement leurs crissements s'intensifient et deviennent macabre. Mais quand j'ouvre de nouveau les yeux, Levi et moi nous retrouvons confinés dans un sablier. Je lève la tête sur le ciel de lucioles, le cœur léger. Enfin, le sablier se brise dans des éclats de verre et de lumières vertes.
* * *
Quand j'ouvre de nouveau les yeux, je me retrouve dans une pièce bercée de cris et de cendres. Le feu se propage tout autour de moi. Je baisse les yeux et j'aperçois Gaby en pleurs. Je m'approche d'elle pour voir qu'elle serre désespérément quelqu'un dans ses bras. J'ai beau poser ma main sur son épaule, elle ne la touche jamais. J'ai beau l'appeler, elle ne m'entend pas. Levi est inconscient dans ses bras et une jacinthe bleue reste plantée dans son cœur. Elle s'imprègne du sang de mon frère pour prendre des teintes violettes.
— Adam ? (Je tourne la tête sur un Levi confus.) Qu'est-ce qu'il se passe ?
Il pointe un point derrière moi. L'air s'empli alors d'une odeur florale délicate. Je me retourne et elle se révèle alors sous mes yeux ébahis. Je crois voir une manifestation éthérée. Mes yeux ne peuvent se détourner d'elle, pas quand sa beauté androgyne et immaculée me fascine. Quand elle me sourit, je suis aussitôt affublé de sa mélancolie. Dans un murmure étouffé, je réalise qu'il s'agit de la Mort.
— C'est toi, Thanatos ?
— Bonjour Adam. Bonjour Levi.
Comme toujours, Thanatos a trempé sa jacinthe dans le fleuve de Léthé qui rend ses souvenirs aux âmes défuntes. Ce qui explique pourquoi j'ai récupéré le souvenir de mes vies passées. Mais Levi ne semble pas se rappeler de Thanatos, ou de tout ce qui concerne les deus. Il reste planté là, l'expression ébahie.
Thanatos fait un pas et aucun de nous n'ose bouger d'un cheveux. Sous chacun de ses yeux, le deus a dessiné à l'encre indélébile une goutte bleu et une autre rouge. De sang et de larmes. Ses tatouages sont à peine visibles quand Thanatos se met à pleurer de chaudes larmes qui tombent comme des cristaux. Il commente, la voix tremblante :
— Je suis venu chercher une seule âme. Mais... vous êtes deux ?
Je tourne les yeux sur mon petit frère et rencontre son regard attristé.
— Tu n'as besoin de ramener qu'une seule âme aux Enfers, c'est ça ?
— Oui-...
— Alors prends-moi, le coupé-je aussitôt.
Levi écarquille des yeux et je secoue la tête. La Mort est ce qui me va le mieux.
— Ta famille t'attend.
— Mais attends... Tu disais que tu voulais vivre !
— Je comprends maintenant, ma raison d'être. C'était le Destin. Levi, l'Univers a comploté pour me faire parvenir jusqu'à toi.
Il arque un sourcil, l'expression douloureuse. Je ne détourne pas mon regard de lui. Et c'est comme si je redevenais son alter seulement pour prononcer ces paroles :
— J'ai vu le jour pour mourir pour toi, t'offrir ma vie. Tu ne dois pas mourir aujourd'hui. L'Univers a encore besoin de toi. Tu dois vivre, petit frère.
— Mais je...
— Tais-toi, soupiré-je. Laisse-moi donner un sens à ma vie.
Je me tourne en direction du deus vêtu de blanc. Ses cheveux blancs tombent délicatement sur ses joues quand il secoue la tête.
— Mais ne m'oublie pas. Je fais le souhait de te retrouver dans ma prochaine vie. Et j'espère qu'on pourra être de bons amis. Voilà mocheté... Tu peux redevenir le roi de notre monde.
Levi se précipite pour me prendre dans ses bras, mais il est propulsé dans son corps avant de pouvoir m'atteindre. J'entends les sanglots de Thanatos derrière moi, et je ne peux m'empêcher de retenir mes larmes. La jacinthe plongée dans le cœur de Levi s'effrite pour se dissiper dans les airs. Je m'avance et m'accroupi devant son corps somnolant pour lui prendre la main. Mais comme Gaby plus tôt, je ne parviens pas à l'atteindre. Secouant la tête, je me contente de poser ma main par dessus la sienne.
— Réveille-toi vite, petit frère. Une longue vie t'attend.
Dans ses sanglots, Thanatos me tend la main. Ebranlé, comme ensorcelé par cet être si merveilleux, je ne pense même pas à la refuser. Une chaleur me parcourt quand ma main se serre autour de la peau diaphane du psychopompe.
— Bon retour à la maison, me murmure Thanatos entre deux sanglots.
Et je sais que j'ai enfin retrouvé ma route lorsque nous suivons un chemin parsemé de Lycoris rouges.
°°°
Le voilà, le chapitre qui change tout 😭
C'EST FINI POUR ADAM 😭
C'est un gros batard, mais je me suis qd mm attaché à lui 💔 Adieu Adam et merci d'avoir sauvé Levi.
Si certains n'ont pas trop compris ce chapitre, je vais l'expliquer plus simplement. En fait Adam l'alter n'est pas juste une copie confirme d'Adam le frère que Levi a créé. Il s'agissait depuis le début du grand frère. Ce dernier est mort très jeune et il a refusé de partir. Alors son âme a erré un peu comme un fantôme, à la recherche d'un but avant de squatter le corps de Levi.
C'est comme ça que j'explique le tdi dans la MemoVerse. Ce sont donc bien plusieurs âmes qui partagent un même corps.
Au final, le sens de l'existence d'Adam alter c'était de se sacrifier pour que Levi vive, Thanatos étant censé récupérer une seule âme. Et c'est bien l'Univers qui a comploté pour arriver à ses fins. Alors pq aller jusque là pour que Levi vive ? Parce que Levi est destiné à faire quelque chose de très important à la fin de AL. Je sais que je vous ai perdus avec mon délire d'Univers, mais ça sera beaucoup plus clair à la lecture de MM, promis !
Je l'avoue, j'ai pleuré en écrivant ce chapitre. C'EST A CAUSE DE LA MUSIQUE EN MEDIA OK ? Elle est tellement triste. En parlant de média, j'ai hurlé quand j'ai trouvé la photo en média sur pinterest. Elle représente tellement bien ce chapitre. On voit même la statue quoi ! 🤭
⏳ Sinon qu'est-ce que vous avez pensé de ce chapitre ? Perso je l'adore. La scène où Adam embrasse la statue est inspirée de Blood Sweat and Tears de BTS. Dès que j'ai vu le MV je me suis dit bingo ! C'est aussi une métaphore de l'acceptation.
⏳ La confrontation Levi et Adam ! On l'attendait tellement celle là. Ils se sont cogné, mais ils ont aussi eu leurs moments fraternel. Adam est têtu et son ego est immense, mais je suis contente qu'il se soit excusé. Ca ne pardonne pas ses actes, mais son sacrifice permettra enfin à Levi d'être lui-même.
⏳ AHA ! Ce petit plot twist concernant les Twix ! Donc à la base petit Levi n'aimait pas du tout ça, il trouvait que c'etait trop sucré. Mais Adam adorait les Twix. Et quand il lui en a offert un, c'était son premier acte de bonté envers son frère. Ca a bcp marqué Levi et depuis les Twix sont devenu ses friandises préférées. Si c'est pas adorable 😭
⏳ Dans ce chap, je lis enfin l'univers AL avec MM ! Ne vous étonnez donc plus de toutes ces refs à la mythologie 😜 !
⏳ On a revu Morphée ! Pour ceux qui ne le savent pas, on a déjà rencontré Morphée dans mon recueil de nouvelles Morpheus' sweet dreams. Il est trop choupi 🥺 même si un brin narquois
pdt que Levi a le contrôle, Adam est dans le monde des rêves à jouer aux Scrabble avec Morphée ahaha !
Le chapitre "ne m'efface plus" est aussi un rêve que Morphée a fait vivre entre le Levi enfant et celui adulte, histoire de les confronter. Et oui, il n'y a pas de limite de temps pour le maître des rêves.
⏳ Thanatos !!! Mon ange, mon amour, mon précieux Thanatoooos 🥺🥺🥺 on le voit enfin, le plus cute des deus. Dans la MemoVerse, c'est un des trois psychopompes chargés de recolter les âmes des morts. Partout où la mort va, l'air aura une odeur de jacinthe. La mort est androgyne, mais Thanatos est bien un garçon. Un garçon tout blanc 👻. On éloigne l'image effrayante du squelette avec sa faux, notre faucheuse est un précieux fantôme pleurnicheur qui te fauche avec une fleur ptdrr
⏳ A la fin du chapitre, Thanatos conduit Adam dans une route parsemée de lycoris rouge. Regardez moi ca ! Elles sont trop trop magnifique.
Ce sont les fleurs qui sèment le chemin qui mène au Enfers. On les voit dans beaucoup d'anime. Petite note, les Enfers c'est pas l'opposition au paradis, mais bien le royaume d'Hades.
Bref, voilà j'ai essayé d'eclairer les points d'ombre ! Je vous dis donc à bientôt
❤️ Kissou kissou ❤️
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