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[68] SpiderPsychos.


L'air n'est pas aussi lourd que dans mes souvenirs. La dernière fois qu'on m'a placé dans une cellule, je rêvais de liberté. Et aujourd'hui, je rêve de paix. Je balance la tête en arrière dans un gros soupir. Je peux toujours rêver...

Soudain, quelqu'un entre et se dirige en direction du petit groupe de policiers. Mais je n'y prête pas grande attention et reste adossé contre le mur de béton. Meme voilà à contempler le plafond terne.

Quand je les vois, je dois l'avouer, mon sang circule à grandes pompes. Leur vue me surprend et m'arrache un couinement. Je me redresse maladroitement en me mettant sur la défensive. Des araignées ! De répugnantes araignées toutes velues !

Ne panique pas, Levi. Analyse la situation. Elles sont plusieurs et j'ai peur d'en dénombrer trop. Alors je tourne la tête en direction des flics. Je pourrais les appeler à l'aide. Mais ils risquent de m'ignorer.

Mais après tout... c'est leur boulot d'aider autrui !

Je prends une grande inspiration en secouant la tête. Non Levi, sois un homme. Tu n'as pas peur des araignées, c'est elle qui ont peur de toi. Mais... pourquoi elles auraient peur de moi ? Je les observe attentivement et je comprends alors la situation. Elles m'admirent. Mon courage les émeut. Ma beauté les affole. Voilà qui explique leur présence.

Je souris, le cœur plus léger et m'assis loin d'elles. Je ne voudrais pas qu'elles tombent amoureuses de moi. Ou pire, sur moi... Je m'occupe alors en les dénombrant. J'en ai déjà compté sept. J'esquisse un sourire en prenant ma joue en coupe. Mais elle est douloureuse et semble gonflée. Soudain quelque chose arrache mon attention. Un genre de cri de guerre. Ou une simple salutation ? Hum, ça me parait étrangement familier...

- Oh ! J'ai dit lopi yakyak !

Ma mine s'illumine sans que je ne comprenne encore la situation. Une dose d'adrénaline soudaine me met la puce à l'oreille. Je tourne la tête et surprends une silhouette qui s'approche à toute allure. Mes yeux rencontrent un regard vert de malice. Dites-moi que je rêve ! Un thon hors de l'eau ! Je m'écrie alors pour lui rendre son salut :

- Yakyak, tête de thon !

Dès que l'écho de ma voix atteint mes oreilles, je pose ma main sur ma bouche, les yeux globuleux. Je me dépêche de vérifier que les flics n'ont rien remarqué. Jamais un thon ne m'avait autant redonné le sourire.

- Qu'est-ce que t'as ? Oh non... Poulette fait un infarctus ?

Je lève les yeux sur la jeune fille au sourire moqueur. C'est ce sal thon que j'ai rencontré du temps où je travaillais pour Pépito. C'était une cliente à la base, maintenant c'est comme ma petite sœur. Il me tarde de l'emmerder. Mais avec elle, c'est le premier qui mord qui fait le malin. Et je vois à sa bonne humeur qu'elle est prête à me passer aux fourneaux. Je ne peux cacher que sa présence n'est pas de refus. Atona dissipe le brouillard de mes pensées.

- Mec, cligne des yeux. Avec ta gueule de merlan frit, on croirait que c'est toi le thon entre nous deux. Essaie pas de me voler la vedette. Reste à ta place de volaille déplumée.

Le sale thon ! Elle arrive même à m'arracher un sourire.

- C'est bien la première fois que je vois un pigeon en cage dans un commissariat. Tu tirais une de ces têtes, on dirait que t'es à l'abattoir.

Je tire la gueule face à la vraisemblance de ses paroles. Elle n'est pas si mauvaise en métaphores. Atona Tuna pouffe, cachant sa bouche sous ses longs doigts et ajoute :

- On dirait que la situation est infernale pour toi. Est-ce que la volaille serait pas sur le point de passer au niveau supérieur et de devenir un... poulet rôti ?

Elle se met à rigoler en tapant sur les barreaux comme un phoque déshydraté, pliée en deux. Je lance un coup d'œil aux policiers pour m'assurer qu'ils ne sont pas alertés par ces grognements très élégants. Elle a le culot de poursuivre ses tirades sans me laisser en placer une.

- T'as compris ?, fait-elle entre deux reniflements. T'es une volaille et tu vas finir en poulet rôti. Ça sent le roussi par ici !

- Tu aimes te moquer des autres hein ? Tu travailles à thon plein ?

Elle secoue la tête et m'assure :

- Ça je le fais bénévolement... Par sympathie.

Atona vient se cramponner aux barreaux qui nous séparent. Elle fait vite d'arquer un sourcil à ma vue :

- Dis donc, il est arrivé quoi à ta face de piaf ?

- C'est ce qu'on appelle du colorant de perlimpinpin, fais-je. Je suis le seul à en détenir le secret de fabrication.

Les yeux plissés, Atona approche son visage dans un murmure.

- Essaie pas d'entourlouper la reine des entourloupeurs. Maintenant, dis-moi ce qui t'est vraiment arrivé.

- Rien de chez rien.

- Rien de beau tu veux dire ?

Je lève les yeux au ciel. Comment ose-t-elle douter de ma beauté ?

- Tu veux peut-être m'entendre te dire que je me suis fait tabassé ?

- Qui t'as tabassé ?

- 7 hommes vêtus de noir.

Elle tire la langue.

- 7 hommes sur toi ?

- T'as vu ça ? C'est injuste.

- Et..., fait-elle en battant des cils, ils t'ont passé les menottes ?

- Ils ont serré plus que nécessaire.

- Wow. J'aurais tellement aimé être à ta place.

- On échange si tu veux ?

Elle pouffe bruyamment.

- 7 mecs rien que pour toi, qui te passent les menottes pour te faire la fessée. Avoue que ça a bien un petit côté excitant.

On pourrait croire qu'elle blague, mais son regard lubrique en dit long.

- T'es une vraie cochonne ma parole. Même le grand méchant loup ne voudrait pas de toi.

Elle balaye l'idée du revers de la main.

- Je préfère être un thon quand même.

- T'as quelque chose contre les cochons ?

- Quand t'y penses, les thons sont plus classes. Les cochons sont déguelasses, ils se roulent dans la boue à longueur de journée. Alors que les thons... font de belles bulles. Ce sont les stars de l'océan. Tout le monde veut croquer leur petite queue frétillante.

Atona balance tout ça en une seule expiration, plus ou moins innocemment. Le « plus ou moins » a ici toute son importance.

Son sourire farceur s'estompe.

- Alors... 7 flics, hein ? Ça s'appelle de l'abus de pouvoir. Faut que tu les dénonces, poupoule.

- Non tuna, pas des flics ! Des araignées ! On faisait une petite fête à 8 mais ça a mal tourné.

Secouant la tête avec un sourire narquois, elle jette un rapide coup d'œil à ma cellule.

- Y a rien qu'à regarder ta magnifique demeure pour savoir que c'était le feu. Tu m'invites chez toi ? C'est le grand luxe, ici. J'aime beaucoup les barreaux, ça fait bonne ambiance.

Je m'amuse de son sarcasme et montre d'une main assurée ma "nouvelle demeure".

- Les murs sont tous neufs et le parquet est d'un joli bois ciré. Dans ce coin-là, c'est ma cuisine et ma chambre est dans l'autre extrémité. Je pense que je vais la repeindre en rose. Il faudrait que je vois avec les araignées, c'est peut-être trop flashy ? Oh et puis tu penses quoi de mon salon ?

Elle se met sur la pointe des pieds et regarde par-dessus mon épaule.

- Où ça ?

- Juste ici, là je suis confortablement affalé sur mon canapé.

Elle écarquille les yeux, subjuguée.

- T'en as du goût pour un poulet cramé ! Ton canapé, il peut aussi se transformer en lit, non ? J'ai vu ça à la télé. Et les coussins, c'est du Gucci ? Putain, tu t'emmerdes pas, hein ? Attends, c'est un vrai Picasso que t'as sur le mur ? Mais c'est absolument génial, je vais t'embaucher pour décorer ma maison.

Elle débite tout ça avec une telle assurance que je me demande si c'est moi qui est devenu aveugle, ou si c'est elle qui hallucine.

- Et elles sont où, tes invitées ? Je veux dire, les araignées. Je suis carrément jalouse. Je veux vous rejoindre et te cogner à mon tour. T'as une tête à claque, volaille.

C'est une manière... Atonienne de dédramatiser la situation. Je lève la tête sur les araignées aux longues pattes pointues et elle grimace.

- I'm the spider man, m'amusé-je.

Quand mon regard croise de nouveau le sien, je peux voir qu'elle est carrément confuse. Je voudrais respecter ses faiblesses, mais impossible de ne pas rire. Je croise les bras en la lorgnant sérieusement.

- Toujours aussi Anglo-nulle ?

Elle lève un doigt au ciel.

- Anglo-nulle est mon mode de vie et atonasexuelle est mon orientation sexuelle. Et je ne te permets pas de critiquer, Levi la volaille, parce que j'ai quand même appris une phrase depuis le temps. Je vais pas tarder à devenir aussi bonne que toi en langage hamburger.

Atona se racle la gorge, pose une main sur sa hanche et lance avec une assurance en béton :

- Ecoute-moi ça : sex-apple.

- Et ça veut dire ?

- Sexy à mourir !

Elle a raison et j'aime pas ça. Je fais semblant de soupirer de frustration et elle arque un sourcil.

- Quoi ?

- Apple c'est pomme, Tuna. Pas sexy

- Ah non tu ne vas pas me la jouer à l'envers ! Le mot sex se réfère à ça ! Et la pomme... (elle fronce les sourcils et réfléchit un instant.) La pomme est mortelle dans Blanche-Neige ! J'ai bien raison !

Je la dévisage. Elle vient de mettre en doute toute mon existence. Et si c'était vrai ? Je secoue la tête, ce qui lui déplaît. Atona agrippe plus fermement les barres métalliques et calle sa tête entre deux barreaux, me lançant un regard meurtrier qui me fait plus sourire qu'autre chose.

- Je suis pas nulle, ok ? Je suis juste... à la ramasse.

- Non, t'es vraiment nulle. Comment t'as pu arriver en terminale ?

Elle soupire, cette fois l'air abattu.

- Ça explique plutôt pourquoi je l'ai recommencée, ma terminale.

Tuna lève les yeux au ciel.

- Y a bien une phrase que je sais dire. Matte-moi ça : Amé beautéfoul.

- Quoi ?

- Amé beautéfoul.

- C'est du hindi ?

- Mais... Ça veut dire : je suis canon !

- En hindi ?

Elle grogne et tente de m'asséner un coup violent, mais je suis bien à l'abri derrière mes barreaux.

- Que tu le veuilles ou non, insiste-t-elle, amé beautéfoul !

Je secoue la tête, en total désaccord.

- What are you talking about ? You are a tuna, face de thon. (De quoi tu parles ? T'es un thon, face de thon.)

- Attends !, fait-elle le doigt tendu vers moi. J'ai entendu le mot tuna !

Elle se frotte le nez dans un petit sourire en coin.

- Et tuna... ça veut bien évidemment dire beauté fatale, hein. Arrête de me flatter, le poulet rôti, tu sais très bien que te rendre la pareille serait mentir. Franchement.

Je la lorgne, incrédule, en balayant ses paroles de la main.

- Tuna, arrête de te voiler la face. Je suis le plus beau de toutes les-

- De toutes les volailles déplumées, en effet. Laisse-moi juste...

Elle attrape d'un coup les barreaux et lance un œil derrière moi. Mais... c'est mes fesses qu'elle essaie de regarder !

- Dis, ça va aller ? Tu veux peut-être que je t'aide ? Un p'tit twerk te ferait plaisir ?

- Une poule twerkeuse ? Mes yeux n'ont pas besoin de tant de sauvagerie.

- Arrête de mater alors, ça me flatte.

- Je jauge la qualité de la volaille ! C'est purement professionnel, hein. En aucun cas, je ne me rinçais l'œil. Crois-moi, je suis pas ce genre de fille. Rappelle-toi, je suis une innocente jouvencelle.

Elle joint ses mains et papillonne des yeux en jouant à la timide pour me convaincre. L'évidence est maître de la raison. Et les poissons sont en général indignes de confiance.
Je sais de quoi je parle, une de leurs tribus m'a un jour trahi. Mon père m'avait emmener à la pêche. Je n'avais pas de grandes attentes. Je savais qu'après avoir chopé les sardines, je devrais m'occuper de les éventrer et de les cuisiner. Alors je m'étais promis de les sauver coûte que coûte. Mais ces imbéciles s'accrochaient à l'hameçon comme si leur vie en dépendait ! J'essayais de les jeter dans l'eau incognito. Mais ils allaient s'accrocher à l'hameçon de mon père à la place !
Je leur donnais la liberté et ils ont choisi mon ventre, tant pis pour eux.

Alors non, je ne fais plus confiance aux poissons. Surtout pas aux thons pervers.

- Je suis pure, d'une pureté immaculée, ajoute-t-elle en sortant la lèvre inférieure. Je brille par ma pureté.

- Tu m'en vois hilare, fais-je un faux sourire aux lèvres.

Dans un haussement d'épaules, elle me répond d'un clin d'œil avant de s'asseoir au pied de ma cellule. Je remarque alors le regard d'un des policiers posé sur nous. Ses collègues ne sont même plus là et il ne perd pas de temps pour nous faire remarquer son désaccord. Je le reconnais, c'est l'un des flics qui m'ont intercepté.

- Ne traînez pas avec lui, mademoiselle Atona. C'est un criminel.

- T'inquiète Stanislas, je gère la situation. Il ne peut pas être très futé s'il a réussi à se faire choper.

Je la fusille du regard tandis qu'elle tire la langue.

- Mon nom est Stain, lui fait remarquer l'officier.

- Okay, je retiens, Staline.

Elle glousse et me murmure :

- Je suis fan d'histoire.

Le policier rétorque, excédé :

- C'est Stain.

- Non, fais-je. Il te ment. Lui, c'est Jean-Melon.

- Mademoiselle Atona, rétorque le melon. Je vous propose d'attendre votre père ici plutôt qu'aux côtés de cet individu.

- Je suis bien ici, Stanley. Et puis, faut pas s'inquiéter. Depuis quand les poulets tuent les humains, hein ? Si y en a un des deux qui doit s'inquiéter, c'est le morceau derrière moi. Il a déjà le cul poivré, salé et la gueule déplumée. Il reste plus qu'à mordre dedans.

- Mademoiselle...

- Bon tu vas arrêter de m'emmerder ? La volaille a dit qu'elle m'apprendrait un peu d'anglais. En plus, les examens approchent à grands pas et il y a de grandes chances pour que papa me tue si je les foire. Tu es prêt à avoir le meurtre d'une pauvre jouvencelle innocente sur la conscience ? N'as-tu donc pas honte, toi, représentant de la justice et de la loi, de renier mes droits en tant que citoyenne ? N'as-tu pas honte, Monsieur Stalingrad, de faire fi de mon identité-même ? Que penserait la presse si je leur racontais qu'un policier me harcelait et me rabaissait alors que personne ne regardait ? J'ai même un témoin, Adam Lane la volaille ici présente peut confirmer mes dires. Alors, monsieur, je te demande-

- Ça va, ça va, dit-il en se prenant la tête. Faites pas de bêtises, c'est tout. Quelle pipelette.

Atona prend un sourire en coin victorieux et me tend son poing.

- C'est ce qu'on appelle tourner la situation à son avantage. Lopi yakyak, mec.

- Lopi yakyak, dis-je en cognant mon poing contre le sien.

- Eh, eh. Minute, papillon, reprend le policier suspicieux. Qu'est-ce que vous faîtes ?

Décidément, il ne veut pas lâcher l'affaire.

- De l'anglais, lui répond-t-elle comme une évidence.

- Vous êtes trop proches. C'est suspect.

- C'est comme ça que les hamburgers se saluent, annonce-t-elle en cognant à nouveau mon poing.

Jean-Melon secoue la tête.

- Je peux vous apprendre l'anglais. Vous n'avez pas besoin de demander l'aide d'un criminel. C'est ma pause, je veux bien m'en occuper. J'ai des bases et-...

- Gros mytho !, grogné-je. T'es aussi anglo-nul que le thon. T'avais rien compris tout à l'heure quand je t'avais demandé si t'aimais le melon.

Il me lance un regard confus qui confirme mes dires. L'officier pose de nouveau son regard sur Atona, il ne veut pas lâcher l'affaire ce con. Il s'approche en posant une main sur son arme. Pour me menacer sûrement. Oh tu veux jouer à ça ? On va jouer.

- D'habitude je ne parle pas aux anglo-nuls, ça les instruit. Mais pour la survie de Tuna, je ferai une exception. (Je m'adresse à Jean-Melon dans une attitude mature et professorale) Je te permets d'assister au cours, ça pourrait te servir.

Atona me glisse un regard complice accompagné d'un sourire qui trahit son impatience. Jean-Melon ne nous quitte pas des yeux, celui qu'il pose sur moi n'est pas aussi bon que celui qu'il adresse au thon. En réaction, je ne le lâche pas du regard et on se tient tête. Je vois clair à son jeu. Il fait semblant de nous surveiller pour assister à un cours d'anglais gratuit.

- Alors commençons la leçon veux-tu, miss Tuna ?

- Je suis prête à t'écouter piailler.

- Leçon numéro une. Je vais t'apprendre à dire : "Oui bonjour monsieur, j'aimerais commander une pizza quatre fromages mais sans le fromage, s'il-vous-plaît".

Un sourire mauvais étire ses lèvres. Je suis certain qu'après ça, elle ira vraiment commander une pizza quatre fromages mais sans le fromage. Et ce dans l'unique but de s'amuser de la confusion et de la frustration des employés. Mais... Elle ne pense quand même pas que je vais lui faire un tel service ? Jamais je ne laisserai de pauvres employés subir un tel traitement.

- Répète après moi : Hey douchebags, yesterday I painted my hair black with my poop. (Hey connards, hier je me suis teint les cheveux noirs avec ma merde.)

- Pourquoi j'entends pas le mot pizza ?, demande-t-elle douteuse.

- Pizza, c'est poop en anglais.

- Ah bon ? Je pensais que pizza était un mot anglais, à l'origine. Mais c'est que tu peux te révéler utile, crotte de bite. L'anglais est une langue si surprenante ! N'es-tu pas d'accord, Staline ?

- Excusez-moi mais de toute évidence, réplique Jean-Melon, c'est de l'italien, pas de l'anglais.

- Toi, tu vas m'apprendre comment parler anglais ?, m'insurgé-je. Toi, qui ne sais même pas comment on dit melon ?

- Pause. Eh volaille, demande Atona davantage confuse, faisons simple. Je vais faire une overdose d'anglais, là. Comment on dit juste "je voudrais une pizza" ?

- I want to eat your balls. (Je veux manger tes couilles.) Simple, n'est-ce pas ?

- Mais... Pourquoi j'entends plus le mot poop maintenant ?, fait-elle en plissant les yeux.

J'inspire un bon coup.

- Quand le mot poop est précédé d'un déterminant indéterminé, il faut le mettre au pluriel.

- Le pluriel de poop, c'est balls ?, reprend Tuna en se massant les tempes, clairement au bord de la syncope.

- Oui, avoué-je dans un sourire sournois.

- Attendez, c'est quoi comme règle, ça ?, s'interroge Jean-Melon. Pourquoi il faudrait le mettre au pluriel ?

- Tu oses à nouveau douter de mon enseignement ? Ce sont les bases de la grammaire. Tu ne sais même pas ça ?

- Euh... si si ! Bien-sûr que je savais. Je demandais pour mademoiselle Atona.

- Non mais ça va, Stan Lee. Je t'ai rien demandé. Occupe-toi plutôt de tes trois poils de cul.

Jean-Melon pince les lèvres et je tape dans mes mains pour attirer leur attention et éviter un meurtre.

- Bon ! Prochaine leçon, je vais vous apprendre à compter jusqu'à dix.

- Ça, je sais faire, annonce fièrement Jean-Melon.

- Je pensais que c'était Atona, mon élève ? Et qu'on ne laissait pas un criminel nous enseigner ?

Il hausse les épaules en détournant son regard. Il ne doit pas aimer être mon élève, alors il décide de faire volte-face et de s'en aller en se grattant la nuque. Je me félicite intérieurement d'avoir réussi à me débarrasser de lui.

- Putain, il est relou, se plaint le thon en levant les yeux au ciel.

Elle s'installe plus à l'aise, sur les genoux pour me faire face. Ses mains au sol, elle s'affaisse pour me montrer le respect qu'elle me doit. Cette fille a clairement regardé Kung-fu panda plus d'une fois.

- Je suis prête à recevoir votre enseignement, sensei. Si vous pouviez sauver mon année, je vous en serai grée.

Je vois qu'elle m'incombe de lourdes responsabilités. Sa vie est entre mes mains.

- Alors Tuna, et si tu me montrais tes bases pour commencer ?

- Quelles bases ? Je ne sais même pas comment dire 'un' en anglais.

Je glousse en la rassurant qu'avec mon enseignement, elle sera une vraie anglo-passe-partout.

- Répète après moi : ichi, ni, san, shi, go, roku, shichi, hachi, kyû, jû.

Elle me regarde les yeux globuleux, puis claque des doigts.

- Eh toi, tu te foutrais pas un peu de ma gueule ?

- Tu remets en doute mon enseignement ? Au lieu de me remercier pour mes cours ? Gratuits qui plus est ?

- Tank tank, dit-elle en faisant basculer fièrement ses cheveux en arrière.

Tank tank, vraiment ? Je passe une main sur mon visage. Elle ne connaît même pas le mot pour merci !

- Tu ne sais même pas dire ça, Tuna ?

- Honnêtement, j'hésite avec schlong, mais j'ai des doutes, répond-elle en croisant les bras. Attends ! C'était ''frank'' !

- Qui est Frank ?

- Frank you so moche !, dit-elle toute fière avec un accent de touriste.

- C'est qui ce type si moche ?

- Mais... C'est pas comme ça qu'on dit merci beaucoup ? T'essaies de me la faire à l'envers, toi.

Et ainsi par sa faute, je me dilate la rate. Elle esquisse un sourire, mais elle refuse de rester dans l'erreur. Je glisse mon pouce sous mon œil pour me débarrasser d'une larme hilare. Tuna quant à elle pose ses doigts sur ses tempes et fait mine de se concentrer un maximum, les paupières serrées.

- Ah attends, tente-elle à nouveau. C'est... ''thsnks'' ?

- Non, Atona, articulé-je difficilement en me tenant le ventre. C'est ''Fuck you so much''.

Elle arque un sourcil.

- Je suis pas débile. Tout le monde sait que "phoque you" ça veut dire "va te faire foutre".

- Oui, mais si tu rajoutes le "so much", ça change de sens.

À nouveau, elle cale sa tête entre deux barres métalliques et plisse les yeux comme pour sonder mon âme.

- Je peux te croire, le rôti raté ?

- Crois-moi, je ne suis pas une sardine, moi.

Elle secoue la tête, n'en croyant pas une miette.

- Mais dis-moi, comment ça s'est passé avec ta déclaration ? Tu t'es prise un râteau, pas vrai ?

Son sourire flanche fugacement, mais je le remarque quand même. Oulalaaa ! Je m'apprête à faire une remarque qu'elle reprend aussitôt sur un ton moqueur :

- Moi au moins, je ne me suis pas faite jeter par Gaby. Et franchement, faut le faire pour se faire rejeter par une psy.

- Oh tu ne savais pas ?, avoué-je dans un sourire mielleux. Gaby s'est jetée dans mes bras à nouveau. Je ne pouvais la refuser.

Atona agrippe brusquement les barreaux, me faisant presque basculer en arrière.

- Ew, (elle esquisse alors un sourire en me dévisageant.) Mauvais choix de la part de Gaby. Elle doit juger que ton p'tit twerk en vaut la chandelle. Mais bon, je suppose que je dois te féliciter ?

- Merci, levé-je les yeux au ciel.

Atona replie ses genoux contre elle, jambes croisées, son air taquin dissipé.

- T'as de la chance d'avoir un amour réciproque. Quand je me suis confessée... disons que ça ne s'est pas passé comme j'aurais voulu.

Elle regarde ses propres mains et soupire.

- C'est comme si j'avais des ciseaux à la place des mains. Tu vois ce que je veux dire ? Ce que je touche doit finir par être gâché.

Je regarde un instant mes propres mains et un fin sourire esquisse mes lèvres.

- Je comprends ce que tu veux dire, Atona.

Elle pose son front contre ses genoux et prend une grande inspiration.

- Et comment on fait quand on a des ciseaux à la place des mains ? Comment on protège les autres de soi-même ?

Je tends mes propres mains entre les barreaux et elle les scrute.

- On apprend à se protéger soi-même avant de protéger les autres. Si tu es toi-même une tempête qui va à la rencontre des autres, c'est voué à mal se passer. Parce que tu vas les emporter avec toi. Alors que si tu calmes la tempête, il ne peut rien arriver aux autres. Enfin, y aura moins de dégâts.

Atona regarde mes mains, comme en lisant mes lignes de vie, puis elle plante son regard vert dans le mien.

- C'est facile à dire. Et puis, t'as pas dû suivre ton propre conseil si t'as fini ici, fait-elle en lançant un regard circulaire à ma cellule.

- Oh ça, ce sont les erreurs du passé qui me rattrapent. Elles sont tenaces, ces sangsues. Peut-être que si on m'avait donné ce conseil il y a longtemps, je n'en serais pas là aujourd'hui. Mais à toi, je te le dis maintenant. Mieux vaut prévenir que guérir.

Ses épaules s'affaissent, ça a l'air insurmontable pour elle. Atona entoure son buste de ses bras et secoue la tête. J'ouvre la bouche pour la rassurer mais soudain, elle lâche :

- Tu sais, c'est grâce à ma licorne que Gaby t'as pardonné, j'en suis sûre. Je ne savais pas que ma psy aimait les licornes en peluche, ajoute-t-elle. Je l'imaginais plus mature que ça.

Elle essaie de se dérober. Ainsi, le message est clair, Atona Tuna ne veut plus parler d'elle-même. C'est le message qu'elle partage à travers ses yeux.

- Ne te fais pas d'idées, c'est grâce à mes charmes. Et pour la licorne, je l'ai laissée sur la commode. Je me demande si Gaby l'a remarquée.

- Tu lui as pas donné ? Mais quel raté, ce rôti.

- J'avais la tête ailleurs, pardonne-moi. En fait, je pensais l'offrir à mini Gane. J'espère que Gaby lui donnera pour moi.

- C'est quoi un mini Gane ?

Un petit sourire en coin vient illuminer mon visage.

- Une espèce de girafes naines. On l'a adoptée récemment. Il paraît qu'elles se nourrissent exclusivement de kiwi.

Elle me regarde, peu convaincue. Son regard m'étrangle presque.

- Bon okay, c'est le surnom de notre fille.

Atona s'étouffe dans l'air qu'elle respire. Je ne pensais pas que c'était possible.

- Mais... La pauvre gamine !, ricane-t-elle.

- Ça, tu l'as dit, fais-je la mine plus sombre.

Ah, quel père je fais. Atona voit ma mine déconfite, alors pour rehausser l'atmosphère, elle change d'attitude.

- Alors comme ça tu t'es fait choper par les flics ? Vraiment pas doué, hein ?

Je lève les yeux au ciel sans croiser d'araignée.

- Ne me le rappelle pas. Je déteste ça. Et puis, toi, qu'est-ce que tu fiches ici ?

- Mon père est flic. Il a encore oublié sa plaque. Non mais franchement, comment il peut oublier un truc pareil ? Eh, tu sais comment il t'appelle ? "Alan Lune".

Elle ricane sournoisement tandis que je suis abasourdi.

- Ton père est flic ? Eh, le ton, tu serais pas à la botte de la police ? Tu essaies de me soutirer des aveux ?

Je ne pense pas réellement ce que je dis, mais elle n'y voit que du feu et monte aussitôt sur ses grands chevaux.

- C'est le peu d'estime que t'as pour moi, crotte de bite ? Si je le voulais, ça ferait un moment que tu serais emprisonné, dès le moment où j'ai su qui t'étais quand t'es venu vendre ma dose de schnouff.

- Atona, je te fais marcher, dis-je en poussant son front d'un doigt.

- Ah. Je le savais totalement. C'est moi qui te faisais marcher.

- Tu savais que dalle, Tuna. T'es un thon impulsif.

- Bon, je savais peut-être pas, fait-elle en levant les yeux au ciel. Et puis, je t'aurais pas balancé à la police. C'est loin d'être la meilleure expérience à vivre, d'être derrière les barreaux.

- Je ne te le souhaite vraiment pas. T'as de la chance de n'avoir jamais été dans cette situation.

- Figure-toi que si !, fait-elle en haussant le menton.

Je me redresse, intrigué par cette révélation.

- J'avais tabassé un gars.

Bizarrement, je n'ai pas de mal à l'imaginer mêlée à une bagarre. Je pense qu'elle doit être du genre à causer pas mal de soucis à son entourage, et à s'en réjouir. C'est drôle, j'étais comme ça aussi. Je le suis encore, en réalité.

- Ce gars c'était ton crush ?, la nargué-je. Parce qu'il t'a rejetée ? Il doit préférer les rats aux thons...

- C'est pas mon mec ! C'était un... membre du club des Super Ato Ex.

Toute cette histoire sent la discorde.

- Tu réserves ce sort à tous tes ex ?

- Oh, c'est bon ! Je l'avais accusé pour quelque chose qu'il n'avait pas fait. Mais je me suis excusée, depuis.

- Le thon avoue ses erreurs ? Je crois que la fin du monde approche...

- Je grandis, j'évolue, j'apprends à être en paix avec moi-même. Je deviens petit à petit la meilleure version de moi-même.

Je lui lance un regard pas très convaincu et elle lève les yeux au ciel. Mais je vois à sa grimace qu'elle a croisé une araignée du regard. Je regarde par-dessus son épaule, au-delà du melon posté non loin.

Mon attention se reporte sur Atona, en train de frotter ses mains aux faux ongles noir contre ses cuisses. Le thon pense clairement encore à son crush.

- Atona, je vois que tu essaies d'éviter le sujet. Mais ton crush, il t'a bien rejetée, c'est ça ?

Elle se mord la lèvre et sourit exagérément.

- Non, il en pince complètement pour moi. Il est juste trop timide. Fallait le voir quand je lui ai balancé la vérité. Il savait plus où se mettre. Tu verras, il finira par ramper. Personne ne me résiste.

Mes lèvres s'étirent en un croissant de lune. La pauvre petite. Elle me dévisage en serrant les lèvres.

- On peut revenir à nos cours d'anglais ?, demande-t-elle alors.

- Il en vaut la peine, ton beau brun ténébreux ? Il est sexy, au moins ?

- Il a un giga obus maxi pliable.

Je m'étouffe pendant qu'Atona couine de rire, les yeux pétillants.

- Comment on dit obus en anglais ?, demande-t-elle un sourire carnassier aux lèvres.

- Tu lui diras ?

- Non ! Tu me prends pour qui ?, réfute-elle abasourdie dans un mouvement de main.

Est-ce qu'il faut la croire ? C'est un thon après tout...

- En anglais, c'est ''my dear pain in the ass''. (Ma chère douleur au cul.)

- Wow, c'est long, mais ça sonne grave poétique. J'aime bien.

Je dois me retenir pour ne pas me faire griller.

- La langue de Shakespeare n'est que prose, très chère.

Elle sourit et répète les mots que je viens de lui apprendre. J'ai dit qu'elle les répétait ? Non, elle les écorche plutôt. Atona, toute fière, me lance un regard complice.

- T'es pas vilain, t'es juste con. Et c'est ta connerie qui t'a menée dans ce trou, c'est sûr. Tu mérites pas d'être enfermé ici, poulet, fait-elle en posant sa tête contre un barreau.

J'esquisse un triste sourire.

- Tu sais Atona, j'ai toujours eu l'impression que j'allais crever dans un coin sans personne à mes côtés. Et je l'avais accepté, je n'avais pas peur.

Elle se redresse pour m'écouter attentivement en rabattant ses cheveux derrière son épaule.

- Mais maintenant, poursuis-je, j'ai peur d'être loin de ceux que j'aime. J'ai l'impression que je ne suis rien sans Gaby. Elle me gronde et à la fois me redonne le moral. Elle est mon remède mais quand elle n'est plus là, elle devient un poison. Je ne sais pas si je pourrais être heureux à présent, avec ce qui m'attend. Au final, je ne pourrai vraiment pas l'atteindre, ce fichu Happy Ending.

- Papy dandingue ?

- Quoi ?

- Quoi ?

- Atona, sérieusement ? Pourquoi tu dois gâcher mon moment émotionnel et triste avec tes conneries d'Anglo-nulle ?

Elle prend un air exagérément innocent, hausse les épaules et avoue doucement :

- Tu sais, moi aussi, ma vie est sacrément merdique. Tellement que je n'aurais probablement pas de papy dandingue non plus.

- Tu veux à ce point avoir un papy ? T'as qu'à en adopter un.

Elle arque un sourcil.

- J'en ai déjà un dans ma manche. Un vieux sénile qui perd la boule, dit-elle dans un lourd soupir.

Atona Tuna regarde en arrière quelques instants. Puis elle se tourne à nouveau dans ma direction, le regard affuté.

- Tu sais quoi la volaille ? Je vais t'aider à rejoindre Gaby.

- Tu vas quoi ?

- Je vais rendre sa liberté au poulet en cage, fait-elle dans un sourire machiavélique. Tu vas sortir de là, Levi.

- Ah non !

- Ah oui !

Elle se redresse, tire sur les pans de sa jupe et se penche en avant. Tuna murmure d'un air diabolique :

- Et j'ai un plan.

Je lui lance un regard sceptique.

- Quel genre de plan ?

- Tu vas me prendre en otage.

- Mais t'es tombée sur la tête ?

Elle me répond d'un sourire confiant et déterminé.

- Peut-être bien.

°°°

YEEEEES L'ATOVIIIIII !!! ENFIIIN

alors pour ceux qui ne savent pas, l'atovi c la rencontre entre levi et atona, le magnifique personnage de ma twin flame Into_My_Universe. Ils se sont déjà rencontrés dans inception, alors pour plus de compréhension allez lire Inception si c pas déjà fait ! (plus précisément les chapitres 60 et 61 ✨)

Pour ceux qui se demandent on écrit l'atovi à deux. On se l'envoie et renvoie comme une balle de tennis et on s'amuse à pousser le bouchon treeeees loin.

VOUS AVEZ VU L'IMAGE EN MÉDIA faite par la peu talentueuse Into_My_Universe ??? BRBRBRBRBR ET L'IMAGE CHIBI AVEC ATONA QUI RÉCONFORTE LEVI faite par la très talentueuse moi-même ??? BRBRBRBRBR ET LA MUSIQUE ? BEST PAROLES BRBRBRBRBR Cot cot cot

Ces deux là sont le duo de choque, et je les surkiffe ensemble 💕 et vous alors ?

🐔 Vous avez pensé quoi de ce chapitre déjanté ?

🐔 Du cours d'anglais ?

🐔 De la suite ?! Vont-ils reussir a s'enfuir ?

🐔 Les petits moments de sérieux sont si mignons vraiment ✨✨✨

Voili voilouu, préparez-vous pour la suite ! C détraqué 😂

A bientôt 💕

❤️ Kissou kissou ❤️

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