[60] Les doigts dans le nez.
Be my protector when I cross the Sahara.
Sois mon protecteur lorsque je traverse le Sahara.
Take me there and love me like a desert rose.
Emmène-moi là-bas et aime-moi comme une rose du désert.
Hold me like you can't let go.
Tiens-moi comme si tu ne pouvais plus me lâcher.
Keep me safe when I come home.
Garde-moi en sécurité lorsque je rentre à la maison.
- Desert Rose by Lolo Zouai
Une certaine familiarité me quitte quand je mets les pieds dans ma baraque. C'était comme si plus rien ne m'attachait à ce lieu. Plus aucun besoin ne me poussait à y demeurer. Que ce soit l'urgence d'avoir un toit sur la tête les jours de pluie ou de trouver un endroit où dormir chaque soir. Ce sont les raisons qui me liaient à cette maisonnette que Pépito m'avait déniché, mais elles ne sont plus. J'ai un endroit où rentrer maintenant, un lieu où des personnes qui me sont chères attendent mon retour. Un lieu que j'adorais appeller mon chez-moi, et que j'ai enfin récupéré. On me permet d'y retourner. La joie qui m'a consumé quand Gaby m'a demandé de rentrer à la maison est accrue.
Nan je blague, tout ça pour dire que je vais de nouveau avoir le droit mais surtout le devoir de squatter le lit, le netflix et la cuisine de Gaby.
Ce qui compte c'est qu'au fond j'ai un endroit où rentrer.
Je ferme mon sac dans lequel j'ai mis l'essentiel de mes indispensables, ceux dont il m'est impossible de m'imaginer vivre sans : mon chargeur et mon Précieux portable, mes écouteurs d'iPhone X sans fil (je me demande comment je ne les ai toujours pas égarés), des écouteurs de rechange (je suis prévoyant), des écouteurs de survie dans le cas où je perdrais mes écouteurs de rechange, un casque au cas où, des slips de mâles parce qu'il n'y en a pas chez Gaby, un gel douche, un shampooing, un rasoir et un après rasage, un masque à l'argile pour prendre soin de ma peau (il n'y a pas que les gonzesses qui bossent dure pour avoir une peau lisse), mon gel pour dompter ma tignasse, du parfum pour dompter Gaby et des capotes pour qu'Abby dompte monsieur le roi de la jungle.
Je pense que j'ai tout ce qu'il me faut, mais je me rappelle assez vite qu'il ne faut pas que j'oublie mon porte monnaie. Encore que Gaby est là... Mais je vais le prendre au cas où je voudrais acheter des friandises sur le chemin.
Je balance mon sac sur mon dos et j'eteins les lumières. Normalement je suis du genre à oublier de faire ce genre de choses avant de sortir mais depuis que c'est moi qui paye et bien... l'addition est salée.
En sortant, je réalise que j'ai laissé le plus important dans ma chambre : le tableau. Et je ne perd pas de temps pour aller le récupérer. Il est hors de question que je le laisse derrière, c'est comme si je me séparais de mon Petit Coeur et de mini Gane. D'ailleurs, il semblerait qu'il me faudra porter mon oeuvre dans mes bras tellement ses dimension sont grandes pour mon sac (et puis de toute manière il était plein à craquer).
Finalement, je peux laisser ainsi ma courte phase de perdition dans un souvenir remué par le bruit de la porte qui se ferme derrière moi. J'ai vécu une existence minuscule sous de petits espoirs, une vie qui gesticulait à travers le son du cliquetis d'une gachette toujours prête à retentir. Mais je nourris de grands espoirs pour ce petit être, ma petite fille. Je jure d'être présents lors de sa naissance, je la porterai dans mes bras et je sais à quel point je serais ému par son petit corps tout chaud. Je lui murmurerai des mots d'amour et lui offrirai un bandeaux que Gaby mettra soigneusement sur la petite tête chevelue de notre fille. Et j'ai l'idée de lui faire un portrait pour chacun de ses anniversaires, elle vera de cette manière à quel point elle grandit vite. Sans oublier que je me tâcherai personnellement d'éloigner tous ces morveux de sexe masculin qui s'approcheront d'elle. Bon, il faudra déjà lui choisir un prénom mais je ne suis pas le plus doué dans ce domaine... Par contre je lui trouverais un surnom d'enfer ! Pas quelque chose comme princesse, c'est assez récurent. Mon bébé est unique et il lui faut un surnom tout aussi unique. Peut-être que Mini Gane fera l'affaire ? Et après, si Gaby le veut aussi on pourrait donner à notre fille un petit frère ou une petite soeur.
Je pense à tout cela en chemin et mes pensées se voient interrompues par un appel téléphonique. Pas besoin de voir le nom pour savoir de qui il s'agit
|- T'es où putain ?
|- Quelque part, dans une direction que je ne te donnerais pas.
|- Putain tu me gaves. Tu vas voir une nana ?
Je ne répond pas pendant un instant, ce qui lui donne forcément envie de répéter mais de manière plus énergique :
|- Putain quel petit coquin ce puceron ! Tu vas voir ta blondinette c'est ça ? T'as pas à avoir peur tu sais, si je voulais son adresse je n'aurais qu'à bouger mon putain de petit doigt et c'est elle qu'on me ramenera sur un plateau.
- Pépéto, je te jure que si tu poses un doigts sur Gaby je te couperais la main.
Ca fait un peu tâche avec mes résolutions saintes, mais il faut bien protéger sa famille non ?
- Et moi je vais te couper ta putain d'aubergine et on verra si elle voudra toujours de toi !, hurle-t-il.
Je n'y avais jamais pensé, mais Pépito est tellement vulgaire qu'il risquerait de ternir l'éducation de mini Gane. Je ne voudrais pas qu'elle devienne une nouvelle version de Trixie...
- Bon maintenant tu vas putain d'écouter ce que j'ai à te dire petit con incompétent !
- Je n'ai pas envie d'écouter un vieux sénile qui n'a plus toute sa tête me faire perdre la mienne.
- Dommage pour toi, c'est la tête d'autres gamins que j'ai sous la main. Des gamins qui risqueraient de t'intéresser.
|- Attends quoi ?
|- Tu sais très bien où je veux en venir.
Mon sang boue en moi comme si j'avais mangé des roches volcaniques. J'ai chaud, beaucoup trop chaud. Je sens la sueur glisser sur mon dos. Ce vieux veut ruiner le monde que je m'apprête à construire avant même que je ne pose la première pierre.
- Tu n'as quand même pas osé !
Mon ton s'est fait fort et vif, à tel point que le regard de certains passants rencontre le mien. J'ajuste ma capuche devant mes yeux pour la énième fois. J'accélère le pas jusqu'à atteindre une rue étroite et vide pour m'y adosser. Je vérifie que personne ne se trouve à proximité et répond à l'impatience de cet idiot de pépé :
|- Répond-moi au moins putain de connard !
|- Je ne sais pas ce qui me retiens de te flanquer une raclée !
|- Respecte tes aînés pour commencer, putain !
|- Qu'est-ce-que tu leur a fait ?
|- Rien, rien du tout et c'est ça le problème ! Là j'ai trouvé où ils habitent, je n'attend plus que ton signal pour m'amuser avec.
|- Tu ne l'auras pas.
|- Putain ?!
|- Là t'es censé dire pardon en fait...
|- Je m'en branle putain ! Ne me dis pas que tu as changé d'avis ?
|- Tu peux être malin des fois.
|- T'as perdu tes couilles ? Elles ont pris la fuite c'est ça ?
|- Je ne veux simplement plus me venger, Pépito tu peux au moins comprendre ça ou c'est trop demander ?
|- Comment ça tu ne veux plus ?, cria-t-il d'un ton désinvolte. Putain c'est une blague ?
|- Je t'avais dis que j'y réfléchirai, et bien ma décision est prise. Je ne veux plus t'entendre parler d'eux, c'est de l'histoire ancienne maintenant.
| Tu rigoles j'espère ? Tu crois que je me suis donné tous ce putain de mal de chien pour que monsieur change d'avis ?
|- Je ne t'ai rien demandé ! C'est toi qui a voulu prendre les devants.
|- Bordel mais je vais te trancher la gorge ! Tu me déçois tellement là ! Où est passée ta froideur ? Tu t'es ramolli du cerveau ou quoi ?
|- Laisse cette histoire de côté tu veux ? J'ai tourné la page et je me fiches complètement de ce qu'il peut bien arriver à ces gens. Mais je ne t'autorise pas pour autant à les approcher. Laisse les vivre leur vie, je vivrais la mienne.
|- On dirait que tu ne réfléchi plus du tout comme un gars raisonnable. Tu regretteras de ne pas profiter de l'occasion.
|- Je ne penses pas, non. Bon Pépéto je te laisses, on m'attend.
|- On t'attend ? Je le savais, C'est ta gonzesse qui te ramoll-...
Je raccroche sans même le laisser terminer, ce signe d'irrespect me coûtera cher. Mais Je me fiche bien de ses remarques désobligeantes. Franchement ? Qu'est-ce-que ce vieux schnock a de bon à me dire ? J'en viens vraiment à me dire que je ferais mieux de m'éloigner de lui et de tous ses caprices si je tiens assez à Gaby. Ces deux là ne s'entendraient pas s'il s'avaient à quel point ils pensent diamétralement différent. Pépito agit par la force tandis que Gaby n'a d'armes que sa douceur.
Enfin bref, me voilà enfin arrivé devant cette porte que je n'avais plus franchie depuis un lustre. Il faudrait vraiment que je pense à me faire un double des clés, parce que je me retrouve à toquer sans même être sûr que quelqu'un soit là pour m'ouvrir. Gaby ne rentrant pas du boulot avant un moment, je me retrouve vraiment à la porte.
Je toque une première fois de trois coups successifs assez calmes, mais je perd de ma patience après plusieurs essais et je ne sais pas exactement quand, mais je me retrouve vite à taper sur la porte comme quelqu'un qui tente d'échapper à son poursuivant.
Soudain une petite voix se fait entendre :
- Je vais appeller la police !
- La police ?! Ah non ça ne va pas du tout ! Je ne suis pas venu jusqu'ici pour souffrir, okay ?
Un court instant de silence précédé de cette interrogation stupide :
- Lane ?
- Qui d'autre ?
Elle m'a reconnu de par mon attitude, moi j'ai réussi à savoir qu'il s'agissait d'Abby grâce à sa petite voix douce. Elle prend un moment, et j'en viens à comprendre qu'elle ne sait pas ce qu'elle doit faire.
- Je peux t'ouvrir la porte ?
- C'est à moi de te poser la question.
- Non je veux dire... Gaby sait que tu es là ?
- Eh bien, c'est ta soeur qui m'envoie.
J'entend une clé tourner dans la serrure et la porte s'ouvre subitement sous mon nez. C'est une Abby en vêtements décontractés comme j'aime la voir qui se présente. Deux couettes basses, un short et un haut de pyjama, les pieds nus et un air excité dessiné sur son sourire, c'est ce qui m'accueille à la maison.
- Vous avez fait la paix ?!, demande-t-elle avec énergie.
Je ne lui répond même pas. Je préfère faire un pas en avant en laissant tomber mon sac pour avoir les mains libres lorsque je l'attirerai contre moi. Je la sers fort dans mes bras et elle enveloppe mon dos de ses mains. Nous restons un moment à ne plus compter les secondes car seul l'instant présent de nos retrouvailles compte.
- Je ne voulais pas le croire quand Gaby m'a dit que c'était fini pour de bon entre vous. Pour moi, tu étais l'homme qu'il lui fallait et le seul beau frère que j'accepterai. Je suis tellement mais alors tellement heureuse que tu sois de retour !
Abby me regarde dans les yeux un brin d'espoir et de nostalgie qui s'accapare d'elle. C'est lorsque ses yeux se mouillent et que des larmes coulent sur ses yeux qu'elle me prend au dépourvu. Elle balbutie entre deux sanglots
- Et le fait qu'elle était enceinte n'arrangeait rien. Je savais qu'elle souffrirait énormément si elle devait élever votre bébé toute seule. Non, même avec un autre ça aurait été insurmontable ! Tu es le seul qui pouvait la faire rire, et depuis que tu es parti elle n'avait plus ce même sourire. Et puis surtout, le bébé aurait souffert de ne pas connaître les blagues pourries de son papa.
- Mais qu'est-ce-que vous avez tous à critiquer mes blagues ?
- C'est parce que..., prononce-t-elle diffucilement en reniflant. Maintenant Gaby devra élever deux gamins. Et puis Lane... Merci, merci infiniment de ne pas les avoir abandonnées. Merci d'être revenu.
Abby se détache de moi tout sourire.
- Et si pour fêter ça je te préparer quelque chose de spécial ? Tu as envie de quelque chose ?
- Merci, mais je suis rassasié.
- Tu as déjà mangé ?
- Oui, des tonnes de Twix.
- Mais c'est pas du tout sain ça, se révolte-t-elle. Qui t'as laissé manger ça ?
- Gaby...
- C'est pas vrai, éclate-t-elle de rire. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Ça te va si je te prépare un smoothie bien nutritif ?
Je la laisse partir en cuisine et j'en profites pour récupérer mon sac et... le tableau ! Je le découvre abandonné sur le sol comme un vulgaire chiffon. Je suis sur le point d'hurler de frustration et de stress mais heureusement il n'a rien. Le canvas n'est pas abîmé. Quel soulagement je vous jure ! C'est quand même des heures de travail acharnées que j'ai failli détruire à cause de ma fameuse maladresse. Mais plus que ça, cet objet a une symbolique personnelle particulière qui vient ditectement puiser dans mon coeur tout l'espoir qu'il lui fallait pour continuer de battre et de se battre.
Je dépose le tableau avec une attention qui m'est particulièrement rare sur la table basse de Gaby, contre le mur pour qu'elle puisse l'admirer avant de dormir, et en se levant. Elle se vera elle, mini Gane et pensera donc surtout à moi à chaque fois.
Ensuite, je laisse tomber mon sac par terre et me dirige dans la salle de bain pour rafraîchir mon visage. J'ouvre le robinet, me regarde dans le miroir et c'est le choc. Une grosse déception, un soupçon de dégoût et une haîne immense qui me ronge. Il y a quelque chose sur mon visage. Non pas la cicatrice que m'a faite Adam sur le soucil gauche et qui m'a laissé irrémédiablement une abscence de poils que dessine une courte ligne verticale. Il a failli me tuer, et cette cicatrice me rappelera à jamais ce jour où Gaby m'a appellé à son secours moi, celui qui l'avait pourtant trahi.
Ce n'est donc pas cette cicatrice qui me choque non. Il y a quelque chose sur mon visage, un truc déplaisant. Mais non, je dois me tromper, ce n'est pas moi.
Le miroir est cassé, voilà tout. Il ne fonctionne plus comme il devrait.
Je gratte sur ce dernier dans l'espoir d'enlever cette chose hideuse que je pense être un post-it ou quelque chose du genre, mais sans résultats. C'est horrible. C'est la pire chose qui pouvait se produire maintenant ! Comment je fais pour séduire Gaby avec un bouton sur le front ?!
C'est sûrement la faute aux Twix...
Je vais pleurer, c'est pas possible. Je hurle ma rage pour extérioriser. Comment faire pour camoufler un bouton ? Du fond de teint ?
- Abby !, criais-je son nom en accourant vers la cuisine. Il est où ton fond de teint ? C'est une urgence capitale !
Elle arque un sourcil d'un air qui me juge. Et je me reprend aussitôt :
- C'est pas pour moi, hein ! C'est pour... euh...
- Je ne te juge pas Lane, je t'accepte tel que tu es.
- Mais non !
- Je vois pourquoi tu cherches du fond de teint. C'est aussi évident qu'un bouton au milieu du front- euh, se rectifie-t-elle sarcastiquement. Que le nez au milieu du visage
- Ne me clash pas, la lorgnais-je. Alors il est où ce fond de teint ?
- Aucune idée, il faudra demander à Gaby. Je ne me maquille pas moi.
- Ça explique beaucoup de choses !, me moquais-je. Et demander ça à Gaby c'est la pire idée du siècle.
- Alors apprend à aimer tes imperfections.
Aimer mes imperfections ? Je ne peux pas malheureusement, je ne possède que des perfections.
- Tiens, me tend-t-elle un verre plein à ras bord d'un smoothie à la couleur verdâtre.
- T'as mis quoi dedans pour que ça soit aussi vert ?
- Du kiwi, beaucoup de kiwi. Gaby y est accro dernièrement. Elle en mange pour le petit déjeuner, le diner, le souper, et elle grignote du kiwi entre les repas.
Je souris en prenant ma première gorgée du breuvage. Je m'éloigne un mois et voilà ce qu'il advient de mon Petit Coeur : elle se trouve un amour inconditionel pour un autre poilu que moi.
- C'est sûrement le bébé qui nous montre ses préférences alimentaires à l'avance. Au fait, vous avez réfléchi à un nom ?
- On vient à peine de se reconstruire ensemble, mais ça ne tardera pas.
Elle acquiesce et verse sa portion de la boisson dans son verre. Pendant ce temps, je sors mon portable pour retirer le mode silencieux que j'avais mis préalablement pour que les appels incessants de Pépéto ne me dérangent pas. Je vois qu'il s'est résigné au bout d'une douzaine d'appels. Mais après ça, c'est sa fille qui m'a harcelé. La routine quoi.
Elle m'a même laissé un message disant : "rappelle-moi c'est urgent". Ce genre de message n'étant pas trop son genre, je ne me risque pas à l'abandonner. Elle est chiante et collante, mais elle reste un être que j'apprécie au fond, lorsque je me force.
|- Ah ben enfin quoi ! Pourquoi tu ne rappelles que maintenant ? Je t'ai appellé 5 fois et si ça continuait je n'allais plus avoir assez d'unités pour te faire chier demain. Bref, c'est pas la question ! T'as lu mon message ? Ça disait urgent, et ça l'est. À 18 heures j'ai une compétition, ça va être une course très importante pour moi, je me suis entraînée comme une folle. Si j'arrive dans le top 3, j'aurais la chance d'être contactée par un sponsor et ça pourrait lancer ma carrière d'athlète ! T'imagines ? Le rêve d'une vie ! Je veux absolument que tu viennes me voir ratatiner mes adversaires et franchir la ligne d'arrivée les doigts dans le nez. Je te jure que je mettrais mes index dans mes narines pour narguer tous ces gros cons ! Alors tu viendras hein ? S'il-te-plait s'il-te-plait. Alors hein ? De toute façon t'as pas le choix, Papá va te tordre les genous de toute manière, alors si tu veux que je te défende il va falloir le mériter.
- Okay, Dis-moi la vérité maintenant. C'est vraiment moi que tu veux voir venir ?
- Bah non patate ! Je me fiches les castagnettes de toi, espèce de macaque ! Je t'utilises comme prétexte pour que tu invites mon mari à venir me voir sans attirer les soupçons de Papá.
- Quel mari ? Espèce de grande folle ! Je blaguais quand je disais que j'allais te trouver un prince charmant. Ça n'existe pas.
- Je te donne jusqu'à 18 heures pour me faire rencontrer mon mari. Si d'ici là tu ne viens pas, ou sans lui, je te jures que je change de régime alimentaire.
- Ça veut dire quoi ça ?
- Que je vais me faire du macaque en brochettes. Bref, ça sera tout pour moi. Je te laisse, mais si tu ne tiens pas ta promesse je promets de te mordre jusqu'à la moelle.
Et elle raccroche sur cette touche qu'elle veut menaçante. Ce qu'elle ne sait pas c'est qu'elle n'est clairement pas menaçante, et qu'elle ne ferait même pas peur à un chaton. Et puis qu'est-ce-que j'ai à y perdre ? Ça fait un bail qu'elle veut rencontrer ce beau brun charmant qu'elle considère déjà comme sa propriété. Si seulement elle savait qu'Austin dont je n'ai fait que vanter les mérites n'est pas à un cheveu proche de celui qu'elle s'était imaginée. Il se moquerait d'elle à chaque occasion, la taquinerait à tout bout de champ et la prirait d'arrêter de lui coller aux basques en s'essayant à des techniques ancestrales de camouflage. Le truc c'est que je n'ai jamais parlé d'elle à Austin, les gamines dans son genre ne l'intéressent pas. Il préfère les filles de grandes tailles, sauvages et qui savent s'affirmer. Et en plus de ça si elles ont des formes là où il faut ça ne peut être qu'un plus. Désolé de le dire, mais juvia n'a rien qui lui ferait tourner le regard vers elle. Seulement bien-sur si elle l'y oblige, et c'est certainement ce qu'elle fera.
Mon pauvre Austin. Désolé de te faire ça.
J'envoie un message à cette crétine pour lui rappeller qu'elle aurait pu au moins m'indiquer le lieu de rendez-vous. Elle me répond quelques temps plus tard qu'il s'agit du stade Ilégay tout en me rappellant que je ferai mieux de me pointer à temps.
Je passe un coup de fil pour arranger le coup avec Austin, qui ne se doute pas mais alors pas du tout de la supercherie. J'ai de la peine ppur lui et je viens à me dire qu'avec Juvia, il risque de faire appel à l'association des hommes battus. Puis je penses à mon Petit Coeur et je me dis que ça serait un bon rendez-vous pour célébrer nos retrouvailles. Alors tant pis pour Austin, j'ai mes priorités. Juvia monopolisera Austin, ce qui me permettra de rester seul avec Gaby. C'est clairement un double rendez-vous mais ça, je suis le seul à le savoir.
Je passe donc un appel à Gaby pour lui proposer de nous retrouver au stade. Elle pense que ça sera un bon moyen de se rapprocher de Juvia, et de passer du temps avec moi. Je raccroche l'esprit beaucoup plus appaisé par rapport à cette sortie qui ne m'emballait pas au début.
Je retrouve Austin qui nous conduit au stade avec la voiture de Chase qu'il emprunte assez souvent. On retrouve Juvia peu de temps avant que sa course ne démarre, juste assez pour qu'elle ait une rapide discussion avec Austin qui servirait à la boooster. Mais au final, je ne pense même pas qu'elle ai besoin qu'on la booste, la fille est déjà assez énergique comme ça. Regardez simplement juste sa tête de perverse quand elle m'aperçois enfin. Elle arrive en sprintant jusqu'à nous et hurle un faux plaisir de me voir. Son ton sarcastique est bien perceptible, et Austin n'a même pas le temps de le remarquer qu'elle le bombarde de questions.
- C'est toi Autin ? Levi m'a beaucoup parlé de toi ! (Elle ne s'arrête pas de parler bien-sûr, pourtant Austin tente plusieurs fois de corriger son nom, sans résultats. Elle est trop bornée et n'écoute jamais.) Je suis honorée de faire ta connaissance ! J'attend ce jour depuis ma naissance tu sais ? Et je ne suis pas déçue. Je suis ta plus grande fan ! Et quand je te regarde, je réalise que t'es pas bien du tout... euh je voulais dire que t'es pas mal du tout ! Excuses-moi, je perds mes moyens.
- Euh ouais..., fait mon ami pris de court. Bah enchanté de même.
- Eh dis, tu te rends compte que tu viens de kidnapper mon coeur ? Je suis outrée, à ce train là tu peux aussi avoir mon âme et mon corps.
- Quoi ?, réplique-t-il un sourcil arqué d'un air abassourdi en me lançant un regard.
- Par contre si tu touches à mon corps avant le mariage, c'est Papá qui ne sera pas content. Mais c'est pas grave, tu n'auras qu'à m'épouser et ça sera réglé. De toute manière le mariage se fera pour sure ! Il faudra juste éviter de me mettre enceinte avant.
Austin plisse des yeux et me lorgne d'un regard qui me poignarde de questions. Je fais mine de rien, mais ça l'énerve encore plus.
- Je comprend pas tous en fait, fait-il en me regardant moi.
- C'est pas grave !, répond la bavarde. Je t'expliquerai tout plus tard, là je vais bientôt aller courir. T'as vu ? Ta femme est une athlète, tu peux en être fier ! Ce que je peux te dire, c'est qu'on a été destiné l'un pour l'autre avant même notre naissance. Je suis ta promise. Mais pas d'inquiétudes, je serais une parfaite épouse ! Je te cuisinerai de bon plats, je m'occuperai des enfants et je te rendrais heureux au lit.
Les yeux d'Austin se font globuleux et je dois répliquer pour calmer la gamine en chaleur :
- Juvia, une épouse ne se définit pas dans les tâches ménagères qu'elle peut accomplir. En fait ça pourrait très bien être l'inverse. Austin pourrait bien vouloir être celui qui cuisine et s'occupe des enfants.
- Oh mon dieu ! Jamais ! Si Papá apprend que tu es un homme au foyer qui n'a pas de boulot il refusera cette union et nous devrons nous marier dans l'illégalité.
Un mariage accepté par Pépito est déjà quelque chose d'illégal...
- Pas besoin de ton père pour refuser ce mariage, je m'oppose à-..., réplique mon meilleur ami avant que je ne lui bouche la bouche de ma main pour répondre à sa place.
- Pas de soucis, Juvia. On vera comment les choses évolueront.
- Oui, mais je veux que tu saches que je t'accepte tel que tu es. Alors ça ne me dérange pas de travailler pour subvenir à tes besoins.
- Je suis informaticien bande de détraqués !, s'énerve-t-il en dégageant ma main. J'ai un salaire et je vis très bien seul.
T'es un hackeur et tu vis dans le noir. Sur ce coup, j'avoue que vous feriez un joli couple.
- C'est vrai ? Mais c'est magnifique ça ! Dans ce cas je serai l'épouse parfaite qui te rendra heureux dans ta vie professionnelle et privée.
- Tu veux dire que tu vas le satisfaire au lit ?, demandais-je sans retenu.
- Tout à fait ! Tu ne m'en crois pas capable ?
- Je crois surtout que tu es trop pucelle pour te proclamer compétente.
- Mais je suis compétente ! Et puis mêle toi de tes affaires toi, nos affaires de couple ne te regardent pas. Bref, je vais devoir y aller mais on se retrouve tout à l'heure pour signer les papiers. En attendant tu peux te placer aux premiers rangs pour mieux m'admirer, après tout tu es VIP.
- Et moi alors ?, fis-je mécontent.
Elle se casse sans même me répondre. Alors je me dirige vers les premiers rangs mais Austin m'aggripe l'épaule et me stoppe net. D'un ton pas des plus agréables et d'un regard assassin, il s'exprime :
- C'est quoi son problème ? Où plutôt, c'est quoi ce délire de mariage. Tu m'as fiancé sans mon accord ou quoi ?
- Bah c'est la fille de Pépito tu vois, c'est un bon parti.
- Mais tu te fous vraiment de ma gueule ? C'est une blague hein ?
- Non, c'est un piège. Maintenant tu peux toujours demander le divorce.
- Si je fais ça son père me traquera, pas vrai ? Attends, il est au courant au moins ? C'est lui qui est derrière tout ça ?
- Mais non, pas de panique. Juvia est juste une ado qui délire sur toi sur le dos de son père. Il te suffira de lui briser son petit coeur et tout sera réglé. Mais je te le dis, si tu la fait trop pleurer je m'occuperai personnellement de ton cas.
- Je ne veux pas la blesser moi, je ne suis pas un monstre. En fait, c'est toi le malade qui a tout organisé ! C'est à toi de régler ce problème !
- Ah ça non, je ne peux pas être Cupidon et la Briseuse de coeur en même temps, ça n'a pas de sens.
- Quelle enflure je vous jure. Je te tuerais gratuitement, même si j'étais un mercenaire.
- C'est pas gentil ça.
- T'as de la gentillesse toi en me vendant comme ça ?
- Désolé, je n'ai jamais eu cet article en magasin. Et puis dit comme ça, tu passes pour une prosti-pute.
Il soupire et répond en regardant mon visage :
- D'ailleurs, t'es au courant mec que t'as une affreuse pustule sur le front ? Ça doit être le karma.
La belle voix de Gaby nous interpelle et je me retourne pour apercevoir ma bien aimée s'avancer rapidement vers moi. Je cache le bouton derrière une touffe de cheveux et serais près à lui ouvrir mes bras si cette énergumène ne l'accompagnait pas. Qu'est-ce-qu'il fait là celui là ? Non mais dites moi que je rêve ! Il est venu ruiner le double rendez-vous qui se fait normalement par pairs, gâcher mon moment rien qu'avec Gaby et peut-être même me la voler ! Mais je me rappelle assez rapidement que ce plouc est gay et que c'est moi qui l'intéresse, et là j'ai peur pour ma peau.
Je fais semblant d'être heureux de le rencontrer ici, tout en prenant la main de Gaby pour l'approcher de moi.
- Oh mais qu'est-ce-qui t'amène ici Donald ?
- Non moi c'est Mikey, s'amuse le plouc.
- Ah oui, les deux sont signés Disney du coup j'ai confondu haha (je sors mon merveilleux faux rire).
- Pas de soucis. Et pour te répondre je suis venu pour te présenter des excuses par rapport à ce matin. J'ai été très impoli et indiscret.
C'est drôle, je suis bien pire et ça ne me donne pas de raison suffisante pour m'excuser, au contraire ça me fait marrer. Je veux dire, impolitesse et indiscrétion sont mes points forts. Mais bon, je suppose que ce gentil bonhomme est d'un tout autre genre.
- Pas de problème, tu es pardonné.
- Tu vois, convient Gaby. Je t'avais dit que ça ne le dérangeait pas plus que ça. Au contraire, ça l'a amusé de te rencontrer sous de tels circonstances, pas vrai ?
C'était surtout bizarre, parce que je suis passé de possessivité jalouse à un choc intime. Je savais que j'avais du succès, mais je n'aurais pas cru que je pouvais plaire à mon propre sexe.
J'acquiesce pour faire mine d'approuver les paroles de mon Petit Coeur.
- Oh Austin, tu es là toi aussi ?, surprend Gaby.
On fait si on est tous là, c'est bien à cause de lui.
- Mikey, je te présente Austin. C'est un vieil ami de Levi.
Le blond tend sa main au brun. Il se saluent amicalement en se présentant bien que Gaby l'ai déjà fait. Ensuite, on s'assied tous. Je me mets entre Austin et Gaby tandis que Mickey Mouse se pose à côté de mon Petit Coeur.
- Mec, tu m'avais pas dit que vous vous étiez réconciliés, me parle tout bas Austin. J'ai bien fait de lui passer ton adresse, pas vrai ?, fait-il fier de lui.
- Ouais, mais la prochaine fois demandes-moi mon avis.
- T'aurais jamais accepté, alors j'ai appris à n'en faire qu'à ma tête pour ton bien. Et puis tu es le plus mal placé pour dire ça.
Je hausse les épaules amusé, sachant qu'il a absolument raison.
- C'est donc lui le collègue qui te rend jaloux ? Je le vois pour la première fois.
- Je suis bien mieux que lui alors pourquoi je serais jaloux ? Et puis Gaby ne l'intéresse pas.
- Si Gaby ne l'intéresse pas, je me demande bien qui peut.
- Je vais te le dire, mais ne rigole pas.
Il acquiesce pour me faire comprendre que je peux le croire. Alors je lui dis simplement que c'est moi qui l'intéressait. Et je regrette aussitôt de lui avoir confié ce secret. Cet abruti sort ses grands yeux en pouffant de rire. Son amusement s'intensifie au fur et à mesure, et il vient même à interpeller le principal concerné.
- Ce mec ici présent t'a fait de l'œil ?, demande-t-il directement à Mickey la souris.
Ce dernier prend un air naturel et un fin sourire en répondant :
- Il a juste piqué ma curiosité, alors je voulais me rapprocher de lui. Mais j'ai vite appris qu'il était déjà pris, par Gaby qui plus est. Alors on peut dire que ça n'a pas duré bien longtemps, fini-t-il d'un rire gêné.
Bordel de cul, à la vue de l'expression d'Austin je sais que c'est un dossier qu'il gardera en poche un bon bout de temps. En attendant, son attention est rivée sur le blond. Et en fronçant ses sourcils, il demande sans le moindre tact mais de manière sérieuse :
- Donc t'es gay ?
- Tout à fait.
Je vois dans son regard une sorte d'appréhension, ou de recul par rapport à l'orientation sexuel de la souris. Et je peux sentir l'envie fulgurante d'Austin de lui poser des questions, sûrement indiscrètes. Mais plus que ça, après un long moment de silence durant lequel les deux hommes se regardèrent, mon ami adopte un comportement quelque peu enclin de curiosité et de répulsion. Il demande même :
- Donc il y a des chances pour que là maintenant tu ais envie de t'envoyer en l'air avec moi.
Mais qu'il est grossier ce con, c'est ce que j'aime chez lui. Il ne fait jamais de concession. Alors voyant les yeux globuleux de son interlocuteur, je vois que mon Petit Coeur se prépare à le réprimander. Mais le blond lui donne tout de même une réponse :
- Être gay ne signifie pas vouloir coucher avec n'importe qui du moment que c'est un homme.
- Quel soulagement, rétorque Austin. J'aimais pas la manière dont tu me regardais.
Cet abruti a réussi à détruire la belle atmosphère amicale qui s'était créée entre nous tous en un claquement de doigt. Pourtant, je ne discerne aucune crispation venant du blond. En fait, il a l'air amusé :
- Dis-tu cela parce que tu te sens oppressé par ma sexualité, ou bien c'est simplement une farce ?
- Je me fiches complètement de ton orientation sexuelle, c'est juste que je ne suis pas à l'aise. Voilà, se choque-t-il. Tu me regardes à nouveau intensément ! Je sais que mon minois est agréable à regarder, mais faut se calmer des fois.
- Je ne fais qu'examiner tes expressions et ta gestuelle en vu de savoir si ce que tu dis correspond à ce que ton corps essaye de montrer. Et j'ai bien l'impression que ton corps te trahit.
C'est vrai, c'est un psy lui aussi après tout. Je l'avais oublié.
- Et il dit quoi mon corps ?
- Que tu es curieux, et non pas exaspéré comme tu t'essaye à le montrer. Tu fronces les sourcils, mais ton buste est dirigé vers moi montrant que ma personne t'intéresse. De plus, je remarque que tes épaules sont un peu tendues. Je suppose que cette discussion doit te rendre nerveux. Je pourrais donc supposer que ça doit être la première fois que tu rencontres un homosexuel.
- Oui et alors ?
- Aurais-tu des insécurités ou même des peurs liées à ta sexualité ?
- Quoi ?!, s'enflamme Austin. Mais ça va pas la tête ?
- Ce n'est pas le cas ?
- Mais pas du tout ! Je suis hétéro et ça a toujours été le cas !
- Oh et bien excuse-moi, je me suis emballé.
- Franchement c'est n'importe quoi !
Mon ami devient rouge pivoine. C'est sûrement la frustration et la colère. C'est pas tous les jours qu'on remet en question ses goûts, lui qui est un vrai coureur de jupons.
- Je suis pas gay, ni bisexuel ni asexuel ou tout ce que vous voulez qui se termine en sexuel, excepté hétéro. Franchement, dites-moi que je rêve.
On le laisse vociférer tout seul pendant que la course débute. Je reconnais tout de suite Juvia dans la foule de coureuses. En même temps, comment ne pas remarquer cette gamine qui fait des gestes énormes dans notre direction. Elle envoie même des baisers volants à Austin, qui ne lui prête même pas attention tellement il est dans ses pensées.
Bref, la course débute, et tout ce que je peux voir c'est un paquet de personnes qui tapent le sprint de leur vie. Peu à peu, l'écart se creuse et les quelques athlètes en tête se font remarquer particulièrement. Un premier tour autour du terrain se fait, avec le même trio de tête qui perdure jusqu'au deuxième tour. Je les regarde attentivement et ce sont trois filles qui n'ont rien en commun avec la petite de Pépito. Elle en fait du bruit mais quand il faut passer à l'acte elle disparaît. Je vais tâcher de bien m'en souvenir pour la faire chier. L'envie d'inviter son crush à une course qu'elle n'est même pas sûre de gagner ne lui reprendra plus.
Et pendant que le dernier tour se fait, et que tout espoir de la voir surgir de nulle part disparait, et bien elle surgit vraiment de nulle part.
Vous voyez cette fille un poil plus petite que les autres avec sa mèche rose qui se remarque à mille kilomètres, et qui arrive d'un coup à se détacher du bloc de coureuses à la traîne derrière les trois premières ? Et bien c'est bien Juvia. Avec ses grands pas et ses mouvements de bras acharnés qui lui permettent de garder un rythme régulier, elle prend de la vitesse. Beaucoup de vitesse ! Bordel qu'est-ce-qu'elle est rapide ! Quand je vois ça, j'ai l'impression que ce sont les autres qui sont lentes. J'ai l'impression qu'elle porte les sandales ailées d'Hermès dans Percy Jackson, tellement ses mouvements sont fluides qu'on voit à peine ses pieds toucher le sol. Elle a clairement des ailes au pieds.
Alors avec de l'assurance, elle avance jusqu'à arriver à rattraper la troisièmes coureuse sans lui laisser le temps ou l'occasion d'accélérer. Elle lui arrache clairement la troisième place, la faisant dégager sans pitié du podium. Elle la laisse derrière elle comme une figurante et s'en va à la chasse des deux autres filles. Elle fait le même coup à la numéro deux et la catapulte à la troisièmes place sans aucun mal. Je vois bien que cette dernière accélère, mais sa position ne s'en vera pas changée. Enfin, la numéro un tourne la tête pour apercevoir cette bête déferlante arriver en trombe. On dirait une course poursuite plus qu'autre chose à présent. La première accélère à son tour, et elle puise dans ses dernières ressources pour maintenir sa place. C'est sûrement l'adrénaline qui les rend si vives et énergiques, parce que je ne pensais pas qu'on pouvait s'acharner autant pour un titre.
Enfin, la ligne d'arrivée est franchie par une brune au sourire mi-exténué et mi-euphorique. Elle est vite suivie par la latina qui démontre aussi une grande fatigue. La première lève les bras en l'air pour fêter sa victoire en se tournant vers Juvia, histoire de lui montrer qu'elle la battue. Juvia la félicite avec applaudissement, mais je vois dans ses gestes qu'elle est déçue. Tout de même, il faudra que je la félicite pour cet exploit. Et puis soyons honnêtes, si la distance avait été plus longue c'est Juvia qui l'aurait emportée. Elle est plus résistante physiquement et son endurance additionnée à sa vitesse lui auraient certainement permis de rattraper miss numéro 1.
N'empêche je suis fier de cette enfant, et dire que j'avais perdu foi en elle.
Je me lève donc pour exprimer cette fierté et crie son nom en levant les bras pour qu'elle me remarque. Gaby, se prend vite à mon jeu et les cris se font plus forts. À tel point que la détentrice de la médaille d'argent nous remarque enfin et sans m'étonner, elle se met à hurler à son tour son propre nom. Le public est ahurie par son comportement et beaucoups se mettent à rire de plus belle. Mikey, qui s'était lève aussi continu d'applaudir la majorité des contestants et Austin foudroie ce dernier du regard.
- C'est ici que ça se passe, enroulais-je ses épaules de mon bras pour le forcer à regarder en direction de notre petite championne.
Il se met alors à applaudir et puis se rend compte :
- Elle va vouloir me faire signer ses papiers de mariage là, non ?! Elle blaguais pas hein ?
- C'est Juvia, mec. Tout ce qui te concerne est sérieux à ses yeux.
- Je vais... rentrer. Faut pas qu'elle m'attrape avant. Je vais prendre la voiture, et... Attends tu crois qu'elle est plus rapide qu'une voiture ?
- Tu veux tester ?
- Ne lui dis pas où je vais. Et ne lui donnes surtout pas mon adresse, c'est compris ? (J'acquiesce) Jure le.
- T'as pas confiance ?
- Tu ferais confiance à celui qui te balance à une folle psychopathe ?
Il me donne une tape et salut Gaby en nous félicitant à nouveau pour être de nouveau ensemble. Puis il regarde la souris et serre les lèvres :
- Et que ça soit clair, je ne m'intéresse qu'aux femmes.
Mickey sourit en lâchant un petit rire. Les deux se quittent sur de bonnes bases, ce que je pensais impossible vu le caractère lourd de mon ami.
- Il est définitivement gay, fait remarquer le blond d'un air blagueur. Je dirais même qu'il doit en pincer pour moi.
J'eclate de rire et leur demande de m'excuser deux secondes. Je m'absente pour rattraper Austin et lui sortir la carte de visite de Mickey Mouse. Il regarde d'un air hébété le papier que je lui tend :
- C'est quoi ?, demande-t-il en me jaugeant.
- La carte du blond, au cas où tu voudrais en savoir plus sur le monde sodomique des gay. Allez boire un verre avant.
- Quoi ? Tu t'y mets aussi ?!
- Je te rend une faveur, il a dit que tu en pincait pour lui, alors je me suis dit que ça serait drôle de faire ça.
- En fait tu m'arrange des coups par-ci par-là pour mieux te marrer derrière mon dos c'est ça ?, fait-il référence à Juvia vu que je suis le principal suspect de son malheur.
- Oui en parti. Et puis qui sait, peut-être que dans le processus l'un des deux sera ton futur partenaire ?, lui lançais-je un clin d'oeil.
- Je ne suis ni gay ni pédophile, la prochaine fois trouve moi une bombe de notre âge qui ne porte pas de bite.
J'eclate de rire et lui répond qu'il m'en demande trop là. Je m'en vais retrouver les autres tandis qu'il démarre la voiture. J'assiste à la remise des médailles, qui n'a rien de banal. Je sais pourquoi ce jour-là la médaille d'argent a donné l'impression d'avoir plus de valeur que celle en or, c'est à cause de Juvia. Elle a carrément volé la vedette à la championne. Bon on l'y a un peu poussé avec nos cris et nos sifflements qui lui on donné de l'assurance. Mais cette fille ne connaît vraiment aucune limite. Comme promis, elle a mis ses index dans son nez en ricanant comme une écervelée. Elle a même fait un long, voir très long speech pour s'adresser aux sponsors et leur faire comprendre qu'elle attend leur appels nombreux. Mais avec son comportement, je me demande s'ils auront vraiment l'envie ou même le courage de bien vouloir d'elle.
Après ce moment de folie, elle a foncé vers nous en hurlant la disparition de son fiancé. J'ai dû lui trouver une excuse, alors je lui ai fait croire qu'il est parti acheter un costard blanc pour le mariage, et elle y a cru.
Finalement, tout-le-monde reste chez soi. Et je vais enfin de putain de pouvoir rester seul avec Gaby ! Voilà que je me met à parler comme Pépito...
Bref, nous nous tenons main dans la main comme on ne l'avait pas fait depuis très longtemps pour rentrer à la maison. Gaby sonne à la porte et Abby lui ouvre comme si elle était une petite souris. Elle se met à chuchoter :
- Toi tu entres et tu t'occupes de l'invitée et toi (fait-elle en m'aggripant le bras) tu ne fais pas de bruit et tu vas te cacher dans la chambre.
- Quel invité, demande Gaby perplexe.
- Bah je sais pas moi, c'est une fille qui a débarqué tout-à-l'heure et a demandé à te parler. Par contre je ne sais pas si elle pourrait le reconnaître.
- Pas de soucis, je sais me camoufler quand il le faut.
Gaby me faisant confiance, elle s'avance donc en première en direction du salon tandis qu'Abby et moi nous dirigeons discrètement dans la première chambre qui se présente.
- C'est qui ?, je demande curieux.
- Aucune idée, elle est juste arrivée dans un de ces états je te raconte pas. On aurait dit qu'on avait tenté de la tuer.
Je pense qu'il doit s'agir d'un patient de mon Petit Coeur. Franchement, qu'ont tous ces gens à essayer de nous empêcher de passer un moment ensemble aujourd'hui ?
- Et elle ressemble à quoi ?
- Elle est super jolie, avec un piercing sur le nez. Et je sais pas si elle est Japonaise, Coréenne ou même chinoise, mais elle est asiatique.
J'arque un sourcil, stupéfait. Un piercing et un visage asiatique ? Ça ne peit pas être elle ? C'est pas vrai, non c'est sûrement une erreur. Qu'est-ce-qu'elle voudrait à Gaby ? C'est lié à moi, c'est sûr à deux milles pourcent.
Je sors de la pièce en direction du salon, sous les grimaces d'Abby qui tente de me retenir. Mais il faut que je vérifie, je dois en avoir le cœur net. Alors je me pose contre le mur en faisant gaffe à ne pas me faire repérer. Et je la vois, cette salope au sourire de vipère effacé par la peur. Daphné est japonaise de père et de mère américaine. Son paternel est le putain de flic qui m'a arrêté et envoyé derrière les barreaux, sans omettre les traitements qu'il m'a fait subir avant lorsque j'étais à sa merci. Tel père tel fille. Les deux sont sans coeur, ils vous feront croire qu'ils vous aiment bien pour retourner leur veste au moindre faux pas. Avec sa longue chevelure raide et brillante, ses yeux noisettes bridés et sa grande taille. Elle parait mignonne et gentille, c'est sûrement ce que doit penser Gaby en ce moment.
Je tend l'oreille pour entendre leur discussion mouvementé :
- Du calme, la stimule Gaby. Je vois bien que tu es paniquée.
- Comment je peux me calmer ? Ce fou ! Cet espèce de monstre a osé faire ça !
- Qui ça ?
- Mais ton patient ! Adam Lane était ton patient pas vrai ? Mon père dit que c'est forcement lui, ça ne peut pas en être autrement. Mais même en sachant qui est le coupable, on ne peut pas l'attraper pour l'instant. On ne sait pas où il se trouve, et il n'en a pas encore fini puisqu'il ne m'a toujours pas attrapée. Alors papa veut juste me protéger, c'est sa priorité. Mais ça ne changera pas que Lane tentera de me traquer. S'il-te-plait toi qui le connais si bien, dis-moi où il se trouve qu'on en finisse. Où alors essaye de lui faire changer d'avis ! Je t'en prie, je ne veux pas mourir.
- Il ne t'arrivera rien, alors dis-moi clairement ce qu'il s'est passé.
- Mais c'est Lane, il a enlevé Zed, Bryan et Amar ! Et je sais que je serais la prochaine.
Ma respiration cesse un instant, et je crois que le temps s'arrête le temps que je comprenne ce qu'il se passe. Furieux, je fonce vers la porte que je ne fais pas attention à refermer discrètement. Et puis tant pis, il y a plus urgent comme régler le compte d'un vieux schnock...
Je vais en faire des pépites que j'éparpillerai au gré du vent.
○○○
Yooo guyyys how ya doin ? Les vacances ca se passe bien ?
Moi jsuis à Bordeaux, j'ai un rhume ( en été oui c normal qd on se couvre mal le soir) et j'ai passé ma journée (+ d'autres mais moins ardemment) sur ce ptn de chap qui ne voulait pas s'ecrire fooyfoyxouxohx il m'en a donné du fil a retordre. Entre la fin des exams, le manque de motivation et la flemme, ou des fois des blancs ou je sais pas quoi écrire. Il m'en aura fallut du temps.
Bref, j'ecris ce nda en me mouchant le nez 4 fois par paragraphe, je ne vous souhaite pas ça 😭
Assez parlé de mon rhume ou de ma vie et passons aux choses sérieuses !
🏃♀️ Me revoila apres 2mois d'absence 😭 je suis désolée de vous faire languir comme ça. ET EN PRIME LA JE DAIS PAS QUANTIEME FAUSSE NOTIF. Jsuis pas une sorcière c mon doigt qui glisse trop
🏃♀️ Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
🏃♀️ la rencontre Austin Juvia ?
🏃♀️ la rencontre Austin Mikey ?
🏃♀️ Je sens que la y aura une certaine guerre des ships 😂 vous êtes pour qui ?
🏃♀️ La course de Juvia ? Son caractère bien trempé se fait remarquer
🏃♀️ on rencontre enfin (vite fait) Daphné
🏃♀️ Pépito qui foire tout et kidnappe les 3 ex-amis de lanou ? Qu'est ce qui va se passer apres ca ?
J'ai écrit ce chap qui fait 8000 mots (ce qui équivaut d'habitude a environ 4 chapitres d'un coup) pour compenser mon abscence MAIS CA A FAIT QUE J'AI PRIS ENCORE PLUS DE RETARD ET CA ME FAIT UN CERCLE TRES TRES VICIEUX. Mais bon, j'espère que ca vous aura plus.
Jvais pas blablater longtemps parce que j'ai pas la force et que j'ai trop la haine d'etre malade pdt les vacances. quelle vie de fou n'est ce pas ?
Donc bon, je vais pas nous souhaiter de nous retrouver rapidement avec un nouveau chapitre parce qu'a chaque fois que je l'ai fait ca a mal fini 😭😭
Donc bon, a bient-... non JE VOUS AIME ET... C DURE DE PAS LE DIRE.
KISSOU KISSOU
ps: la chanson en média c'est ma vie surtt le habibi a la fin 😍😍😍 I crave that
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