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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟻

Debout au centre de la chambre, uniquement vêtu d'un peignoir en soie négligemment déposé sur ses épaules et serré autour de sa taille, Helio observa les tenues présentées avec soin.

D'un geste distrait, il remonta lentement le tissu sur sa peau, puis effleura son menton de ses doigts. Il les étudia une à une : de leur couleur chacune très voyante jusqu'à la coupe plus ou moins proche du corps. C'était de beaux habits, de ceux qu'on fabriquait pour une occasion particulière, et il y en avait trois. De belles chemises douces, blanches ou noires, des vestes sombres, des chaussures brillantes et lustrées, des capes aux broderies dorées.

Les servantes attendirent sans se plaindre, jusqu'à ce qu'Helio finisse par se détourner. Il fit quelques pas sur le tapis moelleux, les pieds nus, et alla se laisser choir dans le fauteuil près de la fenêtre. Théo l'observa faire avec des sourcils froncés.

Le chevalier se tourna vers l'une des femmes.

— Pourquoi le roi le demande-t-il ?

Elles étaient toutes les trois entrées quelques minutes plus tôt, les bras remplis de vêtements. La plus âgée avait relevé le menton en affirmant d'une voix claire que Sa Majesté le roi le demandait. Il lui fallait donc s'apprêter, remettre une tenue de circonstance, et être prêt le plus rapidement possible.

Théo s'était contenté un instant de les observer, le teint blême. Apparemment, à ses yeux cette convocation semblait être la pire chose possible.

— Y a-t-il un problème ? Pourquoi à cette heure ?

Helio croisa les jambes et posa sa joue contre son poing. Aucune bague n'ornait à présent ses doigts, il venait tout juste de se laver. Sur la table, un épais ouvrage relié de cuir venait d'être terminé : le prince avait parcouru les pages noircies pendant une bonne partie de la nuit, à la lueur de sa bougie.

— Nous n'avons pas le droit de vous répondre, affirma l'une des servantes.

Elles portaient encore les lourds vêtements, et Helio constata avec amusement la légère sueur qui commençait à se déposer sur leurs fronts, juste en dessous de leur charlotte en tissu blanc. Discrètement, elles échangèrent un long regard. La plus âgée se racla la gorge.

— Puis-je vous demander de choisir une tenue ? La mode de la cour est assez changeante, et ce sont actuellement les habits qui...

— Je n'en veux aucun.

Helio fut satisfait de voir leurs sourcils se froncer. La petite espionne n'était pas revenue, et c'était bien dommage.

— Mais il vous faut...

— Je ne porterais aucun de ces vêtements, vous pouvez les reprendre.

Son chevalier sembla lui aussi étonné par son ton autoritaire et sans appel. Il se redressa un peu, juste à côté de la porte, et bomba le torse en posant une main sur l'épée qu'on lui avait rendue.

La plus vieille, qui semblait être celle à prendre les décisions (peut-être était-elle en bon terme avec celle qu'elles appelaient toutes la gouvernante) fit un pas en avant. Son visage tendu et son expression mécontente amusèrent Helio.

Il pencha un peu plus la tête en l'écoutant.

— La bienséance exige que....

— Vais-je être emmené dans la salle du trône, pour une audience officielle ?

Elle hésita, et Helio plissa les yeux. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire. Même si la femme se reprit rapidement, les expressions de l'instant étaient les plus importantes.

— Un garde vous emmènera personnellement, nous ne sommes pas habilitées à vous —

— Très bien, cela veut dire non. C'était assez évident au vu de l'heure tardive, mais certains diraient que j'aime avoir raison.

Au-dehors, la nuit était tombée et la présence de tous ces gens dans sa chambre avait créé une petite buée aux extrémités des fenêtres.

— Je n'ai pas besoin de ces vêtements. Ses yeux ne vont pas brûler en me voyant dans mes habits habituels.

Les doigts de la plus âgée se resserrèrent autour des étoffes, et Helio rencontra son regard courroucé. Ses joues avaient pris une teinte rouge, et il comprit enfin que le roi était la seule chose capable d'atteindre cette vieille mégère.

— Vous ne pouvez pas parler ainsi du roi. Si quelqu'un vous avait entendu, on aurait pu vous accuser de...

Il agita la main.

— Oui, oui. Je suis au fait de toutes ces choses : je suis un prince, vous vous souvenez ?

Utiliser le passé n'aurait servi à rien. « J'étais un prince » : si cela était le cas, alors on ne l'aurait pas traité ainsi. Si lui-même ne se considérait pas comme tel, alors personne ne le ferait.

Derrière, Théo l'observait avec une crainte légitime. Un mot de trop, et ils finissaient tous les deux sous la lame d'une épée.

Mais ce rappel eut tout de même l'effet escompté : il n'était qu'un prisonnier, un prince déchu, un jeune homme arrogant au regard froid et au rictus asséré. Mais même avec cela, c'était tout de même lui qu'on servait, lui qui vivait dans le luxe, lui qui pouvait se permettre de donner les ordres.

Elles n'étaient que des servantes. La femme serra les dents.

— Je vais choisir quelque chose parmi tout ça, dit-il en pointant le doigt vers l'armoire en bois. C'est une entrevue, vous l'avez dit vous même.

— Nous n'avons...

— À moins qu'il y ait une raison plus précise à votre demande ?

Il sourit encore plus largement. La chambre s'était faite un peu plus fraîche au fil de la soirée, et ses jambes nues qui dépassaient de son peignoir laissèrent apercevoir des frissons amusés. Tout cela était fascinant, chaque mot qui sortait de sa bouche lui donnait envie de rire : l'adrénaline était un poison dangereux, il s'en était rendu compte depuis longtemps.

Mettre sa vie sur le fil du rasoir, voir où la patience de ses opposants se terminait. Un frémissement de lèvres, un tic de la paupière. Ces femmes étaient fatiguées, il était tard, et ces vêtements étaient lourds. Helio agissait comme un noble arrogant.

Il ajouta ;

— Je sais que des rumeurs à mon propos sont parvenues jusqu'ici. Le contraire serait étonnant. Est-ce pour cela ?

Pendant une seconde, personne ne parut comprendre. Puis l'une des plus jeunes se mit à rougir. En voyant toutes gênées, la mégère fronça les sourcils. Elle écouta le murmure de la plus proche, et la colère envahit ses traits.

— Ma déviance n'était pas un secret, continua-t-il et, derrière, Théo comprit enfin de quoi il parlait. N'avez-vous pas peur que je tente de séduire votre roi avec de tels habits ? Est-ce peut-être ce que vous désirez ? M'envoyer seul dans ses appartements vêtu ainsi, mesdames ce n'est pas très correct...

La plus âgée ne cacha pas son dégoût. Elle fronça le nez et releva le menton en resserrant ses bras autour des vêtements. Les deux autres rougirent encore plus furieusement et détournèrent le regard.

À côté de la porte, son chevalier fit un pas de côté pour leur libérer le passage.

— Sortez, ordonna-t-il finalement en voyant qu'elles ne répondraient rien de plus.

— Le garde viendra bientôt vous chercher. Soyez prêt.

La femme la plus imprudente s'inclina poliment, les traits tirés, puis fit un signe de tête aux autres pour leur montrer la porte. Quand elles furent toutes dehors, Helio se releva lentement. Les cheveux à présent secs, il se dirigea vers l'armoire.

Théo paraissait inquiet.

— Apporte-moi mes bagues, souffla le prince en sélectionnant des vêtements sobres et ennuyeux. Elles sont restées à côté de la baignoire.

— Votre Altesse....

Il se retourna vers lui. La main de son chevalier n'avait pas quitté son épée, et encore une fois il regretta la sienne.

Helio sourit.

— Oui ?

— Faites attention à vous.

— N'est-ce pas ce que je fais toujours ?

Théo fronça les sourcils.

— Je ne suis pas sûr. Savez-vous pourquoi le roi vous demande ?

On frappa à la porte. Deux fois. Helio ne détourna pas le regard pour autant, et répondit d'une voix forte : « je suis nu ! ». Un grognement lui répondit, de l'autre côté de la cloison.

Quand il avoua, un peu plus bas, son visage n'afficha qu'une vague expression rassurante.

— Non, Théo. Je ne sais pas. Je reviens vite, ne t'en fais pas.

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