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4. Chers beaux-parents

Au fil de ces deux dernières semaines, je me suis encore rapprochée de Noah. À force de bavarder, nos liens sont devenus plus étroits. J'ai appris qu'il travaille à l'Ifitness généralement lundi et mardi soir et le jeudi matin. Le reste du temps, il s'entraîne. Il n'a pas beaucoup d'amis, en Belgique. La plupart sont restés aux États-Unis. Il m'a dit que du coup, il avait vraiment apprécié la soirée de samedi passé, chez Dorian. Il n'a également pas eu de petite amie depuis son déménagement et prétend qu'il n'a pas le temps pour ça. Noah n'est pas aussi expansif que Dorian, mais lorsque sa carapace d'impassibilité se fendille, on découvre un homme assez sympa.

Aida a fait tout ce qui était en son pouvoir pour se rapprocher de lui, et je dois dire que ça a porté ses fruits. Mademoiselle parvenait chaque fois à se faire reconduire par le beau boxeur, mais toujours pas de bisou en vue. La dernière fois, elle a néanmoins réussi à faire en sorte qu'ils s'échangent leurs numéros de portable. Pour ma part, je ne l'ai encore jamais appelé, et n'ai parlé à personne de nos échanges à la salle de sport. Dorian n'a pas laissé échapper l'information non plus. Je le suspecte même d'avoir oublié ce détail.

Au cours d'un bowling organisé, Aida semble sur le point de me sauter dans les bras. Que se passe-t-il donc ?

– Chaaaaan ! j'ai besoin de toi !

Je la dévisage, inquiète. Ce n'est jamais bon, quand Aida vous demande quelque chose.

– Qu'est-ce que tu me veux ?

Elle me prend en aparté et baisse de plusieurs tons.

– Dorian m'a convaincue d'inviter Noah à sortir en journée. En comité plus restreint.

Je hausse un sourcil.

– C'est-à-dire ?

– Se faire un restaurant, toi, Chris, Noah et moi. Tu pourrais lui proposer ? Il semble vraiment à l'aise avec toi. Fais ça pour moi, s'il te plait !

Je la dévisage, horrifiée.

– Alleeeeez ! Je ne t'ai jamais demandé ça, avant ! insiste-t-elle.

– Mais... il va clairement comprendre que j'essaye de vous caser ensemble.

– Ce n'est pas le but ?

Je soupire. Seigneur, pourquoi elle me demande ça ?!

– Très bien, très bien...

Les yeux d'Aida s'illuminent et nous avons un deal.

Un peu plus tard dans la soirée, un énième Strike me mène enfin à la victoire.

– T'es vachement douée ! s'exclame Noah, amusé.

– Qu'est-ce que tu crois !

– Je suis sûr que tu passes tes journées à venir t'entraîner.

Je pouffe.

– J'ai l'air si désespérée que ça ?

– Oh que oui !

– Au moins je suis douée pour quelque chose, moi.

– Je suis doué au Trivial Poursuite !

– Ce n'est pas vraiment une aptitude.

Il réfléchit quelques minutes.

– Je suis doué pour plein d'autres choses, me confie-t-il en rapprochant son visage du mien, le timbre soudain plus rauque.

Mince, je frissonne. Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Je repense alors à son baiser avec mon amie et mon estomac se noue. Il semble effectivement doué pour embrasser...

– Aida nous a raconté, oui... je lâche, malgré moi.

Il bugge un moment.

– Raconté ? Quoi donc ?

– Eh bien... Le baiser. Le gage, chez Dorian.

– Ah oui, c'est vrai ! Eh bien voilà, tu as une preuve de ce que je t'avance !

Bon sang, nous glissons sur un dangereux terrain. Comment en est-on arrivés là ? Je ne contrôle plus mes satanés mots.

– Ça ne garantit pas vraiment le fait que tu sois doué pour... ce qui compte vraiment.

Son regard devient électrique et il s'apprête à me répondre, lorsqu'Aida se poste devant moi.

– On y va, Chan ! m'annonce-t-elle, une flamme brillant dans ses sombres prunelles.

Sauvée par le gong ! Quelle cruche, mais pourquoi j'ai été lui dire un truc pareil ?! Je prends une profonde respiration, et troublée, je me dirige vers l'arrêt de bus, étant donné que Thomas s'en est allé plus tôt avec notre véhicule.

– Tu ne vas tout de même pas rentrer en bus à cette heure-ci, Chan, tu es folle ? s'exclame Dorian. On te raccompagne.

– Mais tu habites à l'autre bout de la ville.

Chris me prend par l'épaule.

– Relax, les gars, je prendrai le bus avec elle. Je la raccompagne, on n'habite pas loin l'un de l'autre.

Je lui rends un tendre sourire lorsque Noah sort ses clés de sa poche.

– Je vous raccompagne. C'est sur ma route, tranche-t-il, laconique.

– Mais tu ne sais même pas où j'habite, rétorqué-je, presque comme un reproche.

– Altitude cent ?

Stupéfaite, je le fixe sans comprendre.

– Je raccompagne Aida de toute façon. Venez.

Il salue les autres et nous fait signe de le suivre, alors que je me demande encore comment il connaît mon adresse.

Lorsqu'elle nous disait qu'il avait une belle voiture, je n'avais pas du tout imaginé ça... Une Aston Martin noire, flambant neuve. La classe. Bon, réceptionniste de piscine doit vachement bien payer...

Je monte à l'arrière avec Chris, qui examine l'intérieur cuir rouge de l'engin.

– Pas mal, dis donc ! siffle-t-il, admiratif. Merci mec. C'est cool de nous raccompagner. D'habitude, c'est notre petite Chan qui s'en charge, mais puisqu'aujourd'hui Thomas est parti avec la voiture...

– Pas de souci.

– Il a l'habitude, maintenant ! plaisante Aida, guillerette.

Noah ne semble pas spécialement partager son enthousiasme, concentré sur la route. Mon amie se retourne vers moi, le regard implorant, et je comprends malheureusement le message qu'elle tente de me faire passer.

Bon allez, je me lance.

– Hum... Les gars... Mardi, vous êtes occupés ?

Un sourire illumine le visage de la belle brune.

– Moi je suis libre comme l'air.

Chris me regarde bizarrement.

– Je dois voir Marco, mais ce n'est pas encore confirmé.

Nous attendons tous que Noah nous réponde, mais il ne semble pas comprendre qu'il fait partie des « gars ».

– Noah ? l'interpelle Aida.

– Moi ?... Eh bien, mardi je ne m'entraîne que la matinée.

– Hum... Ça ne vous dit pas de sortir... faire quelque chose ?

Quelle horreur, je sens que je sonne faux comme ce n'est pas permis !

Chris fronce un sourcil, totalement dubitatif. Il ne voit pas où je veux en venir, mais avec les signes que je lui fais ensuite en direction des deux passagers avant, il comprend enfin le manège et lève les yeux au ciel.

– Ouais, on pourrait se faire un restau.

Je me tourne vers lui, un peu surprise, pour ensuite lui articuler un « merci » soulagé.

Le boxeur hésite un moment, mais finit par accepter l'invitation. Je sens mon amie trépigner et il faut dire qu'une part de moi est plutôt contente de la voir dans cet état. Ça faisait longtemps qu'elle n'était pas aussi heureuse et intéressée par quelqu'un.

Elle est la première à se faire ramener. Chris descend à quelques mètres de chez lui, et je me retrouve ensuite seule en la compagnie de Noah, dans cet espace confiné. Pas de quoi en faire un fromage, mais c'est tout de même intime. Je comprends à présent pourquoi Aida recourt à cette méthode pour se rapprocher de lui.

– Comment se fait-il que Thomas soit parti sans toi, tout à l'heure ?

Étonnée qu'il me pose cette question, je ne sais trop quoi lui répondre.

– Euh... Rien de grave... Il avait un vernissage.

– Tu ne parles jamais de lui.

Un petit silence s'installe. C'est parce que ça ne constitue pas un sujet de discussion intéressant à mes yeux...

– Qu'est-ce que je pourrais dire ? Tu le vois autant que tu me vois. Qu'est-ce que tu veux savoir ?

– Pourquoi tu ne veux pas qu'il sache que je travaille à l'Ifitness ?

Bonne question. Je ne suis pas sûre d'en connaître moi-même la réponse.

– Je... C'est assez compliqué. Le fait que je sois inscrite à cette salle... et plein d'autres choses...

Il ralentit et tourne son beau visage vers moi... Ses yeux, bon sang... Mon cœur commence à cogner plus fort.

– Raconte-moi.

– Disons que... C'est à sa demande que je me suis inscrite. Et le lundi, c'est le jour où l'on s'y rend ensemble. S'il sait que je me prélasse dans les thermes, que je discute avec toi aussi longtemps à chaque fois au lieu de faire du sport, il n'appréciera pas...

Noah semble surpris. Ce que je peux comprendre.

– Qu'est-ce qu'il se passera, s'il l'apprend ?

– Il me fera sermon sur sermon. Me pistera une fois à la salle, ne me lâchera pas d'une semelle. Me traitera d'ingrate, sans doute. Je ne sais pas, ce genre de chose.

Le boxeur semble réfléchir un moment.

– Pourquoi exactement veut-il absolument que tu y ailles ? J'entends bien qu'il est important d'avoir une activité sportive, mais il a l'air de tellement y tenir...

Rooo, qu'il en pose des questions, lui aussi ! Je ne suis pas sûre d'avoir envie d'y répondre...

– Il... trouve que j'ai des kilos à perdre.

Noah écarquille les yeux et se retourne vers moi, manque de dévier sur la route, se reprend rapidement, mais ralentit pour me dévisager.

– Tu es sérieuse ? Des kilos à perdre ? Où ça ?

Je ris doucement, gênée. Je ne vais pas lui montrer mes fesses, tout de même.

– Euh... eh bien... disons que son genre de fille, est plutôt filiforme... tu sais les grandes minces aux longs cheveux blonds, lisses, et aux grands yeux bleus.

Je pense que Noah n'en revient pas, à voir son expression.

– C'est pour ça, les lentilles ?

– Oui... avoué-je, presque honteusement.

D'habitude, je le prends comme une fierté. Je suis le genre de femme qui aime faire plaisir à son homme, qu'espérer de mieux ? Mais devant lui, je ne sais pourquoi, j'ai cet étrange sentiment d'embarras.

Il n'ajoute plus un mot.

Je me rends compte qu'il prend la bonne route alors qu'on est à quelques rues de chez moi.

– Tu sais où j'habite ?

– J'ai toutes tes données dans l'ordinateur de l'Ifitness. C'est pas Sherlock Holmes qui t'engagerait, hein.

Mais bien sûr ! Je suis bête. Enfin, il n'est pas obligé de le souligner comme ça, mais effectivement, ça m'était sorti de l'esprit. Il se gare devant chez moi et rejette la tête en arrière, les yeux clos.

– Tout va bien ? je lui demande.

– Un peu fatigué, mais ça va.

– Tu veux monter boire un café, pour la route ?

Il me regarde longuement, réfléchissant sans doute à la proposition. Proposition que je regrette, à présent. Dans quelle situation ai-je pu penser que d'inviter cet homme chez moi était une bonne idée ?

– Non, merci. C'est gentil à toi. Je n'habite plus très loin.

– Merci à toi. C'est sympa de m'avoir raccompagnée. Tu habites où ?

Il me sourit en coin, avec ce regard charmeur qui ferait chavirer n'importe quelle femme, et remet le moteur en marche.

– Tu le découvriras par toi-même.

... J'essaye de réfléchir quelques secondes à la signification de ces mots, mais il s'approche de moi, prend ma nuque dans sa main, afin d'approcher mon visage du sien, et pose ses lèvres tendres et généreuses sur ma peau. Il me fait la bise en me souhaitant une bonne nuit.

Je sors de la voiture comme un automate, et une fois que je suis chez moi, me laisse choir sur le canapé en tentant de réaliser ce qu'il vient de se passer. Mon cœur bat encore la chamade. En fait, j'ai bien cru qu'il allait m'embrasser. Il ne l'a peut-être pas fait, mais ses lèvres étaient... tout ce qu'il y a de plus doux... sa voix chaude qui m'a souhaité bonne nuit résonne encore dans ma tête...

Il faut vraiment que j'arrête ces conneries ! Notre relation doit rester amicale, comme avec tous les autres de la bande.

Lorsque Thomas rentre de son vernissage, je fais mine de dormir. Mais lui ne l'entend pas de cette oreille.

– Chanelle.

Je déteste quand il m'appelle par mon prénom, surtout lorsqu'il emploie ce ton solennel. Ça sent le sermon qui va durer une bonne heure. Génial.

– Moui ? minaudé-je, de ma voix la plus douce.

Il me dévisage et ses traits se détendent.

– Tu as passé une bonne soirée ? demandé-je, en m'étirant.

– Très bonne soirée. Et toi ?

– Super. J'ai écrasé Chris, et gagné haut la main.

Il émet un petit ricanement en secouant la tête, signe qu'il est déjà de meilleure humeur.

– Tant mieux, lui et Aida commencent à m'énerver. Je déteste la façon qu'ils ont de s'immiscer dans notre couple.

– Ce sont mes meilleurs amis, Thomas. Ils ne veulent que mon bien.

– Parce que moi non ? s'indigne-t-il. Je m'évertue à prendre soin de toi, à tous les niveaux, tu as beaucoup évolué, depuis qu'on est ensemble, Chan. Et je pense qu'ils ne sont pas à l'aise avec cette idée.

– Pourquoi ? Ils n'évoluent pas, eux ? lancé-je, quelque peu irritée.

– Voyons, Chan. Après avoir changé trois fois de section, Aida est encore aux études et Chris est vendeur dans un magasin de prêt-à-porter. Ils sont tous les deux célibataires, collectionnant les déceptions, passant leur week-end à sortir picoler. Tu appelles ça une perspective de vie, toi ? Regarde-nous, nous sommes proches de construire une famille ; nous vivons ensemble, sommes fiancés, j'ai une situation... Évidemment qu'ils doivent sentir que tu t'éloignes d'eux.

Je ne m'éloigne pas du tout d'eux. Au contraire, plus le temps passe, et plus je me rends compte de la valeur qu'ils ont à mes yeux. Des gens humains, qui ne jugent pas leurs amis sur leur « situation », qui les apprécient pour ce qu'ils sont. Au contraire, Thomas me prouve, au fil des jours, que nous avons une façon de penser de plus en plus différente. A-t-il toujours été ainsi ? Sa famille est issue d'un milieu aisé, mais lorsque nous étions ados, il n'était pas si prétentieux ni arrogant. Nous étions tous sur un même pied d'égalité. Et puis, j'ai une situation, moi aussi ! Il ne le sait pas, mais je gagne quasiment plus d'argent que lui ! Enfin, que répondre à ça. Il me parait tellement à côté de la plaque que c'en est affligeant.

– Ce que tu dis n'a pas de sens, Thomas, je suis plus proche d'eux que je ne l'ai jamais été. Notre « situation » n'altère en rien nos rapports.

Il se glisse dans le lit et s'empare de son portable, les sourcils froncés.

– En tout cas, tu m'as énormément déçu, ce soir, Chan. Tu aurais dû m'accompagner à ce vernissage. C'est tout de même plus enrichissant qu'un bowling.

Ce qu'il peut m'énerver !

– Je n'avais pas envie de me faire chier avec des gens aussi inintéressants et arrogants que Claude.

Thomas se retourne vers moi, indigné.

– Tu peux penser ce que tu veux de lui, mais c'est la moindre des choses de me soutenir et d'apparaître à mes côtés lors d'une invitation de ce genre ! Il y a des codes, dans ce milieu !

Je préfère ne pas répondre. Je les lui foutrais, ses codes, à ce Claude et ses petits amis snobinards !

– Et comment es-tu rentrée ?

– Noah m'a raccompagnée.

Soudain, Thomas pose son portable et me dévisage.

– Le boxeur ?

Non, le boulanger.

– Oui.

– Pourquoi est-ce lui qui t'a raccompagnée ? Dorian avait sa voiture, non ?

– Parce qu'il n'habite pas loin de chez nous, apparemment. Et qu'il raccompagnait de toute façon Aida et Chris.

J'entends un soupir de soulagement.

– Celui-là aussi, j'ai du mal à le sentir.

Je lève les yeux au ciel. Ce n'est pas un métier de boxer, c'est ça ?

– La boxe n'est pas un métier, tout de même !

Je ne peux m'empêcher de sourire. Je connais mon fiancé par cœur. Je ne sais pas si je dois me réjouir ou pleurer.

– Et puis, il m'inquiète. Évidemment, Aida est pendue à son cou. Elle a l'art de choisir ses cibles !

– Ne t'en fais pas pour elle, c'est un mec sympa.

Thomas me scrute, les yeux plissés.

– Tu as l'air de t'entendre avec lui. Il est sympa ou tu es également tombée sous le charme de ses muscles ?

Je lève les yeux au ciel, tentant de masquer les battements de mon cœur.

– Arrête, Thomas. Il est juste sympa. J'essaye d'en tirer des informations pour aider Aida, je pense qu'il est assez bien pour elle.

– J'espère bien... murmure-t-il en glissant sa main sur la courbe de mes fesses.

Ah tiens, il est émoustillé notre cher Thomas ? C'est le fait d'avoir évoqué Noah, qui lui fait cet effet ?

Il me tire vers lui et pose ses lèvres sur les miennes. Je sens mon entrejambe trembler et appuie mon baiser. Je repense à celui que j'ai échangé avec Aida et glisse ma langue entre les lèvres de mon homme. Il se raidit une fraction de seconde, mais me laisse faire.

Mes caresses langoureuses se font de plus en plus frénétiques, alors que je sens monter l'excitation en moi, que je pense à ce corps musclé, cette main, me prenant la nuque dans la pénombre de la voiture...

– Chan !

Thomas interrompt mes pensées et s'éloigne de moi, me dévisageant, presque indigné.

– Qu'est-ce que tu fais ?

Incrédule, je le regarde sans comprendre.

– Je... Je t'embrasse...

– Depuis quand tu m'embrasses comme ça ? Tu sais bien que je déteste ces... jeux de langue !

Alors là... Toute mon excitation est retombée...

– Ça n'avait pas l'air de te déranger, lorsque tu me regardais embrasser Aida ! Tu crois que je n'ai pas remarqué la tête d'excité que tu faisais ? C'est quoi ton problème, bon sang ?!

– Voilà ! Tu vois, ce que je te disais ! L'influence qu'ils ont sur toi ! C'est... d'un vulgaire !

Je n'en peux plus ! Je me retourne sec et m'enfouis sous la couverture.

– T'es vraiment à côté de la plaque, Thomas ! Mais vraiment loin, très loin à côté de la plaque !

Je sens qu'il veut me répondre quelque chose, mais se ravise et me tourne également le dos. Je l'ai senti, il était réellement excité, lorsque je l'ai embrassé. Alors quel est son problème ? Il y croit vraiment, à ses trucs d'aristos ? Il pense que sa Claudine garde sa langue dans sa bouche lorsqu'il s'envoie en l'air avec ses prostituées de luxe ? Je ne sais pas dans quel monde vit mon fiancé, mais je suis bien tentée de le faire interner pour connerie profonde.

Le lendemain, je raconte ce qui m'est arrivé à Chris et Aida autour d'un café, et les surprends à s'échanger un regard entendu. Hey les gars, pas de ça avec moi ! À quoi est-ce que vous pensez ?

– Moi, je ne comprends pas pourquoi tu n'as toujours pas pris tes jambes à ton cou, marmonne Aida.

– Eh bien, il a des accès de... connerie, mais au fond, il n'est pas méchant.

De plus, même si je ressentais l'envie de mettre fin à notre relation, je me sens pieds et poings liés. Je ne leur en ai jamais parlé, mais ma rupture avec Thomas serait lourde de conséquences...

– C'est toi qui le dis, répond-elle, levant les sourcils dans une grimace que je déteste.

–... Dixit la fille qui ne parvient pas à trouver un mec qui ne soit pas un salaud.

Je l'ai vexée, je le sais, mais elle ne prend pas la peine de me le montrer. C'est vrai, après tout, qu'est-ce qu'elle connaît de la vie de couple ? Elle n'est jamais restée plus de quelques mois avec le même mec sans qu'il ne finisse par se foutre d'elle.

Comme s'il lisait dans mes pensées, Chris poursuit ;

– Il y a bien des gens qui te diront de rester avec Thomas, certes, mais ils ne savent rien de ce que tu vis avec lui. Ils ne voient que la personnalité qu'il veut bien leur montrer. Il arrive à les manipuler comme il veut, ce...

Les mots de Chris résonnent dans ma tête comme un grincement. Ça commence à cogner, mon cœur s'emballe et je l'interromps avant qu'il n'aille trop loin.

–... On parle d'autre chose, les amis ?

Soudain, le portable d'Aida vibre, et lorsqu'elle lit l'écran, son visage s'illumine.

– C'est qui, petite délurée ? lui demande Chris.

– À ton aviiiis ?

– Noah ?

– Dans le mille !

Ah bon, ils s'envoient des petits textos, maintenant ?... Très bien... Ok... C'est normal après tout... Oh, pourquoi mon cœur se serre-t-il ? Merde alors, il ne peut pas arrêter deux minutes, avec Noah ?

– Il te raconte quoi ? s'emballe Chris.

Elle lui montre l'écran et il lève un sourcil, le sourire en coin. Pour ensuite s'adresser à moi.

– Ca y est, ils en sont déjà aux « Bisous, à la prochaine », « Bonne nuit, gros bisous » « Bisous bisous », elle fait fort, notre petite Aida.

Je leur souris, repense à ce moment dans la voiture de Noah et ressens un malaise. Dois-je en parler à Chris ? Non, il me prendrait pour une nombriliste qui se tape des films toute seule, ou alors c'est lui qui exagérerait la situation. Dans les deux cas, ce n'est pas bon.

Après une balade au Bois de la Cambre sous l'air frais de l'automne, je rejoins Thomas chez ses parents. Nous ne sommes que quatre, puisqu'il est fils unique, et j'aide Coline, ma future belle-mère, à mettre la table. Comme à son habitude, elle est désagréable et me parle à peine, faisant mine de s'affairer sur son plan de travail. Lorsque nous entamons notre repas, c'est Patrick, son époux, qui lance la conversation.

– Mon fils nous a dit que la maison de tes parents n'avait toujours pas bénéficié d'un rafraîchissement. J'ai entendu que le quartier de Flagey était en pleine restauration, il leur faudrait peut-être suivre le mouvement, s'il leur venait un jour l'idée de vendre.

Choquée, je dévisage mon beau-père.

– Ils... n'ont aucune intention de vendre leur maison. Ma sœur y vit encore et...

–... Oui, la situation est compliquée, me coupe Coline. Avec les frais d'internement et tous ces soins...

Je fusille mon fiancé du regard et l'enfoiré se permet de gonfler le torse, l'air de me dire : « Quoi ? Tu as un problème avec le fait que je parle de toi et ta famille à mes parents ? »

J'y crois pas !

– Je... nous avons dépassé ce stade. À présent, Chloé est en parfaite santé. Tout est calme à la maison.

– Si vous décidez, Thomas et toi, de vous marier dans les mois qui viennent, nous voudrions vous organiser un grand mariage, tes parents n'en auront peut-être pas les moyens. C'est pourquoi nous aimerions faire entièrement partie de cette famille en vous soutenant avec les moyens dont on dispose.

Bouche bée, je suis sûre que ma mâchoire est prête à toucher le sol.

Je me souviens de l'unique rencontre entre les Preters et les Sanchez. C'était à nos fiançailles. Le regard qu'a lancé Coline à ma mère a mis ma petite sœur dans tous ses états. Lorsque je les ai rejoints, les deux femmes ne s'adressaient pas la parole, alors que Patrick acculait mon père de questions sur nos soucis familiaux. Je l'ai ensuite surpris en train de le qualifier de paysan, sans qu'il ne m'ait vue.

Qu'essayent-ils de faire, au juste ? La charité ? Ils ne manquent pas de culot ! Moi ou ma famille n'accepterons pas un centime de ces gens-là !

– Mes parents n'ont pas besoin d'une quelconque aide financière. Et quand bien même, je gagne assez bien ma vie pour pouvoir les aider.

– Oh, chérie, je sais que Thomas est très bien payé, mais il n'a certainement pas assez pour soutenir deux foyers.

– Qui a parlé de Thomas ? J'ai une entreprise, vous l'avez oublié ? Celle qui m'empêche de cuisiner tous les soirs pour mon fiancé.

Coline lance un regard inquiet à son époux.

– Mais tu n'auras plus rien pour toi, si tu payes les dettes de tes parents. Ce n'est pas à toi de te sacrifier.

À qui alors ? Ne suis-je pas leur fille ? Je bous. Personne ne remarque mes mains trembler sous la table. Il faut que je me calme, mais je n'y arrive pas. Mes mots deviennent secs.

– J'ai largement de quoi subvenir aux besoins de mes parents et de moi-même. Pour votre gouverne, ma petite « entreprise » ou « fantaisie », comme aime l'appeler Thomas, est devenue bien plus lucrative que son poste actuel.

Les trois me dévisagent, je les crois abasourdis, bien qu'ils persistent à cacher leurs émotions. Même Thomas ne l'avait pas prévue, celle-là.

– Je n'étais pas au courant, me fait-il savoir.

– Tu n'as jamais demandé.

Il reprend une bouchée de sa viande, que je pense avoir un goût très fade pour lui, à présent.

– Nous sommes ravis de l'apprendre, commente sa mère, pleine d'amertume.

Satisfaite, je me calme, la contemple et jubile intérieurement. Le visage de cette femme était marqué par le temps, il y a quelques mois, mais ses rides ont disparu comme par enchantement. Je suppose qu'un docteur Machinchose est derrière ce petit miracle. Ses cheveux blonds et raides lui tombent sur les épaules et ses yeux, d'un bleu électrisant, dégagent quelque chose de mauvais. Son mari aussi est toujours tiré à quatre épingles, moins virulent dans ses propos que Coline, mais pas plus agréable pour autant. Je l'ai déjà surpris en train de lorgner ma poitrine. Beurk.

Ils ne m'aimaient pas beaucoup, aux prémices de ma relation avec leur fils. J'étais sans doute une fille de prolétaire à leurs yeux. Ce n'est que lorsque j'ai commencé à changer pour lui que leur mépris s'est atténué. Ils se sont en quelque sorte résignés. Je pense aussi que Coline est pressée de devenir grand-mère, puisqu'elle n'a qu'un fils.

Ça doit leur foutre un coup sur le moral de savoir que la petite fille de paysans se fait plus de fric que leur fils adoré. Ils étaient déjà déçus qu'il ne choisisse pas de devenir médecin ou ingénieur. À l'époque, Thomas n'était pas du genre à tenir compte du titre, il aimait la comptabilité, alors il a décidé de suivre cette voie, point. Mais où est donc passé cet homme ?

Lorsque nous rentrons chez nous, je ne me prive pas d'exploser pour lui reprocher d'avoir parlé de ma famille à ses parents. Notre dispute dure assez longtemps pour me mettre dans tous mes états, et alors, vidée, j'appelle ma sœur pour me changer les idées. L'entendre me raconter ses aventures dans sa classe en tourisme me remet de bonne humeur.

Son soudain désir de s'inscrire à des cours de karaté m'interpelle.

– Chloé, que dirais-tu plutôt de la boxe ?

– De la boxe ?

– Il y a quelqu'un qui m'a proposé de suivre des cours. Je ne sais pas s'ils ont lieu dans son club, mais est-ce que ça te tente ?

– Oh oui, pourquoi pas !

– Super, je lui demanderai plus de renseignements lorsque je le verrai, demain soir.

– Ok, merci, frangine !

(255, 255D

*****

Hello friends! voilà que ça se rapproche entre Aida et Noah, et pas pour le plaisir de notre petite Chan! 

La répulsion de Thomas pour les galipettes épicées est bizarre, n'est-ce pas? Un secret se cacherait-il derrière, ou est-il simplement conditionné par l'éducation glaciale et ultra guindée de ses parents? 

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