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7.5

 « Jungkook... ? Je peux rentrer ?

- Mhnon. »

Fidèle à lui-même, mon père entendit l'exact inverse de ce que je venais de dire et poussa la porte de ma chambre, éclairant mon repère d'une lumière malvenue. Il soupira en me trouvant prostré sous les draps, avant de lancer en se dirigeant vers ma fenêtre :

« Tu aurais pu ouvrir les volets, quand même. Je veux bien qu'on soit en week-end, mais il est bientôt quinze heures. »

Je ne lui répondis pas, et me contentai au contraire de me cacher dans ma couette lorsque la lumière du jour m'atterrit en pleine poire. Même sans le voir, je devinais sans mal son regard dépité sur moi. Ce n'était pas ma faute s'il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter de me voir larver toute la journée.

Moi, je voulais juste qu'on me fiche la paix.

Depuis la dernière fois que j'avais vu Taehyung, rien ne me semblait plus judicieux que de rester allongé à broyer du noir, et je le faisais avec brio. J'avais même réussi à sauter un jour de cours en prétextant un soudain mal de crâne. Il faut dire que j'avais beau adorer Namjoon, son regard inquiet posé sur moi en permanence devenait lourd. Et c'était sans parler de Jimin, qui, ne sachant pas ce qui n'allait pas dans ma vie mais voyant que ça n'allait pas, me harcelait jour et nuit pour que je lui parle.

Il pouvait encore attendre.

Je n'avais pas envie d'en parler, et à personne. La seule chose qui me poussait encore à me lever le matin, c'était l'idée que peut-être, comme par magie, j'aurais perdu tout souvenir de Taehyung un beau jour.

« Jungkook, tu m'écoutes ? » fit la voix de mon père en me sortant des pensées qui tournaient en boucle et en boucle dans ma tête.

- Oui. »

Évidemment, il entendit « non », et relança d'un ton fatigué :

« Je disais que j'avais fait à manger.

- Pas faim.

- C'est du japchae, ton plat préféré.

- Mh, pas faim. »

Son soupir ne m'échappa pas. Tandis que je ne daignais toujours pas le regarder, je sentis le matelas à mes côtés s'affaisser et je devinais qu'il venait de s'asseoir dessus. C'est sa main qui passa dans mes cheveux qui me fit sursauter et réorienter le regard vers lui. Il me dévisageait d'un air inquiet, les sourcils inclinés anxieusement et le regard attentif.

« Bon, qu'est-ce qui ne va pas ? »

Mon père n'était pas quelqu'un de très tactile. Pour qu'il amorce de lui-même un semblant de câlin, c'est qu'il devait être vraiment soucieux.

Cette idée ne me plaisait pas, et je me contentai de répondre en enfouissant à nouveau ma tête dans mon coussin :

« Rien. Tout va bien. »

Il souffla de nouveau, avant de répondre sans en démordre :

« À d'autres, Jungkook. Ne le prends pas mal, mais depuis une semaine tu es le cliché parfait de l'adolescente en peine de cœur. »

Là, il venait de piquer mon ego, et il le savait parfaitement. Sûrement attendait-il une réaction de ma part, mais je ne lui en donnai pas, et je me contentai à la place d'hausser mollement les épaules, priant pour qu'il abandonne et qu'il me laisse enfin tranquille. C'est vrai quoi, j'avais un programme d'auto-apitoiement à tenir, il me mettait en retard sur mon étape « regarder des séries pas ouf en mangeant des chips ». Et j'étais bien décidé à le tenir, ce programme.

Lui, par contre, semblait aussi bien décidé à continuer son interrogatoire encore longtemps. Il tira sur ma couette pour que j'arrête de me cacher en-dessous, et retenta maladroitement face à mon silence :

« C'est avec la fille de l'autre fois ? Vous vous êtes disputés ? »

Cette fois-ci, il me donna envie de rire. D'un rire jaune, amer et désabusé.

La fille de l'autre fois. C'était ça, oui, une dispute. Ça me paraissait risible.

Mais une nouvelle fois, je ravalai mes mots et me terrai un peu plus dans le silence, fuyant obstinément son regard. Il ne fallait pas qu'il sache. Ce serait comme détruire le dernier truc qui me semblait encore stable dans ma vie, et je n'avais aucune envie que ça n'arrive.

« Jungkook... »

La peine dans sa voix me serra le cœur, je n'aimais pas le voir inquiet comme ça. Il avait déjà plein d'autres problèmes à gérer, je me sentais bête de lui en rajouter.

« Jungkook, tu peux me parler tu sais ? Je sais que je suis un peu à la ramasse sur certaines choses, mais je peux peut-être aider. »

Si seulement.

Quelque part, j'aurais aimé lui balancer tout ce que j'avais sur le cœur, parce que mon père ne méritait pas ce silence, mais je m'en retrouvais encore une fois incapable. Ça reviendrait à lui avouer que j'aimais les hommes. À lui parler de Taehyung. Et à lui révéler cet évènement qui me faisait désormais si honte.

Je ne pouvais pas.

Cette fois-ci, mon père sembla rendre les armes devant ma nouvelle absence de réponse. Un soupir résigné franchit la barrière de ses lèvres, et il se releva non sans me frotter affectueusement les cheveux avant, me faisant sursauter à nouveau.

« Bon, ok. »

Je l'entendis se rapprocher de la porte de ma chambre, et sa voix retentit à nouveau, inquiète :

« Si tu ne veux pas m'en parler, c'est ton choix. Mais ne reste pas là à broyer du noir, ok ? Confie-toi à tes amis ou à qui tu veux, je ne sais pas, mais essaye de te reprendre. »

Les larmes me montèrent aux yeux, mais je fis l'effort de lancer un petit « mmh » pour lui faire comprendre que je l'avais écouté. Un drôle de silence reprit place un instant, avant qu'il ne termine :

« Je te laisse le japchae sur la table. Mange-le quand tu veux.

- Merci... »

Je me retournai vers lui, et il m'envoya un faible sourire encourageant, auquel je répondis tant bien que mal.

J'aimais vraiment beaucoup mon père. Ce n'était pas pour rien que je vivais avec lui alors que mon frère était parti chez ma mère après le divorce. Et s'il y avait bien une chose dont je n'avais pas envie, c'était de le voir malheureux. J'aurais vraiment aimé réussir à effacer l'air soucieux qu'il avait sur son visage quand il me regardait.

Mais pour l'heure, la douleur qui m'enserrait le cœur me paraissait bien trop forte.

Et tout ce que je fis, c'est me rerouler en boule sous mes draps, fermant les yeux pour arrêter de penser, et surtout pas à lui.

_________

« Jungkook ! »

Ah non. Pas encore.

Ça faisait à peine dix minutes que mon père avait quitté ma chambre, et je pensais qu'il avait compris que j'avais juste envie de rester seul dans mon coin.

« Jungkook, tu peux venir voir s'il te plaît ? »

Alors qu'est-ce qu'il avait à m'appeler comme ça depuis le salon ?

Bien déterminé à ne pas bouger, je me terrai un peu plus dans le silence en attendant qu'il m'oublie ou qu'il pense que je me sois endormi. Sur un malentendu, ça passerait. Sauf que bien évidemment, mon karma étant ce qu'il était, sa voix retentit à nouveau du bas de l'escalier :

« Il y a quelqu'un pour toi ! »

Cette fois-ci, je fronçai les sourcils. Je me redressai en grognant pour moi-même, me demandant bien qui ça pouvait être. Probablement Namjoon qui se sentait obligé de me coller h24 depuis que je lui avais révélé mon mal-être. Ou peut-être Jimin, aussi, qui face à mon absence de réponse à ses SMS aurait décidé de venir me harceler en face à face.

Le hic, c'était ce « quelqu'un » qu'avait dit mon père.

Jamais il ne définissait mes deux amis par « quelqu'un ».

Prudemment donc, et avec beaucoup de réticence, je me hissai hors de mon lit et poussai la porte de ma chambre avant de gueuler un « j'arrive ! » lorsque mon père m'appela une énième fois. Je descendis précautionneusement les premières marches des escaliers, puis m'arrêtai net en voyant qui se tenait dans le salon aux côtés de mon paternel.

C'était une blague.

Je devenais fou, je ne voyais pas d'autre explication possible.

Qu'est-ce que putain de Kim de Taehyung foutait dans ma maison ?

« Ah, te voilà. Ce jeune homme dit qu'il aimerait te parler. »

Il me fallut un temps pour comprendre que mon père s'adressait à moi.

Et un autre pour réaliser que je n'étais pas en train de délirer, et que Kim Taehyung était bel et bien présent dans la pièce.

À peine l'information atteignit-elle mon cerveau que je me braquai. Des sueurs froides remontèrent le long de mon dos, une colère mêlée de panique revint s'insinuer dans tous les coins de mon corps, et mon cœur se comprima si violemment que je me demandai comment il faisait pour battre encore.

Il était là.

Bordel de merde, Taehyung était là.

Habillé d'un de ses habituels grands manteaux et coiffé avec ses boucles noires que je connaissais par cœur maintenant, il me regardait d'un air mi-soulagé mi-interdit, fidèle à lui-même, comme s'il ne s'était rien passé.

Ça me frappa comme une claque et immédiatement, j'eus envie de lui gueuler de dégager d'ici et de quitter cette maison au plus vite pour ne plus jamais y remettre un pied. J'avais envie de pleurer aussi, de faire taire les battements effrénés de mon cœur qui s'était mis à tambouriner dans ma poitrine à peine l'avais-je vu, accompagné paradoxalement de cette froideur mêlée de haine et de cette chaleur mêlée de soulagement.

Je ne voulais pas le voir.

Pas maintenant.

Plus jamais.

Mais parce qu'il y avait mon père qui nous observait d'un regard déjà circonspect, et que je ne voulais en aucun cas qu'il apprenne ce qu'il s'était passé entre nous, je lançai simplement à la place en m'efforçant de ne pas laisser ma voix trembler :

« Viens. »

Taehyung ne se fit pas prier. Il envoya un sourire poli à mon père, avant de monter les escaliers vers moi, manquant de me faire paniquer à chaque pas.

Je me retournai pour ne plus le voir et filai rapidement dans ma chambre, l'angoisse et la douleur me nouant l'estomac. Bordel, bordel, bordel. Mais qu'est-ce qu'il foutait là ? Il n'avait rien à faire ici ! Il ne connaissait même pas mon adresse en plus, ça n'avait aucun sens !

Je devais être en train de rêver.

Je priais de toutes mes forces pour.

En attendant, rêve ou pas, il franchit la porte de ma chambre à son tour et je m'empressai de la refermer derrière lui pour que mon père n'entende rien. Les yeux obstinément baissés, les mains plaquées contre le bois de ma porte et des sueurs froides me remontant le long du dos, je me refusais de le regarder.

Un silence s'installa un instant, à la fois inconfortable et rassurant, parce que je redoutais le moment où il prendrait la parole pour me dire je ne sais quoi. Et puis, sa voix s'éleva finalement, me faisant tressaillir :

« Kook, il faut qu'on parle. »

Je ne répondis rien, muré dans le silence. Le timbre de sa voix résonna en moi, et je me rendis compte que malgré moi, il m'avait manqué. Et je haïssais ça. Je voulais l'oublier, peu importe combien de temps ça prendrait.

Mais pour ça, il fallait qu'il parte.

« Jungkook, sérieusement, reprit-il en se rapprochant de moi, sûrement pour que je daigne enfin le regarder. Ça va faire une semaine que tu m'as bloqué, et je sais même pas pourquoi... »

Je me tassai un peu plus contre la porte, et répliquai dans un petit rire jaune :

« Tu te fous de moi ?

- Non, je-

- Dégage. »

Je ne sais pas ce qui m'avait pris de lui couper la parole comme ça, jamais je n'aurais osé auparavant, mais c'était sorti tout seul. J'en avais besoin. J'avais besoin qu'il parte. Cette intrusion dans mon espace privé ne faisait que remuer le couteau dans la plaie, et j'avais tout sauf envie d'entendre ce qu'il avait à me dire.

Je relevai finalement mon regard humide pour le plonger dans le sien, ravalant mes larmes, et rajoutai pour être sûr qu'il comprenne bien :

« Fous le camp d'ici, t'as rien à faire là. Je ne veux plus te voir. »

La crispation au niveau de sa mâchoire ne m'échappa pas. L'idée qu'il se mette en colère m'effleura l'esprit et m'effraya, mais il sembla prendre sur lui et il ne s'énerva pas. À la place, il se rapprocha simplement en tendant sa main vers moi.

« Jungkook, écoute-moi s'il te plaît-

- Ne me touche pas ! »

Je me dégageai de lui à peine ses doigts m'eurent-ils effleurés, me décollant enfin de la porte pour m'éloigner un maximum. Le regard qu'il porta sur moi me troubla, et l'espace d'un instant, j'en oubliai ma colère qui laissa place à de la confusion. Je n'avais jamais vu une telle peine et un tel désarroi dans ses yeux. Lui qui était habituellement toujours si assuré, j'avais bien du mal à le reconnaître avec toute cette contrariété qui accompagnait ses traits.

Il se passa les mains sur le visage, et commença après avoir inspiré :

« Ok, je crois qu'il y a un malentendu quelque part... C'est à cause de notre nuit ? Ou de ma réaction au réveil ? S'il te plaît, réponds-moi, j'ai besoin de savoir. »

À ses mots, les larmes me montèrent aux yeux, et mon cœur se comprima douloureusement dans ma poitrine lorsque les souvenirs me revinrent. Je reniflai, avant de lancer dans un souffle :

« À ton avis ?

- Je ne sais pas, Kook. Enfin, j'ai des doutes, mais je ne suis sûr de rien. Et ça me tue, parce que je ne comprends pas pourquoi tu m'évites comme ça du jour au lendemain. »

Une larme roula sur ma joue, et je m'empressai de l'essuyer pour répliquer :

« Et ça t'importe vraiment ?

- Bien sûr que ça m'importe, quelle question. On se voit depuis des mois, tu comptes énormément pour moi.

- Ce n'est pas ce que Yoongi m'a dit. »

Il fronça les sourcils à la mention de son ami. Ses traits trahirent un air plus irrité, avant qu'il ne demande :

« Qu'est-ce que Yoongi vient faire là-dedans ?

- Il m'a parlé. De toi. Et de ce que je représentais pour toi. »

Cette fois-ci, il ne cacha rien de son agacement montant, claquant sa langue contre son palais d'un air mécontent.

« Et qu'est-ce qu'il t'a dit ? »

Je ne répondis pas tout de suite. Déjà parce que c'était trop dur à prononcer à voix haute, et que ça me faisait trop mal de le formuler, ensuite parce que j'avais besoin de temps pour respirer, me calmer, et tenter de faire taire la douleur qui me comprimait la poitrine.

Puis, du bout des lèvres, je lâchai simplement :

« Que tu ne voulais que mon corps, et qu'autrement, je ne t'intéressais pas.

- Il n'en sait rien. » répliqua-t-il instantanément et de façon plutôt sèche.

- Tu me l'as confirmé l'autre jour.

- Le matin ? »

J'hochai difficilement la tête, avec l'affreuse sensation qu'aucun mot n'était capable de franchir la barrière de mes lèvres. J'avais l'impression qu'on me plantait lentement un couteau dans le cœur, et j'avais juste envie d'aller pleurer tout seul en boule dans un coin.

Taehyung soupira, puis fit un pas vers moi tout en reprenant :

« Écoute Jungkook, je sais que je n'ai pas été très affectueux au réveil, et je ne sais pas ce que t'as pensé, mais ça n'était pas du tout contre toi. Je devais aller bosser et je venais de recevoir un message qui m'avait mis de mauvaise humeur, c'est tout. Ça n'avait rien à voir avec toi.

- Parce que tu crois sérieusement que je vais gober ça ?

- C'est la vérité. Kook, regarde-moi. »

Je secouai la tête, ayant à nouveau détourné le regard.

« Kook. Je suis désolé. Je ne pensais pas du tout que tu allais l'interpréter comme ça.

- Je t'offre ma première fois et tu me regardes à peine après, tu voulais que je l'interprète comment ? »

Une nouvelle larme roula sur ma joue, mais je ne cherchai pas à l'essuyer cette fois-ci. Revivre tout ça me faisait bien trop mal. La réaction de Taehyung était en train de piétiner une à une mes certitudes, et je n'arrivais plus à savoir quoi croire, ou qui croire. Je ne savais même pas ce qu'il essayait de me dire.

Il arriva à mon niveau, et je baissai les yeux, partagé entre deux envies totalement opposées. Celle de me jeter dans ses bras pour qu'il me réconforte, et celle de l'éloigner un maximum de moi parce qu'il se jouait peut-être encore de moi. Finalement, il en décida de lui-même lorsque sa main se posa doucement sur ma joue, d'abord avec hésitation, puis lorsqu'il vit que je ne le repoussais pas, il me prit dans ses bras en glissant son autre main dans ma nuque.

« Excuse-moi, murmura-t-il en caressant doucement mes cheveux. Tu as raison, j'ai été con. Je n'ai pas réfléchi à tout ça et je ne me suis pas mis à ta place une seule seconde, pardon. »

Je ne répondis rien, reniflant à la place et enfouissant ma tête contre son épaule. Son odeur m'avait manqué. Sa voix m'avait manqué. Ses caresses m'avaient manqué. Il m'avait tellement manqué. J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je n'avais pas été dans ses bras. L'envie de pleurer ( de soulagement, de tristesse ou de joie, je ne savais pas trop ) me prit aux tripes, et ni une ni deux, ce n'étaient plus une mais plusieurs larmes qui se mirent à rouler sur mes joues.

Il me laissa faire, continuant ses gestes réconfortants, et je brisai finalement le silence en osant demander d'une petite voix :

« Dis, Taehyung...

- Oui ?

- Dans ce cas... Je suis quoi pour toi ? »

Il se détacha un peu de moi pour pouvoir observer mon visage, l'air surpris, puis je rajoutai en relevant mon regard vers lui :

« Si Yoongi a tort, ça veut dire que je représente quoi... ?

- Je ne sais pas, Kook. Tu es bien plus qu'un corps, et tu n'imagines pas à quel point tu comptes pour moi, mais-

- Je t'aime. »

Je ne savais pas ce qui m'avais pris. Immédiatement après avoir prononcé ces mots, je sentis mes joues se mettre à chauffer, et l'envie pressante de prendre mes jambes à mon coup refit son apparition en moi, pour d'autres raisons cette fois-ci.

Lui, il me regardait avec des grands yeux. Plein d'incompréhension, de surprise et de confusion, son regard s'accrochait au mien et n'arrangeait en rien le début de rougeur sur mes joues.

J'aurais pu reculer, retirer mes mots et ne rien rajouter, mais j'étais fatigué de fuir. S'il ne m'aimait pas comme moi, je l'aimais, je voulais le savoir de suite. Alors à la place, j'inspirai un bon coup, et continuai simplement :

« Je suis amoureux de toi, hyung. Et j'ai besoin que tu me dises si toi aussi. Je ne peux plus continuer comme ça. »

Il ouvrit la bouche une première fois sans rien dire. Je ne sais pas si j'hallucinais ou non, mais je crus même voir ses joues prendre une légère teinte rosée. Sa célèbre assurance semblait s'être envolée loin, et là, face à moi, il avait l'air de complètement perdre ses moyens. Il s'éloigna un peu de moi, juste pour pouvoir se passer les mains sur le visage, et lâcha juste après :

« Je... Wow, ok. Je ne m'y attendais pas. »

J'allais à nouveau me braquer devant son absence de réponse, mais il rajouta sans attendre :

« T'es en train de me dire que tu veux qu'on soit en couple ?

- Hm.

- C'était pas déjà un peu ce qu'on était ? »

Face à ses mots, mon cœur se mit à tambouriner à toute allure dans ma poitrine, et je secouai négativement la tête.

« Avec des mots. J'ai besoin de mots. »

Il me regarda un instant, et je fus troublé par ce regard, une nouvelle fois. Puis un sourire s'afficha sur ses lèvres, d'abord très léger, puis plus assumé, jusqu'à éclairer tout son visage, et il laissa un petit rire s'en échapper. Ses mains vinrent trouver mes joues, avant qu'il ne lance :

« Putain Kook, t'aurais pu m'en parler au lieu d'écouter l'autre et de t'imaginer je ne sais pas quoi. »

Il embrassa mon front, très chastement, tellement que je n'étais pas sûr de ne pas avoir rêvé, et reprit :

« Si j'avais su... »

J'avais le cerveau en surchauffe. Erreur 404, Jeon Jungkook.exe a cessé de fonctionner. Tout s'enchaînait sans que je parvienne à suivre quoique ce soit.

Quelques minutes plus tôt, j'avais juste envie de le balancer dehors parce que j'étais persuadé qu'il se foutait de moi et qu'il ne voulait que mon cul. Et voilà que j'étais presque dans ses bras, et qu'il était en train de me donner un petit baiser sur le front. C'était à n'y rien comprendre.

Mon côté rationnel reprit alors le dessus, me faisant l'éloigner un peu de moi, puis je lui lançai à mon tour :

« Tu n'as pas répondu à ma question. »

Le sourire sur son visage s'adoucit un peu, et il se baissa pour être à ma hauteur, glissant doucement un doigt sur ma joue. Son regard planté dans le mien, il répondit alors dans un murmure :

« Ça fait longtemps que je n'ai pas été en couple, mais avec toi je veux bien essayer Kook. Promets-moi juste de ne plus me refaire des coups pareils. »

Mon cœur loupa un battement. Puis un autre. Un de plus et j'aurais fini en réanimation à l'hôpital.

Je devais avoir l'air supra con, là, avec ma bouche ouverte sous la surprise, mes joues toutes rouges et toutes mouillées par les larmes, mes cheveux sales et mal coiffés et mon vieux survêtement qui me servait de tenue d'auto-apitoiement. L'information que je devais sûrement ressembler à un vieux balai pourri me monta seulement maintenant à l'esprit, mais je la laissai de côté, et lui posai à la place la question à laquelle il n'avait pas répondu, mais qui me brûlait les lèvres depuis que j'avais accepté mes sentiments pour lui :

« Tu m'aimes ? »

Il replaça une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille.

« Il faut croire.

- Dis-le moi.

- De quoi ?

- Taehyung. »

Soit il se moquait de moi, soit il ne partageait pas mes sentiments malgré ce qu'il avait dit et j'étais donc reparti pour une semaine de déprime. Le sourire sur ses lèvres s'agrandit, amusé, puis il lança finalement :

« Je t'aime. »

Je pouvais mourir en paix. En fait, je crois que j'étais actuellement en train de décéder.

Mais Kim Taehyung étant Kim Taehyung, il ne put s'empêcher de rajouter :

« Enfin, je crois. »

Je lui tapai le torse pour toute réponse, et il lâcha un petit rire qui me ravit les oreilles tant il m'avait manqué. J'avais l'impression d'être sur un nuage plein de pluie, mais un nuage quand même. L'information ne parvenait pas à mon cerveau, et je me demandais comment c'était possible d'avoir le cœur aussi léger et impliqué à la fois. Comment c'était possible aussi d'avoir autant envie de sourire que de me mettre à pleurer l'intégralité des litres d'eau présents dans mon corps. De l'embrasser autant que de le tarter. De lui balancer mon amour au visage autant que de l'insulter.

Je crois que je ne réalisais toujours pas.

Je crois qu'il aurait pu me le répéter vingt fois, que je n'aurais toujours pas assimilé l'information.

Moi et Kim Taehyung, en couple ? C. O. U. P. L. E ? Irréaliste. Affreusement irréaliste. Et ces trois petits mots qu'il venait de rajouter avant sa taquinerie à deux balles, encore plus.

C'était difficile d'y croire.

Quand finalement l'idée s'imprima peu à peu dans mon esprit, je me détachai de lui et allai trifouiller dans mon bureau. Son regard interrogateur me brûla le dos, et sa voix retentit derrière moi :

« Tu fais quoi ?

- Attends.

- Tu m'en veux encore ? »

J'aurais adoré lui répondre que oui, mais mon cœur faible était bien trop aux anges pour oser l'insulter une nouvelle fois. Alors, à défaut de le rembarrer, je ne répliquai rien et me mis à malaxer la petite boule de patafix que j'avais trouvée dans mon tiroir. J'ignorai du mieux que je pouvais ses yeux que je sentais posés sur moi sans les voir, puis, après quelques secondes, je me retournai enfin vers lui.

« Donne ta main. »

Il haussa un sourcil, confus.

« J'ai dit donne ta main. »

Cette fois-ci, il ne protesta pas plus que ça et me tendit sagement la paume de sa main, sans me lâcher du regard. Je reniflai, et lui déposai la petite boule de patafix que j'avais modelée en son centre, avant de lâcher dans un nouveau petit reniflement :

« C'est mon cœur. Je te le donne. De toute façon, baragouinai-je plus pour moi-même qu'autre chose, ça fait longtemps que tu l'as. Prends-en soin, tu peux en faire ce que tu veux.

- Euh...

- Et si tu juges ma métaphore douteuse je te vire de cette maison. »

Le sourire franc qui s'afficha sur ses lèvres m'en arracha un, et il referma sa main sur la petite boule de patafix avant de m'attirer vers lui et de déposer chastement ses lèvres contre les miennes. Je le laissai faire, fermant les yeux pour profiter de cette sensation qui me semblait aussi vieille que l'ère des dinosaures, avant que sa voix ne vienne me chatouiller les oreilles :

« Ça veut dire que je suis pardonné ?

- Hm, presque.

- Presque ?

- Laisse-moi bouder encore une semaine et ce sera bon. »

Il sourit à nouveau, et je me laissai tomber sur mon lit avec lui pour qu'il m'entraîne dans un câlin réconfortant dont j'avais on ne peut plus besoin. Mon cœur était si soulagé et semblait tellement léger que je ne le sentais même plus. À la place, il n'y avait qu'une douce chaleur et un apaisement qui m'embaumait la poitrine, de la même manière que ses bras me donnaient la sensation de me trouver dans la plus confortable des couettes.

Je ne sais pas combien de temps nous restâmes ainsi, entremêlés en silence à observer le vide. Je réfléchissais, et je savais qu'il faisait de même. Moi, je peinais à réaliser ce qu'il semblait que nous étions désormais.

Un couple.

Genre deux personnes qui s'aiment et qui sont ensemble.

Kim Taehyung et moi.

Kim Taehyung et Jeon Jungkook, un lycéen très moyen avec une vie on ne peut plus banale.

Enfin, avant lui du moins.

Parce que maintenant que je le connaissais, ma vie était devenue intense dans tous les sens, pour le meilleur et pour le pire.

Et j'espérais sincèrement que le meilleur était à venir.








_____oOo_____

Et voilà la suite !

Comme je l'avais prévenu, elle a mis un peu plus de temps à arriver, mais j'espère sincèrement qu'elle vous a plut <3

On a enfin une discussion, et une réconciliation !

Je vous avoue que j'ai un peu peur d'avoir loupé ce chapitre, parce que comme vous vous en doutez, il est important, et puis parce que voilà :')

Hésitez pas à donner votre avis ;D

Sinon, vous pensez qu'il va se passer quoi maintenant ?

Et selon vous, est ce que le papa à Jungkook a reconnu Taehyung ou est ce qu'il n'a pas de culture cinématographique ?

Je suis curieuse de savoir hehe

Sur ce, je ne vais pas m'étaler parce que j'ai chopé le covid et que du coup je suis claquée ( il est partout, prenez soin de vous <3 ), et je vous dis à très bientôt pour la suite ;)

( PS : Un grand merci à Anuryane pour la correction de ce chapitre ;3 )


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