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9. Tu veux dormir ici?

Je n'arrive pas à m'enlever cet appel de la tête durant le reste de la soirée. J'ai beau rire aux blagues de mon amie, je m'interroge sur la raison pour laquelle Noah veut me voir. Après tout, il a peut-être juste besoin de quelque chose, un service, ou que sais-je. Dans ce cas, pourquoi voudrait-il absolument que l'on soit seuls ? Vers minuit, Aida appelle un taxi et retourne chez elle. Je sais que Noah a terminé le boulot depuis un moment, mais il ne m'a toujours pas appelée.

Je me mets au lit, une tasse de thé à la main et entends la sonnette retentir. Je descends ouvrir et me retrouve face à la stature impressionnante du Frenchy H. Il ne semble cependant pas dans son assiette ; ses traits sont tirés et il a l'air soucieux.

– Tu entres ? lui proposé-je, sachant pertinemment qu'il n'a pas le choix, étant donné que je suis déjà en pyjama et peignoir.

Il s'avance dans mon appartement avec précaution, découvrant l'intérieur avec intérêt.

– Je suppose que la déco n'est pas de toi ?

– Tu supposes bien. Installe-toi.

Il s'assied sur mon canapé et je le débarrasse de son manteau. Le voir ainsi au milieu de mon appart est très perturbant. Ce sont les quartiers de Thomas, ici, je ne m'y sens même pas chez moi. Et cet Homme, avec un grand H qui trône au milieu de cet univers impersonnel illumine la pièce. Il note la tasse sur la table et s'en empare sans me consulter, pour en prendre une gorgée.

– C'est bon. Je peux en avoir un peu ?

Il n'est pas vite gêné, celui-là !

– « S'il te plaît » ?

– Désolé, je suis un peu à l'ouest, aujourd'hui.

Moi aussi, tu n'as pas idée...

Je verse le restant d'eau chaude de la bouilloire dans une tasse et lui amène son thé en un temps record, sans cesser de m'interroger sur la raison de sa présence.

– Alors, dis-moi, le lancé-je en m'asseyant en face de lui, qu'est-ce qui t'amène si tardivement ? Et comment savais-tu que j'étais seule, tu ne m'as même pas envoyé de message ?

– J'ai vu Aida partir. Je suis là depuis un moment. Je suis immédiatement venu depuis l'Ifitness.

– Stalker ! *

Je m'attends à ce qu'il rie, comme à son habitude, mais il n'en fait rien.

– Qu'est-ce qui ne va pas ?

– C'est... à propos de ma mère... et de la boxe...

Interpellée, je lui montre qu'il peut me raconter, que je suis tout ouïe.

– Que s'est-il passé ?

– Mon petit frère regardait la vidéo d'un de mes matchs, et elle est tombée dessus. Un tas de souvenirs a refait surface, des souvenirs liés à mon père. Elle a pété une durite et ma sœur a dû l'emmener à l'hôpital.

Mon cœur se serre.

– Oh, Noah...

– Ça ira sans doute mieux dans quelque temps, comme d'habitude, mais je ne sais plus quoi faire... Je ne sais pas comment la gérer.

Je vais m'installer à côté de lui et pose ma main sur la sienne, tout en lui frictionnant le dos. Sa voix est atone, il ne montre pas sa douleur, mais je suis certaine qu'elle est bien présente, derrière ces yeux placides et ce bouclier de muscles. Je m'y connais en drames familiaux et sentiments de culpabilité. Je ne m'imaginais seulement pas Noah à ce point atteint par les soucis de sa famille. Il semble toujours si impassible, lorsqu'il s'agît de montrer ses émotions, si fort... c'est sûrement dû à son apparence, mais on pourrait le croire capable de gérer n'importe quel problème, quelle qu'en soit sa nature.

– En quoi tes combats sont-ils liés à la mort de ton père ?

Il m'adresse un sourire contrit.

– Si je t'explique, tu vas finir par connaître toute ma vie.

Je lui pousse l'épaule affectueusement et tente de le rassurer.

– Ce n'est que moi. Et puis, si tu es venu jusqu'à moi, c'est que tu avais envie de m'en parler, non ?

– Si je suis venu à toi, c'est parce que je savais que tu ne me poserais pas de questions.

Touché.

Il enfouit sa tête dans le creux de mon cou et se contente de se lover dans mes bras, me serrant fort contre lui.

Il peut inéluctablement sentir mon rythme cardiaque, mais je m'en fiche, il semble vraiment triste, et son désarroi est si profond qu'il ne veut même pas m'en parler. Je lui caresse les cheveux en silence, pendant un long moment, ne comprenant pas à quel moment il s'est tant ouvert à moi, pour me faire confiance et avoir besoin de mon réconfort.

Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas été aussi intime avec quelqu'un, tant physiquement qu'affectueusement. Et ça me fait un bien fou. Alors très bien, je serai celle sur qui il pourra se reposer, celle qui ne posera pas de question, celle qui tentera de le réconforter par tous les moyens dont elle dispose, sans le juger. Après tout, avoir cette bouée à laquelle me raccrocher m'aurait sans doute fait tellement de bien, à l'époque... Je suis prête à devenir la sienne, s'il me fait assez confiance et qu'il se contente de se nicher dans mes bras et de me communiquer cette chaleur dont je manque cruellement.

– Noah ?

– Mmm ?

– Tu veux dormir ici ?

Il se redresse et nos regards se croisent, troubles, intenses. Nous ne sommes qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et j'ai l'impression que même lui comprend que cette proposition est à prendre avec délicatesse.

– Si tu dors avec moi, me répond-il dans un souffle.

Je ne sais pas ce qu'il sous-entend, ce qu'il attend de moi, je n'ai même pas la force d'y réfléchir, mais je ne suis pas sûre de pouvoir le faire. Je n'aurais pas dû lui faire cette proposition. Je me vois toutefois acquiescer, me levant pour aller chercher un plaid épais. J'allume le chauffage du salon, positionne quelques bougies sur la table, éteins la lumière et m'installe sur le canapé, prête à m'allonger, le cœur au bord de l'explosion.

Lorsque je le vois retirer son tee-shirt, je m'affole.

– Qu'est-ce que tu fais ?!

Il se tourne vers moi, surpris.

– Eh bien, je me déshabille. Je ne vais pas dormir avec mes fringues.

Son tatouage me toise de toute sa splendeur, et je sens que si je dors avec lui, contre la peau de son torse, je ne répondrai plus de rien.

– Je t'amène un pyjama.

– Un pyjama à Thomas ?

– Oui. À moins que tu ne préfères le mien ?

Il pouffe.

– Non merci. Je suis sûr de n'entrer dans aucun des deux.

– Thomas porte toujours deux tailles de plus. Il est grand, ça devrait aller, t'en fais pas.

Il m'adresse un grand sourire narquois, comme s'il savait la raison pour laquelle j'insiste tant pour qu'il ne dorme pas les pectoraux à l'air.

Salopard !

Je redescends avec le pyjama le plus large que j'ai trouvé, et lorsque Noah enfile cette immonde chemise à carreaux, dont les boutons sont prêts à exploser, il semble horrifié.

– Tu ne vas pas m'obliger à mettre ça ?! Il dort vraiment avec un truc pareil ?

– Ça te changera.

– Chan... tu sais que je dors à poil, d'habitude... si ce n'était pas pour toi, je brûlerais ces horreurs !

Je ris nerveusement, l'imaginant dans son plus simple appareil. Diable, si seulement je pouvais me souvenir de ce strip-tease !

Il retire son pantalon et laisse apparaître ses cuisses bandées, et ses fesses... moulées dans ce petit boxer vert foncé. Il se retourne vers moi, alors que je lui tends le bas du pyjama et essaye de le regarder dans les yeux, mais c'est peine perdue, mes yeux glissent vers son bassin et ma respiration s'interrompt lorsque je vois cette forme imposante...
Consciente qu'il m'a certainement grillée, je sens le feu me monter aux joues et détourne le regard.

– Qu'est-ce qu'il se passe, t'as jamais vu un mec en slip ? fait-il, amusé.

Salaud ! Il ose se moquer de moi !

Je plisse les yeux et lui lance mon regard de tueuse.

– Pas des masses non, ça te surprend ?

Il en reste coi.

– Et quoi, ton Thomas, il baise en pantalon ?

Je manque de m'étrangler.

Et cette fois-ci, j'en suis certaine, je deviens écarlate !

– Mais ça va pas de dire des trucs comme ça ?!

– Ben quoi ? Tu me dis que t'as jamais vu de mec en slip, alors que t'es avec le même homme depuis neuf ans. Avoue que c'est quand même interpellant.

Je lève les yeux au ciel.

– Déjà, ce que tu portes, ce n'est pas un slip mais un boxer. Thomas porte des caleçons. Et on ne peut pas dire que ça produise le même effet...

Il lève les sourcils.

– D'accord. Oui, j'aurais dû m'en douter... mais tu m'as déjà vu, moi, en boxer. Et même en string ! fait-il avec son petit air malicieux qui me fait craquer.

– J'ai oublié, j'étais bourrée, tu te souviens ?

– Dommage pour toi ! se gausse-t-il. C'est comme une deuxième première fois, alors. Mais arrête, t'as quand même dû en voir d'autres. À la télévision, je ne sais pas.

– Ce n'est pas exactement pareil.

Et puis, à la télé ou dans les magazines, ils n'ont pas le même corps, parce que Noah, faut se le dire, c'est vraiment du lourd, rien à voir avec ces semblants de muscles qu'exposent les mannequins pour sous-vêtements masculins sur les vitrines des magasins. Et ils ne sont pas juste devant moi, en chair et en os, à la lueur des bougies, en train de se préparer à dormir sur mon canapé.

– Bon, tu t'habilles ? m'impatienté-je.

Il enfile le pantalon, qui est trop court pour lui.

– Sérieusement, Chan ?

Sa demande sonnait plutôt comme une supplique.

– Je peux toujours dormir en haut...

– Ah, parce que tu comptais dormir avec moi ?

Je le fixe, interloquée. Il se fout de moi ? Ce n'était pas lui qui m'avait demandé de rester dormir ici ?

Ses yeux se plissent et son visage se détend, pour ensuite pouffer d'un rire qui sonne comme une caresse dans mes oreilles.

– Je te taquine, Chan, si tu voyais ta tête. Allez viens !

Il me tire par le bras et nous tombons tous les deux sur le canapé, moi sur lui. Je cède à quelques secondes de délicieuse panique, mais il plonge son regard dans le mien, et je n'y décèle qu'affection et amusement.

– Malgré ton petit caractère, t'es tout de même pas mal coincée...

Je tire une moue boudeuse. Comment peut-il me dire ça !

– Je ne suis pas « coincée », j'ai juste pas l'habitude de... tu sais, être aussi proche d'un homme. J'ai mes amis, Chris, Dorian, mais je les connais depuis tellement longtemps que ce n'est pas la même chose...

Noah pose ses mains sur ma taille et me pousse sur le côté. Nous sommes ainsi tous les deux allongés sur notre flanc, face à face. Je crois que je suis à moins de vingt centimètres de son visage, c'en est troublant.

– Tu dois être immunisée, non ? Tu as tout de même vu ton homme nu !

Je rougis de nouveau. Pourquoi s'obstine-t-il à me parler de l'anatomie de mon fiancé de cette manière ? Il pourrait me demander des choses moins personnelles, tout de même.

Mais quand j'y réfléchis, je n'ai pas souvent vu le corps de Thomas nu dans son entièreté. Il est très pudique et éteint toujours la lumière avant que l'on ne couche ensemble.

Noah attend ma réponse trop longtemps, du coup, il écarquille les yeux.

– Non... ne me dis pas que...

– Sous la couverture, c'est un peu difficile... dans le noir...

Mon ami est d'abord sidéré, puis il semble désolé.

– Tu es sérieuse ? Vous ne l'avez jamais fait... je sais pas, moi, à la lumière du jour, debout, assis, au salon, dans la cuisine, dans la douche.

Je suis de plus en plus mal à l'aise. Il n'est pas obligé de me mettre la honte comme ça, c'est déjà assez gênant d'en parler.

– Thomas est assez... pudique... si je puis dire...

– J'en reviens pas... Et tu ne l'as jamais vu se doucher par exemple ?

– Non. Il refuse que je rentre dans la salle de bain quand il se lave.

– Tu ne lui as jamais taillé de pipe ?!

Alors là c'est trop ! Je me lève, énervée.

– Ce ne sont pas tes affaires, Noah ! C'est vraiment déplacé comme question !

Il m'attrape le bras et me tire à nouveau vers lui.

– Attends, Chan ! Je suis désolé. C'est juste que c'est hallucinant.

Ma gorge se noue. Un horrible sentiment d'humiliation m'étreint et je regrette de lui avoir raconté tout ça. Il me rapproche de lui et m'enserre la taille. Je ne sais si c'est mon embarras ou notre promiscuité, mais je commence à avoir extrêmement chaud.

– Hé, Chan, c'est cool, c'est pas de ta faute. Et puis si ça te convient, il n'y a pas de mal du tout. Tu aimes faire l'amour avec lui, au moins ?

Je tente de répondre automatiquement à cette question que, bien sûr, j'aime faire l'amour avec mon fiancé, mais les mots ne sortent pas. Tout ce que j'arrive à faire jaillir de mon corps, sont de malheureuses et stupides larmes, qui m'assèchent davantage la gorge.

Merde ! Ce n'est vraiment pas le moment de craquer !

Se rendant compte de ma détresse, Noah semble désemparé.

– Pardon, Chan, je ne voulais pas...

Il sèche les quelques perles qui coulent silencieusement le long de mes joues, et me caresse les cheveux.

– Je suis désolé... me murmure-t-il à l'oreille.

S'il était venu chercher du réconfort auprès de moi, c'est loupé ! C'est lui qui, à présent, se retrouve avec une pleurnicheuse à consoler, si bien que, dans ses bras, je me calme vite et sombre rapidement dans un profond sommeil.

J'ai un étrange sentiment. J'entends des bruits de vaisselle, un bip incessant qui résonne dans mon crâne, des pas plutôt soutenus autour de moi. Et la lumière. Cette lumière qui me force à ouvrir les paupières.

Mais où suis-je ? Je déteste être réveillée par la clarté du jour, j'ai l'impression que c'est comme regarder un soleil brillant sans lunettes. Ou, dans mes plus mauvaises nuits, qu'on me brûle les yeux à l'acide, du genre Slumdog millionnaire. Et je déteste être réveillée par des bips !!

Je suis dans mon salon. C'est déjà ça. Je vois une silhouette dans la cuisine.

– Thomas ?

Qu'est-ce qu'il fait là ?

Mais c'est la tête de Noah qui apparaît dans le cadre de la porte. J'écarquille les yeux quelques secondes avant de me rappeler de la situation. Je regarde autour de moi et me sens honteuse.

– Salut, Chan ! Bien dormi ?

– Euh, oui... super.

J'ai dormi dans tes bras, comment aurais-je pu mal dormir ?

Qu'est-ce qu'il est frais ! Je dois être vraiment affreuse dans mon pyjama de mémère, les cheveux en pétard.

Il s'est visiblement déjà habillé.

– Je te prépare le p'ti dej ! Ça te va ?

Évidemment que ça me va.

– Merci, il ne fallait pas...

– Pour m'excuser de m'être imposé, cette nuit.

– Y a pas de souci, ne t'inquiète pas.

Je me lève non sans mal et me traîne jusqu'aux escaliers.

Noah dans mon appartement. J'ai du mal à réaliser, là...

– Va prendre ta douche, tout sera prêt lorsque tu descendras, me lance-t-il depuis la cuisine.

Très bien. Sous la douche, je me laisse aller et me remémore la soirée d'hier. C'était tout de même très étrange... et très court. J'aurais aimé profiter plus longtemps de son temps, comme nous l'avons fait chez lui. Quand je pense que j'ai pleuré devant lui !! La honte totale ! Il était tout de même vachement indiscret. Malgré ça, son regard à chacune de mes réponses me blessait... Que croit-il que je suis au juste ? Une trouillarde coincée qui vit avec un homme qu'elle n'aime pas, avec qui elle se fait chier au lit, juste pour plaire à ses parents ? Il ne connaît pas toute l'histoire, il ne sait rien de ma vie... ! Mais je n'ai pas envie de lui en parler, de toute façon. Nous avons un deal ; chaque secret chez-soi, et les moutons seront bien gardés... Mais as-tu vraiment envie de garder ces moutons, Chan ?

Cela dit, ma nuit a été délicieuse... Depuis combien de temps n'avais-je pas dormi dans les bras d'un homme ? Vraiment, dans les bras d'un homme... Je suis tellement heureuse qu'il ne se soit rien passé entre nous. La preuve que nous pouvons être amis. Bon, ça m'a vachement troublée de le voir dévêtu, mais il a raison, ça devrait être banal, pourquoi me prendre la tête pour si peu ? Bien qu'il ait un corps dément...

Bien sûr, totalement banal de dormir avec un mec canon...

Je jette un coup d'œil à l'heure et me rends compte que je suis restée bien trop longtemps sous la douche ! Je vais arriver en retard au boulot ! Je sors en vitesse, me sèche le corps, enroule mes cheveux dans une serviette et maudis ma montre ! Je ne vais jamais avoir le temps de me les lisser ! Seigneur, que vais-je faire ?! Un bonnet ?

J'enfile un jean droit sur une chemise vert anis, me parfume, me maquille légèrement et descends en trombe.

– Je suis en retard !! crié-je en déboulant dans la cuisine telle une tornade.

Noah me dévisage, incrédule, et se retient visiblement de pouffer.

– Et tu comptes aller au bureau avec ce chouchou géant sur la tête ?

La serviette !! J'ai oublié de l'enlever !

– Merde ! Je n'ai pas le temps de me coiffer ! je crie avec horreur.

Noah m'attrape soudainement le bras et s'empare du bout de tissus sur le sommet de mon crâne pour le tirer brusquement vers lui et défaire ma crinière qui tombe en cascade jusqu'au bas de mon dos.

– Noah !!

Mais quel gamin !

Il me dévisage avec grand sérieux. Qu'est-ce qui lui prend ?

L'odeur des œufs brouillés me chatouille alors les narines. Je m'installe autour de la table de la cuisine et le remercie intérieurement de m'avoir préparé ce plat qui me semble si alléchant.

– C'est ça, tes cheveux, au naturel ?

– Oui, malheureusement, grogné-je, la bouche pleine.

– Malheureusement ? Tu as des cheveux magnifiques, Chan.

– Tu plaisantes ? C'est une vraie foire sur ma tête !

Il ricane et s'approche de moi, passant ses doigts entre mes boucles.

–... Vraiment, je ne pige pas. Plus je te découvre au naturel et moins je comprends tous ces changements... tes beaux yeux, tes cheveux de fou, tu es vraiment jolie, sans artifice.

Oh... Il a réussi à me troubler. C'est vraiment gentil ce qu'il dit, et il a l'air sincère, en plus. Je peux le croire ? Il me trouve vraiment jolie ?

– Tu me flattes...

– Je suis sérieux. Tu devrais rester comme ça. C'est super sexy, une crinière comme la tienne.

– Je ne veux pas être sexy, je dois être sobre et classe. Qui me prendra au sérieux au boulot si je m'amène avec un look déluré ?

Noah secoue la tête, en prenant également place en face de moi.

– Tu es loin d'être délurée, Chan. Même avec tes boucles.

Il enfile une tranche de pain entière avec du blanc d'œuf dans sa bouche et je ne parviens pas à comprendre comment il fait pour l'avaler immédiatement sans la mâcher. Thomas verrait ça, il ferait une crise cardiaque. Mais Thomas n'est pas là ! Et je dois avouer que là... j'en suis ravie ! J'ai l'impression d'être une gosse tout excitée à l'idée de faire plein de bêtises alors que ses parents sont absents. Seigneur ! Cela fait-il de Thomas une sorte de papa de substitution ?!

Nous passons cinq minutes à manger en silence, jusqu'à ce que Monsieur le bellâtre le rompe.

– Désolé pour hier, au fait... Je ne voulais pas te faire pleurer.

Je ne pensais pas qu'il en reparlerait.

– C'est rien. C'était rien, juste beaucoup d'émotions... Pas de quoi en faire un fromage.

Il se lève pour se servir du jus d'orange dans le frigo. C'est à se demander qui est l'invité dans cette maison... Lorsqu'il revient, il pose sa main sur mon épaule et y exerce une petite pression réconfortante.

Ça veut dire quoi au juste ?! Qu'il compatit ? Qu'il me prend en pitié parce que j'ai versé deux trois larmes ? Oh, il ne faut pas abuser, tout de même.

Avant que je ne puisse riposter avec une réplique qui remettrait sa ridicule compassion à sa place, il jette un œil à sa montre, brisant le sort, et commence à débarrasser la table. Bougonne, je me lève et l'imite. Alors que nous nous dirigeons vers le salon, il m'arrête et me tire contre lui, pour me serrer dans ses bras.

Je suis figée, immobile, incrédule.

– Ça m'a fait du bien d'avoir pu dormir ailleurs que chez moi. Je n'aurais pas réussi à fermer l'œil de la nuit, si j'étais allé dans mon lit. Je t'en suis vraiment reconnaissant, je sais que ça ne se fait pas trop, vis-à-vis de....

– Chut ! le coupé-je. Tais-toi. Je t'ai déjà dit qu'il n'y avait pas de souci. Tu reviens quand tu veux, Noah, si tu en as besoin...

Il s'éloigne un peu, pour plonger ses yeux dans les miens, et revient vers ma joue pour y déposer un baiser. Puis un deuxième, plus appuyé. Les nombreux suivants manquent de me faire défaillir, en particulier ceux qu'il égare sur la peau fine et sensible de mon cou.

– Bon, eh bien, j'y vais. Bonne journée, Boss, me lance-t-il, en mettant rapidement ses chaussures et en passant la porte d'entrée.

Je reste figée, ressentant encore la douceur de ses lèvres sur la peau de ma nuque. J'en ai eu des frissons, comment peut-il faire ça si naturellement ? Mon corps entier a frémi à leur contact.

Il est beaucoup trop dangereux. Je ne sais pas s'il joue, mais si ce n'est pas le cas, cet homme a des relations beaucoup trop tactiles et intimes avec les femmes, les « amies » qu'il côtoie.

J'enturbanne rapidement mes cheveux dans un foulard et ne perds plus une minute pour me rendre au boulot, encore sur mon nuage.

***

En fin de journée, mes pensées volent vers Noah et la santé de sa mère. Je lui envoie un message pour m'enquérir de son état, mais, à ma surprise, n'obtiens aucune réponse. Si bien que lorsque Dorian passe me prendre pour m'emmener au restaurant, je ne parviens pas à me concentrer sur ce qu'il me raconte.

– Alors, t'en dis quoi, Chan, tu veux venir ?

– Quoi ? Où ça ?

Il plisse les yeux comme s'il m'avait grillée.

– Excuse-moi, j'ai la tête ailleurs...

– Je te pardonne si tu me dis que tu penses à ton petit fiancé si loin de toi !

Je souris jaune. S'il savait seulement...

– Je te disais donc, reprend-il. Noah disputera bientôt un match d'entraînement, et je compte aller le voir pour faire quelques photos. Ça te dit de venir ?

J'imagine Noah en train de boxer et mes muscles se contractent. Évidemment, je n'ai pas le temps d'y réfléchir que ma bouche se meut toute seule pour accepter la proposition.

– Ah ben d'ailleurs, le voilà ! s'exclame Dorian, tout sourire. Je lui ai proposé de nous rejoindre tout à l'heure.

Je me tourne, en panique, et vois apparaître Noah derrière moi avec son élégant caban noir, un jean sombre légèrement déchiré par endroits, et ses cheveux en bataille.

Je me revois allongée à côté de cet adonis, serrée tout contre lui et inspire profondément. Je ne peux réprimer cette frustration, cette envie de le toucher, de me lover à nouveau contre sa chaleur.

Alors qu'il salue Dorian, je lui lance un regard inquisiteur, qu'il évite avec grâce.Salut, hey au fait, tu as complètement ignoré mon message alors que je m'inquiétais pour toi, pour la deuxième fois !

Je l'ai mauvaise, mais ne le montre pas de tout le repas.

– Bon, c'est pas tout ça, les amis, mais moi je dois rentrer voir mon amoureuse à qui je vais faire sa fête ce soir ! nous lance Dorian, après avoir englouti la dernière bouchée de son dessert.

– Épargne-nous les détails ! lancé-je, exaspérée.

– Vous faites quoi ? Vous restez ? Chan, je te dépose ?

– Laisse, je vais le faire, je rentre aussi, lui répond Noah.

Intimidée, je salue Dorian et le suis jusqu'à son véhicule. Je ne sais pas trop quoi lui dire, une étrange tension plane entre nous. Je n'ose pas reparler d'hier ni de sa mère de vive voix, pourtant c'est tout ce que j'ai à l'esprit.

Dès que Noah démarre son bolide, il se tourne vers moi et me sonde avec ses yeux perçants.

– Tu es sûre de vouloir me voir combattre ? me demande sa voix chaude.

– Euh, oui. Je suppose, puisque Chloé sera également présente. Ça te pose un problème ?

– Non, pas de problème.

Un silence de mort règne dans l'habitacle et je ne peux me retenir de gesticuler, tant je suis mal à l'aise.

– Tu veux venir chez moi ? me demande-t-il, à ma plus grande surprise. Je jette un œil à ma montre, décontenancée et note l'heure tardive.

– Je... euh, il est tard...

Évidemment que j'ai envie de venir chez toi ! Mais ce n'est peut-être pas une bonne idée. Et puis, pourquoi cette question ?

– Je n'ai pas envie de dormir seul...

Je vois... alors ça ne va pas mieux. Mais il ne semble toujours pas vouloir me parler de sa mère, ni aborder mon message laissé sans réponse. Je me vois déjà lovée contre lui, comme la veille, et je n'ai qu'une envie, lui sauter dessus sur-le-champ. J'imagine sa détresse et mon cœur se brise pour lui.

– C'est d'accord. Laisse-moi juste prendre mes affaires pour aller au bureau demain.






*Stalker : mot qui peut se traduire par « rôdeur » ou « traqueur »

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